約 3,519,122 件
https://w.atwiki.jp/phoenixviewer/pages/29.html
高度なグラフィックス設定 Textures 設定例 項目名 日本語訳 解説 備考 Animate Textures Texture Auditing HTTP GetTextures Anisotropic Filtering Performance 設定例 項目名 日本語訳 解説 備考 Dynamic LOD Use Object-Object Occiusion Fast Alpha Full Gamma / Hardcoded 2 Water Mip Maps Disable VSync Animate Trees Rendor Glow Effects Miscellaneous 設定例 項目名 日本語訳 解説 備考 Show Unloaded Avatars Render Light Radius Use Multiple Threads Disable Sound/Image Preload Turn off Render Types Clouds by default at login Background Yield Time Shadows 設定例 項目名 日本語訳 解説 備考 Enable Shadows Blur Shadows Deferred Noise Shadow Blur Distance Shadow Blur SIze Blur on Distance Blur Samples SSAO Scale SSAO Max Scale SSAO Factor IRCタブ inventoryタブ Effectsタブ Advanced Graphicsタブ Windlightタブ SpellCheckタブ
https://w.atwiki.jp/gamemusicbest100/pages/10441.html
Encounter 収録作品:プリンと盾琴[PC] 作曲者:Watson 彼ら…奴らは魔族の血を引いているんだ 凶暴で暴力と殺戮を好む野蛮な者たちだよ 彼らは強い魔力で操られている… こんなことができるのはいにしえの魔族だけ… いにしえの魔族は伝説の中に出てくるけど実在していたんだね ……最初からずっとこの地にいたんだ 愚かな化け物共…みんな同じだ 残らず王国から撃滅しようね リュラさん 概要 実質的な本編となる「王国滅亡」で流れ続けるBGM。 勇壮的だが、カタテマ作品らしくどこか不穏な雰囲気が漂うBGM。 単純に完成度が非常に高く、繰り返し聴き続けても飽きを感じさせない曲となっている。 また、ゲーム中では大魔法使いである「シグナス」が話しかけ続けてくれる。 会話パターンが非常に豊富で、こちらも繰り返し楽しめるものとなっている。 回復なら任せて! 誰かを生かすことが僕の生きがいなんだ 僕の癒しの術は皆に分け隔てなく使うと決めているんだ! 珍しいね リュラさんには魔力が全くない じつは僕も元々は魔力は一切なかったんだー 今は大魔法使いとか大賢者なんて呼ばれるけどね 人生何があるかわからないよ この国で魔力を持たずに生まれると苦労するよね 魔力の多寡は神の定め 仕方ないとはいえ… でも実はこの魔力って… …… ま この話はいっか 魔力がないのを嘲われたり咎められたりしてきたでしょう? いつの時代でも変わらないんだよね でも僕はリュラさんがすばらしい騎士だとわかっているよ! 後半になるにつれ、BGMとシグナスの独り言は更に盛り上がる。 シグナスは様々な話を頼んでもいないのにしてくれるが、ゲームに慣れるまではシステムの把握や、敵の攻撃パターンを覚えるのに必死で見ている余裕は殆ど無いだろう。 上記のセリフも一部であるが、世界観に密接に関わってくる重要な代物である。 敵の行動パターンを覚えるまでクリアする事自体が難しく、また安定したクリアが出来るようになったとしても複数あるエンディングの複雑な条件を満たすため、またシグナスのセリフを全て見るためにも必然的にこの「王国滅亡」は何十周もする必要性が出てくる。 また、進行に合わせてBGMの曲調も変化していき、ボス戦に突入すると同時に非常にアップテンポのサビに入る。 そういった数々の要素のため、この曲もより印象に残りやすいものとなっている。 死ぬのはいやでしょ? 僕はリュラさんが死ぬのはいやだ あなたさえ生きていれば… 「幸福リング」の中なら敵の攻撃も当たらない! わざわざ危険を冒さなくても良いよ!ねっ? どうしたの?なにも恐ろしいことはない 早く「幸福リング」に入ろう 一度きりのリュラさんの人生をここで終わらせていいのか? ダメに決まっている!お願いだから生きてくれ さあ早く 「幸福リング」に入れば生き延びられる こんなところで死んではダメだ! やりたいことや夢があるだろう? 「幸福リング」に入って生還すればその夢も叶えられるはずだよ…!! なぜ死に急ぐ?なぜ戦おうとする? 自分を犠牲にしてももう何も得られない誰も助からない! だからこそ生きているリュラさんに生き続けて欲しいのに! 僕はリュラさんといつまでもずっと一緒にいたい…だから… 僕を置いて行かないで…僕を助けると思って…お願いだから…リュラさん… ………… どうして? なぜ僕に従わずにいられる? 僕だって本当なら… ………… …もういいよ お前もあいつと同じだったというわけだ 薄々わかっていたけどね まあいい どちらにしろ運命は変わらない 違うのはどんな不幸を味わうかそれだけ… 過去ランキング順位 第17回みんなで決めるゲーム音楽ベスト100 308位 みんなで決める2023年の新曲ゲーム音楽ランキング 135位 みんなで決めるインディーゲームBGMランキング 141位 兄上…なぜここに? 殺せとは言ったが一緒に来いとは言っていないのに… でも うれしい もう一度 あなたと話せて…
https://w.atwiki.jp/oper/pages/3553.html
このテンプレはポリウト方式で作成されています。 こちらの役名一覧に和訳を記載して管理人までお知らせください。 ACTE PREMIER (La vue du port de Palerme. Plusieurs tentes élégantes sont placées sous l'ombrage des arbres. Pendant l'introduction on voit arriver, à plusieurs reprises, des barques d'où descendent des étrangers) Scène Première (Robert, Bertram, Le Chapelain de Robert, Chevaliers, Valets et Écuyers. Robert et Bertram sont assis près d'une table à gauche; plusieurs valets et écuyers sont occupés à les servir. A droite, une table où plusieurs chevaliers boivent ensemble) Introduction ▼CHOEUR▲ Versez à tasse pleine, Versez ces vins fumeux, Et que l'ivresse amène L'oubli des soins fâcheux. Au seul plaisir fidèles, Consacrons-lui nos jours. Le vin, le jeu, les belles, Voilà nos seuls amours. (Premier Chevalier, à droite, regardant Robert) Quels nombreux écuyers! Quelles armes brillantes! ▼DEUXIÈME CHEVALIER▲ Quel est cet étranger, ce seigneur opulent, Dont les tentes élégantes S'élèvent près de notre camp? Qui l'amène en Sicile? ▼PREMIER CHEVALIER▲ Il y vient, j'imagine, Pour assister, comme nous, aux tournois Que donne le duc de Messine. ▼ROBERT▲ (Robert, le verre à la main, s'adressant aux chevaliers) Illustres chevaliers, c'est à vous que je bois! ▼CHOEUR▲ Au seul plaisir fidèles, Consacrons-lui nos jours. Le vin, le jeu, les belles, Voilà nos seuls amours. Scène Seconde (Les Mêmes; un Écuyer de Robert, puis Raimbaut) ▼L’ÉCUYER▲ (s'adressant à Robert) J'amène devant vous un joyeux pèlerin Qui, si vous le voulez, pourrait, par un refrain, Égayer le repas de votre seigneurie. Il arrive de France et de la Normandie. ▼ROBERT▲ (vivement) Quoi! de la Normandie? ▼BERTRAM▲ (à voix basse) Votre ingrate patrie! (Pendant ce temps est entré Raimbaut) ▼ROBERT▲ (Raimbaut) Approche! (Lui donnant une bourse) Prends; dis-nous quelques récits ▼RAIMBAUT▲ Je vous dirai l'histoire épouvantable De notre jeune duc, de ce Robert le Diable… ▼TOUS▲ Robert le Diable! ▼RAIMBAUT▲ Ce mauvais garnement à Lucifer promis, Et qui pour ses méfaits s'exila du pays. (Robert tire son poignard) ▼BERTRAM▲ (le retenant) Y pensez-vous!… (Robert se retourne vers Raimbaut, et lui dit froidement) Commence. ▼TOUS▲ Écoutons, mes amis! Ballade ▼RAIMBAUT▲ Premier Couplet Jadis régnait en Normandie Un prince noble et valeureux. Sa fille, Berthe la jolie, Dédaignait tous les amoureux, Quand vint à la cour de son père Un prince au parler séducteur; Et Berthe, jusqu'alors si fière, Lui donna sa main et son coeur. Funeste erreur! Fatal délire! Car ce guerrier était, dit-on, Un habitant du sombre empire C'était…oui, c'était un démon! ▼CHOEUR▲ Ah! le conte est fort bon; Comment ne pas en rire? Quoi, c'était un démon? ▼RAIMBAUT▲ Oui, c'était un démon! Deuxième Couplet De cet hymen épouvantable Vint un fils, l'effroi du canton! Robert, Robert, le fils du diable, Dont il porte déjà le nom. Semant le deuil dans les familles, En champ clos il bat les maris, Enlève les femmes, les filles, Et s'il paraît dans le pays… Fuyez, fuyez, jeune bergère. Car c'est Robert; il a, dit-on, Les traits et le cœur de son père, Et comme lui c'est un démon. ▼CHOEUR▲ Ah! le conte est fort bon Comment ne pas en rire Robert est un démon? ▼RAIMBAUT▲ Oui, c'est un vrai démon! (Robert, qui jusque-là a cherché à modérer sa colère, se lève à la fin du deuxième couplet) ▼ROBERT▲ C'en est trop!… Qu'on arrête un vassal insolent! Je suis Robert! ▼RAIMBAUT▲ (Raimbaut, tombant à genoux) Miséricorde! Pardon, mon doux seigneur! ▼ROBERT▲ Une heure je t'accorde! Fais ta prière, et puis qu'on le pende à l'instant. ▼RAIMBAUT▲ Grâce! grâce! Je vous en prie! J'arrive de la Normandie Avec ma fiancée, et nous venons tous deux Remplir auprès de vous un message pieux! ▼ROBERT▲ Ta fiancée?