約 3,902,571 件
https://w.atwiki.jp/handover/pages/34.html
Hiro, who is in charge of the financial system, started hand over to Kei as soon as he received his resignation. However, Hiro s usual work is busy and his phone rang very often, he cannnot concentrate on handover. Kei and Hiro can not concentrate on handover. How can we concentrate on handover without getting caught in other tasks? His boss Yoshiaki and collegue Joe can deal with Hiro s work such as answering his phone calls etc. There are some meeting rooms that are not in use. Move to a different room while during the handover. Hiro moved to another room with Kei during his handover. Because Hiro and Kei moved in the room, they were able to concentrate on handover without interruption. By using Firewall for handover and Spread of knowledge, this pattern will be easier to execute smoothly.
https://w.atwiki.jp/preace8492/pages/24.html
Mission#1 CHECKPOINTS ブリーフィング HQ has established a new base of operations on the enemy’s flank. Use the enemy Nav Points to navigate your way through a corner of General Resources Ltd. territory, destroying them along your way to the base. Be prepared to engage several waves of enemy fighters. Primary objective Use enemy Nav Points to fly through enemy territory and reach the new base safely. Secondary objective Destroy any resistance and the enemy Nav Points. ミッション中 第1Nav Pointを破壊 司令官 Nav Point 1 reached! Move on! 第2Nav Pointを破壊 司令官 Nav Point 2 reached! Go to the 3rd! 第3Nav Pointを破壊 司令官 Advance to the 4th Nav Point! 第4Nav Pointを破壊 司令官 Advance to the 5th nav Point! 基地へ帰還 司令官 Excellent! Arrived...safely!
https://w.atwiki.jp/thvision/pages/1767.html
Advanced Starterカードリスト Advanced Starterカードリストキャラクターカード スペルカード コマンドカード プロモーションカード キャラクターカード SP.032:リリーホワイト SP.035:魂魄 妖忌 SP.039:レイラ・プリズムリバー SP.040:プリズムリバー伯 SP.010:封獣 ぬえ スペルカード SP.036:夜符『ナイトバード』 No.053:仙符『鳳凰卵』 PR.019:木符『シルフィホルン』 No.104:管霊『ヒノファンタズム』 No.110:夢符『二重結界』 PR.103:禁薬『蓬莱の薬』 SP.041:洪水『ウーズフラッディング』 No.203:河童『お化けキューカンバー』 No.209:霊符『夢想封印 散』 No.215:紅符『スカーレットシュート』 SP.011:神祭『エクスパンデッド・オンバシラ』 SP.042:神符『杉で結ぶ古き縁』 No.422:闇符『ダークサイドオブザムーン』 No.423:冬符『フラワーウィザラウェイ』 No.425:鳥符『ヒューマンケージ』 No.426:豊符『オヲトシハーベスター』 No.429:騒符『ルナサ・ソロライブ』 No.430:騒符『リリカ・ソロライブ』 No.431:騒符『メルラン・ハッピーライブ』 No.432:大合葬『霊車コンチェルトグロッソ』 No.434:疵痕『壊されたお守り』 No.435:譫妄『イントゥデリリウム』 No.436:幻惑『花冠視線(クラウンヴィジョン)』 No.437:水符『河童のポロロッカ』 No.438:式神『橙』 SP.043:難題『燕の子安貝 -永命線-』 No.441:表象『夢枕にご先祖総立ち』 No.442:天呪『アポロ13』 No.444:要石『天地開闢プレス』 No.445:禁弾『カタディオプトリック』 No.591:釣瓶『ウェルディストラクター』 No.593:ナマズ『オール電化でエコロジーじゃ!』 No.594:秋符『フォーリンブラスト』 No.595:毒符『樺黄小町』 No.596:妬符『グリーンアイドモンスター』 No.598:国符『三種の神器 剣』 No.602:幻世『ザ・ワールド』 No.603:転覆『道連れアンカー』 No.604:転世『一条戻り橋』 No.605:鬼声『壊滅の咆哮』 No.607:熱符『ブレイクプロミネンス』 No.609:難題『蓬莱の弾の枝 -虹色の弾幕-』 No.611:『反魂蝶』 No.613:錬丹『水銀の海』 No.615:恨弓『源三位頼政の弓』 コマンドカード No.085:近接戦闘 No.089:永夜の術 No.090:対抗魔術 SP.037:断罪裁判 No.141:人形の森 No.145:白玉楼の幻闘 SP.031:少女密室 SP.038:反転攻勢 No.150:紅い飼い主 No.229:小さな脱出劇 No.230:魔導書 No.234:洩矢の王国 No.238:月旅行計画 No.245:月都万象展 No.247:迷ひ家 No.278:守矢神社 No.285:憑依 No.290:光の春 No.294:恐ろしい波動 No.298:リザレクション No.446:障壁 No.447:蟲の知らせ No.448:密命 No.450:後天性変異 No.452:ボーダーオブライフ No.454:逆さ虹 SP.044:精神の海 No.458:パペットリッター No.459:祇園様の剣 No.462:是非曲直庁の威令 No.464:召喚魔術 No.466:悠久の月明 No.468:奪われた叡智 No.469:満月の爆発 No.470:横溢 No.617:不意打ち No.618:落とし穴 No.619:離剣の見 No.620:転化 No.624:要石 No.625:衛星カフェテラス No.626:正体不明の種 No.627:胡蝶夢丸 No.629:ブロッケンの妖怪 No.630:五つの難題 No.631:異郷の薬売り No.633:逢魔が時 No.634:イリュージョナリィブラスト No.636:死霊の復活 No.640:地霊殿 プロモーションカード PR.111:激突
https://w.atwiki.jp/oper/pages/2828.html
ACTE QUATRIEME Le théâtre représente le fleuve Achéron et ses sombres rivages. SCENE PREMIERE CHARON, LES OMBRES CHARON ramant sa barque Il faut passer tôt ou tard, Il faut passer dans ma barque. On y vient jeune, ou vieillard, Ainsi qu’il plaît à la Parque; On y reçoit sans égard Le berger, et le monarque. Il faut passer tôt ou tard, Il faut passer dans ma barque. Vous qui voulez passer, venez, Mânes errants, Venez, avancez, tristes Ombres, Payez le tribut que je prends, Ou retournez errer sur ces rivages sombres. LES OMBRES Passe-moi, Charon, passe-moi. CHARON Il faut auparavant que l’on me satisfasse, On doit payer les soins d’un si pénible emploi. LES OMBRES Passe-moi, Charon, passe-moi. Charon fait entrer dans sa barque les Ombres qui ont de quoi le payer. CHARON Donne, passe, donne, passe, Demeure, toi. Tu n’as rien, il faut qu’on te chasse. UNE OMBRE rebutée Une Ombre tient si peu de place. CHARON Ou paie, ou tourne ailleurs tes pas. L’OMBRE De grâce, par pitié, ne me rebute pas. CHARON La pitié n’est point ici-bas, Et Charon ne fait point de grâce. L’OMBRE Hélas! Charon, hélas! hélas! CHARON Crie hélas! tant que tu voudras , Rien pour rien, en tous lieux est une loi suivie. Les mains vides sont sans appas, Et ce n’est point assez de payer dans la vie, Il faut encor payer au-delà du Trépas. L’OMBRE en se retirant Hélas! Charon, hélas! hélas! CHARON Il m’importe peu que l’on crie Hélas! Charon, hélas! hélas! Il faut encor payer au-delà du Trépas. SCENE SECONDE ALCIDE, CHARON, LES OMBRES ALCIDE sautant dans la barque Sortez, Ombres, faites-moi place, Vous passerez une autre fois. Les Ombres s’enfuient. CHARON Ah! ma barque ne peut souffrir un si grand poids! ALCIDE Allons, il faut que l’on me passe. CHARON Retire-toi d’ici, Mortel, qui que tu sois, Les Enfers irrités puniront ton audace. ALCIDE Passe-moi, sans tant de façons. CHARON L’eau nous gagne, ma barque crève. ALCIDE Allons, rame, dépêche, achève. CHARON Nous enfonçons. ALCIDE Passons, passons. SCENE TROISIEME Le théâtre change, et représente le Palais de Pluton. PLUTON, PROSERPINE, L’OMBRE D’ALCESTE, Suivants de Pluton PLUTON sur son trône Reçois le juste prix de ton amour fidèle; Que ton Destin nouveau soit heureux à jamais. Commence de goûter la douceur éternelle D’une profonde paix. SUIVANTS DE PLUTON Commence de goûter la douceur éternelle D’une profonde paix. PROSERPINE à côté de PLUTON L’épouse de Pluton te retient auprès d’elle; Tous tes vœux seront satisfaits. SUIVANTS DE PLUTON Commence de goûter la douceur éternelle D’une profonde paix. PLUTON et PROSERPINE En faveur d’une Ombre si belle, Que l’Enfer fasse voir tout ce qu’il a d’attraits. SUIVANTS DE PLUTON En faveur d’une Ombre si belle, Que l’Enfer fasse voir tout ce qu’il a d’attraits. Les Suivants de Pluton se réjouissent de la venue d’Alceste dans les Enfers, par une espèce de Fête. SUIVANTS DE PLUTON Tout mortel doit ici paraître, On ne peut naître Que pour mourir. De cent maux le Trépas délivre; Qui cherche à vivre Cherche à souffrir. Venez tous, sur nos sombres bords. Le Repos qu’on désire Ne tient son Empire Que dans le séjour des Morts. Chacun vient ici-bas prendre place, Sans cesse on y passe, Jamais on n’en sort. C’est pour tous une loi nécessaire; L’effort qu’on peut faire N’est qu’un vain effort. Est-on sage De fuir ce passage? C’est un orage Qui mène au port. Chacun vient ici-bas prendre place, Sans cesse on y passe, Jamais on n’en sort. Tous les charmes, Plaintes, cris, larmes, Tout est sans armes Contre la Mort. Chacun vient ici-bas prendre place, Sans cesse on y passe, Jamais on n’en sort. SCENE QUATRIEME ALECTON, PLUTON, PROSERPINE, L’OMBRE D’ALCESTE, SUIVANTS DE PLUTON ALECTON Quittez, quittez les Jeux, songez à vous défendre, Contre un audacieux unissons nos efforts Le fils de Jupiter vient ici de descendre. Seul, il ose attaquer tout l’Empire des Morts. PLUTON Qu’on arrête ce téméraire, Armez-vous, amis, armez-vous, Qu’on déchaîne Cerbère, Courez tous, courez tous. On entend aboyer Cerbère. ALECTON Son bras abat tout ce qu’il frappe. Tout cède à ses horribles coups. Rien ne résiste, rien n’échappe. SCENE CINQUIEME ALCIDE, PLUTON, PROSERPINE, ALECTON, Suivants de Pluton PLUTON voyant Alcide qui enchaîne Cerbère Insolent, jusqu’ici braves-tu mon courroux? Quelle injuste audace t’engage A troubler la paix de ces lieux? ALCIDE Je suis né pour dompter la rage Des monstres les plus furieux. PLUTON Est-ce le Dieu jaloux qui lance le Tonnerre Qui t’oblige à porter la guerre Jusqu’au centre de l’Univers ? Il tient sous son pouvoir et le Ciel et la Terre, Veut-il encor ravir l’Empire des Enfers? ALCIDE Non, Pluton, règne en paix, jouis de ton partage; Je viens chercher Alceste en cet affreux séjour. Permets que je la rende au jour, Je ne veux point d’autre avantage. Si c’est te faire outrage D’entrer par force dans ta Cour, Pardonne à mon Courage Et fais grâce à l’Amour. PROSERPINE Un grand cœur peut tout quand il aime, Tout doit céder à son effort. C’est un arrêt du Sort, Il faut que l’Amour extrême Soit plus fort Que la Mort. PLUTON Les enfers, Pluton lui-même, Tout doit en être d’accord; Il faut que l’Amour extrême Soit plus fort Que la Mort. SUIVANTS DE PLUTON Il faut que l’Amour extrême Soit plus fort Que la Mort. PLUTON Que pour revoir le jour l’Ombre d’Alceste sorte; Pluton donne un coup de son Trident et fait sortir son char. Prenez place tous deux au char dont je me sers. Qu’au gré de vos vœux il vous porte; Partez, les chemins sont ouverts. Qu’une volante Escorte Vous conduise au travers Des noires vapeurs des Enfers. Alcide et l’Ombre d’Alceste se placent sur le Char de Pluton, qui les enlève sous la conduite d’une troupe volante de Suivants de Pluton. Fin du quatrième Acte. ACTE QUATRIEME Le théâtre représente le fleuve Achéron et ses sombres rivages. SCENE PREMIERE CHARON, LES OMBRES CHARON ramant sa barque Il faut passer tôt ou tard, Il faut passer dans ma barque. On y vient jeune, ou vieillard, Ainsi qu’il plaît à la Parque; On y reçoit sans égard Le berger, et le monarque. Il faut passer tôt ou tard, Il faut passer dans ma barque. Vous qui voulez passer, venez, Mânes errants, Venez, avancez, tristes Ombres, Payez le tribut que je prends, Ou retournez errer sur ces rivages sombres. LES OMBRES Passe-moi, Charon, passe-moi. CHARON Il faut auparavant que l’on me satisfasse, On doit payer les soins d’un si pénible emploi. LES OMBRES Passe-moi, Charon, passe-moi. Charon fait entrer dans sa barque les Ombres qui ont de quoi le payer. CHARON Donne, passe, donne, passe, Demeure, toi. Tu n’as rien, il faut qu’on te chasse. UNE OMBRE rebutée Une Ombre tient si peu de place. CHARON Ou paie, ou tourne ailleurs tes pas. L’OMBRE De grâce, par pitié, ne me rebute pas. CHARON La pitié n’est point ici-bas, Et Charon ne fait point de grâce. L’OMBRE Hélas! Charon, hélas! hélas! CHARON Crie hélas! tant que tu voudras , Rien pour rien, en tous lieux est une loi suivie. Les mains vides sont sans appas, Et ce n’est point assez de payer dans la vie, Il faut encor payer au-delà du Trépas. L’OMBRE en se retirant Hélas! Charon, hélas! hélas! CHARON Il m’importe peu que l’on crie Hélas! Charon, hélas! hélas! Il faut encor payer au-delà du Trépas. SCENE SECONDE ALCIDE, CHARON, LES OMBRES ALCIDE sautant dans la barque Sortez, Ombres, faites-moi place, Vous passerez une autre fois. Les Ombres s’enfuient. CHARON Ah! ma barque ne peut souffrir un si grand poids! ALCIDE Allons, il faut que l’on me passe. CHARON Retire-toi d’ici, Mortel, qui que tu sois, Les Enfers irrités puniront ton audace. ALCIDE Passe-moi, sans tant de façons. CHARON L’eau nous gagne, ma barque crève. ALCIDE Allons, rame, dépêche, achève. CHARON Nous enfonçons. ALCIDE Passons, passons. SCENE TROISIEME Le théâtre change, et représente le Palais de Pluton. PLUTON, PROSERPINE, L’OMBRE D’ALCESTE, Suivants de Pluton PLUTON sur son trône Reçois le juste prix de ton amour fidèle; Que ton Destin nouveau soit heureux à jamais. Commence de goûter la douceur éternelle D’une profonde paix. SUIVANTS DE PLUTON