約 3,519,206 件
https://w.atwiki.jp/oper/pages/3445.html
ACTE TROISIÈME (La salle du Parlement où a lieu le jugement de la Reine) ▼Scène I▲ (Henry, Don Gomez, Catherine, Lady Clarence, Garter, Cranmer, puis Campeggio, Juges, Gentilshommes, Huissiers La salle immense avec son public d assistants. Fanfares au dehors, puis marche sur laquelle est introduit le cortège. Le Roi est conduit à son trône occupant la gauche; puis la Reine est amenée sur un trône situé vis-à-vis et Gomez s assied à ses pieds. Les juges entrent les derniers et prennent place) ▼GARTER▲ Le synode est ouvert. À tous Dieu fasse droit! ▼L ARCHEVÊQUE DE CANTERBURY▲ (solennellement) Toi qui veilles sur l Angleterre, Dieu puissant, dicte-nous ta loi. Toi qu entoure un triple mystère, À tes enfants révèle-toi! Toi qui veilles sur l Angleterre, Garde la patrie et le roi! ▼GARTER▲ Henry, roi d Angleterre, avancez devant nous. ▼L HUISSIER▲ (répétant) Henry, roi d Angleterre, avancez devant nous. ▼HENRY▲ Présent. ▼GARTER▲ Et vous, ô reine, avancez devant nous. ▼L HUISSIER▲ (répétant) Ô reine Catherine, avancez devant nous. ▼CATHERINE▲ Mon maître et mon seigneur, je me soumets à vous. ▼HENRY▲ (se levant) Vous tous qui m écoutez, gens d Église et de loi, En ce jour solennel, votre seigneur et roi, Demande à voir briser, comme à sa foi contraire, L hymen qui lui donna la veuve de son frère. Sur le saint Lévitique appuyant son désir, Il soumet cette cause à votre bon plaisir, Et la confie aussi à votre conscience, Priant Dieu qu il l éclaire en sa toute-puissance! ▼GARTER▲ Maintenant, la parole est à dame la reine. ▼CATHERINE▲ (descendant de son trône et s adressant au roi) À ta bonté souveraine, Seule, dans cet instant, je m adresse, ô mon roi! Prends pitié de la pauvre femme Qui t a donné toute son âme, Et toujours t a gardé sa foi! Car je ne suis qu une étrangère Qui t aborde d un ton soumis, Et qui, dans cette cour légère, Toi la quittant, n a plus d amis! N ai-je donc pas été l épouse, Loyale et pure en sa maison, Et jamais ton âme jalouse M atteignit-elle d un soupçon? Henry, c est ta femme fidèle Qui vient supplier son seigneur De se souvenir encor d elle, Et de ne pas briser son cœur! ▼CHŒUR DES ASSISTANTS▲ (très bas) Ah! pauvre femme et pauvre reine! Comment ne pas compatir à sa peine? (Signes d impatience du roi) ▼CATHERINE▲ Sire Henry, le roi votre père Était un roi juste et clément, Et du mien vous avez, j espère, Gardé le même sentiment. En unissant nos mains, sans doute, Ils ont bien fait ce qu ils ont fait. Le pape a béni notre route Qui longtemps fut douce, en effet. Donc aujourd hui c est votre femme Qui vous somme, dans ce saint lieu, De respecter, suivant votre âme, Votre père, le pape et Dieu! ▼CHŒUR DES ASSISTANTS▲ (murmures) Ah! pauvre femme! ah! pauvre reine! Comment ne pas compatir à sa peine? Pour elle nous implorons Dieu. (Signes de mécontentement du roi) ▼CATHERINE▲ (se tournant vers ses juges) Et vous, messieurs, que le roi fit mes juges, Si la pitié règne en vos cœurs, Que ma douleur trouve en vous des refuges! Épargnez-moi, voyez mes pleurs! Peu m importent le diadème Et les tristes faveurs du sort. Mais rendez-moi l époux que j aime, Et dont l adieu serait ma mort! (Elle sanglote) ▼CHŒUR DES ASSISTANTS▲ (plus fort) Ah! pauvre femme et pauvre reine! Comment ne pas compatir à sa peine? Quoi! d une si longue amitié, Le roi n a-t-il donc pas pitié?! ▼HENRY▲ (se levant furieux et promenant sur les juges et sur l assistance des regard menaçants) Il suffit. ▼CATHERINE▲ (avec un geste de désespoir) Ah! je suis perdue! (Elle va s asseoir avec découragement.) ▼GARTER▲ Messieurs, la cause est entendue, À moins qu un défenseur, sans nous en prévenir, Ait projeté d intervenir. ▼DON GOMEZ▲ (se levant) Je serais celui-là que vous n attendiez guère. La reine est espagnole et je suis son sujet. Au nom de mon pays, votre allié naguère, Je proteste en ce jour contre un pareil projet, Entre peuples amis pouvant causer la guerre. ▼UN GROUPE DE SEIGNEURS▲ Qui donc nous ose menacer? ▼UN AUTRE▲ (se retournant vers le roi) C est au roi de punir qui nous vient offenser! (Murmures de la foule.) ▼HENRY▲ (froidement et avec hauteur) Monsieur l ambassadeur, si j ai compris la chose, Pour peser sur l arrêt vous comptiez sur l effroi. Mais tout mon peuple, je suppose, Pense en cela comme son roi. Les fils de la noble Angleterre, Sachant combattre et se venger, N ont pas coutume de se taire, Pour laisser parler l étranger! ▼LE CHŒUR▲ Vivat! vivat! Les fils de la noble Angleterre, N ont pas coutume de se taire, Pour laisser parler l étranger! (Les juges commencent à délibérer. Curiosité inquiète des assistants.) ▼CHŒUR DES ASSISTANTS▲ Certes, nous aimons notre reine; Mais nous ne saurions supporter Qu un étranger vienne insulter De notre roi la grandeur souveraine. Que le ciel dicte donc l arrêt. À l accepter, chacun de nous est prêt! ▼UN OFFICIER▲ La Cour va prononcer. ▼L ARCHEVÊQUE▲ Sire! Illustre assistance! En vertu des pouvoirs à nous par Dieu donnés, Déclarons par notre sentence Nul et contraire aux lois l hymen à nous soumis. ▼CATHERINE▲ Dieu! Voilà quel forfait ta justice a permis. Soit. Mais avant de fuir ce tribunal infâme Où je cherchais des juges et ne vois qu ennemis Devant tous je proclame mon trône vainement contesté, Je proteste du fond de l âme et j en appelle à la postérité. ▼UN OFFICIER▲ (annonçant) Sire, le Légat du Saint-Père. (Entrée du Légat suivi des cardinaux qui se rangent derrière lui) ▼LE LÉGAT▲ (tirant de sa robe la bulle du pape) Au nom de Clément sept, pontife souverain, Délibérant en paix et que nul ne contraint, Je viens ratifier, par la présente bulle, Ton premier mariage, Henry huit, et j annule Toute décision contraire. ▼HENRY▲ Par ma foi! C est fort bien! mes sujets vous répondront pour moi. Qu on fasse entrer le peuple! (Les portes sont ouvertes et l enceinte s emplit d une foule nombreuse) Enfants de l Angleterre, Libres fils d une terre libre, Vous plaît-il de recevoir des lois de l étranger? ▼LE PEUPLE▲ Non! non! jamais! ▼HENRY▲ Vous convient-il qu un homme, Dont le vrai pouvoir est à Rome, Sur mon trône m ose outrager? ▼LE PEUPLE▲ Non! non! jamais! ▼HENRY▲ Si contre la puissance Du Pape-roi las de l obéissance, Je me lève? ▼LE PEUPLE▲ Nous te suivrons! ▼HENRY▲ Si dans le sein d une Église nouvelle, Je vous appelle? ▼LE PEUPLE▲ Nous irons! ▼HENRY▲ S il faut un chef pour y guider les âmes, Choisirez-vous, vous, vos fils et vos femmes, Votre roi? ▼LE PEUPLE▲ Nous te le jurons! ▼HENRY▲ Écoutez! Henry huit se proclame à la terre Chef de l Église d Angleterre, Et pour sa femme il prend dame Anne Boleyn, Marquise de Pembroke! (La reine pousse un cri et tombe à demi évanouie; on l entraîne.) ▼LE LÉGAT▲ Au nom du Dieu que l on renie, Henry huit, je t excommunie! (Le Légat sort) ▼LE PEUPLE▲ Vive le roi! Vivat! ▼CHŒUR▲ Gloire au chef de l État! Gloire au chef de l Église, Henry huit dont le nom désormais symbolise Deux pouvoirs réunis dans une même main. Que Dieu bénisse son hymen! ▼HENRY ET LE CHŒUR▲ C en est donc fait, il a brisé ta chaîne! Ô peuple épris de liberté! Trop longtemps dompté Par Rome souveraine, Ton âme sereine Reprend sa fierté! (Cris de Vive le roi! Des drapeaux s agitent dans la foule. Enthousiasme général) ACTE TROISIÈME (La salle du Parlement où a lieu le jugement de la Reine) Scène I (Henry, Don Gomez, Catherine, Lady Clarence, Garter, Cranmer, puis Campeggio, Juges, Gentilshommes, Huissiers La salle immense avec son public d assistants. Fanfares au dehors, puis marche sur laquelle est introduit le cortège. Le Roi est conduit à son trône occupant la gauche; puis la Reine est amenée sur un trône situé vis-à-vis et Gomez s assied à ses pieds. Les juges entrent les derniers et prennent place) GARTER Le synode est ouvert. À tous Dieu fasse droit! L ARCHEVÊQUE DE CANTERBURY (solennellement) Toi qui veilles sur l Angleterre, Dieu puissant, dicte-nous ta loi. Toi qu entoure un triple mystère, À tes enfants révèle-toi! Toi qui veilles sur l Angleterre, Garde la patrie et le roi! GARTER Henry, roi d Angleterre, avancez devant nous. L HUISSIER (répétant) Henry, roi d Angleterre, avancez devant nous. HENRY Présent. GARTER Et vous, ô reine, avancez devant nous. L HUISSIER (répétant) Ô reine Catherine, avancez devant nous. CATHERINE Mon maître et mon seigneur, je me soumets à vous. HENRY (se levant) Vous tous qui m écoutez, gens d Église et de loi, En ce jour solennel, votre seigneur et roi, Demande à voir briser, comme à sa foi contraire, L hymen qui lui donna la veuve de son frère. Sur le saint Lévitique appuyant son désir, Il soumet cette cause à votre bon plaisir, Et la confie aussi à votre conscience, Priant Dieu qu il l éclaire en sa toute-puissance! GARTER Maintenant, la parole est à dame la reine. CATHERINE (descendant de son trône et s adressant au roi) À ta bonté souveraine, Seule, dans cet instant, je m adresse, ô mon roi! Prends pitié de la pauvre femme Qui t a donné toute son âme, Et toujours t a gardé sa foi! Car je ne suis qu une étrangère Qui t aborde d un ton soumis, Et qui, dans cette cour légère, Toi la quittant, n a plus d amis! N ai-je donc pas été l épouse, Loyale et pure en sa maison, Et jamais ton âme jalouse M atteignit-elle d un soupçon? Henry, c est ta femme fidèle Qui vient supplier son seigneur De se souvenir encor d elle, Et de ne pas briser son cœur! CHŒUR DES ASSISTANTS (très bas) Ah! pauvre femme et pauvre reine! Comment ne pas compatir à sa peine? (Signes d impatience du roi) CATHERINE Sire Henry, le roi votre père Était un roi juste et clément, Et du mien vous avez, j espère, Gardé le même sentiment. En unissant nos mains, sans doute, Ils ont bien fait ce qu ils ont fait. Le pape a béni notre route Qui longtemps fut douce, en effet. Donc aujourd hui c est votre femme Qui vous somme, dans ce saint lieu, De respecter, suivant votre âme, Votre père, le pape et Dieu! CHŒUR DES ASSISTANTS (murmures) Ah! pauvre femme! ah! pauvre reine! Comment ne pas compatir à sa peine? Pour elle nous implorons Dieu. (Signes de mécontentement du roi) CATHERINE (se tournant vers ses juges) Et vous, messieurs, que le roi fit mes juges, Si la pitié règne en vos cœurs, Que ma douleur trouve en vous des refuges! Épargnez-moi, voyez mes pleurs! Peu m importent le diadème Et les tristes faveurs du sort. Mais rendez-moi l époux que j aime, Et dont l adieu serait ma mort! (Elle sanglote) CHŒUR DES ASSISTANTS (plus fort) Ah! pauvre femme et pauvre reine! Comment ne pas compatir à sa peine? Quoi! d une si longue amitié, Le roi n a-t-il donc pas pitié?! HENRY (se levant furieux et promenant sur les juges et sur l assistance des regard menaçants) Il suffit. CATHERINE (avec un geste de désespoir) Ah! je suis perdue! (Elle va s asseoir avec découragement.) GARTER Messieurs, la cause est entendue, À moins qu un défenseur, sans nous en prévenir, Ait projeté d intervenir. DON GOMEZ (se levant) Je serais celui-là que vous n attendiez guère. La reine est espagnole et je suis son sujet. Au nom de mon pays, votre allié naguère, Je proteste en ce jour contre un pareil projet, Entre peuples amis pouvant causer la guerre. UN GROUPE DE SEIGNEURS Qui donc nous ose menacer? UN AUTRE (se retournant vers le roi) C est au roi de punir qui nous vient offenser! (Murmures de la foule.) HENRY (froidement et avec hauteur) Monsieur l ambassadeur, si j ai compris la chose, Pour peser sur l arrêt vous comptiez sur l effroi. Mais tout mon peuple, je suppose, Pense en cela comme