… Attends. Sans doute elle est jolie! Je me laisse attendrir; allons, pour ses beaux yeux Je te fais grâce de la vie… Mais elle m'appartient, qu'on l'amène en ces lieux. Chevaliers, je vous l'abandonne. ▼RAIMBAUT▲ Hélas! ▼ROBERT▲ Tais-toi, vassal; quand ma bonté pardonne, oses-tu bien encor murmurer? ▼RAIMBAUT▲ Malheureux! ▼ROBERT▲ Écuyers, versez-nous ces vins délicieux! ▼ROBERT, CHEVALIERS▲ Au seul plaisir fidèles, Consacrons-lui nos jours. Le vin, le jeu, les belles, Voilà nos seuls amours. Scène Troisième (Les Mêmes; Alice, conduite par des pages de Robert) ▼ALICE▲ Où me conduisez-vous? Par pitié, laissez-moi! ▼LES CHEVALIERS▲ Qu'elle a d'attraits! Qu'elle est jolie! Allons, calmez un vain effroi. ▼ALICE▲ Grâce! grâce, je vous supplie! (Les Chevaliers, montrant Raimbaut) Non, non, il faut qu'il soit puni! Non, point de pitié pour vos larmes! Notre vengeance a trop de charmes Pour que vous obteniez merci! ▼ALICE▲ Plus d'espoir! ô peine cruelle! ▼ROBERT▲ (reconnaissant Alice) Qu'entends-je? qu'ai-je vu? c'est elle! Alice! ▼ALICE▲ (se jetant aux pieds de Robert) Ah! monseigneur, protégez-moi contre eux. ▼ROBERT▲ C'est Alice; arrêtez! respectez sa faiblesse. Le même lait nous a nourris tous deux; Je ne l'oublierai pas. ▼CHEVALIERS▲ Tenez votre promesse; Avez-vous oublié notre refrain joyeux? Ensemble ▼CHEVALIERS▲ Au seul plaisir fidèles, Consacrons-lui nos jours. Le vin, le jeu, les belles, Voilà nos seuls amours. ▼ROBERT▲ Non, je prends sa défense; Calmez un vain transport; Malheur à qui l'offense! Il recevra la mort. Craignez d'exciter ma vengeance, A mon ordre il faut obéir; Retirez-vous sans résistance, Ou mon bras saura vous punir. ▼CHEVALIERS▲ Partons, amis, point d'imprudence, N'excitons point un vain courroux; Retirons-nous sans résistance, Et plus tard nous reviendrons tous. (Raimbaut et les chevaliers se retirent devant Robert qui les menace) Scène Quatrième (Robert, Alice) ▼ALICE▲ O mon prince! ô mon maître! ▼ROBERT▲ Appelle-moi ton frère. Banni par des sujets ingrats, Je suis un exilé sur la rive étrangère. J'ai cherché vainement la mort dans les combats; Mais toi, près de Palerme, ici que viens-tu faire? ▼ALICE▲ J'y viens pour remplir un devoir. Avec mon fiancé j'ai quitté ma chaumière, J'ai suspendu l'hymen qui devait nous unir… ▼ROBERT▲ Pourquoi? ▼ALICE▲ Pour accomplir l'ordre de votre mère. ▼ROBERT▲ Ma mère bien-aimée! Ah! parle, à son désir Je m'empresserai de me rendre. ▼ALICE▲ Vous ne devez jamais la revoir ni l'entendre. ▼ROBERT▲ O ciel! ▼ALICE▲ Elle n'est plus. ▼ROBERT▲ Quoi! ma mère? ô tourment! Romance ▼ALICE▲ Premier Couplet Va, dit-elle, va, mon enfant, Dire au fils qui m'a délaissée Qu'il eut la dernière pensée D'un cœur qui s'éteint en l'aimant. Adoucis sa douleur amère, Il ne reste pas sans appui Dans les cieux comme sur la terre, Sa mère va prier pour lui. Deuxième Couplet Dis-lui qu'un pouvoir ténébreux Veut le pousser au précipice; Sois son bon ange, pauvre Alice, Il doit choisir entre vous deux. Puisse-t-il fléchir la colère Du Dieu qui m'appelle aujourd'hui, Et dans les cieux suivre sa mère, Sa mère qui priera pour lui! ▼ROBERT▲ Je n'ai pu fermer sa paupière! ▼ALICE▲ Elle m'a confié sa volonté dernière. Un jour, a-t-elle dit, Quand il en sera digne, il lira cet écrit. (Alice se met à genoux et présenta à Robert le testament de sa mère) ▼ROBERT▲ Non, je ne le suis pas! non, je me rends justice! Plus tard…Conserve encor ce dépôt, chère Alice. Tout m'accable à la fois! En proie à la douleur, Je nourris les tourments d'une ardeur inutile. ▼ALICE▲ Vous aimez? ▼ROBERT▲ Sans espoir! Connais tout mon malheur De la princesse de Sicile Les charmes ont touché mon cœur; Je crus sa conquête facile, Je la vis s'attendrir!…mais troublé, mais jaloux, Je voulus l'enlever; j'osai braver son père, De tous ses chevaliers je défiai les coups! ▼ALICE▲ O ciel! ▼ROBERT▲ Je succombais, lorsque, dans la carrière, Bertram, un chevalier, mon ami, mon sauveur, Aux plus hardis fit mordre la poussière; Je lui dus la victoire et perdis le bonheur. ▼ALICE▲ Eh quoi! la princesse Isabelle… ▼ROBERT▲ Depuis je n'ai pu la revoir. ▼ALICE▲ A ses premiers serments elle sera fidèle. ▼ROBERT▲ Et comment le savoir? ▼ALICE▲ Demandez-le vous-mêmes; Écrivez! ▼ROBERT▲ (fait un signe; son chapelain sort de la tente et apporte ce qui est nécessaire pour écrire) Tu le veux…Mais qui remettra? ▼ALICE▲ Moi!… L'esprit vient aisément quand on sert ceux qu'on aime. ▼ROBERT▲ Mon ange tutélaire! Ah! comment envers toi pourrai-je m'acquitter?… (Pendant le couplet d'Alice, il dicte un billet au chapelain) ▼ALICE▲ Vous le pouvez sans peine. De ce pauvre Raimbaut vous connaissez l'amour Souffrez qu'un saint homme en ce jour, Près des rochers de Sainte-Irène L'unisse avec moi sans retour! ▼ROBERT▲ (applique le pommeau de son épée sur le billet et le donne à Alice) De grand coeur! Tiens. Scène Cinquième (Les Mêmes. Bertram entre et s'approche de Robert) ▼ALICE▲ (l'apercevant et faisant un geste de frayeur. Bas à Robert) Quel est ce sombre personnage? ▼ROBERT▲ Le chevalier Bertram, mon plus fidèle ami; Pourquoi d'un air d'effroi le regarder ainsi? ▼ALICE▲ (tremblante) C'est qu'il est en notre village Un beau tableau représentant L'archange saint Michel qui terrasse Satan, Et je trouve… ▼ROBERT▲ Achevez! quel trouble est donc le vôtre? ▼ALICE▲ (bas à Robert) Qu'il ressemble… ▼ROBERT▲ (souriant) A l'archange. ▼ALICE▲ (de même) Eh! non vraiment… à l'autre. ▼ROBERT▲ (bas) Quelle folie (Haut) Allez, et qu'un hymen heureux, Ce soir, mes bons amis, vous unisse tous deux! (Alice baise la main de Robert et sort) Scène Sixième (Robert, Bertram) ▼BERTRAM▲ Quoi! tous deux les unir! A merveille! courage! Ta nouvelle conquête est fort bien avec toi… ▼ROBERT▲ Oui, par reconnaissance. ▼BERTRAM▲ Ah! crois donc ce langage; C'est le mot de tous les ingrats. ▼ROBERT▲ Bertram, tu ne la connais pas! Tais-toi, je crains ta funeste influence. En moi j'ai deux penchants l'un qui me porte au bien, Naguère encor j'en sentais la puissance; L'autre me porte au mal, et tu n'épargnes rien pour l'éveiller en