Commence de goûter la douceur éternelle D’une profonde paix. PROSERPINE à côté de PLUTON L’épouse de Pluton te retient auprès d’elle; Tous tes vœux seront satisfaits. SUIVANTS DE PLUTON Commence de goûter la douceur éternelle D’une profonde paix. PLUTON et PROSERPINE En faveur d’une Ombre si belle, Que l’Enfer fasse voir tout ce qu’il a d’attraits. SUIVANTS DE PLUTON En faveur d’une Ombre si belle, Que l’Enfer fasse voir tout ce qu’il a d’attraits. Les Suivants de Pluton se réjouissent de la venue d’Alceste dans les Enfers, par une espèce de Fête. SUIVANTS DE PLUTON Tout mortel doit ici paraître, On ne peut naître Que pour mourir. De cent maux le Trépas délivre; Qui cherche à vivre Cherche à souffrir. Venez tous, sur nos sombres bords. Le Repos qu’on désire Ne tient son Empire Que dans le séjour des Morts. Chacun vient ici-bas prendre place, Sans cesse on y passe, Jamais on n’en sort. C’est pour tous une loi nécessaire; L’effort qu’on peut faire N’est qu’un vain effort. Est-on sage De fuir ce passage? C’est un orage Qui mène au port. Chacun vient ici-bas prendre place, Sans cesse on y passe, Jamais on n’en sort. Tous les charmes, Plaintes, cris, larmes, Tout est sans armes Contre la Mort. Chacun vient ici-bas prendre place, Sans cesse on y passe, Jamais on n’en sort. SCENE QUATRIEME ALECTON, PLUTON, PROSERPINE, L’OMBRE D’ALCESTE, SUIVANTS DE PLUTON ALECTON Quittez, quittez les Jeux, songez à vous défendre, Contre un audacieux unissons nos efforts Le fils de Jupiter vient ici de descendre. Seul, il ose attaquer tout l’Empire des Morts. PLUTON Qu’on arrête ce téméraire, Armez-vous, amis, armez-vous, Qu’on déchaîne Cerbère, Courez tous, courez tous. On entend aboyer Cerbère. ALECTON Son bras abat tout ce qu’il frappe. Tout cède à ses horribles coups. Rien ne résiste, rien n’échappe. SCENE CINQUIEME ALCIDE, PLUTON, PROSERPINE, ALECTON, Suivants de Pluton PLUTON voyant Alcide qui enchaîne Cerbère Insolent, jusqu’ici braves-tu mon courroux? Quelle injuste audace t’engage A troubler la paix de ces lieux? ALCIDE Je suis né pour dompter la rage Des monstres les plus furieux. PLUTON Est-ce le Dieu jaloux qui lance le Tonnerre Qui t’oblige à porter la guerre Jusqu’au centre de l’Univers ? Il tient sous son pouvoir et le Ciel et la Terre, Veut-il encor ravir l’Empire des Enfers? ALCIDE Non, Pluton, règne en paix, jouis de ton partage; Je viens chercher Alceste en cet affreux séjour. Permets que je la rende au jour, Je ne veux point d’autre avantage. Si c’est te faire outrage D’entrer par force dans ta Cour, Pardonne à mon Courage Et fais grâce à l’Amour. PROSERPINE Un grand cœur peut tout quand il aime, Tout doit céder à son effort. C’est un arrêt du Sort, Il faut que l’Amour extrême Soit plus fort Que la Mort. PLUTON Les enfers, Pluton lui-même, Tout doit en être d’accord; Il faut que l’Amour extrême Soit plus fort Que la Mort. SUIVANTS DE PLUTON Il faut que l’Amour extrême Soit plus fort Que la Mort. PLUTON Que pour revoir le jour l’Ombre d’Alceste sorte; Pluton donne un coup de son Trident et fait sortir son char. Prenez place tous deux au char dont je me sers. Qu’au gré de vos vœux il vous porte; Partez, les chemins sont ouverts. Qu’une volante Escorte Vous conduise au travers Des noires vapeurs des Enfers. Alcide et l’Ombre d’Alceste se placent sur le Char de Pluton, qui les enlève sous la conduite d’une troupe volante de Suivants de Pluton. Fin du quatrième Acte. Lully,Jean-Baptiste/Alceste/V
https://w.atwiki.jp/oper/pages/3503.html
このテンプレはポリウト方式で作成されています。 こちらの役名一覧に和訳を記載して管理人までお知らせください。 OUVERTURE PREMIER ACTE Première Tableau (À Burgos. Une salle chez le Comte de Gormaz. Au fond, grande fenêtre avec balcon donnant sur une rue dont les maisons sont pavoisées. Fanfares au lointain.) RIDEAU (Fanfares à l'extérieur, lointain.) ▼SEIGNEURS▲ (Amis du Comte) Ecoutez la joyeuse fanfare! Le Roi nous mande auprès de lui. ▼DON ARIAS▲ (aux Seigneurs) Il arme chevalier Don Rodrigue aujourd'hui! ▼DON ALONZO▲ (de même) Et la faveur est rare! ▼SEIGNEURS▲ (entre eux) Rodrigue est jeune encore… Pour être chevalier! ▼LE COMTE DE GORMAZ▲ (qui est entré sur les dernières paroles) Mais Don Diègue, Messieurs, fut un vaillant guerrier! Le vieillard en son fils obtient sa récompense (Fanfares.) ▼DON ARIAS▲ Si le prince est si juste à payer la vaillance, Seigneur de Gormaz, comptez sur plus grande faveur! ▼LE COMTE▲ Que prétendez-vous dire? ▼DON ARIAS▲ A l'Infant le Roi doit élire Avant ce soir un gouverneur! ▼SEIGNEURS▲ C'est à vous que revient un tel honneur! ▼LE COMTE▲ Ah! ce choix comblerait tous les voeux de ma vie! ▼CHIMÈNE▲ (entrant avec animation, à son père) Que c'est beau ces drapeaux flottants! Ces glaives éclatants! Où le ciel met sa flamme! Et cette ville en fête! et ce nom qu'on acclame! ▼LE COMTE▲ (avec un sourire) Le nom surtout est beau… (avec intention) n'est-ce pas? ▼CHIMÈNE▲ (Confuse) Ah! je vois que mon père a lu dans mon âme! ▼LE COMTE▲ Oui, Chimène, Rodrigue est digne de ton choix, Je me promets du fils ce que j'ai vu du père… Et ma fille, en un mot, peut l'aimer et me plaire, Ma fille peut l'aimer! ▼CHIMÈNE▲ (Radieuse) Que la parole est douce au coeur de votre enfant! (On entend de nouveaux appels de trompettes) ▼LES SEIGNEURS▲ Ecoutez la joyeuse fanfare! ▼LE COMTE▲ Au palais le Roi nous attend. ▼LES SEIGNEURS▲ (Au Comte) Et votre gloire s'y prépare. Passez, Comte de Gormaz, Passez gouverneur de l'Infante! (Le Comte de Gormaz sort accompagné de ses amis.) ▼CHIMÈNE▲ (avec ivresse) Aimer! Je puis aimer librement devant tous! Ah! la chère promesse! Il est des coeurs parfois timides ou jaloux Qui trouvent des douceurs à cacher leur tendresse! Mais à ceux-là le mien n'est point pareil. L'aveu de mon bonheur en redouble l'ivresse! A mes fières amours il faut le clair soleil! (expressif) Et librement je veux aimer! (Quelques pages précédent l'Infante paraissent et se retirent dès son entrée) L'Infante! ▼L'INFANTE▲ (Entrant à Chimène) Tu parais bien joyeuse, Chimène? ▼CHIMÈNE▲ Eh! qui ne pourrait l'être au beau jour que voilà! ▼L'INFANTE▲ (avec mélancolie) Mais… peut être ceux-là Que leur grandeur enchaîne Et qui ne sauraient pas à ceux-là Que d'admettre en leur âme un simple chevalier! ▼CHIMÈNE▲ (troublée) Que dites-vous, Madame? (à part) Je frissonne! ▼L'INFANTE▲ L'amour est un tyran qui n'épargne personne! ▼CHIMÈNE▲ (Très troublée) Rodrigue… vous l'aimez? ▼L'INFANTE▲ Mets la main sur mon coeur Et vois comme il se trouble au nom de son vainqueur, Comme il le reconnaît! ▼CHIMÈNE▲ (vivement et émue) Ne l'aimez pas! Madame! Laissez le doute dans mon âme… Ne l'aimez pas, Madame! Laissez l'espérance en mon coeur… Ne l'aimez pas, Madame! Espérance peut être vaine… Doute peut-être juste, hélas! Ah! (sans rigueur) pour ma destinée incertaine… (sans retenir) Ah! par pitié! ne l'aimez pas! ▼L'INFANTE▲ Garde sans peur, ô ma Chimène, Le rêve qui te vient charmer… Sois heureuse! Tu n'est pas reine! Moi, je n'ai pas le droit d'aimer! ▼CHIMÈNE▲ Soyez clémente souveraine! Et laissez-moi le droit de l'aimer! ▼L'INFANTE▲ (Qui s'est peu clamée à la prière de Chimène) Va! je me souviendrai de qui je suis la fille! L'orgueil des princes de Castille Doit étouffer en moi les rêves les plus doux! (avec résolution) Rodrigue est ton amant, Il sera ton époux! ▼CHIMÈNE▲ (avec joie) Rodrigue… mon époux! Deuxième Tableau (Une gallérie conduisant du palais à l'une des entrées de la Cathédrale Au milieu sur un piller, statue de saint Jacques le Majeur. À travers la colonnade une vue de la ville de Burgos. Ciel clair. Les cloches sonnent Actions de grâce du peuple après la victoire. L'infante, Chimène, le Roi, Don Diègue, le Comte de Gormaz, prêtes, dames de la Cour, Seigneurs, peuple.) ▼LE PEUPLE▲ Béni soit le nom du Seigneur Dont la force nous accompagne! Gloire à Saint Jacques le Majeur, Souverain patron de l'Espagne! ▼LE ROI▲ O peuple de Burgos, les Maures sont vaincus! Et dans cette journée, Nous rendons au Seigneur l'église profanée Et nous nous relevons de notre abaissement. Peuple, nous nous relevons de notre abaissement! ▼LE PEUPLE▲ Béni soit le nom du Seigneur! Gloire à Saint Jacques le Majeur! Souverain patron de l'Espagne! ▼LE ROI▲ Je veux récompenser ici, publiquement, Heureux d'un juste témoignage. Une antique valeur dans un jeune courage! (Aux pages) Faites venir Rodrigue. ▼DON DIÈGUE▲ O mon maître! ô mon Roi! (se prosternant arrêtant le geste de don Diègue) ▼LE ROI▲ Non, Comte, pas ainsi… prends place auprès de moi. (La porte de l'église s'ouvre, Rodrigue paraît conduit par les pages; il est sans épée. Il s'avance, s'incline respectueusement devant le Roi et attend que ce dernier lui adresse la parole.) ▼CHIMÈNE▲ (avec émotion) Trouble délicieux que je sens à sa vue… Ah! Ne me trahis pas! ▼L'INFANTE▲ (à part, regardant Chimène) Comme elle semble émue! ▼LE COMTE et SES AMIS▲ (à part) Que son regard est fier! Voyez! Il s'avance… C'est lui! ▼LE ROI▲ (à Rodrigue arrêté devant lui) Te voici devant nous, coeur fervent, coeur loyal, Et devant Dieu qui te regarde Préparé dignement à cet honneur royal! À genoux! ▼LE CHOEUR▲ (à Rodrigue) Préparé dignement à cet honneur royal! A genoux! ▼TOUS▲ A genoux! ▼LA FOULE▲ Te voici préparé dignement à cet honneur royal! A genoux! (Rodrigue s'agenouille; un évêque tient ouvert devant lui l'Evangile) ▼LE ROI▲ (avec solennité) Jurez-vous d'être bon chevalier? ▼RODRIGUE▲ Je le jure! ▼LE ROI▲ Jurez-vous de défendre avec nous le bon droit? ▼RODRIGUE▲ Je le jure! ▼LE ROI▲ Fidèle à Dieu, fidèle au Roi, Jurez-vous de garder votre foi toujours pure? ▼RODRIGUE▲ (se relevant) Je le jure! ▼LE ROI▲ (Prenant l'épée que lui présente un page) Reçois donc cette épée, Elle a dans dix combats étincelé claire et fidèle! Qu'elle prenne en tes mains une gloire nouvelle! ▼RODRIGUE▲ (montrant son père, énergique) J'ai devant moi l'exemple et ne faiblirai pas! ▼LE ROI▲ (en forme de consécration religieuse) Que Monseigneur Saint Jaques et que Dieu notre Sire, vous aient pour chevalier et daignent vous conduire! ▼TOUS▲ Que Monseigneur Saint Jaques et que Dieu notre Sire, vous aient pour chevalier et daignent vous conduire! (Le Roi donne l'accolade à Rodrigue.) ▼RODRIGUE▲ (l'épée à la main) O noble lame étincelante, Pure comme un regard d'enfant, Combats gardienne vigilante Et fais l'honneur seul triomphant! Pendant les injustes querelles Reste immobile à mon côté, Mais sois de flamme et prends des ailes Pour l'Espagne et sa liberté! Mais sois de flamme et prends des ailes mais sois de flamme, Pour l'Espagne et sa liberté! (Se tournant vers la statue de Saint Jacques) A Saint Jacques de Compostelle, j'ai voué ma foi; Il me verra toujours à sa cause fidèle, Quand je l'invoquerai, qu'il regarde vers moi! (dans une sorte d'extase) Puis, là-haut, dans l'espace… Une vision passe… Elle semble venir des mondes infinis! (Après un regard à Chimène) Ange ou femme, mes jours à tes jours sont unis; Avec ce fier regard , avec ce doux sourire, tu ne saurais jamais conduire Qu'aux chemins glorieux ou qu'aux sentiers bénis! ▼CHIMÈNE▲ (à part) Serment d'amour, promesse éternelle Je t'accepte et je n'ai plus d'effroi! ▼RODRIGUE▲ O noble lame étincelante,… ▼CHIMÈNE▲ Noble lame! ▼RODRIGUE▲ Pure comme un regard d'enfant; ▼CHIMÈNE▲ Pure comme un regard d'enfant; ▼RODRIGUE▲ Combats gardienne vigilante, ▼CHIMÈNE▲ Va combattre… ▼RODRIGUE▲ Et fais l'honneur seul triomphant! ▼CHIMÈNE▲ Pour l'honneur! ▼RODRIGUE ET CHIMÈNE▲ Pendant les injustes querelles Reste immobile à son côté, Mais sois de flamme et prends des ailes Pour l'Espagne