son roi. Les fils de la noble Angleterre, Sachant combattre et se venger, N ont pas coutume de se taire, Pour laisser parler l étranger! LE CHŒUR Vivat! vivat! Les fils de la noble Angleterre, N ont pas coutume de se taire, Pour laisser parler l étranger! (Les juges commencent à délibérer. Curiosité inquiète des assistants.) CHŒUR DES ASSISTANTS Certes, nous aimons notre reine; Mais nous ne saurions supporter Qu un étranger vienne insulter De notre roi la grandeur souveraine. Que le ciel dicte donc l arrêt. À l accepter, chacun de nous est prêt! UN OFFICIER La Cour va prononcer. L ARCHEVÊQUE Sire! Illustre assistance! En vertu des pouvoirs à nous par Dieu donnés, Déclarons par notre sentence Nul et contraire aux lois l hymen à nous soumis. CATHERINE Dieu! Voilà quel forfait ta justice a permis. Soit. Mais avant de fuir ce tribunal infâme Où je cherchais des juges et ne vois qu ennemis Devant tous je proclame mon trône vainement contesté, Je proteste du fond de l âme et j en appelle à la postérité. UN OFFICIER (annonçant) Sire, le Légat du Saint-Père. (Entrée du Légat suivi des cardinaux qui se rangent derrière lui) LE LÉGAT (tirant de sa robe la bulle du pape) Au nom de Clément sept, pontife souverain, Délibérant en paix et que nul ne contraint, Je viens ratifier, par la présente bulle, Ton premier mariage, Henry huit, et j annule Toute décision contraire. HENRY Par ma foi! C est fort bien! mes sujets vous répondront pour moi. Qu on fasse entrer le peuple! (Les portes sont ouvertes et l enceinte s emplit d une foule nombreuse) Enfants de l Angleterre, Libres fils d une terre libre, Vous plaît-il de recevoir des lois de l étranger? LE PEUPLE Non! non! jamais! HENRY Vous convient-il qu un homme, Dont le vrai pouvoir est à Rome, Sur mon trône m ose outrager? LE PEUPLE Non! non! jamais! HENRY Si contre la puissance Du Pape-roi las de l obéissance, Je me lève? LE PEUPLE Nous te suivrons! HENRY Si dans le sein d une Église nouvelle, Je vous appelle? LE PEUPLE Nous irons! HENRY S il faut un chef pour y guider les âmes, Choisirez-vous, vous, vos fils et vos femmes, Votre roi? LE PEUPLE Nous te le jurons! HENRY Écoutez! Henry huit se proclame à la terre Chef de l Église d Angleterre, Et pour sa femme il prend dame Anne Boleyn, Marquise de Pembroke! (La reine pousse un cri et tombe à demi évanouie; on l entraîne.) LE LÉGAT Au nom du Dieu que l on renie, Henry huit, je t excommunie! (Le Légat sort) LE PEUPLE Vive le roi! Vivat! CHŒUR Gloire au chef de l État! Gloire au chef de l Église, Henry huit dont le nom désormais symbolise Deux pouvoirs réunis dans une même main. Que Dieu bénisse son hymen! HENRY ET LE CHŒUR C en est donc fait, il a brisé ta chaîne! Ô peuple épris de liberté! Trop longtemps dompté Par Rome souveraine, Ton âme sereine Reprend sa fierté! (Cris deVive le roi! Des drapeaux s agitent dans la foule. Enthousiasme général) Saint-Saëns,Camille/Henry VIII/IV
https://w.atwiki.jp/oper/pages/3125.html
Acte 1 Une terrasse du palais des rois d Ys. Agauche les jardins. A droite l entrée du palais au vaste escaleer degranit. A l horizon, la mer. Scène populaire. CHŒUR GÉNÉRAL Noël! C est l aurore bénie, C est l heure de joyeux émoi! Toute crainte est bannie, Aux jours meilleurs nous avons foi. Que l antique cité s éveille rajeunie Pour acclamer la fille de nos rois! Cette enfant par ses charmes Enchaîne un rival jaloux; Vaincu par ses regards plus puissants que nos armes, Nous le verrons tomber à ses genoux. Oublions nos alarmes, L amour a triomphé pour nous. Déployons les bannières; Parons le seuil de nos maisons; De la paix messagères, Cloches. sonnez à tous les horizons! JAHEL Oui, peuple, voici l heure où le roi, notre sire, Au front de son enfant met la couronne d or; Où le prince Karnac aux autels va conduire La belle Margared, la perle de l Armor. LE CHŒUR Noël! JAHEL Pour cet heureux hymen, Pour la paix qu il nous donne, Saint Corentin, gardien de la terre bretonne, Nous prêta son concours! LE CHŒUR Qu il nous protège toujours! CHŒUR DES FEMMES Les guerres sont terminées, Voici pour nous décornais Les tranquilles destinées, Les doux travaux de la paix! Les glaives sur la muraille Vont reposer pour toujours Et les chants de bataille Font place au chant des amours. LE CHŒUR Noël! Voici pour nous désormais Les tranquilles destinées! Noël! Quand les rois ont la jeunesse Les peuples ont les plaisirs! Appel de trompettes au dehors JAHEL Entendezvous ce signal ? A l horizon se montre Déjà notre hôte glorieux! LE CHŒUR C est lui, c est notre maître, Portonslui nos vœux! Bientôt il va paraître! Qu il nous rende heureux! Noël! Chantons, foule enivrée! Fêtons tous son entrée! Noël! Gloire à notre maître! Bientôt il va paraître! Allons à sa rencontre Lui porter nos vœux! Chantons, foule enivrée, Qu il nous rende heureux! Les chants se perdent au loin. Les princesses Rozenn et Margared paraissent aM haut de l escalier, elles descendent lentement en scène. Rozenn observe Margared dont l attitude trabit de sombres pensées ROZENN Margared, ô ma sœur! Quand chaque front rayonne, Le tien est pâle et dans tes yeux Brille une sombre flamme. et cette main frissonne. Margared retire sa main que Rozenn venait de prendre. MARGARED Rozenn ! Que distu donc ? non, mon cœur est joyeux. Eh quoi! partout sur ma route Se lève un peuple enchanté! Un prince que l on redoute Par mes charmes est dompté! J ai la puissance royale, J ai le sceptre des aïeux, Et tu dis que je suis pâle, Tu vois la fièvre en mes yeux! Si mon regard s illumine, C est devant tant de splendeur, Et mon front ne s incline Que sous le poids du bonheur! ROZENN, à part Ah ! sous ce cri d orgucil un sanglot se devine! à Margared En silence pourquoi souffrir? Dans mon cœur épanche ta peine! Que la moitié m en appartienne Si ie ne sals pas la guénr! On voit sous la fraîche rosée Se relever le Iys tremblant. Parfois une larme en coulant Fait aussi notre âme apaisée. MARGARED Je n ai pas à pleurer tout bas; Et ta pitié, je ne la comprends pas. En silence je veux souffrir, Et ta douce parole est vaine. Pourquoi conter une peine Que tu ne saurais pas guérir ? ROZENN Pour terminer une sanglante guerre, Au prince Karnac notre père T a promise. Auraistu regret de cet hymen? MARGARED, sombre et résignée Je fais mon devoir sans faiblesse, Et n ai pas aujourd hui, d ailleurs, plus de tristesse Que je n en eus hier! Et n en aurai demain! ROZENN Alors pourquoi sur ton visage Ces chagnns amers que i ai lus ? MARGARED, ne se contenant plus C est qu en moi, je porte l image D un autre que j aimais! ROZENN D un autre ? MARGARED, sombre Et qui n est plus! ROZENN, à Margared C est autre, Margared, peutêtre accompagnait Mylio, notre ami d enfance, Mvlio ani partit naguère et pour toujours ?... MARGARED, avec passion et désespoir Ah ! tu viens de le dire! Oui, le même navire Qui portait Mylio m emportait mes amours! Entrent les dames d honneur et les suivantes de Margared, elles viennent l habiller pour la cérémonie nuptiale. Rozenn entrwne sa soeur dans le coin gauche près de la rampe, s efforce de calmer son agitation et se place devant elle, afin que les suivantes ne s aperçoivent pas du désespoir de Margared. LE CHŒUR Venez, I heure presse! Devezvous, Princesse Tarder un instant ? L attente est cruelle Quand elle est si belle, Celle qu on attend. Laissez vos femmes empressées Sur votre front mettre à la fois Le voile blanc des fiancées Et la couronne de nos rois. MARGARED, à Rozenn Un époux... détesté... va m attendre à l autel! Je devrai... Iui jurer... un serment éternel! ROZENN O ma sœur! je comprends ta douleur! MARGARED Chère Rozenn, comprendstu maintenant ? ROZENN Ah! pourquoi n astu pas rejeté Cet hymen odieux par ton coeur redouté ? MARGARED Hélas! Je suis la rancon de la guerre. ROZENN N accuse pas notre père! Les femmes viennent entourer Margared qui se laisse emmener ROZENN, seule Vainement j ai parlé de l absence éternelle Et de l avenir sans espoir! Non! non! je n y crois pas!... je t attends, je t appelle! O Mylio! je sens que je dois te revoir. Par une chaîne trop forte Tous deux nous étions unis. Puisque je ne suis pas morte, Tes jours ne sont pas finis. Si celui que je réclame N était plus, ô vastes cieux, Vous n auriez pas tant de flamme Et tant d azur pour mes yeux! O mer profonde et sereine! Pourraistu sourire encor, Si tu n étais pas certaine De me rendre mon trésor ? Quand tu remplis à chaque heure Mon rêve ou mon souvenir, Une voix intérieure Me dit que tu vas venir. MYLIO, arrivé derrière Rozenn Si le ciel est plein de flammes, O Rozenn! c est qu il sait bien Qu à l heure où tu me réclames Mon coœur tremble près du tien. Rozenn, immobile, frémissante, écoute, comme en un songe, sans oser se retourner. ROZENN Cette voix! estce un rêve ? MYLIO O Rozenn! mon cœur tremble près du tien! Rozenn se retourne et se jette dans les bras de Mylio. ROZENN Mylio! Mylio! cette joie est possible! MYLIO C est moi! C est ton amant! Le Seigneur à ta voix ne fut pas insensible ! ROZENN Le Seianeur est clément! MYLIO Le Seigneur est clément! ROZENN On te disait perdu sur de lointaines plages, Vaincu par le destin plus fort que ton courage. MYLIO J étais captif avec mes compagnons; C est vainqueurs maintenant que nous vous revenons! ROZENN Le bonheur est si grand que j ose à peine y croire! S il allait se briser!… Elle tressaille en entendant les trompettes. ROZENN Voici le prince et son cortège. MYLIO Le prince? ROZENN C est l éoux par ma sœur accepté! MYLIO Je vais rendre la liberté Aux amis qui, jaloux de mon doux privilège, Veulent aussi revoir leurs toits et leurs amours! ROZENN Quand vous verraije ? MYLIO Ce soir... demain... toujours. FINALE Mylio s éloigne Rozenn resteun instant reâveuse et sort lentement. Le roi paraît au haut de l escalier conduisant Margared en mariée et suivi de toute la cour. Par lefond entrent Karnac et ses guerriers suivis de tout le peuple d Ys. KARNAC, au Roi Désireux d accomplir l union résolue, Oubliant les débats qui nous armaient jadis, Roi de la ville d Ys, Le Prince Kamac te salue! LE ROI Dans un rival je trouve un fils! Soit béni le destin qui t ouvre ma demeure! Se tournant vers le peuple. Et vous tous, écoutez ma parole à cette heure! La foule s approche. Aux jours futurs j ai dû songer, tant déjà glacé par l âge. Que ma mort soit un deuil et non pas un danger! Nos enfants ne pourront vous aimer davantage, Ils sauront mieux vous protéger. Bras vaillant, beauté sereine Font le pouvoir puissant et doux Margared, vous serez leur reine! Karnac, vous serez son époux! LE CHŒUR Nous voulons ici leur promettre Obéissance à l avenir! O Roi, nous acceptons Karnac pour notre maître. Aux autels du Seigneur nous allons les bénir! Pendant la présentation, Rozenn s est approchée de Margared, l a prise par la main, et l a menée hors des groupes sur le devant de la scène; elle lui dit quelques mots tout bas d une façon animée. MARGARED Quoi! Mylio vivant! Par quel prodige ? ROZENN Il m a parlé, te disje! MARGARED, à part Jour maudit! ROZENN, avec tendresse Comme lui, I ami que tu pleurais Parmi nous reviendra! MARGARED, à part Lui vivant! et j irais Me lier à Karnac d une chaîne éternelle! Le Roi revient vers Margared et lui prend la main. LE ROI Venez, ma fille, venez à la chapelle! MARGARED, avec éclat Non, mon père, jamais! LE CHŒUR Qu atelle dit ? Grands Dieux! MARGARED Je vous dis d oublier la promesse donnée Car je repousse un hyménée Hier indifférent, maintenant odieux! LE PEUPLE D