moi. ▼BERTRAM▲ Que dis-tu? Quel délire! Quoi tu peux te méprendre au motif qui m'inspire? Tu doutes de mon cœur? ▼ROBERT▲ Non, non, tu me chéris; ▼BERTRAM▲ Oui, Robert, cent fois plus que moi-même. Tu ne sauras jamais à quel excès je t'aime! ▼ROBERT▲ Ne me donne donc plus que de sages avis. ▼BERTRAM▲ A la bonne heure! Et tiens, pour bannir la tristesse, (Montrant les chevaliers qui rentrent) Mêlons-nous à ces chevaliers. Tente le sort du jeu, partage leur ivresse Nous avons besoin d'or, qu'ils soient nos trésoriers! ▼ROBERT▲ Oui, le conseil est bon. Scène Septième (Robert, Bertram, Chevaliers) Finale ▼BERTRAM▲ (aux chevaliers) Le duc de Normandie A vos plaisirs veut prendre part. ▼ROBERT▲ Aux tournois, chevaliers, nous nous verrons plus tard. C'est au jeu que je vous défie. ▼CHEVALIERS▲ Nous sommes tous flattés de tant de courtoisie; Allons, voyons pour qui doit pencher le hasard. ▼ROBERT▲ L'or est une chimère, Sachons nous en servir Le vrai bien sur la terre N'est-il pas le plaisir? ▼TOUS▲ Commençons. (Pendant ce temps on a placé une table au milieu du théâtre, tous les joueurs l'entourent) Sicilienne ▼ROBERT, CHEVALIERS▲ O fortune! à ton caprice, Viens, je livre mon destin, A mes désirs sois propice, Et viens diriger ma main. L'or est une chimère, Sachons nous en servir Le vrai bien sur la terre N'est-il pas le plaisir? ▼BERTRAM▲ Fortune, ou contraire, ou propice, Qu'importe ton courroux! Je brave ton caprice Et je ris de tes coups. (Pendant cet ensemble, on a commencé à faire rouler les dés) ▼ROBERT▲ J'ai perdu; ma revanche! Allons, cent pièces d'or! ▼UN CHEVALIER▲ A vous les dés. ▼ROBERT▲ Quatorze! ah! cette fois, je pense, De mon côté pourra tourner la chance. Allons, allons, je perds encor! ▼BERTRAM▲ Qu'importe? Va toujours! ▼ROBERT▲ Nous mettons deux cents piastres! ▼BERTRAM▲ Eh! ce n'est pas assez; cinq cents! ▼LES CHEVALIERS▲ Nous les tenons. ▼BERTRAM▲ C'est ainsi qu'un joueur répare ses désastres. Je suis sûr du succès! ▼ROBERT▲ Ah! grand Dieu! Nous perdons. ▼BERTRAM▲ Console-toi, Fais comme moi, Plus de dépit; Car tu l'as dit L'or est une chimère, Sachons nous en servir Le vrai bien sur la terre N'est-il pas le plaisir? ▼ROBERT▲ De son injustice cruelle Je veux faire rougir le sort; Contre vous tous je joue encor Mes diamants et ma riche vaisselle. ▼CHEVALIERS▲ Cela vraiment nous convient fort. ▼BERTRAM▲ Il a raison à quoi bon en voyage S'embarrasser d'un semblable bagage? ▼ROBERT▲ (suivant les dés) O ciel! c'est fait de nous! ▼BERTRAM▲ Console-toi, Fais comme moi, Plus de dépit; Car tu l'as-dit L'or est une chimère, Sachons nous en servir Le vrai bien sur la terre N'est-il pas le plaisir? ▼ROBERT▲ (frappant sur la table) Et mes chevaux et mes armures! C'est tout ce qui nous reste, et je veux l'exposer. ▼BERTRAM▲ Et tu fais bien; le sort contre qui tu murmures N'attend que ce moment pour nous favoriser. ▼ROBERT▲ Seize! ▼BERTRAM▲ Quel bonheur! Tu vois bien!… ▼CHEVALIERS▲ (amenant les dés) Dix-huit! ▼ROBERT▲ O ciel! je n'ai plus rien! ▼BERTRAM▲ Ami, console-toi! ▼ROBERT▲ Dans mon destin funeste Je t'entraîne avec moi! ▼BERTRAM▲ Notre amitié nous reste. ▼ROBERT▲ (abattu) Mes armes, mes coursiers ne m'appartiennent plus. (A Bertram) Va leur livrer les biens que j'ai perdus. (Bertram sort avec quelques chevaliers) Ensemble ▼ROBERT▲ Malheur sans égal D'un sort infernal L'ascendant fatal Me poursuit, m'opprime; Craignez mon courroux! Je puis sur vous tous Me venger des coups Dont je suis victime. ▼CHEVALIERS▲ (à voix basse) Voyez son courroux Du destin jaloux Il maudit les coups, Il jure, il blasphème. (à Robert) Modérez, seigneur, Cette folle ardeur. Craignez ma fureur, Et tremblez vous-même. ▼BERTRAM▲ (rentrant) Console-toi, Fais comme moi, Plus de dépit; Car tu l'as dit L'or est une chimère, Sachons nous en servir; Le vrai bien sur la terre N'est-il pas le plaisir? ACTE PREMIER (La vue du port de Palerme. Plusieurs tentes élégantes sont placées sous l'ombrage des arbres. Pendant l'introduction on voit arriver, à plusieurs reprises, des barques d'où descendent des étrangers) Scène Première (Robert, Bertram, Le Chapelain de Robert, Chevaliers, Valets et Écuyers. Robert et Bertram sont assis près d'une table à gauche; plusieurs valets et écuyers sont occupés à les servir. A droite, une table où plusieurs chevaliers boivent ensemble) Introduction CHOEUR Versez à tasse pleine, Versez ces vins fumeux, Et que l'ivresse amène L'oubli des soins fâcheux. Au seul plaisir fidèles, Consacrons-lui nos jours. Le vin, le jeu, les belles, Voilà nos seuls amours. (Premier Chevalier, à droite, regardant Robert) Quels nombreux écuyers! Quelles armes brillantes! DEUXIÈME CHEVALIER Quel est cet étranger, ce seigneur opulent, Dont les tentes élégantes S'élèvent près de notre camp? Qui l'amène en Sicile? PREMIER CHEVALIER Il y vient, j'imagine, Pour assister, comme nous, aux tournois Que donne le duc de Messine. ROBERT (Robert, le verre à la main, s'adressant aux chevaliers) Illustres chevaliers, c'est à vous que je bois! CHOEUR Au seul plaisir fidèles, Consacrons-lui nos jours. Le vin, le jeu, les belles, Voilà nos seuls amours. Scène Seconde (Les Mêmes; un Écuyer de Robert, puis Raimbaut) L’ÉCUYER (s'adressant à Robert) J'amène devant vous un joyeux pèlerin Qui, si vous le voulez, pourrait, par un refrain, Égayer le repas de votre seigneurie. Il arrive de France et de la Normandie. ROBERT (vivement) Quoi! de la Normandie? BERTRAM (à voix basse) Votre ingrate patrie! (Pendant ce temps est entré Raimbaut) ROBERT (Raimbaut) Approche! (Lui donnant une bourse) Prends; dis-nous quelques récits RAIMBAUT Je vous dirai l'histoire épouvantable De notre jeune duc, de ce Robert le Diable… TOUS Robert le Diable! RAIMBAUT Ce mauvais garnement à Lucifer promis, Et qui pour ses méfaits s'exila du pays. (Robert tire son poignard) BERTRAM (le retenant) Y pensez-vous!