et sa liberté ▼RODRIGUE▲ Mais sois de flamme, prends des ailes… ▼CHIMÈNE▲ Sois de flamme, prends des ailes… pour l'Espagne et sa liberté! ▼RODRIGUE▲ Pour l'Espagne et sa liberté! ▼LE ROI▲ (à Rodrigue) Va, mon bon chevalier, va dans notre chapelle Bénir Celui qui fait les vaillants comme toi! ▼LE CHOEUR▲ Gloire à Saint Jacques le Majeur Souverain patron de l'Espagne! Gloire à Saint Jacques le Majeur! (Tout le monde entre dans l'église sauf le Roi, don Diègue, le Comte et ses amis) ▼DON DIÈGUE▲ (au Roi) O mon Roi, soyez aussi béni! ▼LE ROI▲ (à Don Diègue) Non! ma reconnaissance ne s'est pas acquittée! Il faut un gouverneur à l'héritier de ma puissance C'est toi que j'ai jugé digne de cet honneur! ▼TOUS▲ Lui! Lui! Lui! ▼LE COMTE▲ (avec violence) Sire! Ah! que me vaut cette injure suprême? ▼LE ROI▲ (avec hauteur) S'attaquer à mon choix c'est se prendre à moi-même! (Le Roi entre dans le palais suivi des amis de Don Diègue . Le Comte demeure atterré Au moment de sortir Don Diègue revient sur ses pas et la main tendue, s'avance vers le Comte) ▼LE COMTE▲ (à Don Diègue) Ainsi vous l'emportez! et la faveur du Roi Vous élève en un rang qui n'était dû qu'à moi! ▼DON DIÈGUE▲ (amicalement) A l'honneur qu'il m'a fait ajoutez-en un autre Vous n'avez qu'une fille, et moi, je n'ai qu'un fils, Joignons d'un noeud sacré ma maison à la votre! ▼LE COMTE▲ (ironiquement) A de plus hauts partis ce beau fils doit prétendre! ▼DON DIÈGUE▲ (se contenant) Vous montrez un courroux que je ne puis comprendre. ▼LES SEIGNEURS▲ Entendez-vous? ▼LE COMTE▲ Entendez-vous? Entendez-vous, ah, ah, ah? ▼DON DIÈGUE▲ Doit-on pas ce respect au pouvoir absolu De n'examiner rien… quand le Roi l'a voulu. ▼SEIGNEURS▲ Entendez-vous? l'étrange audace! Entendez-vous, ah, ah, ah? ▼LE COMTE▲ (à Don Diègue) Parlons-en mieux; le Roi fait honneur à votre âge! ▼DON DIÈGUE▲ (agité peu à peu) Le Roi, quand il en fait, le mesure au courage! ▼LE COMTE▲ (encore plus violent) Et par là cet honneur n'était dû qu'à mon bras! ▼DON DIÈGUE▲ (hors de lui) Qui n'a pu l'obtenir… ne le méritait pas! ▼LE COMTE▲ (De même) Ne le méritait pas! Moi? ▼DON DIÈGUE▲ Vous! ▼LE COMTE▲ Téméraire vieillard… ton imprudence, aura sa récompense! (Il soufflette Don Diègue.) N'attends rien de ton bras! Va! ▼DON DIÈGUE▲ (tirant son épée) achève… et prends mon sang! Va! ▼SEIGNEURS▲ Pitié pour lui! pitié! (Le Comte désarme de suite Don Diègue.) ▼DON DIÈGUE▲ Ah! ma force… a trahi… mon courage! (Don Diègue tombe, accablé, sur un banc.) ▼SEIGNEURS▲ (à Don Diègue, ironiquement, en s'éloignant) S'il vous plaît au disciple auguste Conter votre histoire, ô seigneur! Qu'elle s'arrête à l'heure juste Où l'on vous fit son gouverneur! (Au Comte) Entendez-vous? Ayons pitié de sa faiblesse! ayons pitié! Ah! ah! ah! ah! (ils sortent) ▼DON DIÈGUE▲ (seul, anéanti) O rage! ô désespoir… ô vieillesse ennemie! Ah! pourquoi n'ai-je pas, au tombeau glorieux, Avant cette infamie Rejoint les grand aïeux! Maintenant que je vive, ou bien que je succombe… De cet affront gardé me suivra le remords! Et j'irai sous le ciels ou j'irai dans la tombe… Méprisé des vivants ou repoussé des morts! ▼LA VOIX de RODRIGUE▲ (Dans l'église) Je le jure! ▼DON DIÈGUE▲ (avec égarement) Cette voix… ▼LE VOIX de RODRIGUE▲ Je le jure! ▼DON DIÈGUE▲ Rodrigue! Il faudra… que j'affronte… à l'instant… son regard! Je fuirai… ô Dieu! rougir devant mon fils! Maintenant que je vive ou bien que je succombe… De cet affront gardé me suivra le remords! Et j'irai sous le ciel… ou j'irai dans la tombe… Méprisé des vivants ou repoussé des morts! ô rage! ô désespoir! (relevant la tête) Qu'ai-je dit? fuir mon fils! Non! non! je le réclame! Qu'il vienne! Avec mon sang je lui donnai mon âme! Et ce fer que mon bras ne peut plus soutenir Je veux le mettre au sien pour venger et punir! (Rodrigue, rayonnant, a paru. - Don Diègue, s'élance au devant de lui; avec vigueur) ▼DON DIÈGUE▲ Rodrigue, as tu du coeur? ▼RODRIGUE▲ (avec ardeur) Tout autre que mon père l'éprouverait sur l'heure! ▼DON DIÈGUE▲ Ah! j'aime ta colère, mon fils! ▼RODRIGUE▲ (anxieux) Parlez! ▼DON DIÈGUE▲ On m'a devant tous outragé! Un homme m'a frappé… lâchement… au visage! ▼RODRIGUE▲ Ah! mon père! son nom? son nom? ▼DON DIÈGUE▲ Et cet outrage mon bras affaibli ne l'a pas vengé! ▼RODRIGUE▲ Son nom! son nom enfin! Il faut que je l'apprenne! ▼DON DIÈGUE▲ Tu connais sa valeur! ▼RODRIGUE▲ (vivement) Il connaîtra la mienne! Son nom! n'hésitez pas! ▼DON DIÈGUE▲ C'est le comte de Gormaz! ▼RODRIGUE▲ (atterré) Le père de Chimène! Le père de Chimène! ▼DON DIÈGUE▲ (à Rodrigue) C'est lui qui m'a frappé… n'as-tu pas entendu? La fortune t'impose une épreuve cruelle. Mais plus que ta douleur mon offense est mortelle… N'as-tu pas entendu? Sans toi notre honneur est perdu! ▼RODRIGUE▲ Ah! tout mon sang s'est glacé dans mon coeur éperdu! Devais-tu m'imposer, ô fortune cruelle, Pour la première épreuve mortelle! ▼DON DIÈGUE▲ N'as-tu pas entendu? Mon fils! n'as-tu pas entendu? Hélas! tout mon bonheur perdu Sans toi tout notre honneur perdu! ▼RODRIGUE▲ Hélas! tout mon bonheur perdu! (Chimène sort de l'église.) ▼RODRIGUE▲ Elle! ▼CHIMÈNE▲ (s'arrête près de la colonnade du fond) Serment d'amour, promesse éternelle Je t'accepte et je n'ai plus d'effroi! ▼RODRIGUE▲ (avec un sanglot) Meurs en mon âme, divin amour! ▼DON DIÈGUE▲ (observant Rodrigue avec anxiété) Tu trembles? tu faiblis? (Chimène a passé lentement derrière la colonnade.) ▼RODRIGUE▲ (revenant à lui) Ah! qui peut vivre infâme… Est indigne du jour! ▼DON DIÈGUE▲ (avec violence) Meurs ou tue! ▼RODRIGUE▲ (Résolument) Allons! mon père! tu seras vengé! ▼DON DIÈGUE▲ Ah! je serai vengé! RIDEAU OUVERTURE PREMIER ACTE Première Tableau (À Burgos. Une salle chez le Comte de Gormaz. Au fond, grande fenêtre avec balcon donnant sur une rue dont les maisons sont pavoisées. Fanfares au lointain.) RIDEAU (Fanfares à l'extérieur, lointain.) SEIGNEURS (Amis du Comte) Ecoutez la joyeuse fanfare! Le Roi nous mande auprès de lui. DON ARIAS (aux Seigneurs) Il arme chevalier Don Rodrigue aujourd'hui! DON ALONZO (de même) Et la faveur est rare! SEIGNEURS (entre eux) Rodrigue est jeune encore… Pour être chevalier! LE COMTE DE GORMAZ (qui est entré sur les dernières paroles) Mais Don Diègue, Messieurs, fut un vaillant guerrier! Le vieillard en son fils obtient sa récompense (Fanfares.) DON ARIAS Si le prince est si juste à payer la vaillance, Seigneur de Gormaz, comptez sur plus grande faveur! LE COMTE Que prétendez-vous dire? DON ARIAS A l'Infant le Roi doit élire Avant ce soir un gouverneur! SEIGNEURS C'est à vous que revient un tel honneur! LE COMTE Ah! ce choix comblerait tous les voeux de ma vie! CHIMÈNE (entrant avec animation, à son père) Que c'est beau ces drapeaux flottants! Ces glaives éclatants! Où le ciel met sa flamme! Et cette ville en fête! et ce nom qu'on acclame! LE COMTE (avec un sourire) Le nom surtout est beau… (avec intention) n'est-ce pas? CHIMÈNE (Confuse) Ah! je vois que mon père a lu dans mon âme! LE COMTE Oui, Chimène, Rodrigue est digne de ton choix, Je me promets du fils ce que j'ai vu du père… Et ma fille, en un mot, peut l'aimer et me plaire, Ma fille peut l'aimer! CHIMÈNE (Radieuse) Que la parole est douce au coeur de votre enfant! (On entend de nouveaux appels de trompettes) LES SEIGNEURS Ecoutez la joyeuse fanfare! LE COMTE Au palais le Roi nous attend. LES SEIGNEURS (Au Comte) Et votre gloire s'y prépare. Passez, Comte de Gormaz, Passez gouverneur de l'Infante! (Le Comte de Gormaz sort accompagné de ses amis.) CHIMÈNE (avec ivresse) Aimer! Je puis aimer librement devant tous! Ah! la chère promesse! Il est des coeurs parfois timides ou jaloux Qui trouvent des douceurs à cacher leur tendresse! Mais à ceux-là le mien n'est point pareil. L'aveu de mon bonheur en redouble l'ivresse! A mes fières amours il faut le clair soleil! (expressif) Et librement je veux aimer! (Quelques pages précédent l'Infante paraissent et se retirent dès son entrée) L'Infante! L'INFANTE (Entrant à Chimène) Tu parais bien joyeuse, Chimène? CHIMÈNE Eh! qui ne pourrait l'être au beau jour que voilà! L'INFANTE (avec mélancolie) Mais… peut être ceux-là Que leur grandeur enchaîne Et qui ne sauraient pas à ceux-là Que d'admettre en leur âme un simple chevalier! CHIMÈNE (troublée) Que dites-vous, Madame? (à part) Je frissonne! L'INFANTE L'amour est un tyran qui n'épargne personne! CHIMÈNE (Très troublée) Rodrigue… vous l'aimez? L'INFANTE Mets la main sur mon coeur Et vois comme il se trouble au nom de son vainqueur, Comme il le reconnaît! CHIMÈNE (vivement et émue) Ne l'aimez pas! Madame! Laissez le doute dans mon âme… Ne l'aimez pas, Madame! Laissez l'espérance en mon coeur… Ne l'aimez pas, Madame! Espérance peut être vaine… Doute peut-être juste, hélas! Ah! (sans rigueur) pour ma destinée incertaine… (sans retenir) Ah! par pitié! ne l'aimez pas! L'INFANTE Garde sans peur, ô ma Chimène, Le rêve qui te vient charmer… Sois heureuse! Tu n'est pas reine! Moi, je n'ai pas le droit d'aimer! CHIMÈNE Soyez clémente souveraine! Et laissez-moi le droit de l'aimer! L'INFANTE (Qui s'est peu clamée à la prière de Chimène) Va! je me souviendrai de qui je suis la fille! L'orgueil des princes de Castille Doit étouffer en moi les rêves les plus doux! (avec résolution) Rodrigue est ton amant, Il sera ton époux! CHIMÈNE (avec joie) Rodrigue… mon époux! Deuxième Tableau (Une gallérie conduisant du palais à l'une des entrées de la Cathédrale Au milieu sur un piller, statue de saint Jacques le Majeur. À travers la colonnade une vue de la ville de Burgos. Ciel clair. Les cloches sonnent Actions de grâce du peuple après la victoire. L'infante, Chimène, le Roi, Don Diègue, le Comte de Gormaz, prêtes, dames de la Cour, Seigneurs, peuple.) LE PEUPLE Béni soit le nom du Seigneur Dont la force nous accompagne! Gloire à Saint Jacques le Majeur, Souverain patron de l'Espagne! LE ROI O peuple de Burgos, les Maures sont vaincus! Et dans cette journée, Nous rendons au Seigneur l'église profanée Et nous nous relevons de notre abaissement. Peuple, nous nous relevons de notre abaissement! LE PEUPLE Béni soit le nom du Seigneur! Gloire à Saint Jacques le Majeur! Souverain patron de l'Espagne! LE ROI Je veux récompenser ici, publiquement, Heureux d'un juste témoignage. Une antique valeur dans un jeune courage! (Aux pages) Faites venir Rodrigue. DON DIÈGUE O mon maître! ô mon Roi! (se prosternant arrêtant le geste de don Diègue) LE ROI Non, Comte, pas ainsi… prends place auprès de moi. (La porte de l'église s'ouvre, Rodrigue paraît conduit par les pages; il est sans épée. Il s'avance, s'incline respectueusement devant le Roi et attend que ce dernier lui adresse la parole.) CHIMÈNE (avec émotion) Trouble délicieux que je sens à sa vue… Ah! Ne me trahis pas! L'INFANTE (à part, regardant Chimène) Comme elle semble émue! LE COMTE et SES AMIS (à part) Que son regard est fier! Voyez! Il s'avance… C'est lui! LE ROI (à Rodrigue arrêté devant lui) Te voici devant nous, coeur fervent, coeur loyal, Et devant Dieu qui te regarde Préparé dignement à cet honneur royal! À genoux! LE CHOEUR (à Rodrigue) Préparé dignement à cet honneur royal! A genoux! TOUS A genoux! LA FOULE Te voici préparé dignement à cet honneur royal! A genoux! (Rodrigue s'agenouille; un évêque tient ouvert devant lui l'Evangile) LE ROI (avec solennité) Jurez-vous d'être bon chevalier? RODRIGUE Je le jure! LE ROI Jurez-vous de défendre avec nous le bon droit? RODRIGUE Je le jure! LE ROI Fidèle à Dieu, fidèle au Roi, Jurez-vous de garder votre foi toujours