YS O criminelle démence! De cette mortelle offense Karnac voudra se venger. Si la guerre est rallumée Hélas! contre son armée Qui pourra nous protéger ? GUERRIERS DE KARNAC De cette mortelle offense Karnac saura se venger, Tremblez. tremblez! KARNAC Tremblez! Tremblez! LE ROI O criminelle démence! MARGARED Que m importe le danger ? ROZENN Fautil perdre l espérance ? TOUS C est Mylio! KARNAC O Roi! c est maintenant une guerre sans trêve, Un combat sans merci! Voici mon gant! Karnac jette son gantelet. Mylio, caché jusqu à ce moment dans la foule, s avance rapidement MYLIO Je le relève! La foule s écarte et laisse voir au fond les soldats de Mylio. TOUS C est Mylio! MARGARED ET ROZENN Mylio! MYLIO Oui, nous venons ici Pour combattre avec vous! TOUS C est Mylio! KARNAC, avec dédain Toi qui parles ainsi, Astu donc pour la mort une ardeur si jalouse? Par elle méprisé, tu la cherches toujours. MYLIO Non, c est toi qu elle attend, toi qui veux une épouse, Et ton lit nuptial est au pied de ces tours! LE PEUPLE D YS Vive Mylio! Gloire à Mylio! KARNAC ET SES SOLDATS Tremblez, tremblez! Mort à Mylio! Le peuple d Ys veut se ruer sur Karnac; le Roi etMylio se jettent entre les deux groupes. Karnac et ses soldats sortent en menaçant. Acte 2 Premier tableau Une grande salle du Palais d Ys, Margared, debout prés d une fenétre, regarde la campagne. MARGARED De tous côtés j aperçois dans la plaine Les soldats par Karnac sous nos murs amenés. O Mylio, si la lutte est prochaine, De plus rudes combats en moi sont déchaînés. Lorsque je t ai vu soudain reparaître Vivant et superbe ainsi qu autrefois, Mon cœur aussitôt s est pris à renaître Au feu de tes yeux, au son de ta voix; Sans m inquiéter de ceux que je blesse Audevant de toi j ai voulu courir Et l emportement de ma folle ivresse A tout renié pour te conquérir! Hélas! chaque jour qu en pleurant je compte, Est venu venger l oubli du devoir, Mettant à mon front un peu plus de honte, Laissant à mon âme un peu moins d espoir. C est Rozenn, je le sens, qu il aime et qu il admire. Oui! c est elle qui reçoit Les doux aveux qu il soupire. Et si je le vois sourire C est qu il l apercoit! J espère encor pourtant, si grande est ma démence! Quand je serai sans espérance, Vous qui m aurez frappée, implorez le destin! L amour que rien ne lasse En ce jour fera place A la haine que rien n éteint! Le roi, Rozenn et Mylio paraissent. Margared se dissimule LE ROI, à Mylio Que demain au lever de l aurore La bataille s engage. Allez donc sans retard Rejoindre nos soldats. ROZENN O mon père, ce départ... Ce combat... c est odieux! MYLIO, avec tendresse Pourquoi trembler encore ? Calme et grave Sur l autel de Saint Corentin, Le protecteur de la Bretagne, Pour que sa grâce m accompagne, Plein d une ardente foi j ai prié ce matin, Et soudain j ai cru voir que l image sacrée S animait... Une voix d en haut a murmuré « Mon fils, marche au combat d une âme rassurée; Je veille sur mon peuple et je le déLendrai ! » Oui, je le sens, je l atteste, Le salut nous est promis, C est à nos seuls ennemis Que ce jour sera funeste! Sans en garder le souci, Nous pouvons compter leur nombre; Pour les rejeter dans l ombre, Le Seigneur les compte aussi. C est lui qui, pour les abattre Va seconder nos efforts! Qui sait prier sait combattre Et les croyants sont les forts! MARGARED, cachée Hélas! Pourraisje, en mes alarmes, Prier comme autrefois ? O ciel! Je ne te vois Qu au travers de mes larmes! LE ROI, MYLIO, ROZENN Le ciel saura bénir nos armes Le salut nous est promis! C est à nos seuls ennemis Que ce jour sera funeste! Sans en garder le souci, Nous pouvons compter leur nombre! Pour les rejeter dans l ombre, Le Seigneur les compte aussi! C est lui qui, pour les abattre! Va seconder nos efforts! Qui sait prier sait combattre! Et les croyants sont les forts! MARGARED O ciel! je ne te vois Qu au travers de mes larmes! Prends pitié de mes larmes! Secourezmoi, Dieu puissant! LE ROI La Foi sera ton bouclier Aux plaines où tu vas descendre, Pour tous ceux qu il te faut défendre, Combats sans peur, preux chevalier! ROZENN Ah! Mylio ! qu il te souvienne Que je mourrai des mémes coups! Puisque ta mort serait la mienne, Défendstoi bien, mon cher époux! MYLIO Son époux ! LE ROI Espère! Du combat reviens en vainqueur, Et ma fille est à toi! MYLIO Dieu puissant! MARGARED Dieu vengeur! Trompettes au loin. LE ROI Entends cet appel! viens! ton souverain, ton père Veut être près de toi jusqu aux derniers instants! MYLIO Partons! Ils sortent ROZENN, regardant du côté où Mylio est sorti Va! demain, c est l éternelle ivresse! MARGARED, elle se présente tout a coup à Rozenn Ou le deuil éternel! ROZENN, effrayée et comprenant que Margared est sa rivale Ah! tu l aimais! MARGARED J ai trop lutté. Enfin ma douleur éclate! Quand chacun pour lui fait des vœux On m oubliait peutêtre ? Ceuxlà que j ai formés, veuxtu pas les connaître ?... ROZENN Quel sombre éclair est dans tes yeux! MARGARED Oui, que dans sa main trompée Son épée Ne soit qu un roseau! s exaltant de plus en plus Que l ennemi qu elle blesse Se redresse Pour combattre de nouveau! Et si la mort ellemême Doit seule vous désunir Pars! Mylio! c est là mon vœu suprême! Pars, pour ne plus revenir! ROZENN, avec indignation Taistoi! taistoi! Margared! Quel délire t entraîne? Songe à ceux que maudit ton aveugle fureur, Et tremble que le ciel où va ton cri de haine S indigne de l entendre aux lèvres d une sœur. Ah! si j avais souffert de la même torture Et vu m on fiancé pour to i m abandonnant, Peutêtre je serais morte de ma blessure, Mais en vous pardonnant! Que ta justice fasse taire La plainte de ton cœur brisé! Comme le deuil qu il a causé, Notre amour fut involontaire! En nous il est venu comme viennent les fleurs Sous la rosée en pleurs, Sans qu on puisse voir qui les sème; Par la même tendresse éblouis et charmés Nous nous sommes aimés, Avant de savoir que l on aime; Nos âmes l une à l autre allaient si doucement Que nos chastes bonheurs nous ont semblé vraiment Etre voulus par Dieu luimême. MARGARED Soyez maudits! ROZENN Le ciel est avec nous! MARGARED Je me vengerai! ROZENN, montrant la statue de Saint Corentin Le Saint nous défendra! MARGARED Va! Tu peux faire appel aux puissances des Cieux! Que ton Saint vénéré sorte donc de sa tombe! Qu il entende mes vœux! Et si son bras vengeur sur ma tête retombe, Mon suprême soupir vous maudira tous deux! ROZENN Margared! MARGARED J aime encore mieux te voir, En ma folle détresse, Un glaive dans le flanc qu un autre amout au cœur! Adieu! Adieu! Elle sort en mençant. Deuxième tableau Une plaine immense. A l horizon la silhouette de la ville d Ys; à droite, une antique chapelle. Au lever du rideau, Mylio est debout au milieu de la scène entouré par ses soldats l épée nue. Plusieursgroupes portentdes drapeaux etdes armes enlevés à l ennemi Au fond et sur les côtés, des paysans et desiemmes acclament les vainqueurs. LE CHŒUR Victoire! Honneur à Mylio! Victoire! MYLIO Non! Ce n est pas à moi qu appartient tant de gloire. Montrant la chapelle. Il repose en ce lieu, celui qu il faut bénir C est à Saint Corentin que tout doit revenir! LE CHŒUR C est à Saint Corentin que tout doit revenir! Des soldats s avancent vers la chapelle et disposent de chaque côté les drapeaux dont ils sont chargés. LE CHŒUR Il nous a donné le courage Qui nous a gagné ces drapeaux; Que leur trame guemere ombrage Le lieu sacré de son repos. MYLIO ET LE CHŒUR C est lui qui pour les abattre A secondé nos efforts! Qui sait prier sait combattre, Et les croyants sont les forts! Mylio, les soldats et la foule se retirent. Tous passent devant la chapelle de Saint Corentin et s inclinent. La scène reste vide. Karnac s avance lentement, abattu, les vêtements en désordre. KARNAC Perdu! Je suis perdu! Mon armée est détruite! Les plus vaillants sont morts; le reste a pris la fuite; Et pour suprême affront j ai survécu! Margared apparait au fond, enveloppée d un vêtement sombre. Elle écoute. Celui qu ils imploraient à l heure des combats Leur demeure fidèle Et moi lorsque j appelle L enfer à mon secours, l enfer ne répond pas! MARGARED L enfer t écoute! KARNAC, qui a tressailli à sa voix, se retourne et la reconnait Margared! Ah! tu viens sans doute Une fois encor m outrager! MARGARED Je viens te venger! KARNAC Me venger ? MARGARED Ta haine a passé dans mon âme! Étendant la main vers la ville entrevue à l horizon. Làbas, tous m ont trahie et déchiré le cœur, Et je n ai plus d amant, de père, ni de sœur Dans la cité trois fois infâme! Si tu veux nous unir, Elle ne sera plus demain qu un souvenir. KARNAC Ah! que pouvonsnous, quand à l heure où nous sommes Une armée a péri pour l avoir essayé? MARGARED N avonsnous pas un allié Plus terrible que tous les hommes ? L Océan ?... KARNAC Que veuxtu dire ? MARGARED Notre cité Par une écluse est défendue Contre la mer au flot sans cesse tourmenté; Qu on ouvre cette écluse et la ville est perdue! KARNAC Pourquoi ne l astu fait ? MARGARED La barrière d airain Ne saurait se mouvoir sous une seule main, Et j ai compté sur toi... KARNAC Si fort que soit l obstacle, Je le briserai! MARGARED Viens donc! Ils s éloignent et se dirigent vers la chapelle de Saint Corentin. Arrivés devant la chapelle. Margared s arrête et s écrie. Et toi, qui dors en ce lieu vénéré, Allons! fais un miracle! Pour défendre ton peuple, il est temps, lèvetoi! KARNAC Partons! Le ciel s obscurcit tout à coup. La scène est dans l ombre. Cri de terreur de Margared montrant la statue qui s anime. MARGARED Ah ! regarde! KARNAC, avec terreur La tombe s entrouvre... Se détachant sous une vive lumière, apparait Saint Corentin immobile. MARGARED Je succombe sous l effroi! SAINT CORENTIN Malheur sur vous !... Puisqu au fond de vos âmes a pas tressailli le remords, Dieu, témoin de projets infâmes, Fait sortir des tombeaux la voix des morts. VOIX D EN HAUT Repentezvous! SAINT CORENTIN, rudement Prince sans diadème, Chef sans armée, Avare sans trésor, O spectre de toimême! Pour rêver un forfait suprême Estu lassé de vivre encor? VOIX D EN HAUT Repentezvous! SAINT CORENTIN, sévèrement, mais avec moins de rudesse, se tourne vers Margared. Et toi que je retiens au penchant de l abîme, Désarme, en le fuyant, le céleste courroux. Dieu qui venge le crime Pardonne au repentir! Il tombe à genoux VOIX D EN HAUT Repentezvous! Acte 3 Premier tableau Une galerie du palais d Ys. A droite, l entrée de la chapelle. A gauche, la porte de la chambre de Rozenn, précédée de quelques marches. Groupes de jeunes seigneurs, compagnons de Mylio, et de Jeunes filles, suivantes et amies de Rozenn. Entre les deux groupes se tient Jahel, grand maitre du palais. JAHEL Vous qui venez ici chercher notre maîtresse, Il faut, suivant l antique usage de l Armor, Envoyés de l époux, que votre vœu s adresse Aux gardiennes de ce trésor. Jahel se retire. JEUNES GENS Ouvrez cette porte à la fiancée Avec nous bien vite elle s en ira, JEUNES FILLES Non! D un espoir trompeur votre âme est bercée. Celle que l on réclame ici restera. JEUNES GENS Ouvrez ! Toujours rester seule, estce point folie Avec tant de grâce et tant de beauté? JEUNES FILLES Folie! On peut être sage en étant jolie, Non! Et rien n est si doux que la liberté. JEUNES GENS Ouvrez ! JEUNES FILLES Non! JEUNES GENS Au moindre désir prêt à se soumettre... JEUNES FILLES Se soumettre! JEUNES GENS C est un doux amant qui lui tend les bras. JEUNES FILLES Cet amant bientôt fera place au maître, La porte pour lui