… (Robert se retourne vers Raimbaut, et lui dit froidement) Commence. TOUS Écoutons, mes amis! Ballade RAIMBAUT Premier Couplet Jadis régnait en Normandie Un prince noble et valeureux. Sa fille, Berthe la jolie, Dédaignait tous les amoureux, Quand vint à la cour de son père Un prince au parler séducteur; Et Berthe, jusqu'alors si fière, Lui donna sa main et son coeur. Funeste erreur! Fatal délire! Car ce guerrier était, dit-on, Un habitant du sombre empire C'était…oui, c'était un démon! CHOEUR Ah! le conte est fort bon; Comment ne pas en rire? Quoi, c'était un démon? RAIMBAUT Oui, c'était un démon! Deuxième Couplet De cet hymen épouvantable Vint un fils, l'effroi du canton! Robert, Robert, le fils du diable, Dont il porte déjà le nom. Semant le deuil dans les familles, En champ clos il bat les maris, Enlève les femmes, les filles, Et s'il paraît dans le pays… Fuyez, fuyez, jeune bergère. Car c'est Robert; il a, dit-on, Les traits et le cœur de son père, Et comme lui c'est un démon. CHOEUR Ah! le conte est fort bon Comment ne pas en rire Robert est un démon? RAIMBAUT Oui, c'est un vrai démon! (Robert, qui jusque-là a cherché à modérer sa colère, se lève à la fin du deuxième couplet) ROBERT C'en est trop!… Qu'on arrête un vassal insolent! Je suis Robert! RAIMBAUT (Raimbaut, tombant à genoux) Miséricorde! Pardon, mon doux seigneur! ROBERT Une heure je t'accorde! Fais ta prière, et puis qu'on le pende à l'instant. RAIMBAUT Grâce! grâce! Je vous en prie! J'arrive de la Normandie Avec ma fiancée, et nous venons tous deux Remplir auprès de vous un message pieux! ROBERT Ta fiancée?… Attends. Sans doute elle est jolie! Je me laisse attendrir; allons, pour ses beaux yeux Je te fais grâce de la vie… Mais elle m'appartient, qu'on l'amène en ces lieux. Chevaliers, je vous l'abandonne. RAIMBAUT Hélas! ROBERT Tais-toi, vassal; quand ma bonté pardonne, oses-tu bien encor murmurer? RAIMBAUT Malheureux! ROBERT Écuyers, versez-nous ces vins délicieux! ROBERT, CHEVALIERS Au seul plaisir fidèles, Consacrons-lui nos jours. Le vin, le jeu, les belles, Voilà nos seuls amours. Scène Troisième (Les Mêmes; Alice, conduite par des pages de Robert) ALICE Où me conduisez-vous? Par pitié, laissez-moi! LES CHEVALIERS Qu'elle a d'attraits! Qu'elle est jolie! Allons, calmez un vain effroi. ALICE Grâce! grâce, je vous supplie! (Les Chevaliers, montrant Raimbaut) Non, non, il faut qu'il soit puni! Non, point de pitié pour vos larmes! Notre vengeance a trop de charmes Pour que vous obteniez merci! ALICE Plus d'espoir! ô peine cruelle! ROBERT (reconnaissant Alice) Qu'entends-je? qu'ai-je vu? c'est elle! Alice! ALICE (se jetant aux pieds de Robert) Ah! monseigneur, protégez-moi contre eux. ROBERT C'est Alice; arrêtez! respectez sa faiblesse. Le même lait nous a nourris tous deux; Je ne l'oublierai pas. CHEVALIERS Tenez votre promesse; Avez-vous oublié notre refrain joyeux? Ensemble CHEVALIERS Au seul plaisir fidèles, Consacrons-lui nos jours. Le vin, le jeu, les belles, Voilà nos seuls amours. ROBERT Non, je prends sa défense; Calmez un vain transport; Malheur à qui l'offense! Il recevra la mort. Craignez d'exciter ma vengeance, A mon ordre il faut obéir; Retirez-vous sans résistance, Ou mon bras saura vous punir. CHEVALIERS Partons, amis, point d'imprudence, N'excitons point un vain courroux; Retirons-nous sans résistance, Et plus tard nous reviendrons tous. (Raimbaut et les chevaliers se retirent devant Robert qui les menace) Scène Quatrième (Robert, Alice) ALICE O mon prince! ô mon maître! ROBERT Appelle-moi ton frère. Banni par des sujets ingrats, Je suis un exilé sur la rive étrangère. J'ai cherché vainement la mort dans les combats; Mais toi, près de Palerme, ici que viens-tu faire? ALICE J'y viens pour remplir un devoir. Avec mon fiancé j'ai quitté ma chaumière, J'ai suspendu l'hymen qui devait nous unir… ROBERT Pourquoi? ALICE Pour accomplir l'ordre de votre mère. ROBERT Ma mère bien-aimée! Ah! parle, à son désir Je m'empresserai de me rendre. ALICE Vous ne devez jamais la revoir ni l'entendre. ROBERT O ciel! ALICE Elle n'est plus. ROBERT Quoi! ma mère? ô tourment! Romance ALICE Premier Couplet Va, dit-elle, va, mon enfant, Dire au fils qui m'a délaissée Qu'il eut la dernière pensée D'un cœur qui s'éteint en l'aimant. Adoucis sa douleur amère, Il ne reste pas sans appui Dans les cieux comme sur la terre, Sa mère va prier pour lui. Deuxième Couplet Dis-lui qu'un pouvoir ténébreux Veut le pousser au précipice; Sois son bon ange, pauvre Alice, Il doit choisir entre vous deux. Puisse-t-il fléchir la colère Du Dieu qui m'appelle aujourd'hui, Et dans les cieux suivre sa mère, Sa mère qui priera pour lui! ROBERT Je n'ai pu fermer sa paupière! ALICE Elle m'a confié sa volonté dernière. Un jour, a-t-elle dit, Quand il en sera digne, il lira cet écrit. (Alice se met à genoux et présenta à Robert le testament de sa mère) ROBERT Non, je ne le suis pas! non, je me rends justice! Plus tard…Conserve encor ce dépôt, chère Alice. Tout m'accable à la fois! En proie à la douleur, Je nourris les tourments d'une ardeur inutile. ALICE Vous aimez? ROBERT Sans espoir! Connais tout mon malheur De la princesse de Sicile Les charmes ont touché mon cœur; Je crus sa conquête facile, Je la vis s'attendrir!…mais troublé, mais jaloux, Je voulus l'enlever; j'osai braver son père, De tous ses chevaliers je défiai les coups! ALICE O ciel! ROBERT Je succombais, lorsque, dans la carrière, Bertram, un chevalier, mon ami, mon sauveur, Aux plus hardis fit mordre la poussière; Je lui dus la victoire et perdis le bonheur. ALICE Eh quoi! la princesse Isabelle… ROBERT Depuis je n'ai pu la revoir. ALICE A ses premiers serments elle sera fidèle. ROBERT Et comment le savoir? ALICE Demandez-le vous-mêmes; Écrivez! ROBERT (fait un signe; son chapelain sort de la tente et apporte ce qui est nécessaire pour écrire) Tu le veux…Mais qui remettra? ALICE Moi!… L'esprit vient aisément quand on sert ceux qu'on aime. ROBERT Mon ange tutélaire! Ah! comment envers toi pourrai-je m'acquitter?