pure? RODRIGUE (se relevant) Je le jure! LE ROI (Prenant l'épée que lui présente un page) Reçois donc cette épée, Elle a dans dix combats étincelé claire et fidèle! Qu'elle prenne en tes mains une gloire nouvelle! RODRIGUE (montrant son père, énergique) J'ai devant moi l'exemple et ne faiblirai pas! LE ROI (en forme de consécration religieuse) Que Monseigneur Saint Jaques et que Dieu notre Sire, vous aient pour chevalier et daignent vous conduire! TOUS Que Monseigneur Saint Jaques et que Dieu notre Sire, vous aient pour chevalier et daignent vous conduire! (Le Roi donne l'accolade à Rodrigue.) RODRIGUE (l'épée à la main) O noble lame étincelante, Pure comme un regard d'enfant, Combats gardienne vigilante Et fais l'honneur seul triomphant! Pendant les injustes querelles Reste immobile à mon côté, Mais sois de flamme et prends des ailes Pour l'Espagne et sa liberté! Mais sois de flamme et prends des ailes mais sois de flamme, Pour l'Espagne et sa liberté! (Se tournant vers la statue de Saint Jacques) A Saint Jacques de Compostelle, j'ai voué ma foi; Il me verra toujours à sa cause fidèle, Quand je l'invoquerai, qu'il regarde vers moi! (dans une sorte d'extase) Puis, là-haut, dans l'espace… Une vision passe… Elle semble venir des mondes infinis! (Après un regard à Chimène) Ange ou femme, mes jours à tes jours sont unis; Avec ce fier regard , avec ce doux sourire, tu ne saurais jamais conduire Qu'aux chemins glorieux ou qu'aux sentiers bénis! CHIMÈNE (à part) Serment d'amour, promesse éternelle Je t'accepte et je n'ai plus d'effroi! RODRIGUE O noble lame étincelante,… CHIMÈNE Noble lame! RODRIGUE Pure comme un regard d'enfant; CHIMÈNE Pure comme un regard d'enfant; RODRIGUE Combats gardienne vigilante, CHIMÈNE Va combattre… RODRIGUE Et fais l'honneur seul triomphant! CHIMÈNE Pour l'honneur! RODRIGUE ET CHIMÈNE Pendant les injustes querelles Reste immobile à son côté, Mais sois de flamme et prends des ailes Pour l'Espagne et sa liberté RODRIGUE Mais sois de flamme, prends des ailes… CHIMÈNE Sois de flamme, prends des ailes… pour l'Espagne et sa liberté! RODRIGUE Pour l'Espagne et sa liberté! LE ROI (à Rodrigue) Va, mon bon chevalier, va dans notre chapelle Bénir Celui qui fait les vaillants comme toi! LE CHOEUR Gloire à Saint Jacques le Majeur Souverain patron de l'Espagne! Gloire à Saint Jacques le Majeur! (Tout le monde entre dans l'église sauf le Roi, don Diègue, le Comte et ses amis) DON DIÈGUE (au Roi) O mon Roi, soyez aussi béni! LE ROI (à Don Diègue) Non! ma reconnaissance ne s'est pas acquittée! Il faut un gouverneur à l'héritier de ma puissance C'est toi que j'ai jugé digne de cet honneur! TOUS Lui! Lui! Lui! LE COMTE (avec violence) Sire! Ah! que me vaut cette injure suprême? LE ROI (avec hauteur) S'attaquer à mon choix c'est se prendre à moi-même! (Le Roi entre dans le palais suivi des amis de Don Diègue . Le Comte demeure atterré Au moment de sortir Don Diègue revient sur ses pas et la main tendue, s'avance vers le Comte) LE COMTE (à Don Diègue) Ainsi vous l'emportez! et la faveur du Roi Vous élève en un rang qui n'était dû qu'à moi! DON DIÈGUE (amicalement) A l'honneur qu'il m'a fait ajoutez-en un autre Vous n'avez qu'une fille, et moi, je n'ai qu'un fils, Joignons d'un noeud sacré ma maison à la votre! LE COMTE (ironiquement) A de plus hauts partis ce beau fils doit prétendre! DON DIÈGUE (se contenant) Vous montrez un courroux que je ne puis comprendre. LES SEIGNEURS Entendez-vous? LE COMTE Entendez-vous? Entendez-vous, ah, ah, ah? DON DIÈGUE Doit-on pas ce respect au pouvoir absolu De n'examiner rien… quand le Roi l'a voulu. SEIGNEURS Entendez-vous? l'étrange audace! Entendez-vous, ah, ah, ah? LE COMTE (à Don Diègue) Parlons-en mieux; le Roi fait honneur à votre âge! DON DIÈGUE (agité peu à peu) Le Roi, quand il en fait, le mesure au courage! LE COMTE (encore plus violent) Et par là cet honneur n'était dû qu'à mon bras! DON DIÈGUE (hors de lui) Qui n'a pu l'obtenir… ne le méritait pas! LE COMTE (De même) Ne le méritait pas! Moi? DON DIÈGUE Vous! LE COMTE Téméraire vieillard… ton imprudence, aura sa récompense! (Il soufflette Don Diègue.) N'attends rien de ton bras! Va! DON DIÈGUE (tirant son épée) achève… et prends mon sang! Va! SEIGNEURS Pitié pour lui! pitié! (Le Comte désarme de suite Don Diègue.) DON DIÈGUE Ah! ma force… a trahi… mon courage! (Don Diègue tombe, accablé, sur un banc.) SEIGNEURS (à Don Diègue, ironiquement, en s'éloignant) S'il vous plaît au disciple auguste Conter votre histoire, ô seigneur! Qu'elle s'arrête à l'heure juste Où l'on vous fit son gouverneur! (Au Comte) Entendez-vous? Ayons pitié de sa faiblesse! ayons pitié! Ah! ah! ah! ah! (ils sortent) DON DIÈGUE (seul, anéanti) O rage! ô désespoir… ô vieillesse ennemie! Ah! pourquoi n'ai-je pas, au tombeau glorieux, Avant cette infamie Rejoint les grand aïeux! Maintenant que je vive, ou bien que je succombe… De cet affront gardé me suivra le remords! Et j'irai sous le ciels ou j'irai dans la tombe… Méprisé des vivants ou repoussé des morts! LA VOIX de RODRIGUE (Dans l'église) Je le jure! DON DIÈGUE (avec égarement) Cette voix… LE VOIX de RODRIGUE Je le jure! DON DIÈGUE Rodrigue! Il faudra… que j'affronte… à l'instant… son regard! Je fuirai… ô Dieu! rougir devant mon fils! Maintenant que je vive ou bien que je succombe… De cet affront gardé me suivra le remords! Et j'irai sous le ciel… ou j'irai dans la tombe… Méprisé des vivants ou repoussé des morts! ô rage! ô désespoir! (relevant la tête) Qu'ai-je dit? fuir mon fils! Non! non! je le réclame! Qu'il vienne! Avec mon sang je lui donnai mon âme! Et ce fer que mon bras ne peut plus soutenir Je veux le mettre au sien pour venger et punir! (Rodrigue, rayonnant, a paru. - Don Diègue, s'élance au devant de lui; avec vigueur) DON DIÈGUE Rodrigue, as tu du coeur? RODRIGUE (avec ardeur) Tout autre que mon père l'éprouverait sur l'heure! DON DIÈGUE Ah! j'aime ta colère, mon fils! RODRIGUE (anxieux) Parlez! DON DIÈGUE On m'a devant tous outragé! Un homme m'a frappé… lâchement… au visage! RODRIGUE Ah! mon père! son nom? son nom? DON DIÈGUE Et cet outrage mon bras affaibli ne l'a pas vengé! RODRIGUE Son nom! son nom enfin! Il faut que je l'apprenne! DON DIÈGUE Tu connais sa valeur! RODRIGUE (vivement) Il connaîtra la mienne! Son nom! n'hésitez pas! DON DIÈGUE C'est le comte de Gormaz! RODRIGUE (atterré) Le père de Chimène! Le père de Chimène! DON DIÈGUE (à Rodrigue) C'est lui qui m'a frappé… n'as-tu pas entendu? La fortune t'impose une épreuve cruelle. Mais plus que ta douleur mon offense est mortelle… N'as-tu pas entendu? Sans toi notre honneur est perdu! RODRIGUE Ah! tout mon sang s'est glacé dans mon coeur éperdu! Devais-tu m'imposer, ô fortune cruelle, Pour la première épreuve mortelle! DON DIÈGUE N'as-tu pas entendu? Mon fils! n'as-tu pas entendu? Hélas! tout mon bonheur perdu Sans toi tout notre honneur perdu! RODRIGUE Hélas! tout mon bonheur perdu! (Chimène sort de l'église.) RODRIGUE Elle! CHIMÈNE (s'arrête près de la colonnade du fond) Serment d'amour, promesse éternelle Je t'accepte et je n'ai plus d'effroi! RODRIGUE (avec un sanglot) Meurs en mon âme, divin amour! DON DIÈGUE (observant Rodrigue avec anxiété) Tu trembles? tu faiblis? (Chimène a passé lentement derrière la colonnade.) RODRIGUE (revenant à lui) Ah! qui peut vivre infâme… Est indigne du jour! DON DIÈGUE (avec violence) Meurs ou tue! RODRIGUE (Résolument) Allons! mon père! tu seras vengé! DON DIÈGUE Ah! je serai vengé! RIDEAU Massenet,Jules/Le Cid/II
https://w.atwiki.jp/pubgpro/pages/50.html
OW、LoLなどでも活動しているマルチプロゲーミングチームAKIHABARA ENCOUNT所属のチーム。PUBGチームのTeam GGが編入する形で設立。2018年2月にTEAM ENCOUNT GGからAKIHABARA ENCOUNT GGへチーム名が変更された。2018年上半期に解散。 元所属 プレイヤー 移籍先 配信 SNS CroooooiZzy Twitch Twitter geta3 Twitch Twitter FireMight AKIHABARA ENCOUNT Twitch Twitter WeisSchwarz Twitter washman1289 Twitch Twitter syake2112 Twitch Twitter 大会結果 日付 順位 大会 2017-10-22 14位 PUBG JAPAN CHAMPIONSHIP 2017 by DMM GAMES 2018-1-21 9位 PUBG JAPAN SERIES αリーグ予選 2018-2-17 13位 PUBG JAPAN SERIES αリーグ フェーズ1 2018-3-25 6位 PUBG DNG CUP#2 2018-3-31 6位 PUBG JAPAN SERIES αリーグ フェーズ2 外部リンク チーム公式
https://w.atwiki.jp/asigami/pages/3644.html
曲名 アーティスト フォルダ 難易度 BPM NOTES/FREEZE(SHOCK) Evans DJ YOSHITAKA A20+ 激17 185(-370) 653/8 STREAM VOLTAGE AIR FREEZE CHAOS 139 111 58 25 111 楽譜面(10) / 踊譜面(14) / 激譜面(17) 譜面 https //livedoor.blogimg.jp/yanmar195/imgs/3/6/36747c60.png クリア難易度投票 スコア難易度投票 動画 https //www.youtube.com/watch?v=piUbuV6Lr7U (x2.75,NOTE) 解説 2021/3/11以降、EXTRA SAVIOR PLUSの課題曲として登場。jubeatからの移植曲。「花咲ケ!DDR SPRING FESTIVAL」 jubeatには存在しないBPM変化が追加されている。 BPM変化:185-370(一瞬)-185 コメント コメント(感想など) 最新の10件を表示しています。コメント過去ログ 16最上位のアディクト鬼を更に一回り強くした譜面。序盤の16分地帯で体力の消費を抑えないと後半地獄を見ることになる (2021-03-13 22 10 36) エアプだけどneutrinoの後半部分簡単にした感じのが降ってくる感じにみえた (2021-03-14 01 40 42) 上でも言われてる通りニュートリノ後半をちょっと遅くした感じがかなり続く。リズム取りにくいし体力消費多いし後半は配置も厳しいのでクリアスコアともに17の中でもだいぶ上に感じた。 (2021-03-14 07 23 24) 2連、2連、4連のリズムを自動化するか、理解して踏まないと体力的に辛い。クリアまではライフ含めてもそんなの関係なくいけるけど、AA+以上狙うレベルだと前提条件。 (2021-03-15 11 08 19) JOMANDA鬼が霞むレベルで難しい。後半のリズム難地帯から同時もしれっと入ってるのが嫌らしい。必要体力は蒸気乙女くらいかな。 (2021-03-15 15 52 04) 後半は踏みやすい配置がほとんど無く、BPMの速さも相まって17でも屈指の体力譜面となっている。人によっては最上位に感じても全く不思議ではない (2021-03-15 21 12 02) JOMANDAのサビ発狂に似たのが延々と続くがこっちは配置が難しい。曲が短い+2連メインなので適正や挑戦レベルでも勢いでなんとかなるかも。 (2021-03-16 23 27 35) この加速いるか?って思う譜面、細切れになった滝が長く続くのでスコアを取ろうとすると体力がキツくなりそうだ、譜面はあまり楽しくないが体力作りにはいいかも (2021-03-18 02 28 30) 終盤はずっと滝だと考えたほうがいいほど休憩がない。クリアはまず耐える力が大事で、スコアはさらにリズムを把握する必要あり。 (2021-03-18 18 01 04) 滝が細切れな分、捻りをスライドでごり押したり最悪いくらか捨てても被害は少なめ。加速前に小休憩できるのと長い滝がないのである程度体力があればクリアだけなら案外押し切れるのかも。 (2021-05-10 18 18 31)
https://w.atwiki.jp/oper/pages/2143.html
ACTE IV (Un appartement dans l'hôtel du Comte de Nevers. Des portraits de famille en décorent les murs. Au fond, une grande porte et une grande croisée gothique. A gauche du spectateur, une porte qui mène à la chambre à coucher de Valentine. A droite, une grande cheminée, et auprès, l'entrée d'un cabinet fermé par une tapisserie. A droite du spectateur, et sur le premier plan, une croisée donnant sur la rue) ▼VELENTINE▲ Je suis seule chez moi! seule avec ma douleur! A d'éternels tourments vous m'avez condamnée, mon père! Un autre avait mon coeur, et pourtant vous m'avez donnée! Et vous que j'implorais en vain dans mon malheur, vous qui l'avez permis, ce funeste hyménée, mon Dieu, daignez au moins, pour alléger mes maux, chasser un souvenir fatal à mon repos! Parmi les pleurs mon rêve se ranime; c'est à lui seul qu'appartiennent mes jours. Ces doux regrets, y penser est un crime je veux les fuir, et j'y pense, hélas, toujours! De loin encor sa voix chérie, oui, même ici sa voix chérie fait taire en moi la voix des cieux! et son image, quand je prie, sur les autels, hélas, s'offre à mes yeux!