ne s ouvrira pas. JEUNES GENS Ouvrez! JEUNES FILLES Non! MYLIO, paraît au milieu de ses compagnons Puisqu on ne peut fléchir ces jalouses gardiennes, Ah! laissez-moi Conter mes peines Et mon émoi. Vainement, ma bien-aimée! On croit me désespérer; Près de ta porte fermée Je veux encore demeurer. JEUNES FILLES Vainement près de sa porte Il veut encor demeurer. MYLIO Les soleils pourront s étendre. Les nuits remplacer les jours. Sans t accuser et sans me plaindre Là, je resterai toujours. JEUNES FILLES Toujours, toujours! MYLIO Je le sais, ton âme est douce, Et l heure bientôt viendra Où la main qui me repousse Vers la meinne se tendra. JEUNES FILLES Vrainement près de sa porte Il veut encor demeurer! MYLIO Ne sois pas trop tardive A te laisser attendrir, Si Rozeen bientôt n arrive, Je vaix, hélas! mourir. Rozenn en grande toilette de mariée paraît sur le seuil de la porte. LE CHŒUR Salut à l époux Comme à l épousée! ROZENN, à ses amies Pourquoi lutter de la sorte; Pensez-vous que je voudrai Laisser l amant à la porte Lorsque l époux est entré ? À Mylio. Puisqu une âme rebelle eut briser si noble cœur, J entends la voix qui m appelle Soyez mon maître et seigneur. LE CHŒUR Ponr être hénis. marchez à l autel! ROZENN Où cela pourra vous plaire, Avec vous emmenezmol Toujours, clémente ou sévère Votre loi sera ma loi. C est une douce chose De tenir ce qu on promet, Quand le devoir qui s impose Est le rêve qu on formait. LE CHŒUR Sur vos jeunes fronts descendront bientôt Les grâces du ciel! Le cortège se forme lentement et se dirige vers la chapelle. Te Deum laudamus! Entrent Karnac et Margared. Celleci se dirige vers la chapelle et demeure perdue dans une contemplation douloureuse. Karnac est agité et regarde de tous côtés. KARNAC Voici l heure, viens! LE CHŒUR Te Dominum confitemur! MARGARED O Mylio! KARNAC, s approche de Margared et l interpelle brutalement Allons, pas de lâche faiblesse, Ce palais est désert, accomplis ta promesse! MARGARED, sombre Qu aije promis ? LE CHŒUR Te Denm laudamus! KARNAC Tu dois me montrer le chemin Qui conduit aux écluses! Accomplis ta promesse! LE CHŒUR Te Deum laudamus! KARNAC Afin que sous les flots déchaînés par ma main Cette ville maudite ait disparu demain! Pas de lâche faiblesse! Accomplis ta promesse! LE CHŒUR Te Deum laudamus! MARGARED Vainement de lacheté tu m accuses! Je ne veux plus commettre un tel crime! LE CHŒUR Te Deum laudamus! MARGARED Oubliant les terreurs de la funeste plaine, Veuxtu que Dieu par nous soit encore outragé ? KARNAC Ah ! mon seul souvenir est celui de ma haine! Et je n ai que l effroi de n être pas vengé ! Avec ironie, montrant la chapelle. Vois ton amant joyeux et beau, Ton amant incliné Drès d une autre femme! MARGARED Taistoi! Taistoi! KARNAC Fautil donc que ce jour Qui voit ton désespoir consacre leur amour ? MARGARED Hélas ! secourezmoi! Dieu puissant! Secourezmoi! LE CHŒUR Te Dominum confitemur! Te Denm laudamus! KARNAC Ils vont sortir de la chapelle, Le cœur tremblant d un doux émoi; L une songeant il est à moi! L autre disant comme elle est belle! Et puis ils s en iront et les vents embrasés T apporteront ce soir le bruit de leurs baisers. MARGARED, affolée Taistoi! Ah! qu ils périssent! MARGARED ET KARNAC Viens! Que la mer emporte en ses profondes eaux Ceux qui s aiment ou se haïssent, Que la mer emporte victimes et bourreaux! Ils sortent rapidement. Le cortège nuptial sort de la chapelle. LE CHŒUR Salut à l époux comme à l épousée! Le ciel a béni leurs jeunes amours. Que sur leur destin comme une rosée, Les grâces du ciel descendent toujours! ROZENN Cher Mylio! MYLIO Oui, le Seigneur est bon pour nous, Il nous delivre de cruels ennemls Puis il met votre main dans la mienne. Ma Rozenn, je t aime. ROZENN O mon époux! je t aime, ô Mylio ! Je t aime! MYLIO A l autel j allais rayonnant! Mon amour était ma prière, Je tremble maintenant D un bonheur trop grand pour la terre. Dieu qui me remet, comme un trésor sacré Un de ses anges sous ma garde, Désormais me regarde. ROZENN Dans mon cœur enivré Ne tressaille qu une pensce, C est que toujours je sentirai Ma main par la tienne pressce, Je ne connais, et n ai connu jamais Que la route par toi suivie, Et ta vie est ma vie! MYLIO Que le ciel, se penchant sur nous, Mêle son éternelle flamme Au baiser que l époux Donnant toute son âme, Met au front de la femme! ROZENN Je t aime! O cher époux! A toi toute ma vie! MYLIO Des chemins où tu dois marcher à mon côté, Sois la seule clarté, De tous mes rameaux sois la rose! ROZENN Mylio! MYLIO Et, laissant jusqu au soir tes regards dans les miens, En mes songes reviens Quand ma paupière sera close. ROZENN ET MYLIO Aimer, c est la loi sainte, la douce loi! Dans l ivresse infinie, à toi, toujours à toi! Je t aime et mon coeur, enfin, sur ton coeur se pose! À ce moment, le Roi reparait au fond de la galerie, il s avance lent et triste. Rozenn, d un geste affectueux, éloigne doucement Mylio qui la laisse seule avec son père. ROZENN Je reviendrai bientôt, mon père! Ne soyez donc pas triste ainsi! Margared parait au fond et écoute. LE ROI Et l autre enfant qui me quitta naguère, Pourraije la revoir aussi ? ROZENN Margared reviendra !... J ai tant prié pour elle !... MARGARED, à part Leur cœur à tous les deux m ait resté fidèle! LE ROI Que le ciel exauce tes vœux! MARGARED O remords! ROZENN ET LE ROI Que dans l asile choisi Elle trouve en sa détresse Un peu de cette tendresse Qu elle a méconnue ici! MARGARED, à part Leur douce pitié m accable et m oppresse. ROZENN ET LE ROI Surtout, ô Dieu bon! Permets Qu un jour l enfant se rappelle La demeure paternelle. ROZENN Oui, permets que l enfant se rappelle Son père qui ne l oubliera jamais. MARGARED, à part O mon père! ROZENN ET LE ROI Dieu puissant, tu sais qu elle est pardonnée, Dans la demeure abandonnée, Ramène bientôt son enfant! Rumeurs et cris au detors qui vont grandissant. LE ROI Ces rumeurs, ces cris d alarme, Qu estce donc ? Il se retourne et apercoit Margared. Toi! ma fille! ROZENN, court se jeter dans les bras de sa sœur Margared, ô ma sœur! MARGARED Fuyez! Ces rumeurs confuses, Ce sourd muaissement à chaque instant plus fort, C est la voix de la mort qui s approche! ROZENN La mort ? MYLIO, entrant subitement Oui!... de coupables mains ont ouvert les écluses ! ROZENN Grand Dieu! LE ROI Le nom de cet infâme ? MYLIO Karnac! je l ai tué! Le flot se précipite! La mer vient sur nous! VOIX AU DEHORS Fuyons vite! Fuyons tous Dieu puissant, secoureznous ROZENN O Mylio! MYLIO Rozenn, Dieu nous laissera vivre! Il entraine Rozenn. LE ROI, à Margared Viens, ma fille, viens! ROZENN, MYLIO ET LA FOULE Fuyons vite! Fuyons tous ! MARGARED, elle résiste au Roi avec désespoir Je ne dois pas vous suivre! Je ne dois pas vous suivre Le remords me le défend! LE ROI L amour m ordonne à moi de sauver mon enfant. Il entraîne Margared, et tous sortent précipitamment. LE CHŒUR Fuvons! Deuxième tableau Le plateau d une colline où le peuple s est réfugié. Au loin une mer houleuse et sombre. A gauche, sur les rochers, un groupe d hommes observant les progrès des flots dont on entend les grondements. LE CHŒUR O Puissance infinie! Qui par ta volonté Fais ie flot irrité Ou la vague aplanie, Aujourd hui prends pitié De l impuissance humaine! Sur ton peuple agenouillé Étends ta main souveraine! L eau monte, l eau monte encore! LE ROI Je n ai plus de cité! La moitié de mon peuple est déjà chez les morts. MYLIO Épargne au moins ceux qui survivent! LE CHŒUR Épargnenous, Seigneur! L eau monte! Sur ton peuple agenouillé Etends ta main souveraine! Prends pitié! MYLIO Avant ce jour jamals les flots n ont atteint ces sommets! MARGARED, s avance parlant comme dans une vision et répétant des paroles entendues. Toute ia foule s est levée et l écoute avec anxiété. Allant où le maître l envoie, Toujours l Occan montera! Quand il aura recu sa proie, Soudain le flot s apaisera! LE CHŒUR Que dit-elle ? L eau monte toujours ! L eau monte encor! LE ROI, à Margared Si tu sais quelle est la victime Qui doit descendre aux gouffres entrouverts, Nomme-la donc! MARGARED C est moi! TOUS Margared! LE ROI Et quel came as-tu commis ? MARGARED Complice d un pervers, Sur la cité, sur vous, j ai déchaîné les mers ! LE CHŒUR Mort à l infâme! Frappons sans merci! Perfide femme, Qu elle meure ici! Par tous maudite et par tous condamnée! L Enfer t appelle et ton heure est sonnée! ROZENN Grâce pour ma sœur! Cédez à ma douleur! MYLIO ET LE ROI Apaisez votre fureur! Cédez à sa douleur! LE CHŒUR Frappons! Mort à l infâme! Frappons sans merci! Par tous maudite, etc. ROZENN, MYLIO ET LE ROI Grâce! LE CHŒUR Mort! Frappons sans merci! LE CHŒUR L eau monte encor! LE ROI O peuple! souviens-toi, Si grand que soit le crime et juste la sentence, Qu à Dieu seul appartient le soin de la vengeance. LE CHŒUR L eau monte toujours! MARGARED Vous combattez le ciel en combattant pour moi. Ah! mon juge m appalle! Violent coup de tonnerre. Effroi du peuple. Margared profite de l effroi général pour se débarrasser de ceux qui la retenaient; elle s élance à travers les groupes, court au fond de la scène vers le rocher le plus élevé, le gravit, arrive au sommet du rocher. MARGARED Seigneur! Sauve un peuple innocent! Pardonnne a l âme criminelle! TOUS Ah ! Margared se jette dans la mer, Mylio court vers le rocher. Rozenn, désespérée, s élance avec Mylio et gravit le rocher en méme temps que lui. Au moment où ils vont atteindre le sommet, Saint Corentin, enveloppé d un rayon lumineux, se dresse devant eux à la place où se trouvait Margared et les arréte d un geste impérieux. LE CHŒUR O justice ! O terreur! Seigneur, sauve un peuple innocent! Pardonne à l âme criminelle! Le Saint disparaît, le ciel s illumine instantanément, une blanche clarté s épand sur les vagues calmées. La foule se relève, et, reconnaissante, tend les bras vers le ciel. MYLIO Gloire à Saint Corentin, qui sauve Un peuple innocent! Gloire à Dieu tout-puissant! LE CHŒUR Gloire à Dieu tout-puissant! Acte 1 Une terrasse du palais des rois d Ys. Agauche les jardins. A droite l entrée du palais au vaste escaleer degranit. A l horizon, la mer. Scène populaire. CHŒUR GÉNÉRAL Noël! C est l aurore bénie, C est l heure de joyeux émoi! Toute crainte est bannie, Aux jours meilleurs nous avons foi. Que l antique cité s éveille rajeunie Pour acclamer la fille de nos rois! Cette enfant par ses charmes Enchaîne un rival jaloux; Vaincu par ses regards plus puissants que nos armes, Nous le verrons tomber à ses genoux. Oublions nos alarmes, L amour a triomphé pour nous. Déployons les bannières; Parons le seuil de nos maisons; De la paix messagères, Cloches. sonnez à tous les horizons! JAHEL Oui, peuple, voici l heure où le roi, notre sire, Au front de son enfant met la couronne d or; Où le prince Karnac aux autels va conduire La belle Margared, la perle de l Armor. LE CHŒUR Noël! JAHEL Pour cet heureux hymen, Pour la paix qu il nous donne, Saint Corentin, gardien de la terre bretonne, Nous prêta son concours! LE CHŒUR Qu il nous protège toujours! CHŒUR DES FEMMES Les guerres sont terminées, Voici pour nous décornais Les tranquilles destinées, Les doux travaux de la paix! Les glaives sur la muraille Vont reposer pour toujours Et les chants de bataille Font place au chant des amours. LE CHŒUR Noël! Voici pour nous désormais Les tranquilles destinées! Noël! Quand les rois ont la jeunesse Les peuples ont les plaisirs! Appel de trompettes au dehors JAHEL Entendezvous ce signal ? A l horizon se