… (Pendant le couplet d'Alice, il dicte un billet au chapelain) ALICE Vous le pouvez sans peine. De ce pauvre Raimbaut vous connaissez l'amour Souffrez qu'un saint homme en ce jour, Près des rochers de Sainte-Irène L'unisse avec moi sans retour! ROBERT (applique le pommeau de son épée sur le billet et le donne à Alice) De grand coeur! Tiens. Scène Cinquième (Les Mêmes. Bertram entre et s'approche de Robert) ALICE (l'apercevant et faisant un geste de frayeur. Bas à Robert) Quel est ce sombre personnage? ROBERT Le chevalier Bertram, mon plus fidèle ami; Pourquoi d'un air d'effroi le regarder ainsi? ALICE (tremblante) C'est qu'il est en notre village Un beau tableau représentant L'archange saint Michel qui terrasse Satan, Et je trouve… ROBERT Achevez! quel trouble est donc le vôtre? ALICE (bas à Robert) Qu'il ressemble… ROBERT (souriant) A l'archange. ALICE (de même) Eh! non vraiment… à l'autre. ROBERT (bas) Quelle folie (Haut) Allez, et qu'un hymen heureux, Ce soir, mes bons amis, vous unisse tous deux! (Alice baise la main de Robert et sort) Scène Sixième (Robert, Bertram) BERTRAM Quoi! tous deux les unir! A merveille! courage! Ta nouvelle conquête est fort bien avec toi… ROBERT Oui, par reconnaissance. BERTRAM Ah! crois donc ce langage; C'est le mot de tous les ingrats. ROBERT Bertram, tu ne la connais pas! Tais-toi, je crains ta funeste influence. En moi j'ai deux penchants l'un qui me porte au bien, Naguère encor j'en sentais la puissance; L'autre me porte au mal, et tu n'épargnes rien pour l'éveiller en moi. BERTRAM Que dis-tu? Quel délire! Quoi tu peux te méprendre au motif qui m'inspire? Tu doutes de mon cœur? ROBERT Non, non, tu me chéris; BERTRAM Oui, Robert, cent fois plus que moi-même. Tu ne sauras jamais à quel excès je t'aime! ROBERT Ne me donne donc plus que de sages avis. BERTRAM A la bonne heure! Et tiens, pour bannir la tristesse, (Montrant les chevaliers qui rentrent) Mêlons-nous à ces chevaliers. Tente le sort du jeu, partage leur ivresse Nous avons besoin d'or, qu'ils soient nos trésoriers! ROBERT Oui, le conseil est bon. Scène Septième (Robert, Bertram, Chevaliers) Finale BERTRAM (aux chevaliers) Le duc de Normandie A vos plaisirs veut prendre part. ROBERT Aux tournois, chevaliers, nous nous verrons plus tard. C'est au jeu que je vous défie. CHEVALIERS Nous sommes tous flattés de tant de courtoisie; Allons, voyons pour qui doit pencher le hasard. ROBERT L'or est une chimère, Sachons nous en servir Le vrai bien sur la terre N'est-il pas le plaisir? TOUS Commençons. (Pendant ce temps on a placé une table au milieu du théâtre, tous les joueurs l'entourent) Sicilienne ROBERT, CHEVALIERS O fortune! à ton caprice, Viens, je livre mon destin, A mes désirs sois propice, Et viens diriger ma main. L'or est une chimère, Sachons nous en servir Le vrai bien sur la terre N'est-il pas le plaisir? BERTRAM Fortune, ou contraire, ou propice, Qu'importe ton courroux! Je brave ton caprice Et je ris de tes coups. (Pendant cet ensemble, on a commencé à faire rouler les dés) ROBERT J'ai perdu; ma revanche! Allons, cent pièces d'or! UN CHEVALIER A vous les dés. ROBERT Quatorze! ah! cette fois, je pense, De mon côté pourra tourner la chance. Allons, allons, je perds encor! BERTRAM Qu'importe? Va toujours! ROBERT Nous mettons deux cents piastres! BERTRAM Eh! ce n'est pas assez; cinq cents! LES CHEVALIERS Nous les tenons. BERTRAM C'est ainsi qu'un joueur répare ses désastres. Je suis sûr du succès! ROBERT Ah! grand Dieu! Nous perdons. BERTRAM Console-toi, Fais comme moi, Plus de dépit; Car tu l'as dit L'or est une chimère, Sachons nous en servir Le vrai bien sur la terre N'est-il pas le plaisir? ROBERT De son injustice cruelle Je veux faire rougir le sort; Contre vous tous je joue encor Mes diamants et ma riche vaisselle. CHEVALIERS Cela vraiment nous convient fort. BERTRAM Il a raison à quoi bon en voyage S'embarrasser d'un semblable bagage? ROBERT (suivant les dés) O ciel! c'est fait de nous! BERTRAM Console-toi, Fais comme moi, Plus de dépit; Car tu l'as-dit L'or est une chimère, Sachons nous en servir Le vrai bien sur la terre N'est-il pas le plaisir? ROBERT (frappant sur la table) Et mes chevaux et mes armures! C'est tout ce qui nous reste, et je veux l'exposer. BERTRAM Et tu fais bien; le sort contre qui tu murmures N'attend que ce moment pour nous favoriser. ROBERT Seize! BERTRAM Quel bonheur! Tu vois bien!… CHEVALIERS (amenant les dés) Dix-huit! ROBERT O ciel! je n'ai plus rien! BERTRAM Ami, console-toi! ROBERT Dans mon destin funeste Je t'entraîne avec moi! BERTRAM Notre amitié nous reste. ROBERT (abattu) Mes armes, mes coursiers ne m'appartiennent plus. (A Bertram) Va leur livrer les biens que j'ai perdus. (Bertram sort avec quelques chevaliers) Ensemble ROBERT Malheur sans égal D'un sort infernal L'ascendant fatal Me poursuit, m'opprime; Craignez mon courroux! Je puis sur vous tous Me venger des coups Dont je suis victime. CHEVALIERS (à voix basse) Voyez son courroux Du destin jaloux Il maudit les coups, Il jure, il blasphème. (à Robert) Modérez, seigneur, Cette folle ardeur. Craignez ma fureur, Et tremblez vous-même. BERTRAM (rentrant) Console-toi, Fais comme moi, Plus de dépit; Car tu l'as dit L'or est une chimère, Sachons nous en servir; Le vrai bien sur la terre N'est-il pas le plaisir? Meyerbeer,Giacomo/Robert le diable/II
https://w.atwiki.jp/nostradamus/pages/760.html
『1561年の驚異の新予言』(La Prediction nouvelle et merveilleuse de l an 1561)は、リヨンで出されたというノストラダムスの暦書。 構成 ベルナール・シュヴィニャールはジャン=エメ・ド・シャヴィニーが転記した『散文予兆集成』第6巻(第1番~第536番)の後半に対応する散文が収録されていたと推測している(*1)。ただし、正式名自体が不明であり、シャヴィニーが転記したものに本当に対応していたのかどうかは不明である。 所蔵先 現存していない。ミシェル・ショマラによれば、ロード(I. Rode)という人物が1868年に完成させた手稿『ヌーヴヴィルのブルジョワジーの古文書類』(Archives de la Bourgeoisie de Nouveville)で言及されているという(*2)。 名前 コメント
https://w.atwiki.jp/mtg2384/pages/989.html
autolink 怨恨/Rancor (緑) エンチャント ― オーラ(Aura) エンチャント(クリーチャー) エンチャントされているクリーチャーは、+2/+0の修整を受けるとともにトランプルを持つ。 怨恨が戦場から墓地に置かれたとき、怨恨をオーナーの手札に戻す。 《怨恨/Rancor》をGathererで確認 《怨恨/Rancor》をGoogleで検索 《怨恨/Rancor》が使用された大会 取得中です。 カードテキスト転載元: Wisdom Guild 様 2011 / 09 / 20
https://w.atwiki.jp/japanesehiphop/pages/117.html
Format Title Artist Label Model Number Release Press 2LP BLUE PRINT MANEUVER Instrumental LUNCH TIME SPEAX EL DORADO RECORDS 76EDLP8000 2001/--/-- - Side Track Title Produce A 1 GROUND ZERO(inst) LUNCH TIME SPEAX 2 SOUL DIVER(inst) APOGEE MOTORS B 3 (オマエもこの気持ち良さにやられちまいな)止マッテタマッカ!!!(DLRMX)(inst) DEV LARGE 4 L.T.S.(inst) 1000 GATE Jr. 5 止マッテタマッカ!!!(inst) 1000 GATE Jr. C 6 SUPER DNA(inst) 1000 GATE Jr. 7 その男(inst) DJ DENKA D 8 CHANGE THE GAME(inst) DJ DENKA 9 MIDNIGHT LUNCH(inst) 1000 GATE Jr. PERTAIN CD BLUE PRINT MANEUVER