… (Raoul entre par la porte du fond) Juste ciel! est-ce lui, lui dont l'aspect terrible ainsi que le remords sans cesse me poursuit? ▼RAOUL▲ Oui, c'est moi! Moi qui viens dans l'ombre et dans la nuit, ainsi qu'un criminel dont la peine est horrible, et qui, las de souffrir, succombe au désespoir! ▼VELENTINE▲ Que voulez-vous de moi? ▼RAOUL▲ Rien! j'ai voulu vous voir avant que de mourir. ▼VELENTINE▲ Qu'entends-je? est-il possible? Et mon père? Et mon époux? ▼RAOUL▲ Oui, je pouvais les rencontrer ici. Je le savais. ▼VELENTINE▲ Leur coeur est inflexible; ils vous tueraient! Fuyez! ▼RAOUL▲ Non, j'attendrai leurs coups! ▼VELENTINE▲ Entendez-vous ces pas? Fuyez! ▼RAOUL▲ Non, non, je reste, et si quelque danger… ▼VELENTINE▲ Mon père! Mon mari! Pour moi… pour mon honneur, évitez leur courroux! (Raoul est caché derrière la tapisserie) ▼SAINT-BRIS▲ (Entrant dans la salle. A ses camarades) Oui, l'ordre de la reine en ces lieux vous rassemble. L'heure est enfin venue où je dois à vos yeux dévoiler des projets protégés par les cieux, et dès longtemps conçus par Médicis. ▼VELENTINE▲ (Pour elle même) Je tremble! ▼SAINT-BRIS▲ (à Valentine) Vous, ma fille, sortez! ▼VELENTINE▲ Mon père! ▼NEVERS▲ Pourquoi donc? Son zèle ardent pour la foi catholique permet que sans danger devant elle on explique de la reine et du ciel les ordres absolus. ▼SAINT-BRIS▲ Des troubles renaissants et d'une guerre impie voulez vous comme moi délivrer le pays? ▼SEIGNEURS CATHOLIQUES▲ Nous sommes prêts! C'est notre voeu. ▼SAINT-BRIS▲ Du trône et du ciel, de la patrie, voulez-vous, comme moi, frapper les ennemis? ▼SEIGNEURS CATHOLIQUES▲ Nous sommes prêts! ▼SAINT-BRIS▲ Eh bien! du Dieu qui nous protège le glaive menaçant est sur eux suspendu des huguenots la race sacrilège aura dès aujourd'hui pour jamais disparu! ▼NEVERS▲ Mais… qui les condamne? ▼SAINT-BRIS▲ Dieu! ▼QUATRE SEIGNEURS▲ Dieu! ▼NEVERS▲ Et qui les frappera? ▼SAINT-BRIS▲ Vous! ▼LES AUTRES▲ Nous! ▼NEVERS▲ Nous? (Regardant à Nevers) ▼SAINT-BRIS▲ Nous! Pour cette cause sainte, j'obéirai sans crainte à mon Dieu, à mon roi! Comptez sur mon courage; entre vos mains j'engage mes serments et ma foi! ▼NEVERS▲ Quel est donc ce langage? A l'honneur seul j'engage mes serments et ma foi! ▼SAINT-BRIS, TAVANNES▲ Comptez sur mon courage, entre vos mains j'engage mes serments et ma foi, à mon Dieu, à mon Roi! ▼QUATRE SEIGNEURS▲ Grand Dieu, sauvez la foi! Dieu, sauvez notre foi, sauvez la foi J'obéis à mon roi! ▼VELENTINE▲ Comment tromper leur rage? Dieu, soutiens mon courage et prends pitié de moi, pitié, pitié de moi! Ah! grand Dieu, prends pitié! ▼SAINT-BRIS▲ Le roi peut-il compter sur vous? ▼TOUS▲ (Sauf Nevers) Nous le jurons! ▼SAINT-BRIS▲ C'est moi qui dois guider vos pas. ▼TOUS▲ Nous vous suivrons! ▼SAINT-BRIS, VELENTINE▲ (Pour ils mêmes) Quoi! Nevers seul a gardé le silence! ▼VELENTINE▲ Que va-t-il dire? Je tremble, hélas! ▼NEVERS▲ Frappons nos ennemis, mais non pas sans défense ce n'est pas le poignard qui doit percer leur sein. ▼SAINT-BRIS▲ Quand le roi le commande! ▼NEVERS▲ Il me commande en vain de flétrir de mon sang l'honneur et la bravoure. Et parmi ces illustres aïeux dont la gloire ici m'environne, je compte des soldats, et pas un assassin! ▼SAINT-BRIS▲ Quoi! par toi notre cause est trahie et trompée! ▼NEVERS▲ Non! mais du déshonneur je sauve mon épée! Tiens! tiens la voilà! Que Dieu juge entre nous! ▼VELENTINE▲ Ah! dès ce soir tout mon sang est à vous, oui, dès ce soir, vous saurez tout; Venez, venez, je dois vous apprendre… ▼SAINT-BRIS▲ (à les soldats) Assurez-vous de lui, de Nevers, de mon gendre; jusqu'à demain vous m'en répondez tous. ▼VELENTINE▲ Puisse le ciel désarmer son courroux! Ah!… ▼NEVERS▲ Ma cause est juste et sainte! ▼SAINT-BRIS, TAVANNES▲ ▼QUATRE SEIGNEURS▲ Pour cette cause sainte… ▼NEVERS▲ Je puis, je dois sans crainte… ▼VELENTINE▲ D'une mortelle crainte… ▼LES AUTRES▲ … j'obéirai sans crainte… ▼NEVERS▲ … je puis, je dois sans crainte… ▼VELENTINE▲ … mon âme est atteinte! ▼TAVANNES, SAINT-BRIS▲ … sans crainte, à mon Dieu, à mon roi! ▼VELENTINE▲ Grand Dieu, prends pitié de moi! ▼NEVERS▲ … résister à mon roi! ▼LES AUTRES▲ … à notre roi! ▼NEVERS▲ Je le puis, je le dois… ▼SAINT-BRIS▲ Recevez… ▼VELENTINE▲ Ah! grand Dieu… ▼SAINT-BRIS▲ … mes serments et ma foi… ▼VELENTINE▲ … prends pitié… ▼LES AUTRES▲ … à mon roi! ▼NEVERS▲ … résister à mon roi! ▼SAINT-BRIS▲ Et vous qui répondez au Dieu qui nous appelle, chefs dévoués de la cité fidèle, quarteniers, échevins, écoutez tous ma voix! Qu'en ce riche quartier la foule répandue, sombre et silencieuse, occupe chaque rue, et qu'au même signal tous frappent à la fois. ▼TOUS▲ Tous, tous, frappons à la fois! ▼SAINT-BRIS▲ Toi, de Besme, et les tiens, entourez la demeure del'amiral; que le premier il meure! ▼TOUS▲ Qu'il meure le premier! ▼SAINT-BRIS▲ Vous, à l'hôtel de Nesle, où de nos ennemis tous les principaux chefs ce soir sont réunis, à la fête qu'on prépare pour Marguerite et le roi de Navarre. ▼TOUS▲ Nous, à l'hôtel de Nesle! ▼SAINT-BRIS▲ Ecoutez! écoutez! Lorsque de Saint-Germain pour la première fois retentira l'airain, attentifs et muets à ce signal d'alarme, dans l'ombre préparez vos soldats et vos armes! Mais à ce lugubre appel, toi, cours partout éveiller le beffroi. Je m'en remets à ta prudence! Et lorsqu'enfin de l'Auxerrois la cloche sainte aura pour la seconde fois du ciel impatient annoncé la vengeance, le fer en main alors levez-vous tous! Que tout maudit expire sous vos coups! Ce Dieu qui vous entend et vous bénit d'avance, soldats chrétiens, marchera devant vous! ▼VELENTINE▲ Mon Dieu! mon Dieu! comment le secourir? Il doit entendre, hélas! et ne peut fuir! Je veux… je veux et n'ose auprès de lui courir. Dieu tout puissant! dans ce péril extrême, sauvez Raoul, et n'exposez que moi-même! (Trois moines arrivent) ▼TROIS MOINES, SAINT-BRIS▲ Gloire, gloire au grand Dieu vengeur! Gloire au guerrier fidèle dont le glaive étincelle pour servir le Seigneur! Glaives pieux, saintes épées, qui dans un sang impur serez bientôt trempées, vous par qui le Très-Haut frappe ses ennemis, glaives pieux, par nous soyez bénis. ▼TOUS▲ Gloire au grand Dieu vengeur… ▼SAINT-BRIS▲ Que cette écharpe blanche et cette croix sans tache du ciel distinguent les élus! ▼TROIS MOINES, SAINT-BRIS▲ Ni grâce, ni pitié! Frappez tous sans relâche l'ennemi qui s'enfuit, l'ennemi qui se cache… ▼CHOEUR▲ Frappons, frappons, frappons! ▼TROIS MOINES, SAINT-BRIS▲ … le guerrier suppliant à vos pieds abattu! ▼CHOEUR▲ Frappons, frappons, frappons! ▼TROIS MOINES, SAINT-BRIS▲ Ni grâce, ni pitié! Que le fer et la flamme atteignent le vieillard, et l'enfant et la femme! Anathème sur eux! ▼CHOEUR▲ Anathème sur eux! ▼TROIS MOINES, SAINT-BRIS▲ Dieu ne les connaît pas! ▼TOUS▲ Dieu le veut! Dieu l'ordonne! Non, non, grâce à personne! A ce prix il pardonne au pécheur repentant. Que le glaive étincelle, que le sang ruisselle, et la palme immortelle dans le ciel vous attend! ▼SAINT-BRIS▲ Silence, mes amis! ▼PREMIER MOINE▲ Silence, mes amis! ▼SAINT-BRIS▲ Que rien ne nous trahisse! ▼PREMIER MOINE▲ Que rien ne nous trahisse! ▼SAINT-BRIS, PREMIER MOINE▲ Retirons-nous sans bruit! ▼TOUS▲ Pour cette cause sainte j'obéirai sans crainte à mon Dieu, à mon roi! Comptez sur mon courage, entre vos mains j'engage mes serments et ma foi! A minuit! Point de bruit! Que rien ne nous trahisse, et que de leur supplice rien ne les avertisse! Retirons-nous! Dieu le veut! A minuit! (Raoul sort) ▼VELENTINE▲ Ô ciel! Où courez-vous? Raoul, répondez-moi! ▼RAOUL▲ Où vais-je? Secourir mes frères dévoiler à leurs yeux ces complots sanguinaires, armer leurs bras, et, le fer à la main, de nos vils ennemis prévenir le dessein. ▼VELENTINE▲ Mais ces ennemis! C'est mon père! c'est un époux qu'à présent je révère. Voudriez-vous les immoler? ▼RAOUL▲ Je dois punir des assassins! ▼VELENTINE▲ Armés au nom des cieux! ▼RAOUL▲ Armé au nom des cieux! Et voilà le Dieu que ton âme consacre ce Dieu qui des Français ordonne le massacre! ▼VELENTINE▲ Ah! ne blasphémez pas! C'est lui dont la pitié veut préserver vos jours, auxquels il s'intéresse. Ne sortez pas! ▼RAOUL▲ Je le dois! ▼VELENTINE▲ C'est chercher la mort même! ▼RAOUL▲ Et rester, c'est trahir l'honneur et l'amitié. Jamais, jamais! Non! Le danger presse et le temps vole, laisse-moi, laisse-moi partir! ▼VELENTINE▲ Mais, sans défense, on vous immole! Gardez-vous, ah!, gardez-vous de fuir! Raoul! ▼RAOUL▲ Hélas! ▼VELENTINE▲ Toi, mon seul bien, toi mon idole! ▼RAOUL▲ Ce sont mes frères qu'on immole! ▼VELENTINE▲ Et te laisser serait mourir! ▼RAOUL▲ Ah! laisse-moi, laisse-moi partir! ▼VELENTINE▲ Oui, je saurai… ▼RAOUL▲ L'honneur le veut. ▼VELENTINE▲ … te retenir… ▼RAOUL▲ Je dois te fuir. ▼VELENTINE▲ … te retenir! Ah! par pitié… ▼RAOUL▲ Ah! laisse-moi! ▼VELENTINE▲ … entends ma voix! ▼RAOUL▲ L'honneur le veut! ▼VELENTINE▲ Toi, mon seul bien!… ▼RAOUL▲ Je dois te fuir! ▼VELENTINE▲ Non, par toi ce seuil redoutable ne sera pas franchi. Je m'attache à tes pas! ▼RAOUL▲ En t'écoutant je suis coupable! ▼VELENTINE▲ En t'écoutant ne le suis-je donc pas? Je le fais cependant; à cette heure suprême, je ne vois plus que toi, dont les jours sont proscrits! Reste, Raoul puisque tu me chéris, je t'implore enfin pour moi-même; car si tu meurs, je meurs aussi! (Pleurant) Reste, reste, je t'aime! ▼RAOUL▲ Tu m'aimes? Tu m'aimes? Ah! quel éclair et quel transport! Quel mot du ciel s'est fait entendre? Oui, ce moment change mon sort! L'as-tu bien dit ce mot si tendre? Ah! maintenant vienne la mort, puisqu'à tes pieds je peux l'attendre! ▼VELENTINE▲ O terreur! l'ai-je dit? ▼RAOUL▲ Tu l'as dit! tu l'as dit! Tu l'as dit; oui, tu m'aimes! Dans ma nuit quelle étoile a brillé? Je renais, c'est l'air pur du ciel même! Là, toujours, oubliant, oublié! Tu l'as dit, oui, tu m'aimes! ▼VELENTINE▲ (pour elle même) Qu'ai-je fait? Quel danger, ô mon Dieu! ▼RAOUL▲ Parle encore et prolonge de mon coeur l'ineffable sommeil! Si l'extase où je suis est un songe, que jamais je n'arrive au réveil! ▼VELENTINE▲ (Pour elle même) Qu'ai-je fait? ▼RAOUL▲ Parle encore, et prolonge… ▼VELENTINE▲ Quel danger! ▼RAOUL▲ … de mon coeur le sommeil! ▼VELENTINE▲ O mon Dieu! ▼RAOUL▲ Si ma joie… ▼VELENTINE▲ Voici l'heure! ▼RAOUL▲ … est un songe… ▼VELENTINE▲ C'est la mort! ▼RAOUL▲ … que jamais je n'arrive au réveil, ▼VELENTINE▲ Il n'est plus d'avenir! ▼RAOUL▲ Nuit d'amour!… ▼VELENTINE▲ Nuit funeste! ▼RAOUL▲ Viens, fuyons! ▼VELENTINE▲ Non, non, non! ▼RAOUL▲ Tu l'as dit, oui, tu m'aimes! Viens, fuyons! ▼VELENTINE▲ Non, non, reste! (s'écoute une cloche) ▼RAOUL▲ Ah! viens! Ah! viens! Entends-tu ces sons funèbres? ▼VELENTINE▲ Ils me glacent de terreur! ▼RAOUL▲ Du sein des noires ténèbres s'élève un cri de fureur! Où donc étais-je? ▼VELENTINE▲ Près de moi, cher Raoul! ▼RAOUL▲ Ah! souvenir fatal! Du massacre de mes frères c'est l'horrible signal! Non, non, non, non! Plus d'amour! plus d'ivresse! O remords qui m'oppresse! Je les vois, et sans cesse, égorgés sous mes yeux! Mes amis vont m'attendre; Je ne dois plus t'entendre; et je cours les défendre ou mourir avec eux! ▼VELENTINE▲ Quoi, Raoul, ma douleur ne peut donc toucher ton coeur? Tu veux donc démentir et tes feux et ma foi? T'échapper de mes bras pour courir au trépas? Tu le peux, en passant sur mon corps expirant! ▼RAOUL▲ Plus d'amour! plus d'ivresse! ▼VELENTINE▲ Eh! quoi, dans ton ivresse… ▼RAOUL▲ O remords qui m'oppresse! ▼VELENTINE▲ … repousser ma tendresse? Hélas! hélas! Et pourquoi repousser ma tendresse? Le remords qui m'oppresse est-il donc moins affreux? De l'amour le plus tendre tu ne peux te défendre! (s'écoute la cloche) ▼RAOUL▲ Je les vois, sans cesse… ▼VELENTINE▲ Ah! Raoul… daigne entendre… ▼RAOUL▲ Plus d'ivresse! ▼VELENTINE▲ … ou je meurs à tes pieds! ▼RAOUL▲ C'en est fait; voici l'heure! ▼VELENTINE▲ Non! ▼RAOUL▲ Le ciel veut que je meure! ▼VELENTINE▲ Non! ▼RAOUL▲ Mes amis vont m'attendre! ▼VELENTINE▲ Non! ▼RAOUL▲ … et je cours les défendre! ▼VELENTINE▲ Non! ▼RAOUL▲ Vous m'arrêtez en vain! ▼VELENTINE▲ Je ne vous quitte pas! ▼RAOUL▲ Vous m'arrêtez en vain! ▼VELENTINE▲ Frappez! Voilà mon sein! voilà… ▼RAOUL▲ Grand Dieu! Grand Dieu! Soutiens mon courage! ▼VELENTINE▲ … mon sein! Sois donc mon assassin! ▼RAOUL▲ (Ils regardent par la fenêtre) Tiens! vois, sur ce rivage vois ces cadavres sanglants! ▼VELENTINE▲ Ah! ma raison s'égare! Ah! forfait exécrable! Raoul! ils te tueront! Ah! pitié! je meurs! (elle s'évanouit) ▼RAOUL▲ Reviens à toi! Que faire? O moment redoutable! Hélas! Pourrais-je encor résister à ses pleurs? Non! Fuyons! fuyons! ▼VELENTINE▲ Dieu, veille sur ses jours, Dieu secourable! ACTE IV Un appartement dans l'hôtel du Comte de Nevers. Des portraits de famille en décorent les murs. Au fond, une grande porte et une grande croisée gothique. A gauche du spectateur, une porte qui mène à la chambre à coucher de Valentine. A droite, une grande cheminée, et auprès, l'entrée d'un cabinet fermé par une tapisserie. A droite du spectateur, et sur le premier plan, une croisée donnant sur la rue VELENTINE Je suis seule chez moi! seule avec ma douleur! A d'éternels tourments vous m'avez condamnée, mon père! Un autre avait mon coeur, et pourtant vous m'avez donnée! Et vous que j'implorais en vain dans mon malheur, vous qui l'avez permis, ce funeste hyménée, mon Dieu, daignez au moins, pour alléger mes maux, chasser un souvenir fatal à mon repos! Parmi les pleurs mon rêve se ranime; c'est à lui seul qu'appartiennent mes jours. Ces doux regrets, y penser est un crime je veux les fuir, et j'y pense, hélas, toujours! De loin encor sa voix chérie, oui, même ici sa voix chérie fait taire en moi la voix des cieux! et son image, quand je prie, sur les autels, hélas, s'offre à mes yeux!