montre Déjà notre hôte glorieux! LE CHŒUR C est lui, c est notre maître, Portonslui nos vœux! Bientôt il va paraître! Qu il nous rende heureux! Noël! Chantons, foule enivrée! Fêtons tous son entrée! Noël! Gloire à notre maître! Bientôt il va paraître! Allons à sa rencontre Lui porter nos vœux! Chantons, foule enivrée, Qu il nous rende heureux! Les chants se perdent au loin. Les princesses Rozenn et Margared paraissent aM haut de l escalier, elles descendent lentement en scène. Rozenn observe Margared dont l attitude trabit de sombres pensées ROZENN Margared, ô ma sœur! Quand chaque front rayonne, Le tien est pâle et dans tes yeux Brille une sombre flamme. et cette main frissonne. Margared retire sa main que Rozenn venait de prendre. MARGARED Rozenn ! Que distu donc ? non, mon cœur est joyeux. Eh quoi! partout sur ma route Se lève un peuple enchanté! Un prince que l on redoute Par mes charmes est dompté! J ai la puissance royale, J ai le sceptre des aïeux, Et tu dis que je suis pâle, Tu vois la fièvre en mes yeux! Si mon regard s illumine, C est devant tant de splendeur, Et mon front ne s incline Que sous le poids du bonheur! ROZENN, à part Ah ! sous ce cri d orgucil un sanglot se devine! à Margared En silence pourquoi souffrir? Dans mon cœur épanche ta peine! Que la moitié m en appartienne Si ie ne sals pas la guénr! On voit sous la fraîche rosée Se relever le Iys tremblant. Parfois une larme en coulant Fait aussi notre âme apaisée. MARGARED Je n ai pas à pleurer tout bas; Et ta pitié, je ne la comprends pas. En silence je veux souffrir, Et ta douce parole est vaine. Pourquoi conter une peine Que tu ne saurais pas guérir ? ROZENN Pour terminer une sanglante guerre, Au prince Karnac notre père T a promise. Auraistu regret de cet hymen? MARGARED, sombre et résignée Je fais mon devoir sans faiblesse, Et n ai pas aujourd hui, d ailleurs, plus de tristesse Que je n en eus hier! Et n en aurai demain! ROZENN Alors pourquoi sur ton visage Ces chagnns amers que i ai lus ? MARGARED, ne se contenant plus C est qu en moi, je porte l image D un autre que j aimais! ROZENN D un autre ? MARGARED, sombre Et qui n est plus! ROZENN, à Margared C est autre, Margared, peutêtre accompagnait Mylio, notre ami d enfance, Mvlio ani partit naguère et pour toujours ?... MARGARED, avec passion et désespoir Ah ! tu viens de le dire! Oui, le même navire Qui portait Mylio m emportait mes amours! Entrent les dames d honneur et les suivantes de Margared, elles viennent l habiller pour la cérémonie nuptiale. Rozenn entrwne sa soeur dans le coin gauche près de la rampe, s efforce de calmer son agitation et se place devant elle, afin que les suivantes ne s aperçoivent pas du désespoir de Margared. LE CHŒUR Venez, I heure presse! Devezvous, Princesse Tarder un instant ? L attente est cruelle Quand elle est si belle, Celle qu on attend. Laissez vos femmes empressées Sur votre front mettre à la fois Le voile blanc des fiancées Et la couronne de nos rois. MARGARED, à Rozenn Un époux... détesté... va m attendre à l autel! Je devrai... Iui jurer... un serment éternel! ROZENN O ma sœur! je comprends ta douleur! MARGARED Chère Rozenn, comprendstu maintenant ? ROZENN Ah! pourquoi n astu pas rejeté Cet hymen odieux par ton coeur redouté ? MARGARED Hélas! Je suis la rancon de la guerre. ROZENN N accuse pas notre père! Les femmes viennent entourer Margared qui se laisse emmener ROZENN, seule Vainement j ai parlé de l absence éternelle Et de l avenir sans espoir! Non! non! je n y crois pas!... je t attends, je t appelle! O Mylio! je sens que je dois te revoir. Par une chaîne trop forte Tous deux nous étions unis. Puisque je ne suis pas morte, Tes jours ne sont pas finis. Si celui que je réclame N était plus, ô vastes cieux, Vous n auriez pas tant de flamme Et tant d azur pour mes yeux! O mer profonde et sereine! Pourraistu sourire encor, Si tu n étais pas certaine De me rendre mon trésor ? Quand tu remplis à chaque heure Mon rêve ou mon souvenir, Une voix intérieure Me dit que tu vas venir. MYLIO, arrivé derrière Rozenn Si le ciel est plein de flammes, O Rozenn! c est qu il sait bien Qu à l heure où tu me réclames Mon coœur tremble près du tien. Rozenn, immobile, frémissante, écoute, comme en un songe, sans oser se retourner. ROZENN Cette voix! estce un rêve ? MYLIO O Rozenn! mon cœur tremble près du tien! Rozenn se retourne et se jette dans les bras de Mylio. ROZENN Mylio! Mylio! cette joie est possible! MYLIO C est moi! C est ton amant! Le Seigneur à ta voix ne fut pas insensible ! ROZENN Le Seianeur est clément! MYLIO Le Seigneur est clément! ROZENN On te disait perdu sur de lointaines plages, Vaincu par le destin plus fort que ton courage. MYLIO J étais captif avec mes compagnons; C est vainqueurs maintenant que nous vous revenons! ROZENN Le bonheur est si grand que j ose à peine y croire! S il allait se briser!… Elle tressaille en entendant les trompettes. ROZENN Voici le prince et son cortège. MYLIO Le prince? ROZENN C est l éoux par ma sœur accepté! MYLIO Je vais rendre la liberté Aux amis qui, jaloux de mon doux privilège, Veulent aussi revoir leurs toits et leurs amours! ROZENN Quand vous verraije ? MYLIO Ce soir... demain... toujours. FINALE Mylio s éloigne Rozenn resteun instant reâveuse et sort lentement. Le roi paraît au haut de l escalier conduisant Margared en mariée et suivi de toute la cour. Par lefond entrent Karnac et ses guerriers suivis de tout le peuple d Ys. KARNAC, au Roi Désireux d accomplir l union résolue, Oubliant les débats qui nous armaient jadis, Roi de la ville d Ys, Le Prince Kamac te salue! LE ROI Dans un rival je trouve un fils! Soit béni le destin qui t ouvre ma demeure! Se tournant vers le peuple. Et vous tous, écoutez ma parole à cette heure! La foule s approche. Aux jours futurs j ai dû songer, tant déjà glacé par l âge. Que ma mort soit un deuil et non pas un danger! Nos enfants ne pourront vous aimer davantage, Ils sauront mieux vous protéger. Bras vaillant, beauté sereine Font le pouvoir puissant et doux Margared, vous serez leur reine! Karnac, vous serez son époux! LE CHŒUR Nous voulons ici leur promettre Obéissance à l avenir! O Roi, nous acceptons Karnac pour notre maître. Aux autels du Seigneur nous allons les bénir! Pendant la présentation, Rozenn s est approchée de Margared, l a prise par la main, et l a menée hors des groupes sur le devant de la scène; elle lui dit quelques mots tout bas d une façon animée. MARGARED Quoi! Mylio vivant! Par quel prodige ? ROZENN Il m a parlé, te disje! MARGARED, à part Jour maudit! ROZENN, avec tendresse Comme lui, I ami que tu pleurais Parmi nous reviendra! MARGARED, à part Lui vivant! et j irais Me lier à Karnac d une chaîne éternelle! Le Roi revient vers Margared et lui prend la main. LE ROI Venez, ma fille, venez à la chapelle! MARGARED, avec éclat Non, mon père, jamais! LE CHŒUR Qu atelle dit ? Grands Dieux! MARGARED Je vous dis d oublier la promesse donnée Car je repousse un hyménée Hier indifférent, maintenant odieux! LE PEUPLE D YS O criminelle démence! De cette mortelle offense Karnac voudra se venger. Si la guerre est rallumée Hélas! contre son armée Qui pourra nous protéger ? GUERRIERS DE KARNAC De cette mortelle offense Karnac saura se venger, Tremblez. tremblez! KARNAC Tremblez! Tremblez! LE ROI O criminelle démence! MARGARED Que m importe le danger ? ROZENN Fautil perdre l espérance ? TOUS C est Mylio! KARNAC O Roi! c est maintenant une guerre sans trêve, Un combat sans merci! Voici mon gant! Karnac jette son gantelet. Mylio, caché jusqu à ce moment dans la foule, s avance rapidement MYLIO Je le relève! La foule s écarte et laisse voir au fond les soldats de Mylio. TOUS C est Mylio! MARGARED ET ROZENN Mylio! MYLIO Oui, nous venons ici Pour combattre avec vous! TOUS C est Mylio! KARNAC, avec dédain Toi qui parles ainsi, Astu donc pour la mort une ardeur si jalouse? Par elle méprisé, tu la cherches toujours. MYLIO Non, c est toi qu elle attend, toi qui veux une épouse, Et ton lit nuptial est au pied de ces tours! LE PEUPLE D YS Vive Mylio! Gloire à Mylio! KARNAC ET SES SOLDATS Tremblez, tremblez! Mort à Mylio! Le peuple d Ys veut se ruer sur Karnac; le Roi etMylio se jettent entre les deux groupes. Karnac et ses soldats sortent en menaçant. Acte 2 Premier tableau Une grande salle du Palais d Ys, Margared, debout prés d une fenétre, regarde la campagne. MARGARED De tous côtés j aperçois dans la plaine Les soldats par Karnac sous nos murs amenés. O Mylio, si la lutte est prochaine, De plus rudes combats en moi sont déchaînés. Lorsque je t ai vu soudain reparaître Vivant et superbe ainsi qu autrefois, Mon cœur aussitôt s est pris à renaître Au feu de tes yeux, au son de ta voix; Sans m inquiéter de ceux que je blesse Audevant de toi j ai voulu courir Et l emportement de ma folle ivresse A tout renié pour te conquérir! Hélas! chaque jour qu en pleurant je compte, Est venu venger l oubli du devoir, Mettant à mon front un peu plus de honte, Laissant à mon âme un peu moins d espoir. C est Rozenn, je le sens, qu il aime et qu il admire. Oui! c est elle qui reçoit Les doux aveux qu il soupire. Et si je le vois sourire C est qu il l apercoit! J espère encor pourtant, si grande est ma démence! Quand je serai sans espérance, Vous qui m aurez frappée, implorez le destin! L amour que rien ne lasse En ce jour fera place A la haine que rien n éteint! Le roi, Rozenn et Mylio paraissent. Margared se dissimule LE ROI, à Mylio Que demain au lever de l aurore La bataille s engage. Allez donc sans retard Rejoindre nos soldats. ROZENN O mon père, ce départ... Ce combat... c est odieux! MYLIO, avec tendresse Pourquoi trembler encore ? Calme et grave Sur l autel de Saint Corentin, Le protecteur de la Bretagne, Pour que sa grâce m accompagne, Plein d une ardente foi j ai prié ce matin, Et soudain j ai cru voir que l image sacrée S animait... Une voix d en haut a murmuré « Mon fils, marche au combat d une âme rassurée; Je veille sur mon peuple et je le déLendrai ! » Oui, je le sens, je l atteste, Le salut nous est promis, C est à nos seuls ennemis Que ce jour sera funeste! Sans en garder le souci, Nous pouvons compter leur nombre; Pour les rejeter dans l ombre, Le Seigneur les compte aussi. C est lui qui, pour les abattre Va seconder nos efforts! Qui sait prier sait combattre Et les croyants sont les forts! MARGARED, cachée Hélas! Pourraisje, en mes alarmes, Prier comme autrefois ? O ciel! Je ne te vois Qu au travers de mes larmes! LE ROI, MYLIO, ROZENN Le ciel saura bénir nos armes Le salut nous est promis! C est à nos seuls ennemis Que ce jour sera funeste! Sans en garder le souci, Nous pouvons compter leur nombre! Pour les rejeter dans l ombre, Le Seigneur les compte aussi! C est lui qui, pour les abattre! Va seconder nos efforts! Qui sait prier sait combattre! Et les croyants sont les forts! MARGARED O ciel! je ne te vois Qu au travers de mes larmes! Prends pitié de mes larmes! Secourezmoi, Dieu puissant! LE ROI La Foi sera ton bouclier Aux plaines où tu vas descendre, Pour tous ceux qu il te faut défendre, Combats sans peur, preux chevalier! ROZENN Ah! Mylio ! qu il te souvienne Que je mourrai des mémes coups! Puisque ta mort serait la mienne, Défendstoi bien, mon cher époux! MYLIO Son époux ! LE ROI Espère! Du combat reviens en vainqueur, Et ma fille est à toi! MYLIO Dieu puissant! MARGARED Dieu vengeur! Trompettes au loin. LE ROI Entends cet appel! viens! ton souverain, ton père Veut être près de toi jusqu aux derniers