https://w.atwiki.jp/keroro00innovator/pages/3620.html
VS VS アーティスト BLUE ENCOUNT 発売日 2017年11月29日 レーベル KRE デイリー最高順位 5位(2017年11月29日) 週間最高順位 7位(2017年12月5日) 月間最高順位 35位(2017年11月) 年間最高順位 208位(2017年) 初動売上 6959 累計売上 8837 収録内容 曲名 タイアップ 視聴 1 VS 銀魂 OP 2 SUMMER DIVE ランキング 週 月日 順位 変動 週/月間枚数 累計枚数 1 12/5 7 新 6959 6959 2017年11月 35 新 6959 6959 2 12/12 ↓ 803 7762 CD/総合ランキング 週 月日 CDシングル 総合シングル 順位 週/月間枚数 累計枚数 順位 週/月間枚数 累計枚数 3 12/19 373 8135 373 8135 4 12/26 261 8396 261 8396 5 18/1/2 212 8608 212 8608 2017年12月 1649 8608 1649 8608 6 1/9 229 8837 229 8837 銀魂 OP 前作 次作 今日もサクラ舞う暁にCHiCO with HoneyWorks VS 勝手にMY SOULDISH// 関連CD DAY×DAY Survivor FREEDOM
https://w.atwiki.jp/spacecowboy/pages/186.html
●Valderlance Lv31 #ref error :ご指定のファイルが見つかりません。ファイル名を確認して、再度指定してください。 (画像求む.jpg) ドロップアイテム Stdウェポン: Advウェポン: エンジン: CPU: レーダー: その他: ●Silver Valderlance (金) Stdウェポン: Advウェポン: エンジン: CPU: レーダー: その他:
https://w.atwiki.jp/saikinmm/pages/419.html
ピョコトラdance shot ver. ・ Lip Ver. 106 g1-27-253-251-39.bmobile.ne.jp 2012/01/24(火) 16 42 36.48 0 ピョコトラdanceショット入り買ってきますた キュートヲタだから初めて 買いますた こらからよろしくです 107 名無し募集中。。。 2012/01/24(火) 16 51 45.49 0 ダンスショットとピョコピョコLipで迷ってる ダンスショットどうだった? 108 g1-27-253-251-43.bmobile.ne.jp 2012/01/24(火) 17 03 41.69 0 ごろなさい 今帰り道です スマ歩は書きつらいですね 112 名無し募集中。。。 2012/01/24(火) 18 21 23.06 0 >>107 画面下半分が固定で全体映してて上半分が二分割で色々アップで 映してるよ。 やっぱ人数多いな~ まぁ今回の曲は数生かしてああいう風にしたんだろけど 179 名無し募集中。。。 2012/01/26(木) 00 57 17.14 0 新曲初回CのLip Verってどんなの? 180 名無し募集中。。。 2012/01/26(木) 01 32 37.20 0 http //www.youtube.com/watch?v=QuvZHjnJcPg これの娘。だけVer 181 名無し募集中。。。 2012/01/26(木) 01 42 24.63 0 ありがとう BかCどっち買うか迷ってたから助かった 182 名無し募集中。。。 2012/01/26(木) 06 55 09.36 O B見てたら酔ったw Cが人間性が垣間見れて面白い 192 名無し募集中。。。 2012/01/26(木) 15 40 31.69 0 Lip Ver楽しい 編注 ピョコトラ:モーニング娘。48thシングル『ピョコピョコ ウルトラ』。 180:ハロプロ全員ユニット「モベキマス」による『ブスにならない哲学』Group Lip Ver.。 関連 こうゆうPVの個人ショットバージョンってDVDとかあるんですか? マジですかスカのダンスショットってどのCDに入るの? 128ハマリ [2012年]  / タグ一覧
https://w.atwiki.jp/oper/pages/2914.html
ACTE V Le théâtre change et représente le palais enchanté d Apollidon, où l on voit l arc des loyaux amants, et la chambre défendue dont la porte est fermée Scène 1 URGANDE, AMADIS PRELUDE URGANDE Apollidon, par un pouvoir magique Autrefois éleva ce palais magnifique, Consolez-vous en des lieux si charmants ; Vous y devez trouver la fin de vos tourments. AMADIS Je ne puis ressentir les charmes Du plus agréable séjour Non, rien ne plaît à des yeux que l Amour A condamner à d éternelles larmes. URGANDE Oriane est ici, rappelez votre espoir. AMADIS Oriane... URGANDE Vous l allez voir. AMADIS Je puis voir par vos soins la beauté que j adore ! Voir Oriane ! ... hélas ! c est l irriter encore. Ah, que mon cœur se sent troublé ! Je tremble... URGANDE Amadis peut trembler ! AMADIS Je suis inébranlable Contre un ennemi redoutable, Dont il faut vaincre la fureur, Mais contre la colère De la beauté qui m a su plaire, Rien n est si faible que mon cœur. URGANDE Dissipez une crainte vaine ; Empressez-vous de voir Oriane en ces lieux. AMADIS Je crains de mériter sa haine Elle m a défendu de paraître à ses yeux. URGANDE C est porter trop loin la constance Que d obéir sans résistance A de si dures lois, Et quelquefois L Amour s offense De trop d obéissance. Scène seconde ORIANE, AMADIS ORIANE Fermez-vous pour jamais, mes yeux, mes tristes yeux. Je perds ce que j aime le mieux, La clarté doit m être ravie. Hélas ! quelle rigueur de me rendre la vie Pour me faire sentir la perte que je fais ! Mes yeux, mes tristes yeux, fermez-vous pour jamais. ORIANE ET AMADIS O ciel ! le puis-je croire ? ORIANE Amadis ! vous vivez ! AMADIS Vous plaignez mes malheurs ! Vos beaux yeux m ont donné des pleurs ! ORIANE Vous vivez ? AMADIS Puis-je encore vivre en votre mémoire ? ORIANE ET AMADIS O Ciel ! le puis-je croire ! ORIANE Je vous aime constamment Malgré votre changement. Dans une amour nouvelle Vous pourrez trouver plus d appas Mais vous n y trouverez pas Un cœur plus fidèle. AMADIS Oriane, m accusez-vous ? ORIANE Briolanie a des charmes trop doux ; Je n empêcherai pas que votre amour la suive... AMADIS Ah! ne reprenez plus votre fatal courroux Si vous souhaitez que je vive. ORIANE Vous aurez peu de peine à me désabuser, Amadis, contre vous à regret je m irrite ; Le dépit que l amour excite Ne demande qu à s apaiser. AMADIS Faut-il que votre cœur se soit laissé surprendre D un soupçon qui nous coûte un si cruel tourment ? ORIANE C est le défaut d un cœur tendre De s alarmer aisément. ORIANE ET AMADIS Ma douleur eut été mortelle Hélas ! j allais y succomber. Ah ! gardons-nous de retomber Dans une peine si cruelle. ORIANE Tout vous a dit Que je vous aime. Mes larmes, ma douleur extrême, Et jusqu à mon dépit Tout vous a dit Que je vous aime. ORIANE ET AMADIS Je vous promets De n éteindre jamais Une flamme si belle Je vous promets Une amour éternelle. Amadis et Oriane répètent ensemble ces derniers vers Scène troisième URGANDE, AMADIS, ORIANE URGANDE Enfin, vos cœurs sont réunis. AMADIS Par votre heureux secours nos troubles sont finis. URGANDE Il est aisé d apaiser les querelles Dont les amants fidèles Ne sont troublés que trop souvent L Amour chassé par la colère Ne manque guère De revenir plus fort qu auparavant. ORIANE Je dépends d un devoir sévère, Mon père a fait un choix qui s oppose à mes vœux. URGANDE J aurai soin d obtenir l aveu de votre père. ORIANE ET AMADIS Que ne devons-nous pas à vos soins généreux ! URGANDE Un si parfait amour mérite d être heureux. Il faut vous ôter tout ombrage, Les amants dans ces lieux, sous cet arc enchanté, Trouvent le juste témoignage De leur fidélité. ORIANE Il me suffit de l assurance Qu Amadis me donne en ce jour. URGANDE Peut-on trop rassurer l amour Mais Florestan ici vient montrer sa confiance Scène quatrième Florestan, Corisande, Urgande, Amadis, Oriane SYMPHONIE URGANDE parlant à Florestan Il est temps de vous arrêter. FLORESTAN La valeur et l Amour doivent tout surmonter ; Où suis-je ! d où vient ce nuage ? Quel pouvoir arrête mes pas ? Mille et mille invisibles bras Défendent ce passage. URGANDE Soyez content de l avantage Qu aucun autre avant vous n ait pu passer si loin CORISANDE (à Florestan) Je connais votre amour AMADIS (à