… Raoul entre par la porte du fond Juste ciel! est-ce lui, lui dont l'aspect terrible ainsi que le remords sans cesse me poursuit? RAOUL Oui, c'est moi! Moi qui viens dans l'ombre et dans la nuit, ainsi qu'un criminel dont la peine est horrible, et qui, las de souffrir, succombe au désespoir! VELENTINE Que voulez-vous de moi? RAOUL Rien! j'ai voulu vous voir avant que de mourir. VELENTINE Qu'entends-je? est-il possible? Et mon père? Et mon époux? RAOUL Oui, je pouvais les rencontrer ici. Je le savais. VELENTINE Leur coeur est inflexible; ils vous tueraient! Fuyez! RAOUL Non, j'attendrai leurs coups! VELENTINE Entendez-vous ces pas? Fuyez! RAOUL Non, non, je reste, et si quelque danger… VELENTINE Mon père! Mon mari! Pour moi… pour mon honneur, évitez leur courroux! Raoul est caché derrière la tapisserie SAINT-BRIS Entrant dans la salle. A ses camarades Oui, l'ordre de la reine en ces lieux vous rassemble. L'heure est enfin venue où je dois à vos yeux dévoiler des projets protégés par les cieux, et dès longtemps conçus par Médicis. VELENTINE Pour elle même Je tremble! SAINT-BRIS à Valentine Vous, ma fille, sortez! VELENTINE Mon père! NEVERS Pourquoi donc? Son zèle ardent pour la foi catholique permet que sans danger devant elle on explique de la reine et du ciel les ordres absolus. SAINT-BRIS Des troubles renaissants et d'une guerre impie voulez vous comme moi délivrer le pays? SEIGNEURS CATHOLIQUES Nous sommes prêts! C'est notre voeu. SAINT-BRIS Du trône et du ciel, de la patrie, voulez-vous, comme moi, frapper les ennemis? SEIGNEURS CATHOLIQUES Nous sommes prêts! SAINT-BRIS Eh bien! du Dieu qui nous protège le glaive menaçant est sur eux suspendu des huguenots la race sacrilège aura dès aujourd'hui pour jamais disparu! NEVERS Mais… qui les condamne? SAINT-BRIS Dieu! QUATRE SEIGNEURS Dieu! NEVERS Et qui les frappera? SAINT-BRIS Vous! LES AUTRES Nous! NEVERS Nous? Regardant à Nevers SAINT-BRIS Nous! Pour cette cause sainte, j'obéirai sans crainte à mon Dieu, à mon roi! Comptez sur mon courage; entre vos mains j'engage mes serments et ma foi! NEVERS Quel est donc ce langage? A l'honneur seul j'engage mes serments et ma foi! SAINT-BRIS, TAVANNES Comptez sur mon courage, entre vos mains j'engage mes serments et ma foi, à mon Dieu, à mon Roi! QUATRE SEIGNEURS Grand Dieu, sauvez la foi! Dieu, sauvez notre foi, sauvez la foi J'obéis à mon roi! VELENTINE Comment tromper leur rage? Dieu, soutiens mon courage et prends pitié de moi, pitié, pitié de moi! Ah! grand Dieu, prends pitié! SAINT-BRIS Le roi peut-il compter sur vous? TOUS Sauf Nevers Nous le jurons! SAINT-BRIS C'est moi qui dois guider vos pas. TOUS Nous vous suivrons! SAINT-BRIS, VELENTINE Pour ils mêmes Quoi! Nevers seul a gardé le silence! VELENTINE Que va-t-il dire? Je tremble, hélas! NEVERS Frappons nos ennemis, mais non pas sans défense ce n'est pas le poignard qui doit percer leur sein. SAINT-BRIS Quand le roi le commande! NEVERS Il me commande en vain de flétrir de mon sang l'honneur et la bravoure. Et parmi ces illustres aïeux dont la gloire ici m'environne, je compte des soldats, et pas un assassin! SAINT-BRIS Quoi! par toi notre cause est trahie et trompée! NEVERS Non! mais du déshonneur je sauve mon épée! Tiens! tiens la voilà! Que Dieu juge entre nous! VELENTINE Ah! dès ce soir tout mon sang est à vous, oui, dès ce soir, vous saurez tout; Venez, venez, je dois vous apprendre… SAINT-BRIS à les soldats Assurez-vous de lui, de Nevers, de mon gendre; jusqu'à demain vous m'en répondez tous. VELENTINE Puisse le ciel désarmer son courroux! Ah!… NEVERS Ma cause est juste et sainte! SAINT-BRIS, TAVANNES QUATRE SEIGNEURS Pour cette cause sainte… NEVERS Je puis, je dois sans crainte… VELENTINE D'une mortelle crainte… LES AUTRES … j'obéirai sans crainte… NEVERS … je puis, je dois sans crainte… VELENTINE … mon âme est atteinte! TAVANNES, SAINT-BRIS … sans crainte, à mon Dieu, à mon roi! VELENTINE Grand Dieu, prends pitié de moi! NEVERS … résister à mon roi! LES AUTRES … à notre roi! NEVERS Je le puis, je le dois… SAINT-BRIS Recevez… VELENTINE Ah! grand Dieu… SAINT-BRIS … mes serments et ma foi… VELENTINE … prends pitié… LES AUTRES … à mon roi! NEVERS … résister à mon roi! SAINT-BRIS Et vous qui répondez au Dieu qui nous appelle, chefs dévoués de la cité fidèle, quarteniers, échevins, écoutez tous ma voix! Qu'en ce riche quartier la foule répandue, sombre et silencieuse, occupe chaque rue, et qu'au même signal tous frappent à la fois. TOUS Tous, tous, frappons à la fois! SAINT-BRIS Toi, de Besme, et les tiens, entourez la demeure del'amiral; que le premier il meure! TOUS Qu'il meure le premier! SAINT-BRIS Vous, à l'hôtel de Nesle, où de nos ennemis tous les principaux chefs ce soir sont réunis, à la fête qu'on prépare pour Marguerite et le roi de Navarre. TOUS Nous, à l'hôtel de Nesle! SAINT-BRIS Ecoutez! écoutez! Lorsque de Saint-Germain pour la première fois retentira l'airain, attentifs et muets à ce signal d'alarme, dans l'ombre préparez vos soldats et vos armes! Mais à ce lugubre appel, toi, cours partout éveiller le beffroi. Je m'en remets à ta prudence! Et lorsqu'enfin de l'Auxerrois la cloche sainte aura pour la seconde fois du ciel impatient annoncé la vengeance, le fer en main alors levez-vous tous! Que tout maudit expire sous vos coups! Ce Dieu qui vous entend et vous bénit d'avance, soldats chrétiens, marchera devant vous! VELENTINE Mon Dieu! mon Dieu! comment le secourir? Il doit entendre, hélas! et ne peut fuir! Je veux… je veux et n'ose auprès de lui courir. Dieu tout puissant! dans ce péril extrême, sauvez Raoul, et n'exposez que moi-même! Trois moines arrivent TROIS MOINES, SAINT-BRIS Gloire, gloire au grand Dieu vengeur! Gloire au guerrier fidèle dont le glaive étincelle pour servir le Seigneur! Glaives pieux, saintes épées, qui dans un sang impur serez bientôt trempées, vous par qui le Très-Haut frappe ses ennemis, glaives pieux, par nous soyez bénis. TOUS Gloire au grand Dieu vengeur… SAINT-BRIS Que cette écharpe blanche et cette croix sans tache du ciel distinguent les élus! TROIS MOINES, SAINT-BRIS Ni grâce, ni pitié! Frappez tous sans relâche l'ennemi qui s'enfuit, l'ennemi qui se cache… CHOEUR Frappons, frappons, frappons! TROIS MOINES, SAINT-BRIS … le guerrier suppliant à vos pieds abattu! CHOEUR Frappons, frappons, frappons! TROIS MOINES, SAINT-BRIS Ni grâce, ni pitié! Que le fer et la flamme atteignent le vieillard, et l'enfant et la femme! Anathème sur eux! CHOEUR Anathème sur eux! TROIS MOINES, SAINT-BRIS Dieu ne les connaît pas! TOUS Dieu le veut! Dieu l'ordonne! Non, non, grâce à personne! A ce prix il pardonne au pécheur repentant. Que le glaive étincelle, que le sang ruisselle, et la palme immortelle dans le ciel vous attend! SAINT-BRIS Silence, mes amis! PREMIER MOINE Silence, mes amis! SAINT-BRIS Que rien ne nous trahisse! PREMIER MOINE Que rien ne nous trahisse! SAINT-BRIS, PREMIER MOINE Retirons-nous sans bruit! TOUS Pour cette cause sainte j'obéirai sans crainte à mon Dieu, à mon roi! Comptez sur mon courage, entre vos mains j'engage mes serments et ma foi! A minuit! Point de bruit! Que rien ne nous trahisse, et que de leur supplice rien ne les avertisse! Retirons-nous! Dieu le veut! A minuit! Raoul sort VELENTINE Ô ciel! Où courez-vous? Raoul, répondez-moi! RAOUL Où vais-je? Secourir mes frères dévoiler à leurs yeux ces complots sanguinaires, armer leurs bras, et, le fer à la main, de nos vils ennemis prévenir le dessein. VELENTINE Mais ces ennemis! C'est mon père! c'est un époux qu'à présent je révère. Voudriez-vous les immoler? RAOUL Je dois punir des assassins! VELENTINE Armés au nom des cieux! RAOUL Armé au nom des cieux! Et voilà le Dieu que ton âme consacre ce Dieu qui des Français ordonne le massacre! VELENTINE Ah! ne blasphémez pas! C'est lui dont la pitié veut préserver vos jours, auxquels il s'intéresse. Ne sortez pas! RAOUL Je le dois! VELENTINE C'est chercher la mort même! RAOUL Et rester, c'est trahir l'honneur et l'amitié. Jamais, jamais! Non! Le danger presse et le temps vole, laisse-moi, laisse-moi partir! VELENTINE Mais, sans défense, on vous immole! Gardez-vous, ah!, gardez-vous de fuir! Raoul! RAOUL Hélas! VELENTINE Toi, mon seul bien, toi mon idole! RAOUL Ce sont mes frères qu'on immole! VELENTINE Et te laisser serait mourir! RAOUL Ah! laisse-moi, laisse-moi partir! VELENTINE Oui, je saurai… RAOUL L'honneur le veut. VELENTINE … te retenir… RAOUL Je dois te fuir. VELENTINE … te retenir! Ah! par pitié… RAOUL Ah! laisse-moi! VELENTINE … entends ma voix! RAOUL L'honneur le veut! VELENTINE Toi, mon seul bien!… RAOUL Je dois te fuir! VELENTINE Non, par toi ce seuil redoutable ne sera pas franchi. Je m'attache à tes pas! RAOUL En t'écoutant je suis coupable! VELENTINE En t'écoutant ne le suis-je donc pas? Je le fais cependant; à cette heure suprême, je ne vois plus que toi, dont les jours sont proscrits! Reste, Raoul puisque tu me chéris, je t'implore enfin pour moi-même; car si tu meurs, je meurs aussi! Pleurant Reste, reste, je t'aime! RAOUL Tu m'aimes? Tu m'aimes? Ah! quel éclair et quel transport! Quel mot du ciel s'est fait entendre? Oui, ce moment change mon sort! L'as-tu bien dit ce mot si tendre? Ah! maintenant vienne la mort, puisqu'à tes pieds je peux l'attendre! VELENTINE O terreur! l'ai-je dit? RAOUL Tu l'as dit! tu l'as dit! Tu l'as dit; oui, tu m'aimes! Dans ma nuit quelle étoile a brillé? Je renais, c'est l'air pur du ciel même! Là, toujours, oubliant, oublié! Tu l'as dit, oui, tu m'aimes! VELENTINE pour elle même Qu'ai-je fait? Quel danger, ô mon Dieu! RAOUL Parle encore et prolonge de mon coeur l'ineffable sommeil! Si l'extase où je suis est un songe, que jamais je n'arrive au réveil! VELENTINE Pour elle même Qu'ai-je fait? RAOUL Parle encore, et prolonge… VELENTINE Quel danger! RAOUL … de mon coeur le sommeil! VELENTINE O mon Dieu! RAOUL Si ma joie… VELENTINE Voici l'heure! RAOUL … est un songe… VELENTINE C'est la mort! RAOUL … que jamais je n'arrive au réveil, VELENTINE Il n'est plus d'avenir! RAOUL Nuit d'amour!