instants! MYLIO Partons! Ils sortent ROZENN, regardant du côté où Mylio est sorti Va! demain, c est l éternelle ivresse! MARGARED, elle se présente tout a coup à Rozenn Ou le deuil éternel! ROZENN, effrayée et comprenant que Margared est sa rivale Ah! tu l aimais! MARGARED J ai trop lutté. Enfin ma douleur éclate! Quand chacun pour lui fait des vœux On m oubliait peutêtre ? Ceuxlà que j ai formés, veuxtu pas les connaître ?... ROZENN Quel sombre éclair est dans tes yeux! MARGARED Oui, que dans sa main trompée Son épée Ne soit qu un roseau! s exaltant de plus en plus Que l ennemi qu elle blesse Se redresse Pour combattre de nouveau! Et si la mort ellemême Doit seule vous désunir Pars! Mylio! c est là mon vœu suprême! Pars, pour ne plus revenir! ROZENN, avec indignation Taistoi! taistoi! Margared! Quel délire t entraîne? Songe à ceux que maudit ton aveugle fureur, Et tremble que le ciel où va ton cri de haine S indigne de l entendre aux lèvres d une sœur. Ah! si j avais souffert de la même torture Et vu m on fiancé pour to i m abandonnant, Peutêtre je serais morte de ma blessure, Mais en vous pardonnant! Que ta justice fasse taire La plainte de ton cœur brisé! Comme le deuil qu il a causé, Notre amour fut involontaire! En nous il est venu comme viennent les fleurs Sous la rosée en pleurs, Sans qu on puisse voir qui les sème; Par la même tendresse éblouis et charmés Nous nous sommes aimés, Avant de savoir que l on aime; Nos âmes l une à l autre allaient si doucement Que nos chastes bonheurs nous ont semblé vraiment Etre voulus par Dieu luimême. MARGARED Soyez maudits! ROZENN Le ciel est avec nous! MARGARED Je me vengerai! ROZENN, montrant la statue de Saint Corentin Le Saint nous défendra! MARGARED Va! Tu peux faire appel aux puissances des Cieux! Que ton Saint vénéré sorte donc de sa tombe! Qu il entende mes vœux! Et si son bras vengeur sur ma tête retombe, Mon suprême soupir vous maudira tous deux! ROZENN Margared! MARGARED J aime encore mieux te voir, En ma folle détresse, Un glaive dans le flanc qu un autre amout au cœur! Adieu! Adieu! Elle sort en mençant. Deuxième tableau Une plaine immense. A l horizon la silhouette de la ville d Ys; à droite, une antique chapelle. Au lever du rideau, Mylio est debout au milieu de la scène entouré par ses soldats l épée nue. Plusieursgroupes portentdes drapeaux etdes armes enlevés à l ennemi Au fond et sur les côtés, des paysans et desiemmes acclament les vainqueurs. LE CHŒUR Victoire! Honneur à Mylio! Victoire! MYLIO Non! Ce n est pas à moi qu appartient tant de gloire. Montrant la chapelle. Il repose en ce lieu, celui qu il faut bénir C est à Saint Corentin que tout doit revenir! LE CHŒUR C est à Saint Corentin que tout doit revenir! Des soldats s avancent vers la chapelle et disposent de chaque côté les drapeaux dont ils sont chargés. LE CHŒUR Il nous a donné le courage Qui nous a gagné ces drapeaux; Que leur trame guemere ombrage Le lieu sacré de son repos. MYLIO ET LE CHŒUR C est lui qui pour les abattre A secondé nos efforts! Qui sait prier sait combattre, Et les croyants sont les forts! Mylio, les soldats et la foule se retirent. Tous passent devant la chapelle de Saint Corentin et s inclinent. La scène reste vide. Karnac s avance lentement, abattu, les vêtements en désordre. KARNAC Perdu! Je suis perdu! Mon armée est détruite! Les plus vaillants sont morts; le reste a pris la fuite; Et pour suprême affront j ai survécu! Margared apparait au fond, enveloppée d un vêtement sombre. Elle écoute. Celui qu ils imploraient à l heure des combats Leur demeure fidèle Et moi lorsque j appelle L enfer à mon secours, l enfer ne répond pas! MARGARED L enfer t écoute! KARNAC, qui a tressailli à sa voix, se retourne et la reconnait Margared! Ah! tu viens sans doute Une fois encor m outrager! MARGARED Je viens te venger! KARNAC Me venger ? MARGARED Ta haine a passé dans mon âme! Étendant la main vers la ville entrevue à l horizon. Làbas, tous m ont trahie et déchiré le cœur, Et je n ai plus d amant, de père, ni de sœur Dans la cité trois fois infâme! Si tu veux nous unir, Elle ne sera plus demain qu un souvenir. KARNAC Ah! que pouvonsnous, quand à l heure où nous sommes Une armée a péri pour l avoir essayé? MARGARED N avonsnous pas un allié Plus terrible que tous les hommes ? L Océan ?... KARNAC Que veuxtu dire ? MARGARED Notre cité Par une écluse est défendue Contre la mer au flot sans cesse tourmenté; Qu on ouvre cette écluse et la ville est perdue! KARNAC Pourquoi ne l astu fait ? MARGARED La barrière d airain Ne saurait se mouvoir sous une seule main, Et j ai compté sur toi... KARNAC Si fort que soit l obstacle, Je le briserai! MARGARED Viens donc! Ils s éloignent et se dirigent vers la chapelle de Saint Corentin. Arrivés devant la chapelle. Margared s arrête et s écrie. Et toi, qui dors en ce lieu vénéré, Allons! fais un miracle! Pour défendre ton peuple, il est temps, lèvetoi! KARNAC Partons! Le ciel s obscurcit tout à coup. La scène est dans l ombre. Cri de terreur de Margared montrant la statue qui s anime. MARGARED Ah ! regarde! KARNAC, avec terreur La tombe s entrouvre... Se détachant sous une vive lumière, apparait Saint Corentin immobile. MARGARED Je succombe sous l effroi! SAINT CORENTIN Malheur sur vous !... Puisqu au fond de vos âmes a pas tressailli le remords, Dieu, témoin de projets infâmes, Fait sortir des tombeaux la voix des morts. VOIX D EN HAUT Repentezvous! SAINT CORENTIN, rudement Prince sans diadème, Chef sans armée, Avare sans trésor, O spectre de toimême! Pour rêver un forfait suprême Estu lassé de vivre encor? VOIX D EN HAUT Repentezvous! SAINT CORENTIN, sévèrement, mais avec moins de rudesse, se tourne vers Margared. Et toi que je retiens au penchant de l abîme, Désarme, en le fuyant, le céleste courroux. Dieu qui venge le crime Pardonne au repentir! Il tombe à genoux VOIX D EN HAUT Repentezvous! Acte 3 Premier tableau Une galerie du palais d Ys. A droite, l entrée de la chapelle. A gauche, la porte de la chambre de Rozenn, précédée de quelques marches. Groupes de jeunes seigneurs, compagnons de Mylio, et de Jeunes filles, suivantes et amies de Rozenn. Entre les deux groupes se tient Jahel, grand maitre du palais. JAHEL Vous qui venez ici chercher notre maîtresse, Il faut, suivant l antique usage de l Armor, Envoyés de l époux, que votre vœu s adresse Aux gardiennes de ce trésor. Jahel se retire. JEUNES GENS Ouvrez cette porte à la fiancée Avec nous bien vite elle s en ira, JEUNES FILLES Non! D un espoir trompeur votre âme est bercée. Celle que l on réclame ici restera. JEUNES GENS Ouvrez ! Toujours rester seule, estce point folie Avec tant de grâce et tant de beauté? JEUNES FILLES Folie! On peut être sage en étant jolie, Non! Et rien n est si doux que la liberté. JEUNES GENS Ouvrez ! JEUNES FILLES Non! JEUNES GENS Au moindre désir prêt à se soumettre... JEUNES FILLES Se soumettre! JEUNES GENS C est un doux amant qui lui tend les bras. JEUNES FILLES Cet amant bientôt fera place au maître, La porte pour lui ne s ouvrira pas. JEUNES GENS Ouvrez! JEUNES FILLES Non! MYLIO, paraît au milieu de ses compagnons Puisqu on ne peut fléchir ces jalouses gardiennes, Ah! laissez-moi Conter mes peines Et mon émoi. Vainement, ma bien-aimée! On croit me désespérer; Près de ta porte fermée Je veux encore demeurer. JEUNES FILLES Vainement près de sa porte Il veut encor demeurer. MYLIO Les soleils pourront s étendre. Les nuits remplacer les jours. Sans t accuser et sans me plaindre Là, je resterai toujours. JEUNES FILLES Toujours, toujours! MYLIO Je le sais, ton âme est douce, Et l heure bientôt viendra Où la main qui me repousse Vers la meinne se tendra. JEUNES FILLES Vrainement près de sa porte Il veut encor demeurer! MYLIO Ne sois pas trop tardive A te laisser attendrir, Si Rozeen bientôt n arrive, Je vaix, hélas! mourir. Rozenn en grande toilette de mariée paraît sur le seuil de la porte. LE CHŒUR Salut à l époux Comme à l épousée! ROZENN, à ses amies Pourquoi lutter de la sorte; Pensez-vous que je voudrai Laisser l amant à la porte Lorsque l époux est entré ? À Mylio. Puisqu une âme rebelle eut briser si noble cœur, J entends la voix qui m appelle Soyez mon maître et seigneur. LE CHŒUR Ponr être hénis. marchez à l autel! ROZENN Où cela pourra vous plaire, Avec vous emmenezmol Toujours, clémente ou sévère Votre loi sera ma loi. C est une douce chose De tenir ce qu on promet, Quand le devoir qui s impose Est le rêve qu on formait. LE CHŒUR Sur vos jeunes fronts descendront bientôt Les grâces du ciel! Le cortège se forme lentement et se dirige vers la chapelle. Te Deum laudamus! Entrent Karnac et Margared. Celleci se dirige vers la chapelle et demeure perdue dans une contemplation douloureuse. Karnac est agité et regarde de tous côtés. KARNAC Voici l heure, viens! LE CHŒUR Te Dominum confitemur! MARGARED O Mylio! KARNAC, s approche de Margared et l interpelle brutalement Allons, pas de lâche faiblesse, Ce palais est désert, accomplis ta promesse! MARGARED, sombre Qu aije promis ? LE CHŒUR Te Denm laudamus! KARNAC Tu dois me montrer le chemin Qui conduit aux écluses! Accomplis ta promesse! LE CHŒUR Te Deum laudamus! KARNAC Afin que sous les flots déchaînés par ma main Cette ville maudite ait disparu demain! Pas de lâche faiblesse! Accomplis ta promesse! LE CHŒUR Te Deum laudamus! MARGARED Vainement de lacheté tu m accuses! Je ne veux plus commettre un tel crime! LE CHŒUR Te Deum laudamus! MARGARED Oubliant les terreurs de la funeste plaine, Veuxtu que Dieu par nous soit encore outragé ? KARNAC Ah ! mon seul souvenir est celui de ma haine! Et je n ai que l effroi de n être pas vengé ! Avec ironie, montrant la chapelle. Vois ton amant joyeux et beau, Ton amant incliné Drès d une autre femme! MARGARED Taistoi! Taistoi! KARNAC Fautil donc que ce jour Qui voit ton désespoir consacre leur amour ? MARGARED Hélas ! secourezmoi! Dieu puissant! Secourezmoi! LE CHŒUR Te Dominum confitemur! Te Denm laudamus! KARNAC Ils vont sortir de la chapelle, Le cœur tremblant d un doux émoi; L une songeant il est à moi! L autre disant comme elle est belle! Et puis ils s en iront et les vents embrasés T apporteront ce soir le bruit de leurs baisers. MARGARED, affolée Taistoi! Ah! qu ils périssent! MARGARED ET KARNAC Viens! Que la mer emporte en ses profondes eaux Ceux qui s aiment ou se haïssent, Que la mer emporte victimes et bourreaux! Ils sortent rapidement. Le cortège nuptial sort de la chapelle. LE CHŒUR Salut à l époux comme à l épousée! Le ciel a béni leurs jeunes amours. Que sur leur destin comme une rosée, Les grâces du ciel descendent toujours! ROZENN Cher Mylio! MYLIO Oui, le Seigneur est bon pour nous, Il nous delivre de cruels ennemls Puis il met votre main dans la mienne. Ma Rozenn, je t aime. ROZENN O mon époux! je t aime, ô Mylio ! Je t aime! MYLIO A l autel j allais rayonnant! Mon amour était ma prière, Je tremble maintenant D un bonheur trop grand pour la terre. Dieu qui me remet, comme un trésor sacré Un de ses anges sous ma garde, Désormais me regarde. ROZENN Dans mon cœur enivré Ne tressaille qu une pensce, C est que toujours je sentirai Ma main par la tienne pressce, Je ne connais, et n ai connu jamais Que la route par toi suivie, Et ta vie est ma vie! MYLIO Que le ciel, se penchant sur nous, Mêle son éternelle flamme Au baiser que l époux Donnant toute son âme, Met au front de la femme! ROZENN Je t aime! O cher époux! A toi toute ma vie! MYLIO Des chemins où tu dois marcher à mon côté, Sois la seule