Florestan) L univers est témoin Des efforts de votre courage. CORISANDE, ORIANE ET AMADIS Epargnez-vous un inutile soin. URGANDE Amadis va tenter l aventure fatale, Il doit l achever aujourd hui. En amour, en valeur, nul autre ne l égale ; C est un sort assez beau de ne céder qu à lui. AMADIS Pour rendre tout possible à mon amour extrême, Il suffit d un regard de la beauté que j aime. URGANDE, ORIANE, FLORESTAN ET CORISANDE Héros favorisé des cieux, Soyez toujours victorieux. Amadis, votre amour fidèle Mérite une gloire immortelle. Un chœur de personnes invisibles répètent ces quatre vers, dans le temps qu Amadis passe sous l arc des loyaux amants. URGANDE parlant à Oriane Suivez ce héros glorieux Vers la chambre enchantée avancez sans alarme. AMADIS conduisant Oriane Venez-en surmonter les charmes, Quels charmes sont plus forts que ceux de vos beaux yeux ? Scène cinquième et dernière La chambre défendue s ouvre, et une troupe de héros d héroïnes, qu Apollidon y avait autrefois enchantés pour y attendre le plus fidèle des amants la plus parfaite des amantes reçoit Amadis et Oriane, et les reconnaît dignes de cet honneur. AMADIS, ORIANE, URGANDE, FLORESTAN, CORISANDE, TROUPE DE HEROS ET D HEROÏNES PRELUDE UNE HEROÏNE Fidèles cœurs, votre constance Ne sera pas sans récompense, Un sort heureux suit vos tourments. A la fin l Amour couronne Les parfaits amants. Que les prix qu il donne Sont doux et charmants ! A la fin l Amour couronne Les parfaits amants. Le chœur répète ces derniers vers Les héros et les héroïnes témoignent leur joie pas les danses mêlées de chants. CHACONNE GRAND CHŒUR Chantons tous, en ce jour, La gloire de l Amour. Gardez-vous bien de briser vos chaînes, Vous, qui souffrez de cruelles peines, Ne cessez point d être constants, Et vous serez contents. PETIT CHŒUR Nous devons suivre Des lois qui doivent nous charmer ; Ce n est pas vivre Que vivre, sans savoir aimer. FLORESTAN, parlant à Corisande Tout suit nos voeux, Rien ne trouble notre vie, Des plus beaux nœuds Pour jamais l Amour nous lie ; Je puis vivre pour vous, Que mon bonheur est doux ! CORISANDE parlant à Florestan Il n est plus temps de répandre des larmes, Nous aimerons désormais sans alarmes ; Que de plaisirs ! que de beaux jours Vont s offrir à nos amours ! GRAND CHŒUR Tout charme ici nos yeux, Où peut-on être mieux ? PETIT CHŒUR Où peut-on être mieux Que dans ces beaux lieux ? GRAND CHŒUR Les plus charmants plaisirs Suivront tous nos désirs. PETIT CHŒUR Les parfaites douceurs Sont pour les tendres cœurs. UN HEROS Jouissons à jamais De la douce paix Qui nous appelle. Jouissons à jamais De la douce paix D une amour fidèle. GRAND CHŒUR C est assez d entreprendre De faire un beau choix ; Il suffit qu un cœur tendre S engage une fois. CORISANDE Quel tourment quand l amour est extrême, De trembler pour l objet que l on aime ! Quel plaisir de se voir hors d un mortel danger ! Quand les maux sont finis, qu il est doux d y songer ! GRAND CHŒUR A la fin nous aimons, sans rien craindre. Ce n est plus la saison de nous plaindre. On fuirait les amours, S ils gémissaient toujours. CORISANDE, UN HEROS ET FLORESTAN Un tendre amour ne plaît pas moins Lorsqu il tourmente ; Plus un plaisir coûte de soins, Plus il enchante. Que le bonheur est charmant Après un long tourment ! GRAND CHŒUR Mille jeux innocents Vont enchanter nos sens. CORISANDE, UN HEROS ET FLORESTAN Mille jeux innocents Vont enchanter nos sens. UN HEROS Amants inconstants, n espérez pas De jouir d un sort si plein d appas. GRAND CHŒUR Loin de nous, infidèles, Fuyez loin de nous, Ces demeures si belles Ne sont pas pour vous. CORISANDE Au milieu d un tourment sans égal, L Amour sait plaire ; Il lui faut pardonner tout le mal Qu il nous veut faire. Je n ai point de regret aux pleurs que j ai versés, Le bonheur qui les suit les récompense assez. GRAND CHŒUR Chantons tous, en ce jour, La gloire de l Amour. Gardez-vous bien de briser vos chaînes, Vous, qui souffrez de cruelles peines, Ne cessez point d être constants, Et vous serez contents. ACTE V Le théâtre change et représente le palais enchanté d Apollidon, où l on voit l arc des loyaux amants, et la chambre défendue dont la porte est fermée Scène 1 URGANDE, AMADIS PRELUDE URGANDE Apollidon, par un pouvoir magique Autrefois éleva ce palais magnifique, Consolez-vous en des lieux si charmants ; Vous y devez trouver la fin de vos tourments. AMADIS Je ne puis ressentir les charmes Du plus agréable séjour Non, rien ne plaît à des yeux que l Amour A condamner à d éternelles larmes. URGANDE Oriane est ici, rappelez votre espoir. AMADIS Oriane... URGANDE Vous l allez voir. AMADIS Je puis voir par vos soins la beauté que j adore ! Voir Oriane ! ... hélas ! c est l irriter encore. Ah, que mon cœur se sent troublé ! Je tremble... URGANDE Amadis peut trembler ! AMADIS Je suis inébranlable Contre un ennemi redoutable, Dont il faut vaincre la fureur, Mais contre la colère De la beauté qui m a su plaire, Rien n est si faible que mon cœur. URGANDE Dissipez une crainte vaine ; Empressez-vous de voir Oriane en ces lieux. AMADIS Je crains de mériter sa haine Elle m a défendu de paraître à ses yeux. URGANDE C est porter trop loin la constance Que d obéir sans résistance A de si dures lois, Et quelquefois L Amour s offense De trop d obéissance. Scène seconde ORIANE, AMADIS ORIANE Fermez-vous pour jamais, mes yeux, mes tristes yeux. Je perds ce que j aime le mieux, La clarté doit m être ravie. Hélas ! quelle rigueur de me rendre la vie Pour me faire sentir la perte que je fais ! Mes yeux, mes tristes yeux, fermez-vous pour jamais. ORIANE ET AMADIS O ciel ! le puis-je croire ? ORIANE Amadis ! vous vivez ! AMADIS Vous plaignez mes malheurs ! Vos beaux yeux m ont donné des pleurs ! ORIANE Vous vivez ? AMADIS Puis-je encore vivre en votre mémoire ? ORIANE ET AMADIS O Ciel ! le puis-je croire ! ORIANE Je vous aime constamment Malgré votre changement. Dans une amour nouvelle Vous pourrez trouver plus d appas Mais vous n y trouverez pas Un cœur plus fidèle. AMADIS Oriane, m accusez-vous ? ORIANE Briolanie a des charmes trop doux ; Je n empêcherai pas que votre amour la suive... AMADIS Ah! ne reprenez