… VELENTINE Nuit funeste! RAOUL Viens, fuyons! VELENTINE Non, non, non! RAOUL Tu l'as dit, oui, tu m'aimes! Viens, fuyons! VELENTINE Non, non, reste! s'écoute une cloche RAOUL Ah! viens! Ah! viens! Entends-tu ces sons funèbres? VELENTINE Ils me glacent de terreur! RAOUL Du sein des noires ténèbres s'élève un cri de fureur! Où donc étais-je? VELENTINE Près de moi, cher Raoul! RAOUL Ah! souvenir fatal! Du massacre de mes frères c'est l'horrible signal! Non, non, non, non! Plus d'amour! plus d'ivresse! O remords qui m'oppresse! Je les vois, et sans cesse, égorgés sous mes yeux! Mes amis vont m'attendre; Je ne dois plus t'entendre; et je cours les défendre ou mourir avec eux! VELENTINE Quoi, Raoul, ma douleur ne peut donc toucher ton coeur? Tu veux donc démentir et tes feux et ma foi? T'échapper de mes bras pour courir au trépas? Tu le peux, en passant sur mon corps expirant! RAOUL Plus d'amour! plus d'ivresse! VELENTINE Eh! quoi, dans ton ivresse… RAOUL O remords qui m'oppresse! VELENTINE … repousser ma tendresse? Hélas! hélas! Et pourquoi repousser ma tendresse? Le remords qui m'oppresse est-il donc moins affreux? De l'amour le plus tendre tu ne peux te défendre! s'écoute la cloche RAOUL Je les vois, sans cesse… VELENTINE Ah! Raoul… daigne entendre… RAOUL Plus d'ivresse! VELENTINE … ou je meurs à tes pieds! RAOUL C'en est fait; voici l'heure! VELENTINE Non! RAOUL Le ciel veut que je meure! VELENTINE Non! RAOUL Mes amis vont m'attendre! VELENTINE Non! RAOUL … et je cours les défendre! VELENTINE Non! RAOUL Vous m'arrêtez en vain! VELENTINE Je ne vous quitte pas! RAOUL Vous m'arrêtez en vain! VELENTINE Frappez! Voilà mon sein! voilà… RAOUL Grand Dieu! Grand Dieu! Soutiens mon courage! VELENTINE … mon sein! Sois donc mon assassin! RAOUL Ils regardent par la fenêtre Tiens! vois, sur ce rivage vois ces cadavres sanglants! VELENTINE Ah! ma raison s'égare! Ah! forfait exécrable! Raoul! ils te tueront! Ah! pitié! je meurs! elle s'évanouit RAOUL Reviens à toi! Que faire? O moment redoutable! Hélas! Pourrais-je encor résister à ses pleurs? Non! Fuyons! fuyons! VELENTINE Dieu, veille sur ses jours, Dieu secourable! Meyerbeer,Giacomo/Les Huguenots/V
https://w.atwiki.jp/oper/pages/1730.html
Acte III La Demeure de Phanuel 1er Tableau Scène VIII (Au fond, une grand ouverture qui laisse voir la nuit étoilée et d où l on domine Jérusalem.) PHANUEL Dors, ô cité perverse! ignore le destin Qui frappera tes fils au milieu de leurs fêtes! Dors, et n écoute pas la plainte des prophètes, Moi, j interrogerai le ciel jusqu au matin! Astre étincelants que l infini promène, Enfermant l avenir dans vos cercles de feu, Astres qui dévoilez la destinée humaine, Astres étincelants! parlez! quel est ce Jean? Est-ce un homme? parlez! est-ce un Dieu? (avec puissance) Sa voix tonne comme la foudre; Il dit "Vous trouverez! cherchez! Les sceptres vont tomber en poudre! Peuples! ceignez vos reins! Marchez!" Et les humbles, sur son passage, Paraissent attendre un signal; Et les rois cachent leur visage Dans les plis du manteau royal! (avec une terreur religieuse) Quel est ce Jean? est-ce un homme? est-ce un Dieu? Astres étincelants que l infini promène, Enfermant l avenir dans vos cercles de feu, Astres qui dévoilez la destinée humaine, Astres étincelants! parlez! Quel est ce Jean? est-ce un homme? est-ce un Dieu? Astres étincelants! parlez! parlez! (Il reste absorbé dans la contemplation de la nuit étoilée. Hérodiade entre, tout à coup, inquiete, agitée.) HÉRODIADE Ah! Phanuel! PHANUEL (surpris) Vers ma demeure Quel souci t amène à cette heure? HÉRODIADE Puis-je m inquiéter l heure ou du danger? (sombre et décidé) La Reine vient ici pour se venger! PHANUEL Se venger? HÉRODIADE (bas à Phanuel) Le ciel et notre âme ont un lien secret! Phanuel, montre-moi L astre auquel est lié le sort de cette femme (en animant) Qui m a volé l amour du roi! PHANUEL (hésitant) Tu le veux? HÉRODIADE Je l ordonne! PHANUEL Écoute J ai souvent contemplé ton astre... et je l ai vu Par un autre toujours obscurci dans sa route! Ce soir encore... (Ils se dirige vers le fond.) HÉRODIADE (anxieuse et troublée) Ah! que dis-tu? PHANUEL (considérant le ciel) Vos étoiles sont comme une âme jumelle Avec la même vie et la même clarté! Le destin vous sépare, mais l amour vous appelle! HÉRODIADE (avec angoisse) Regarde encore! et dis la vérité! (avec énergie) Phanuel! Phanuel! je veux tout connaître! PHANUEL (sombre, quittant le fenêtre, avec un accent prophétique) L horizon devient menaçant Je vois l étoile disparaître... Tu restes seule... (avec terreur) Oh! que de sang! que de sang couvre ton étoile! HÉRODIADE (frémissante) Du sang! je suis vengée! PHANUEL (toujours sous l influence prophétique, sans écouter Hérodiade) Hélas! un dernier voile... Se déchire... (avec éclat) tu fus mère! HÉRODIADE (avec une subite expression de stupéfaction) Mère! PHANUEL ... et tu l es plus! HÉRODIADE (puis s attendrissant) Mot sublime! mère! PHANUEL (la dominant) Reine! songe au passé! (long silence) HÉRODIADE (avec la plus grand émotion) Si Dieu l avait voulu... Si j avais pu garder Auprès de moi cet ange! J aurais tout oublié! Vengeance, amour déçu! Si j avais pu garder auprès de moi cet ange! Mon âme a besoin de tendresses... (expressivo) Je voudrais mon enfant, j ai soif de ses caresses! La voir, la presser sur mon coeur! PHANUEL Qu il te souvienne! Songe au passé! (à part) Son coeur se trouble! (à Hérodiade) Qu il te souvienne! Espère encore! (avec insistance) Tu peux la voir! HÉRODIADE (avec élan) Je pourrais la revoir! Ô ciel! pour moi plus de douleur! Je verrais mon enfant! Hélas! j ai tant souffert, j ai soif de ses caresses! Phanuel! rends la moi! Je voudrais mon enfant. Hélas! j ai tant souffert! Je vais la voir! la voir encor! La voir encor! ah! Phanuel! ah! pitié! (avec des larmes) Oui! Hélas! j ai tant souffert! PHANUEL Plus de douleur! Ah! dans son regard! le pitié brille! Espère encor! Espère encor! tu reverras enfin ta fille! Tu reverras l enfant, l enfant abandonné! Espère encor! encor! ah! Tu voudrais ton enfant! ta fille! ton enfant! (tout à coup, lui montrant Jérusalem) Là! regarde! elle entre dans le Temple! HÉRODIADE (avec épouvante) Ma fille! elle! (très déclamé) ma rivale! Non! non! non! ma fille est morte... (avec égarement) et je n ai plus d enfant! PHANUEL (avec emportement et d une voix tonnante) Reine impitoyable et fatale, (presque parlé) Va, tu n es qu une femme! une mère, jamais! HÉRODIADE (avec un cri) Ah! RIDEAU Fin du 1er Tableau du 3e Acte. 2d Tableau Le Saint Temple (Partie immense du Temple précédant le Sanctuaire. Au fond, portes d argent sur lesquelles tombent des voiles de lin. Ces voiles à fleurs de pourpre et d hyacinthe cachent l entrée du Sanctuaire.) Scène IX (Au lever de rideau la scène est déserte. Salomé entre, défaillante, se soutenant à peine.) VOIX AU DEHORS (1rs et 2ds Soprani) Hérode! à toi ces palmes! à toi ces fleurs! à toi ces palmes et ces fleurs! SALOMÉ L aube renaît à peine... on s éveille au palais! On acclame Hérode et la Reine! Ah! qu ils soient maudits à jamais Ceux qui pour suivent de leur haine Jean mon bien-aimé! (avec angoisse) Ils l ont pris... enchaîné! Quel supplice s apprête! ou, peut être... déjà. Quel tombeau s est ferme? VOIX AU DEHORS A tous deux richesse et bonheurs Que vos jours soient nombreux et calmes! A toi ces palmes! A toi ces fleurs! Tu ressembles aux météores Qui brillent au ciel d Orient! Et l on voit venir les aurores Te saluer en souriant! Te saluer en souriant! A toi, Reine, à toi ces fleurs! A toi ces palmes! A toi, Reine, à toi, ces fleurs! A toi, ces palmes! A toi! ces fleurs! A toi ces fleurs! A toi, ces palmes! A toi! SALOMÉ (péniblement) Je souffre! Et là... toujours ces chants de fête! La force m abandonne... Hélas! toute la nuit j ai veillé! (avec énergie) C est ici pourtant qu ils l ont conduit! Un sinistre complot menace le prophète; Cet Hérode tremblant en face des Romains, Et ces pharisiens craignant pour leur puissance L ont fait jeter au fond des souterrains! (avec désespoir) Dieu! tu n entends donc pas leur injuste sentence! Dieu! pitié! pitié! Charme des jours passés où j entendais sa voix. Où je sentais mon coeur renaître à l espérance. As-tu donc disparu pour la dernière fois? Vais-je rester seule...seule encor avec ma souffrance? Les cieux s ouvraient plus brillants et plus clairs... La tendresse et la foi palpitaient dans les airs! dans les airs! A peine ai-je entrevu cette heure fortunée! Que tu viens me frapper cruelle destinée! (avec désespoir) Oui, tu viens me frapper... cruelle destinée! Dieu! Dieu! Dieu! Prends pitié de mes pleurs! ouvre pour moi sa tombe! Prends pitié de mes pleurs! ouvre pour moi sa tombe! Prends pitié de mes pleurs! Ah! pitié! Bourreaux! Bourreaux! S il doit mourir, près de lui, laissez-moi mourir! (Salomé tombe épuisée près de la grille de la prison.) Scène X (Hérode paraît; il se dirige vers la grille du souterrain; il est sombre et préoccupé) HÉRODE C en est fait! la Judée appartient à Tibère! A quoi m a-t-il servi de flatter les Romains Pour devenir le roi de ce pays prospère. (ironiquement) Je suis chef de tribu chez les Galiléens! Tu l emportes César! mais ma vengeance est prête; Tremble! tremble! je sauverai Jean, ce hardi prophète Qui n attend rien de ta faveur (avec violence) Et les Juifs briseront ton joug envahisseur! (Il va pénétrer dans le souterrain lorsqu il aperçoit Salomé toujours accroupie dans l ombre, et qu il ne peut reconnaître.) On m écoutait! on m écoutait! (s avançant) femme, femme (plus vite et rudement) réponds...que fais-tu là? SALOMÉ (faiblement) Qui parle? HÉRODE (la reconnaissant) Ah! Salomé! Salomé! c est elle qui je vois... c est elle! (avec une explosion de bonheur) Rêves réalisés! SALOMÉ (accablée et interdite) Que voulez-vous de moi? HÉRODE (avec une extrême tendresse) Salomé! Demande au prisonnier qui revoit la lumière, Au coeur désespéré qui renaît à l amour, Demande-leur, enfant, ce qu ils veulent sur terre? Ils oublient tout, la nuit, le froid et la misère Ils ne désirent rien, car ils ont le soleil! Ils ont la joie, ils ont un horizon vermeil! Et pour moi c est ainsi j ai tout ce que j espère! Salomé! Salomé! Laisse-moi contempler ta beauté douce et fière! Salomé! Salomé! Quelle ivresse ineffable illumine mes cieux! Mon rayon de soleil c est l éclat de tes yeux. Toi seule est le trésor que je cherche sur terre! Salomé! Salomé! laisse-moi t aimer! (palpitant) Salomé Salomé! laisse-moi t aimer! SALOMÉ (comprenant tout enfin, elle repousse Hérode avec horreur) Que m oses tu dire? HÉRODE (avec passion) Je t aime! Oui, je n aime que toi! Et c est toi que je veux! Oui, ton corps et ton âme Vont m appartenir, car je suis le roi! SALOMÉ (frémissante) Le roi! c est lui! l infâme! HÉRODE Viens! sois à moi! Salomé! je t aime! Viens! sois à moi! SALOMÉ Jamais! HÉRODE Faveur suprême du ciel en ce jour! Esclave, je t aime. Et veux ton amour! SALOMÉ Non! HÉRODE Ah! Vois quelle aurore S ouvre devant toi! Viens! Salomé, je t implore! Ah! Vois quelle aurore S ouvre devant toi! SALOMÉ C est lui qui m aime! HÉRODE Je suis roi! et c est moi qui t implore! SALOMÉ Ô douleur! pitié! HÉRODE Je t aime et tu m appartiendras! SALOMÉ (très décidé) Jamais! HÉRODE Crains ma fareur! SALOMÉ Je te méprise, toi, ton amour, ta puissance! J aime! un autre possède tout mon coeur! HÉRODE (avec violence) Dis-tu vrai? SALOMÉ (avec ardeur) J aime! Cet autre qui t offense Et plus fort que César, plus grand que les héros! HÉRODE Dis-tu vrai? Je connaîtrai cet homme qui me brave Et je vous livrerai tous les deux au bourreau! VOIX (huit ténors, dans les profondeurs du Sanctuaire) Schemâh