clarté, De tous mes rameaux sois la rose! ROZENN Mylio! MYLIO Et, laissant jusqu au soir tes regards dans les miens, En mes songes reviens Quand ma paupière sera close. ROZENN ET MYLIO Aimer, c est la loi sainte, la douce loi! Dans l ivresse infinie, à toi, toujours à toi! Je t aime et mon coeur, enfin, sur ton coeur se pose! À ce moment, le Roi reparait au fond de la galerie, il s avance lent et triste. Rozenn, d un geste affectueux, éloigne doucement Mylio qui la laisse seule avec son père. ROZENN Je reviendrai bientôt, mon père! Ne soyez donc pas triste ainsi! Margared parait au fond et écoute. LE ROI Et l autre enfant qui me quitta naguère, Pourraije la revoir aussi ? ROZENN Margared reviendra !... J ai tant prié pour elle !... MARGARED, à part Leur cœur à tous les deux m ait resté fidèle! LE ROI Que le ciel exauce tes vœux! MARGARED O remords! ROZENN ET LE ROI Que dans l asile choisi Elle trouve en sa détresse Un peu de cette tendresse Qu elle a méconnue ici! MARGARED, à part Leur douce pitié m accable et m oppresse. ROZENN ET LE ROI Surtout, ô Dieu bon! Permets Qu un jour l enfant se rappelle La demeure paternelle. ROZENN Oui, permets que l enfant se rappelle Son père qui ne l oubliera jamais. MARGARED, à part O mon père! ROZENN ET LE ROI Dieu puissant, tu sais qu elle est pardonnée, Dans la demeure abandonnée, Ramène bientôt son enfant! Rumeurs et cris au detors qui vont grandissant. LE ROI Ces rumeurs, ces cris d alarme, Qu estce donc ? Il se retourne et apercoit Margared. Toi! ma fille! ROZENN, court se jeter dans les bras de sa sœur Margared, ô ma sœur! MARGARED Fuyez! Ces rumeurs confuses, Ce sourd muaissement à chaque instant plus fort, C est la voix de la mort qui s approche! ROZENN La mort ? MYLIO, entrant subitement Oui!... de coupables mains ont ouvert les écluses ! ROZENN Grand Dieu! LE ROI Le nom de cet infâme ? MYLIO Karnac! je l ai tué! Le flot se précipite! La mer vient sur nous! VOIX AU DEHORS Fuyons vite! Fuyons tous Dieu puissant, secoureznous ROZENN O Mylio! MYLIO Rozenn, Dieu nous laissera vivre! Il entraine Rozenn. LE ROI, à Margared Viens, ma fille, viens! ROZENN, MYLIO ET LA FOULE Fuyons vite! Fuyons tous ! MARGARED, elle résiste au Roi avec désespoir Je ne dois pas vous suivre! Je ne dois pas vous suivre Le remords me le défend! LE ROI L amour m ordonne à moi de sauver mon enfant. Il entraîne Margared, et tous sortent précipitamment. LE CHŒUR Fuvons! Deuxième tableau Le plateau d une colline où le peuple s est réfugié. Au loin une mer houleuse et sombre. A gauche, sur les rochers, un groupe d hommes observant les progrès des flots dont on entend les grondements. LE CHŒUR O Puissance infinie! Qui par ta volonté Fais ie flot irrité Ou la vague aplanie, Aujourd hui prends pitié De l impuissance humaine! Sur ton peuple agenouillé Étends ta main souveraine! L eau monte, l eau monte encore! LE ROI Je n ai plus de cité! La moitié de mon peuple est déjà chez les morts. MYLIO Épargne au moins ceux qui survivent! LE CHŒUR Épargnenous, Seigneur! L eau monte! Sur ton peuple agenouillé Etends ta main souveraine! Prends pitié! MYLIO Avant ce jour jamals les flots n ont atteint ces sommets! MARGARED, s avance parlant comme dans une vision et répétant des paroles entendues. Toute ia foule s est levée et l écoute avec anxiété. Allant où le maître l envoie, Toujours l Occan montera! Quand il aura recu sa proie, Soudain le flot s apaisera! LE CHŒUR Que dit-elle ? L eau monte toujours ! L eau monte encor! LE ROI, à Margared Si tu sais quelle est la victime Qui doit descendre aux gouffres entrouverts, Nomme-la donc! MARGARED C est moi! TOUS Margared! LE ROI Et quel came as-tu commis ? MARGARED Complice d un pervers, Sur la cité, sur vous, j ai déchaîné les mers ! LE CHŒUR Mort à l infâme! Frappons sans merci! Perfide femme, Qu elle meure ici! Par tous maudite et par tous condamnée! L Enfer t appelle et ton heure est sonnée! ROZENN Grâce pour ma sœur! Cédez à ma douleur! MYLIO ET LE ROI Apaisez votre fureur! Cédez à sa douleur! LE CHŒUR Frappons! Mort à l infâme! Frappons sans merci! Par tous maudite, etc. ROZENN, MYLIO ET LE ROI Grâce! LE CHŒUR Mort! Frappons sans merci! LE CHŒUR L eau monte encor! LE ROI O peuple! souviens-toi, Si grand que soit le crime et juste la sentence, Qu à Dieu seul appartient le soin de la vengeance. LE CHŒUR L eau monte toujours! MARGARED Vous combattez le ciel en combattant pour moi. Ah! mon juge m appalle! Violent coup de tonnerre. Effroi du peuple. Margared profite de l effroi général pour se débarrasser de ceux qui la retenaient; elle s élance à travers les groupes, court au fond de la scène vers le rocher le plus élevé, le gravit, arrive au sommet du rocher. MARGARED Seigneur! Sauve un peuple innocent! Pardonnne a l âme criminelle! TOUS Ah ! Margared se jette dans la mer, Mylio court vers le rocher. Rozenn, désespérée, s élance avec Mylio et gravit le rocher en méme temps que lui. Au moment où ils vont atteindre le sommet, Saint Corentin, enveloppé d un rayon lumineux, se dresse devant eux à la place où se trouvait Margared et les arréte d un geste impérieux. LE CHŒUR O justice ! O terreur! Seigneur, sauve un peuple innocent! Pardonne à l âme criminelle! Le Saint disparaît, le ciel s illumine instantanément, une blanche clarté s épand sur les vagues calmées. La foule se relève, et, reconnaissante, tend les bras vers le ciel. MYLIO Gloire à Saint Corentin, qui sauve Un peuple innocent! Gloire à Dieu tout-puissant! LE CHŒUR Gloire à Dieu tout-puissant! Lalo,Édouard/Le Roi d Ys
https://w.atwiki.jp/gtav/pages/1212.html
バインウッド土産:マーク(Vinewood Souvenirs - Mark) バインウッド土産:マーク(Vinewood Souvenirs - Mark)概要 ミッション攻略 ゴールドメダル取得条件 動画 概要 「ナイジェルとソーンヒル婦人」のミッション完了後、マップにオレンジ色の円が4か所され、日中時間帯に4の円内に入るとこのミッションがスタートする。 マーク(Mark Fostenburg)のゴルフクラブを盗むミッション。 1「バインウッド土産:ウィリー」へ 2「バインウッド土産:タイラー」へ 3「バインウッド土産:ケリー」へ ミッション攻略 円内に入ると「マーク・フォステンバーグからゴルフクラブを盗み出せ」と表示される。マップの赤い点まで行くと、マークがスイングの練習をしている。 彼に近づこうとすると警備員から「これ以上近づくな」などと言われ、それでも近づくと発砲してくる。この際、マークはゴルフクラブを持ってカートで逃げてしまうので、マークを最初に射殺しておくとよい。 トレバーか警備員のどちらかの発砲と同時に、警察にも手配されるので、素早くマーク達を倒してゴルフクラブを奪い逃走する。 警察から逃げ切ればミッション完了。逃走の際に、近くの池に潜っておけば逃走時間の短縮にもなる。 ゴールドメダル取得条件 アンダーパー30秒以内にゴルフクラブを奪え 警備員との銃撃戦になってからの時間。手際良くやれば簡単に達成できる。 ホールインワンマークをヘッドショットで殺せ スナイパーライフルを使って遠くから狙い撃ちすればよい。 フォー!マークと彼の警備員3人を殺せ トレバーのスキルを使えば楽。 動画 前「バインウッド土産:ケリー」へ
https://w.atwiki.jp/hmiku/pages/18392.html
【検索用 Souvenir 登録タグ 2011年 Gigio NexTone管理曲 S VOCALOID フェイP 初音ミク 曲 曲英 殿堂入り 水奈】 + 目次 目次 曲紹介 歌詞 コメント 作詞:Gigio 作曲:フェイP 編曲:フェイP ピアノ:フェイP 録音協力:妹 動画:水奈 唄:初音ミクAppend 曲紹介 後悔と、ありがとうと。 曲名:『Souvenir』 失ってからようやく気付く、親がいる事へのありがたみ。かけがえのない存在だった母親に捧げる、後悔と感謝の歌。 タイトルの Souvenir とはフランス語では「思い出」、英語では「記念品・土産・形見」という意味。 アルバム『Re 』 収録曲。 歌詞 いつも そばにいたんだ きっと 幸せなんだ ひとり 迷い明かした めいろの中でも いつも 見てくれたんだ きっと 待っていたんだ キラリ 瞬(またた)くのは 後悔と ありがとうと 記憶はないけど かけがえないんだ 見えないからこそ ほら 大切にしなくちゃ ゆりかごの外に 新しい世界に 惹かれたときには 真っ白な自分 ありがとうの言葉 カンタンすぎて 言いそびれてて 忘れて また 忘れて 名前の書き方から 料理の楽しさまで ひとつ ひとつ たくさん 教えてくれたね 苦い 恋の行方も 甘い 愛の秘密も 喜ぶ よろこびも ともに笑い 噛みしめた 浴びつづけていた 虹色のシャワー 避けはじめたのは ほら なんだか 熱すぎて 楽しいときには 冷たく感じて ジョウロの鼻先 睨み返して ありがとうの言葉 干からびちゃって 照れくさすぎて 軽くて また 乾いて ずっと 気づいてたんだ 見上げた青空には あなたの紙ヒコーキ どこまでも高く あの日 言えばよかった 振り向いて 「ありがとう」 私を責めるような 床に転がる Souvenir いつも そばにいたんだ きっと 幸せなんだ ひとり 迷い明かした めいろの中でも いつも 見てくれたんだ きっと 待っていたんだ キラリ 瞬(またた)くのは 後悔と ありがとうと 途切れた あしあと 倒された 砂時計 ひらり 舞い堕ちるのは 古びた 涼風 十字架の首飾り のこされた横顔は 光輝くような 最高の導(しるべ)でした コメント + コメント 2011 感謝の気持ちを伝えるのが大事だなって、この曲に改めて知らされた。 -- 名無しさん (2011-09-24 09 22 06) すごいな なんか泣けてきた -- シャボン玉 (2011-09-26 13 56 17) かけがいじゃなくてかけがえだとおもいますよ -- 名無しさん (2011-09-26 19 41 58) 感動したっ!! -- ばるばろん (2011-09-26 22 34 59) 涙腺が決壊した(´;ω;`)なんていい曲なんだ!!おまえら母ちゃん大切にしろよ! -- 名無しさん (2011-09-27 01 28 10) 涙がとまらない・・。今母親にすごく会いたくなった -- めだ (2011-09-27 21 02 45) やばい・・・いかん・・・泣ける・・・ -- 名無しさん (2011-09-27 22 27 09) もっと伸びてほしいな……沢山のひとに聴いてほしいと純粋に思う -- 名無しさん (2011-09-29 00 12 53) よく涙腺崩壊やセルフエコノミーのタグが付いた曲を聴くが、いつも「いい曲だが泣くほどでもないな…」と思ってた。だけどこの曲は本当に泣ける。自分は口下手だけど、言えるうちに「ありがとう」を精一杯伝えたいと思った。 -- 名無しさん (2011-10-01 21 22 32) ほんとうに善いうた -- 名無しさん (2011-10-03 19 46 17) ド直球なほどに大号泣する曲 -- 名無しさん (2011-10-04 21 52 21) まだ母親と同居してるけどガチ泣きした。でもこれって母親に限ったことじゃないよなって思った。身の回りの自分を支えてくれてる人に本当に感謝しなきゃなってこの曲聴いて気付いた。ありがとう主。 -- 名無しさん (2011-10-04 22 28 09) ↑こめに、激しく同意。 -- 名無しさん (2011-10-05 23 27 16) 母さんにありがとう言ってこなきゃ。 -- サエ (2011-10-08 08 37 01) 母がいてちょっと鬱陶しいとか思ってたけど、コレ見たら母親のありがたみがよく分かった。 -- yui (2011-10-09 15 59 09) 感情込めて歌うとかなり号泣、かぁちゃぁああああん -- ☆ (2011-10-16 11 03 56) お母さんにももちろん感謝しなきゃだけど、それだけじゃなくて自分を成長させてくれたすべての人に感謝を伝えたい。そう思わせてくれる素晴らしい一曲でした。 -- 名無しさん (2011-10-23 17 55 30) この歌の通り名前の書き方から料理の楽しさまでいろいろ教えてもらった。でも、ありがとうがいえなかった私の気持ちそのもの。とても感動した。感謝します^^ -- 皆さんの意見に激しく同意 (2011-11-04 18 23 51) とにかく感動♪ -- ゆう (2011-11-21 19 02 29) PVも曲もいい!!感動しました -- 優里 (2011-12-05 01 45 38) やばい…曲でこんなに号泣はつだゎ… -- もも (2011-12-07 01 26 45) この曲を聴いて悲しくなり、お母さんにありがとうを言いました。 -- ベルンカステル (2011-12-07 16 12 20) こんなに自分を愛してくれる人は他にいないということ、外にばかり目がいっていたことに気づいかされる名曲 -- 名無しさん (2011-12-15 00 42 05) + コメント 2012 涙腺崩壊。バカ娘だけどこの曲聞いて親孝行頑張ろうと思った。 -- 靱負 (2012-02-05 13 08 29) 号泣した…もっと伸びてほしい曲… -- 咲羅 (2012-02-15 00 53 07) 失って初めて気づくモノを教えて頂いた気がします。私はまだ母を失ってはいないけど、でも、ちゃんと親孝行したい!という気持ちにさせてくれたこの歌に感謝 -- 祐亜 (2012-02-15 11 08 21) ここにコメしてる人がみんな良い人でよかった。この曲、聴いて10秒で泣いちまったぜ… -- 名無しさん (2012-02-19 12 51 31) ウチ -- にゃんs (2012-02-25 13 41 51) いい歌を見つけました、やっと。ボカロ曲は全部いいけど…何度もうざいと思ったお母さん。それでも何度も心配してくれたね。抱きしめてくれたね。ありがとう。失う前に、聴けてよかった。見つけてよかった。この歌を作ってくれてありがとう。お母さん、ありがとう…あぁもう泣いてるからなのか何書いてるのか趣旨が見えないぞ、私… -- 名前を失った少女 (2012-03-13 22 13 23) お母さんはまだまだ元気だけど・・・いつかいなくなっちゃうんだよね。お母さんに、卒業式のかえりありがとうって言おうと思った! -- 名無しさん (2012-03-17 20 07 26) 前にありがとうと言う前に大切な人を失ったことがあるから、とても共感してしまった。みんな、失ってからじゃ遅いぞ!今だからこそ言えることがあるよ。 -- この曲に出会えて良かった人 (2012-04-04 06 00 56) 感動しました・・・・・ -- 名無しさん (2012-04-08 09 41 11) 両親がいないから言えないけど私は両親に感謝しています -- 飼い猫モモ (2012-04-29 13 29 25) 母の日にお母さんにしっかり感謝の気持ちを伝えたいと思いました! -- 龍桜 (2012-05-01 16 51 11) ありがとうと言える母は物心ついた時からいないけどまだ邪魔だと思うくらい側にいる家族を思い浮かべて聴いたら涙が止まらない。 -- やすふじ (2012-05-07 02 39 34) 私はすごくこの曲を聴いて涙が出るというか何だかとても優しくなれる曲だと思いました -- ちーかま (2012-05-13 22 31 16) ありがとうって大事だね。涙でたよ。毎日聞いています -- ユリ姫 (2012-06-13 19 32 13) 私、今、反抗期なので、本当は両親が大好きなのに、恥ずかしくてわがままばかり言ってます。でも、これからは、両親とちゃんと、向き合いたいです。 -- みくラブ (2012-06-18 12 46 52) 辛いときも楽しいときもずっとみんな一緒にいてくれてて、それがいつの間にか当たり前になっちゃってるけど、ここでみんなに会えたことも、自分の親がこの人だということも奇跡なんだよね…。失うのは一瞬だから、それまでに間に合う今のうちにみんなに「ありがとう」って言おうって本気で思いました。 -- ひまわり (2012-06-27 22 53 18) PVと歌がホントよく合ってて、凄かった!! 泣くの通り越してなんか茫然としてた(笑) お母さん、兄ちゃんいつもありがとう!! -- 名無しさん (2012-06-29 01 17 53) 聴き終わって 頬を涙が伝っててびっくりした(笑) 卒業式で歌いたい -- 瑠璃 (2012-07-25 10 11 13) なんかこういう類いの曲ばっか聴いてるけど、切実に一番泣けた。みんなのコメントにも泣けた。ありがとうの大切さを思い知らされる曲だと思う。反抗期の子供全員聴いてくれ。 -- ちかせん。 (2012-08-01 10 07 47) 実にすばらしい歌。何時か「その時」が来たらこの曲を聴こうと思う -- 涙腺崩壊って言葉の意味を痛感できそう_出遅れリスナー (2012-08-15 22 57 25) あと少しでまた寮生活ですが、だからこそ聞きたくなりました -- B大生 (2012-08-16 11 58 47) いつ聞いても泣ける。 -- cc (2012-08-16 16 50 17) お母さんにひどいこと言っちゃた後に、ちょうど偶然聴きました。涙が止まらなかった。いつも困らせてごめんなさい。 -- ゆきち (2012-08-29 00 43 53) すべてがありがとうございました -- ありす (2012-09-01 17 04 07) お母さんとケンカしたとおきに聞くと、ひどいこと言ったな。私はやっぱりお母さん好きだな。と思い直せます。泣いちゃいました。 -- ゆり (2012-09-16 13 01 20) これを聞くと私が小4の時に亡くなった母を思い出します。とてもいい曲ですね。 -- 心音 (2012-09-24 22 38 21) この曲に出会えて本当に良かった・・・お母さん大好き! -- 名無しさん (2012-10-05 20 14 26) あたしね19歳になったら独立するんだけどね22歳ぐらいになったらお母さんにありがとうてィ生んだ -- ジャージの天使 (2012-10-28 13 05 51) なんだこれっ!!!むっちゃ泣けるやんけぇ!!もう号泣うう -- 名無しさん (2012-11-08 19 07 07) いつもくっついてくる母を(とても愛してくれているのに)うざったそうにしていました。でも、この曲を聞いてから、母親の大切さを、誰よりも自分を愛してくれる人たちの存在を、あらためて痛感しました。今はまだ恥ずかしくてなかなか言えないけど、後悔する前に、ありがとうって伝えたい。 -- 名無しさん (2012-12-05 20 54 10) 今までの自分が馬鹿らしく思えてくる。ありがとうの大切さが改めてわかった。 -- アレン (2012-12-23 19 21 32) お母さんありがとう! …もちろんお父さんにも思ってるよ!ありがとう! -- 名無しさん (2012-12-31 15 51 23) + コメント 2013 お母さん大切にしようと思った。 -- 名無しさん (2013-01-15 19 56 58) この曲はすごくいい曲だと思う。