plus votre fatal courroux Si vous souhaitez que je vive. ORIANE Vous aurez peu de peine à me désabuser, Amadis, contre vous à regret je m irrite ; Le dépit que l amour excite Ne demande qu à s apaiser. AMADIS Faut-il que votre cœur se soit laissé surprendre D un soupçon qui nous coûte un si cruel tourment ? ORIANE C est le défaut d un cœur tendre De s alarmer aisément. ORIANE ET AMADIS Ma douleur eut été mortelle Hélas ! j allais y succomber. Ah ! gardons-nous de retomber Dans une peine si cruelle. ORIANE Tout vous a dit Que je vous aime. Mes larmes, ma douleur extrême, Et jusqu à mon dépit Tout vous a dit Que je vous aime. ORIANE ET AMADIS Je vous promets De n éteindre jamais Une flamme si belle Je vous promets Une amour éternelle. Amadis et Oriane répètent ensemble ces derniers vers Scène troisième URGANDE, AMADIS, ORIANE URGANDE Enfin, vos cœurs sont réunis. AMADIS Par votre heureux secours nos troubles sont finis. URGANDE Il est aisé d apaiser les querelles Dont les amants fidèles Ne sont troublés que trop souvent L Amour chassé par la colère Ne manque guère De revenir plus fort qu auparavant. ORIANE Je dépends d un devoir sévère, Mon père a fait un choix qui s oppose à mes vœux. URGANDE J aurai soin d obtenir l aveu de votre père. ORIANE ET AMADIS Que ne devons-nous pas à vos soins généreux ! URGANDE Un si parfait amour mérite d être heureux. Il faut vous ôter tout ombrage, Les amants dans ces lieux, sous cet arc enchanté, Trouvent le juste témoignage De leur fidélité. ORIANE Il me suffit de l assurance Qu Amadis me donne en ce jour. URGANDE Peut-on trop rassurer l amour Mais Florestan ici vient montrer sa confiance Scène quatrième Florestan, Corisande, Urgande, Amadis, Oriane SYMPHONIE URGANDE parlant à Florestan Il est temps de vous arrêter. FLORESTAN La valeur et l Amour doivent tout surmonter ; Où suis-je ! d où vient ce nuage ? Quel pouvoir arrête mes pas ? Mille et mille invisibles bras Défendent ce passage. URGANDE Soyez content de l avantage Qu aucun autre avant vous n ait pu passer si loin CORISANDE (à Florestan) Je connais votre amour AMADIS (à Florestan) L univers est témoin Des efforts de votre courage. CORISANDE, ORIANE ET AMADIS Epargnez-vous un inutile soin. URGANDE Amadis va tenter l aventure fatale, Il doit l achever aujourd hui. En amour, en valeur, nul autre ne l égale ; C est un sort assez beau de ne céder qu à lui. AMADIS Pour rendre tout possible à mon amour extrême, Il suffit d un regard de la beauté que j aime. URGANDE, ORIANE, FLORESTAN ET CORISANDE Héros favorisé des cieux, Soyez toujours victorieux. Amadis, votre amour fidèle Mérite une gloire immortelle. Un chœur de personnes invisibles répètent ces quatre vers, dans le temps qu Amadis passe sous l arc des loyaux amants. URGANDE parlant à Oriane Suivez ce héros glorieux Vers la chambre enchantée avancez sans alarme. AMADIS conduisant Oriane Venez-en surmonter les charmes, Quels charmes sont plus forts que ceux de vos beaux yeux ? Scène cinquième et dernière La chambre défendue s ouvre, et une troupe de héros d héroïnes, qu Apollidon y avait autrefois enchantés pour y attendre le plus fidèle des amants la plus parfaite des amantes reçoit Amadis et Oriane, et les reconnaît dignes de cet honneur. AMADIS, ORIANE, URGANDE, FLORESTAN, CORISANDE, TROUPE DE HEROS ET D HEROÏNES PRELUDE UNE HEROÏNE Fidèles cœurs, votre constance Ne sera pas sans récompense, Un sort heureux suit vos tourments. A la fin l Amour couronne Les parfaits amants. Que les prix qu il donne Sont doux et charmants ! A la fin l Amour couronne Les parfaits amants. Le chœur répète ces derniers vers Les héros et les héroïnes témoignent leur joie pas les danses mêlées de chants. CHACONNE GRAND CHŒUR Chantons tous, en ce jour, La gloire de l Amour. Gardez-vous bien de briser vos chaînes, Vous, qui souffrez de cruelles peines, Ne cessez point d être constants, Et vous serez contents. PETIT CHŒUR Nous devons suivre Des lois qui doivent nous charmer ; Ce n est pas vivre Que vivre, sans savoir aimer. FLORESTAN, parlant à Corisande Tout suit nos voeux, Rien ne trouble notre vie, Des plus beaux nœuds Pour jamais l Amour nous lie ; Je puis vivre pour vous, Que mon bonheur est doux ! CORISANDE parlant à Florestan Il n est plus temps de répandre des larmes, Nous aimerons désormais sans alarmes ; Que de plaisirs ! que de beaux jours Vont s offrir à nos amours ! GRAND CHŒUR Tout charme ici nos yeux, Où peut-on être mieux ? PETIT CHŒUR Où peut-on être mieux Que dans ces beaux lieux ? GRAND CHŒUR Les plus charmants plaisirs Suivront tous nos désirs. PETIT CHŒUR Les parfaites douceurs Sont pour les tendres cœurs. UN HEROS Jouissons à jamais De la douce paix Qui nous appelle. Jouissons à jamais De la douce paix D une amour fidèle. GRAND CHŒUR C est assez d entreprendre De faire un beau choix ; Il suffit qu un cœur tendre S engage une fois. CORISANDE Quel tourment quand l amour est extrême, De trembler pour l objet que l on aime ! Quel plaisir de se voir hors d un mortel danger ! Quand les maux sont finis, qu il est doux d y songer ! GRAND CHŒUR A la fin nous aimons, sans rien craindre. Ce n est plus la saison de nous plaindre. On fuirait les amours, S ils gémissaient toujours. CORISANDE, UN HEROS ET FLORESTAN Un tendre amour ne plaît pas moins Lorsqu il tourmente ; Plus un plaisir coûte de soins, Plus il enchante. Que le bonheur est charmant Après un long tourment ! GRAND CHŒUR Mille jeux innocents Vont enchanter nos sens. CORISANDE, UN HEROS ET FLORESTAN Mille jeux innocents Vont enchanter nos sens. UN HEROS Amants inconstants, n espérez pas De jouir d un sort si plein d appas. GRAND CHŒUR Loin de nous, infidèles, Fuyez loin de nous, Ces demeures si belles Ne sont pas pour vous. CORISANDE Au milieu d un tourment sans égal, L Amour sait plaire ; Il lui faut pardonner tout le mal Qu il nous veut faire. Je n ai point de regret aux pleurs que j ai versés, Le bonheur qui les suit les récompense assez. GRAND CHŒUR Chantons tous, en ce jour, La gloire de l Amour. Gardez-vous bien de briser vos chaînes, Vous, qui souffrez de cruelles peines, Ne cessez point d être constants, Et vous serez contents. Lully,Jean-Baptiste/Amadis