Israël Adonaï Éloheinou. HÉRODE (saisissant le bras de Salomé) Écoute! Le peuple envahit ces portiques... Et des Juifs j entends les saints cantiques. (ému et avec tendresse) Ne me repousse pas! Pitié! Salomé! (suppliant) viens au palais... SALOMÉ (se dégageant) Tu me fais horreur! Que m importe la mort! HÉRODE (terrible) Soit! tu l auras voulu! Tremble! SALOMÉ Que m importe la vie! Si le ciel protège ses jours! (avec foi et ardeur) Le seul que j adore, Prophète, c est toi! Le seul que j adore. Prophète, c est toi! ah! c est toi! HÉRODE ...je châtierai tes funestes amours! Tremble! Salomé! Je châtierai tes funestes amours! tes amours! (Hérode sort précipitamment en faisant un dernier geste de menace à Salomé. Salomé palpitante se laisse tomber auprès du grand voile qui cache l entrée du Saint des Saints.) Acte III La Demeure de Phanuel 1er Tableau Scène VIII (Au fond, une grand ouverture qui laisse voir la nuit étoilée et d où l on domine Jérusalem.) PHANUEL Dors, ô cité perverse! ignore le destin Qui frappera tes fils au milieu de leurs fêtes! Dors, et n écoute pas la plainte des prophètes, Moi, j interrogerai le ciel jusqu au matin! Astre étincelants que l infini promène, Enfermant l avenir dans vos cercles de feu, Astres qui dévoilez la destinée humaine, Astres étincelants! parlez! quel est ce Jean? Est-ce un homme? parlez! est-ce un Dieu? (avec puissance) Sa voix tonne comme la foudre; Il dit "Vous trouverez! cherchez! Les sceptres vont tomber en poudre! Peuples! ceignez vos reins! Marchez!" Et les humbles, sur son passage, Paraissent attendre un signal; Et les rois cachent leur visage Dans les plis du manteau royal! (avec une terreur religieuse) Quel est ce Jean? est-ce un homme? est-ce un Dieu? Astres étincelants que l infini promène, Enfermant l avenir dans vos cercles de feu, Astres qui dévoilez la destinée humaine, Astres étincelants! parlez! Quel est ce Jean? est-ce un homme? est-ce un Dieu? Astres étincelants! parlez! parlez! (Il reste absorbé dans la contemplation de la nuit étoilée. Hérodiade entre, tout à coup, inquiete, agitée.) HÉRODIADE Ah! Phanuel! PHANUEL (surpris) Vers ma demeure Quel souci t amène à cette heure? HÉRODIADE Puis-je m inquiéter l heure ou du danger? (sombre et décidé) La Reine vient ici pour se venger! PHANUEL Se venger? HÉRODIADE (bas à Phanuel) Le ciel et notre âme ont un lien secret! Phanuel, montre-moi L astre auquel est lié le sort de cette femme (en animant) Qui m a volé l amour du roi! PHANUEL (hésitant) Tu le veux? HÉRODIADE Je l ordonne! PHANUEL Écoute J ai souvent contemplé ton astre... et je l ai vu Par un autre toujours obscurci dans sa route! Ce soir encore... (Ils se dirige vers le fond.) HÉRODIADE (anxieuse et troublée) Ah! que dis-tu? PHANUEL (considérant le ciel) Vos étoiles sont comme une âme jumelle Avec la même vie et la même clarté! Le destin vous sépare, mais l amour vous appelle! HÉRODIADE (avec angoisse) Regarde encore! et dis la vérité! (avec énergie) Phanuel! Phanuel! je veux tout connaître! PHANUEL (sombre, quittant le fenêtre, avec un accent prophétique) L horizon devient menaçant Je vois l étoile disparaître... Tu restes seule... (avec terreur) Oh! que de sang! que de sang couvre ton étoile! HÉRODIADE (frémissante) Du sang! je suis vengée! PHANUEL (toujours sous l influence prophétique, sans écouter Hérodiade) Hélas! un dernier voile... Se déchire... (avec éclat) tu fus mère! HÉRODIADE (avec une subite expression de stupéfaction) Mère! PHANUEL ... et tu l es plus! HÉRODIADE (puis s attendrissant) Mot sublime! mère! PHANUEL (la dominant) Reine! songe au passé! (long silence) HÉRODIADE (avec la plus grand émotion) Si Dieu l avait voulu... Si j avais pu garder Auprès de moi cet ange! J aurais tout oublié! Vengeance, amour déçu! Si j avais pu garder auprès de moi cet ange! Mon âme a besoin de tendresses... (expressivo) Je voudrais mon enfant, j ai soif de ses caresses! La voir, la presser sur mon coeur! PHANUEL Qu il te souvienne! Songe au passé! (à part) Son coeur se trouble! (à Hérodiade) Qu il te souvienne! Espère encore! (avec insistance) Tu peux la voir! HÉRODIADE (avec élan) Je pourrais la revoir! Ô ciel! pour moi plus de douleur! Je verrais mon enfant! Hélas! j ai tant souffert, j ai soif de ses caresses! Phanuel! rends la moi! Je voudrais mon enfant. Hélas! j ai tant souffert! Je vais la voir! la voir encor! La voir encor! ah! Phanuel! ah! pitié! (avec des larmes) Oui! Hélas! j ai tant souffert! PHANUEL Plus de douleur! Ah! dans son regard! le pitié brille! Espère encor! Espère encor! tu reverras enfin ta fille! Tu reverras l enfant, l enfant abandonné! Espère encor! encor! ah! Tu voudrais ton enfant! ta fille! ton enfant! (tout à coup, lui montrant Jérusalem) Là! regarde! elle entre dans le Temple! HÉRODIADE (avec épouvante) Ma fille! elle! (très déclamé) ma rivale! Non! non! non! ma fille est morte... (avec égarement) et je n ai plus d enfant! PHANUEL (avec emportement et d une voix tonnante) Reine impitoyable et fatale, (presque parlé) Va, tu n es qu une femme! une mère, jamais! HÉRODIADE (avec un cri) Ah! RIDEAU Fin du 1er Tableau du 3e Acte. 2d Tableau Le Saint Temple (Partie immense du Temple précédant le Sanctuaire. Au fond, portes d argent sur lesquelles tombent des voiles de lin. Ces voiles à fleurs de pourpre et d hyacinthe cachent l entrée du Sanctuaire.) Scène IX (Au lever de rideau la scène est déserte. Salomé entre, défaillante, se soutenant à peine.) VOIX AU DEHORS (1rs et 2ds Soprani) Hérode! à toi ces palmes! à toi ces fleurs! à toi ces palmes et ces fleurs! SALOMÉ L aube renaît à peine... on s éveille au palais! On acclame Hérode et la Reine! Ah! qu ils soient maudits à jamais Ceux qui pour suivent de leur haine Jean mon bien-aimé! (avec angoisse) Ils l ont pris... enchaîné! Quel supplice s apprête! ou, peut être... déjà. Quel tombeau s est ferme? VOIX AU DEHORS A tous deux richesse et bonheurs Que vos jours soient nombreux et calmes! A toi ces palmes! A toi ces fleurs! Tu ressembles aux météores Qui brillent au ciel d Orient! Et l on voit venir les aurores Te saluer en souriant! Te saluer en souriant! A toi, Reine, à toi ces fleurs! A toi ces palmes! A toi, Reine, à toi, ces fleurs! A toi, ces palmes! A toi! ces fleurs! A toi ces fleurs! A toi, ces palmes! A toi! SALOMÉ (péniblement) Je souffre! Et là... toujours ces chants de fête! La force m abandonne... Hélas! toute la nuit j ai veillé! (avec énergie) C est ici pourtant qu ils l ont conduit! Un sinistre complot menace le prophète; Cet Hérode tremblant en face des Romains, Et ces pharisiens craignant pour leur puissance L ont fait jeter au fond des souterrains! (avec désespoir) Dieu! tu n entends donc pas leur injuste sentence! Dieu! pitié! pitié! Charme des jours passés où j entendais sa voix. Où je sentais mon coeur renaître à l espérance. As-tu donc disparu pour la dernière fois? Vais-je rester seule...seule encor avec ma souffrance? Les cieux s ouvraient plus brillants et plus clairs... La tendresse et la foi palpitaient dans les airs! dans les airs! A peine ai-je entrevu cette heure fortunée! Que tu viens me frapper cruelle destinée! (avec désespoir) Oui, tu viens me frapper... cruelle destinée! Dieu! Dieu! Dieu! Prends pitié de mes pleurs! ouvre pour moi sa tombe! Prends pitié de mes pleurs! ouvre pour moi sa tombe! Prends pitié de mes pleurs! Ah! pitié! Bourreaux! Bourreaux! S il doit mourir, près de lui, laissez-moi mourir! (Salomé tombe épuisée près de la grille de la prison.) Scène X (Hérode paraît; il se dirige vers la grille du souterrain; il est sombre et préoccupé) HÉRODE C en est fait! la Judée appartient à Tibère! A quoi m a-t-il servi de flatter les Romains Pour devenir le roi de ce pays prospère. (ironiquement) Je suis chef de tribu chez les Galiléens! Tu l emportes César! mais ma vengeance est prête; Tremble! tremble! je sauverai Jean, ce hardi prophète Qui n attend rien de ta faveur (avec violence) Et les Juifs briseront ton joug envahisseur! (Il va pénétrer dans le souterrain lorsqu il aperçoit Salomé toujours accroupie dans l ombre, et qu il ne peut reconnaître.) On m écoutait! on m écoutait! (s avançant) femme, femme (plus vite et rudement) réponds...que fais-tu là? SALOMÉ (faiblement) Qui parle? HÉRODE (la reconnaissant) Ah! Salomé! Salomé! c est elle qui je vois... c est elle! (avec une explosion de bonheur) Rêves réalisés! SALOMÉ (accablée et interdite) Que voulez-vous de moi? HÉRODE (avec une extrême tendresse) Salomé! Demande au prisonnier qui revoit la lumière, Au coeur désespéré qui renaît à l amour, Demande-leur, enfant, ce qu ils veulent sur terre? Ils oublient tout, la nuit, le froid et la misère Ils ne désirent rien, car ils ont le soleil! Ils ont la joie, ils ont un horizon vermeil! Et pour moi c est ainsi j ai tout ce que j espère! Salomé! Salomé! Laisse-moi contempler ta beauté douce et fière! Salomé! Salomé! Quelle ivresse ineffable illumine mes cieux! Mon rayon de soleil c est l éclat de tes yeux. Toi seule est le trésor que je cherche sur terre! Salomé! Salomé! laisse-moi t aimer! (palpitant) Salomé Salomé! laisse-moi t aimer! SALOMÉ (comprenant tout enfin, elle repousse Hérode avec horreur) Que m oses tu dire? HÉRODE (avec passion) Je t aime! Oui, je n aime que toi! Et c est toi que je veux! Oui, ton corps et ton âme Vont m appartenir, car je suis le roi! SALOMÉ (frémissante) Le roi! c est lui! l infâme! HÉRODE Viens! sois à moi! Salomé! je t aime! Viens! sois à moi! SALOMÉ Jamais! HÉRODE Faveur suprême du ciel en ce jour! Esclave, je t aime. Et veux ton amour! SALOMÉ Non! HÉRODE Ah! Vois quelle aurore S ouvre devant toi! Viens! Salomé, je t implore! Ah! Vois quelle aurore S ouvre devant toi! SALOMÉ C est lui qui m aime! HÉRODE Je suis roi! et c est moi qui t implore! SALOMÉ Ô douleur! pitié! HÉRODE Je t aime et tu m appartiendras! SALOMÉ (très décidé) Jamais! HÉRODE Crains ma fareur! SALOMÉ Je te méprise, toi, ton amour, ta puissance! J aime! un autre possède tout mon coeur! HÉRODE (avec violence) Dis-tu vrai? SALOMÉ (avec ardeur) J aime! Cet autre qui t offense Et plus fort que César, plus grand que les héros! HÉRODE Dis-tu vrai? Je connaîtrai cet homme qui me brave Et je vous livrerai tous les deux au bourreau! VOIX (huit ténors, dans les profondeurs du Sanctuaire) Schemâh Israël Adonaï Éloheinou. HÉRODE (saisissant le bras de Salomé) Écoute! Le peuple envahit ces portiques... Et des Juifs j entends les saints cantiques. (ému et avec tendresse) Ne me repousse pas! Pitié! Salomé! (suppliant) viens au palais... SALOMÉ (se dégageant) Tu me fais horreur! Que m importe la mort! HÉRODE (terrible) Soit! tu l auras voulu! Tremble! SALOMÉ Que m importe la vie! Si le ciel protège ses jours! (avec foi et ardeur) Le seul que j adore, Prophète, c est toi! Le seul que j adore. Prophète, c est toi! ah! c est toi! HÉRODE ...je châtierai tes funestes amours! Tremble! Salomé! Je châtierai tes funestes amours! tes amours! (Hérode sort précipitamment en faisant un dernier geste de menace à Salomé. Salomé palpitante se laisse tomber auprès du grand voile qui cache l entrée du Saint des Saints.) Massenet,Jules/Hérodiade/III-2
https://w.atwiki.jp/nenyaffle/pages/64.html
クラブ設立:07/01/09 エンブレム: 勝ち負けと強い弱いでしか物事を判断できないゲーム脳のキモオタばっかりのクラブである。 猫鯖最低のクズが集まるクラブだという呼び声も高い。 要塞争奪戦で勝つたびにクラメンがmixiや2chで暴言を吐きまくっていた。 BBS戦士率が高く、2chでの擁護は非常に速いのが特徴。 そしてその言動は厨房理論全開の自己中心的なものであった。 おまけに年齢層がかなり高いらしい。20代後半より上がほとんどとか^^; 07年後半にかなり長い期間にわたって天空の羽毛など特定のアイテムを買い占めて値段をつりあげ、暴利を貪った。 カルデアの長期防衛記録を持っていたクラブだが、要塞から遠ざかってもうずいぶんと経つ。 現在は復活の兆しがあるとも言われているが目立った動きは見られない。