でも、私のお母さんには感謝するきにはなれないよ。 -- 名無しさん (2013-01-16 23 54 01) みんなのコメント見て、この曲聞いて、うらやましく感じるのと同時に、後悔した。 -- 名無しさん (2013-01-16 23 55 13) 友達に聞かせたら号泣してくれた…もちろん私自身も号泣した…この曲をもっとぃろんな人に聞かせたい… -- 名無しさん (2013-01-20 01 58 04) よくうざいって思うけど、この曲きくと大切にしなくちゃなっていつも思う。 -- ゆめゆめ☆ (2013-02-02 17 37 36) 反抗期だからってお母さんに酷い態度とってる自分が馬鹿みたいだ。 ありがとうって言いたいな……。 -- 咲猫。 (2013-02-03 14 48 32) 歌聴いて初めて泣いた・・・涙腺崩壊・・・ありがとう、言わなきゃな・・・ -- 神宮 (2013-02-06 20 15 43) 誰だよ、こんな途中で泣けて最後まで歌えないような曲作ったのはっ!!(( 過去に一度聴いた時は流し聴きだから感動しなかったけど、今日聴いてしばらく涙が止まらなかったです。いい曲だから歌いながら歌詞覚えてようとしてたら、途中で何回も泣いちゃって、結局一回たりとも最後まで歌えませんでした。本当にいい曲です。 -- ほたる☆。 (2013-02-15 19 49 11) ↑切れた。連レスすいません。 この曲のタイトルの“Souvenir”って、形見とか思い出って意味があって、まさにその通りだなぁって思いました。歌詞とPVがすごくマッチしてるしピアノのみの穏やかさがまた素敵さを際立たせてますね。ぜひ母の日にまた聴こうと思います。この曲に会えて幸せです。 -- ほたる☆。 (2013-02-15 20 00 19) 涙腺崩壊しまくり でもこの歌には心にグッときて、とても温まりました? -- 幸 (2013-02-23 15 53 39) 反抗的で親の言ういことぜんぜん聞かないけど、本当は全部自分のために言ってくれていることだなと思った。この曲を聴いてもっと親の気持ちを考えてもう反抗的な行動はとらずに、仲良く暮らせたらいいなと思う -- なっち (2013-04-04 15 47 27) 涙が…止まらない… -- うぁぁ (2013-04-08 12 38 57) なんかいつも嫌なことがあるとお母さんなんかいなくてもいいのにって思うけどこの曲聴いて日ごろ困らせまくってんな後でありがとうって言おうって思えました -- るな (2013-04-17 23 45 48) 何回も聞いているのに涙が出る。 -- ゆり (2013-04-18 18 49 24) 親子ってイイもんだな・・・。あゔあゔ・゜・(ノД`)・゜・。 -- とむ (2013-04-22 22 11 25) 本当にいい曲ですよね。泣けます.. -- (*´∀`*)♪ (2013-05-04 05 11 04) ありがとうって、ほんとはいつも思ってるんだよ。でも素直じゃないから全然言えないんだよね。でも言葉にしなくちゃ伝わらないのもまた事実で。後悔する前に、全ての人に伝えておきたい。勇気をだして。 -- 名無しさん (2013-05-05 03 00 09) 母さんありがとう(^∇^) -- (^∇^) (2013-05-10 23 06 05) 今日ゎ母の日だから感謝の気持ちを伝えようね皆さん(^^) -- 名無しさん (2013-05-12 19 02 11) 共感できます。好きな人や親や兄弟・・・。実は好きな人と兄弟が良かったのですが...笑 それでも感謝ですっ(´ω`) -- ゆぅりん (2013-05-15 06 58 37) この歌って本当に良いですね説明しづらいくらいに -- ayaka (2013-05-15 20 06 49) 曲で泣いたの初めてです.超感動しました;; -- kazu (2013-06-16 15 58 26) 本当に、いい曲すぎて。涙止まらないです…。お母さんだけでなく私のそばにいてくれる大切な仲間たちにも、簡単だけど、決して軽くない…「ありがとう」を伝えたくなった。主さん…気付かせてくれてありがとう… -- もちゃねこ (2013-07-02 21 02 24) 涙が止まらないです。親にちゃんと感謝しないとなぁって思いました。 -- みお (2013-07-15 15 59 32) めっちゃ泣きました この曲千本桜ぐらい人気になってほしいです!! -- 名無しさん (2013-08-03 22 10 18) 凄いいい曲…私がどれだけみんなに支えてもらってるか、それにどれだけ感謝しなきゃいけないか、この曲を聴いて改めて実感しました。 -- 詩乃 (2013-08-17 13 33 11) 何度聴いても泣けるし、歌おうと思っても泣いて歌えない(誉め言葉)。たまにしか聴かないけど、すごく大切にしてる曲 -- シナモン (2013-08-18 22 56 33) またPVが最高にいいんだよなぁー -- はお (2013-08-25 16 28 12) すき -- そらる (2013-11-28 01 38 42) いつも働いてるお母さんを嫌だと思ってた、もっと一緒に居たいのに…。でもお母さんが働いてるのは、私達を養うためだって、ようやく気付けた気がする。明日になったら言ってみようかな、ありがとうって。 -- みーこ (2014-01-19 23 04 44) 泣けた!お母さんにありがとうって言いたくなった。言えなくなって後悔したくないしね。 -- 名無しさん (2014-03-18 07 16 02) 私「お母さんありがとう!」『何今更キモい事言ってんの』どうしよう殺意が湧いた。 -- 名無しさん (2014-05-15 21 21 58) 凄い泣けた -- 名無しさん (2014-09-25 13 37 00) ありがとう。大好き。いつから言えなくなったんだろう。卒業式の日に胸を張って言えるよう、あと半年頑張ろうたと -- 口下手少女。 (2014-10-02 20 36 11) 感動!ありがとうの大切さが改めて分かった! -- 名無し (2015-02-21 16 29 06) めっちゃ良い歌だなんか夜っぽくて好き -- 良太 (2015-05-26 08 16 34) 泣けて来た・・・・・・・・・ -- 名無しさん (2015-06-16 23 08 24) この曲聴いていなくなってから後悔したくないなって思った -- 名無しさん (2015-07-03 16 52 45) 母さん父さん、いつも素直になれなくてごめんね。頑張ってこの歌両親のためにこの素敵な歌を歌ってあげたい -- 名無しさん (2015-07-23 10 50 35) 本当に泣いてしまいました。曲もすごく良いです。小学校や中学校の合唱曲にしてもいいくらいです -- 名無しさん (2015-07-23 10 53 05) 歌を聴いて泣かされたのは、この曲が初めてです。 -- クルミ (2015-07-26 17 36 55) いつもありがとう。大好きです♪ -- 名無しさん (2015-08-07 23 47 39) あれ…?目から鼻水が… -- 山田 (2015-11-06 18 49 09) これを聴くと今日まで親に対して言ってきた言葉がどんなに相手のことを考えなかったんだろうって後悔しますね泣けます -- マダガスカルの猿 (2015-11-17 20 25 22) やばいな、うんやばい、結構好みかも -- 凶華 (2016-01-12 23 20 13) この前亡くなった、私にとっては母のようだった祖母のこと思い出して泣いてしまいました。 あの時ありがとうって言っておけば良かったなぁ。 -- 花 (2016-01-31 23 10 55) やばい。この曲大好き。泣ける -- 漆黒に染まりしボカロ廃 (2016-03-04 19 19 40) すっごいすっごい泣けます。すごくいい曲です。お母さんにありがとうって言いたい。 -- 狸 (2016-04-22 22 44 11) この曲本当に大好きです。何か、泣けてきます。 -- 名無しさん (2016-07-08 06 35 15) ほんとに感動します。すごく泣けたしありがとうの大切さを感じました。 -- 匿名 (2016-08-13 23 07 32) 名前 コメント
https://w.atwiki.jp/oper/pages/2913.html
ACTE IV Le théâtre change et représente une île agréable. Scène première ARCALAÜS, ARCABONNE RITOURNELLE ARCALAÜS Par mes enchantements Oriane est captive, Sa beauté causa nos malheurs Dans ces lieux, sans pitié, j entends sa voix plaintive, Et j aime à voir couler ses pleurs. Notre ennemi l aimait, il a tout fait pour elle ; Il combattait pour l obtenir. ARCABONNE Je viens de la voir, qu elle est belle ! Vous ne la sauriez trop punir. ARCALAÜS Ne permettons pas qu elle ignore La perte d un amant, dont son cœur est charmé, Il faut qu après la mort Amadis souffre encore Dans ce qu il a le plus aimé. Aux regards d Oriane, exposez la victime Qu à nos ressentiments vous venez d immoler. Un soupir vous échappe ; et vous n osez parler ! Est-ce par des soupirs que la haine s exprime ? ARCABONNE Que vous êtes heureux de n avoir à songer Qu à haïr, et qu à vous venger ! Hélas ! dans notre ennemi même J ai trouvé l inconnu que j aime. ARCALAÜS Vous aimez Amadis ! il voit encore le jour ! Quoi ! sur votre vengeance un lâche amour l emporte ? ARCABONNE La vengeance la plus forte Est faible contre l amour. ARCALAÜS Quelle faiblesse est plus étrange ! Notre ennemi mortel devient votre vainqueur ? Malgré tant de serments, votre perfide cœur Du parti d Amadis se range ! Parjure ! ah, c est de vous qu il faut que je me venge ! ARCABONNE Je l aime, malgré moi, cet ennemi charmant ; Je n en puis être aimée, une autre a su lui plaire Je vous défie, avec votre colère, D inventer pour mon châtiment Un plus cruel tourment. ARCALAÜS Pour augmenter votre supplice, Il faut vous faire voir ces deux amants heureux ; Avant que ma vengeance en fasse un sacrifice, Il faut que l hymen les unisse... ARCABONNE Ah ! que plutôt cent fois ils périssent tous deux. Entre l amour et la haine cruelle J ai cru pouvoir me partager ; Mais dans mon cœur l amour est étranger, Et la haine m est naturelle. ARCABONNE voyant approcher Oriane. Ma rivale gémit que ses maux me sont doux ! Pour punir ces amants, j imagine une peine Digne de ma fureur, et de votre courroux ; C est peu d une mort inhumaine... ARCALAÜS Puis-je encore me fier à vous? ARCABONNE Fiez-vous à l amour jaloux, Il est plus cruel que la haine. Scène seconde ORIANE RITOURNELLE ORIANE seule A qui pourrai-je avoir recours ? C est de vous, juste Ciel ! que j attends du secours, Sur ces bords inconnus, un enchanteur barbare, Dispose de mes tristes jours L enfer contre moi se déclare ; A qui pourrais-je avoir recours ? C est de vous, juste Ciel ! que j attends du secours. RITOURNELLE Autrefois Amadis aurait pris ma défense Mais l inconstant m oublie, et suit une autre loi. Pourquoi m en souvenir ? pourquoi N oublier pas de lui jusqu à son inconstance ? Ici, loin de toute assistance, Je tremble d un mortel effroi ; Eh! Faut-il encore que je pense A qui ne pense plus à moi ? Scène troisième ARCALAÜS, ORIANE ARCALAÜS Je vous entends, cessez de feindre. Plaignez-vous d Amadis ; je ne veux pas contraindre Un si juste courroux. ORIANE J ai tant de sujet de m en plaindre, Que j ai presque oublié de me plaindre de vous. Non, ce n est point ici son secours que j implore ; Il est allé chercher la beauté qu il adore, Et je l appellerais par des cris superflus. ARCALAÜS Lorsque vous le verrez, vous l aimerez encore. ORIANE Non, non, je ne le verrai plus. Je dois trop le haïr, pour renouer la chaîne Dont il a dégagé son cœur. ARCALAÜS Si vous le haïssez, j ai servi votre haine ; A la fin j ai vaincu ce superbe vainqueur. ORIANE Vous, vainqueur d Amadis ! non, il n est pas possible Qu il ait cessé d être invincible. Tout cède à sa valeur, et vous la connaissez... ARCALAÜS Eh ! c est ainsi que vous le haïssez ? ORIANE Je veux haïr toujours un amant si volage, Et je me le suis bien promis Mais ses plus cruels ennemis Peuvent-ils s empêcher d admirer son courage. Non, rien ne peut être assez fort, Pour surmonter ce héros indomptable. ARCALAÜS Voyez si je me vante à tort, D avoir vaincu ce vainqueur redoutable. Amadis, étendu sur ses armes sanglantes, paraît mort Scène quatrième ORIANE, AMADIS qui paraît mort ORIANE Que vois-je ! o spectacle effroyable ? O trop funeste sort ! Ciel ! o Ciel ! Amadis est mort ! Ma colère lui fut fatale ; J eus tort de l accuser de suivre une autre amour. Que ne puis-je, en mourant, le rappeler au jour, Dû-t-il vivre pour ma rivale ! Ciel ! qui nous donna ce héros, Que ne prenais-tu sa défense Contre l infernale puissance ? L univers a perdu l auteur de son repos. Pleure, gémis, faible innocence, Pleure, hélas ! tu n as plus d appui, Tu vois expirer aujourd hui Ton unique espérance. O trop funeste sort ! Ciel ! o Ciel ! Amadis est mort ! Il m appelle ; je le vais suivre Le sort qui nous rejoint m est doux. Amadis, je vivais pour vous, Vous mourez, je ne puis plus vivre. Oriane tombe évanouie. Scène cinquième ARCALAÜS, ARCABONNE, AMADIS qui paraît mort, ORIANE, évanouie. RITOURNELLE ARCABONNE ET ARCALAÜS Quel plaisir de voir Un si cruel désespoir ! ARCABONNE Joignez votre fureur à ma rage inhumaine. Il faut que ces amants revivent tour à tour Pour souffrir une affreuse peine ARCALAÜS Il faut faire de leur amour Le ministre de notre haine. ARCABONNE ET ARCALAÜS Quel plaisir de voir Un si cruel désespoir! ARCABONNE Il faut qu Amadis sorte Du profond assoupissement Où le tient notre enchantement, Et qu il pleure Oriane morte. Mais pour eux contre nous, quel pouvoir s est armé ? ARCALAÜS Qui peut conduire ici ce rocher enflammé. Scène sixième Un rocher environné de flammes s approche, les flammes se retirent, et laissent voir un vaisseau sous la figure d un serpent, ce qui l a fait appeler la grande serpente. Urgande ses suivantes sortent de ce vaisseau. URGANDE, TROUPE DE SUIVANTES D URGANDE, ARCALAÜS, ARCABONNE, AMADIS, qui paraît mort, ORIANE, évanouie. PRELUDE URGANDE Je soumets à mes lois l enfer, la terre et l onde. Sans qu on sache où je suis, je parcours tout le monde, Et je connais des secrets que les cieux N ont jusqu ici dévoilé qu à mes yeux. Mais j arme seulement ma fatale puissance Contre l injuste violence ; J ai soin de relever le mérite abattu, Et je fais mon bonheur de servir la vertu. Tremblez, tremblez, reconnaissez Urgande ; Tout obéit, sitôt que je commande ; Barbares, laissez pour jamais Ces fidèles amants en paix. Urgande touche de sa baguette Arcalaüs et Arcabonne. PRELUDE ARCABONNE ET ARCALAÜS Tout mon effort est inutile, Je demeure immobile ; Je cède aux charmes trop puissants Qui saisissent mes sens. DEUX SUIVANTES D URGANDE Tremblez, tremblez, reconnaissez Urgande ; Tout obéit, sitôt qu elle commande Barbares, laissez pour jamais Ces fidèles amants en paix. Les suivantes d Urgande jettent des fleurs et répandent des parfums sur Amadis, et Oriane pour commencer à dissiper l enchantement dont ils sont saisis MENUET POUR LES SUIVANTES D URGANDE DEUX SUIVANTES D URGANDE Cœurs, accablés de rigueurs inhumaines, Ne cessez point d espérer en aimant Il vient un jour où les craintes sont vaines, Un triste sort change dans un moment. Il est fâcheux de porter des chaînes, C est un cruel tourment ; Mais quand l amour en veut payer les peines, C est un plaisir charmant. Les suivantes d Urgande commencent à dissiper par leurs danses l enchantement dont Amadis et Oriane sont saisis, et les emportent dans le vaisseau. Urgande, avant que d y renter, touche une seconde fois de sa baguette Arcalaüs et Arcabonne. MENUET POUR LES SUIVANTES D URGANDE (reprise) URGANDE Il faut que de vos sens je vous rende l usage, Perfides ! Je vous livre à votre propre rage. Urgande rentre dans le vaisseau de la grande serpente, qui commence à s éloigner et à se couvrir de flammes PRELUDE ARCABONNE ET ARCALAÜS Démons, soumis à nos lois, Volez, venez nous défendre. N osez-vous rien entreprendre ? Méprisez-vous notre voix ? Hâtez-vous, c est trop attendre. Démons, soumis à nos lois, Volez, venez nous défendre. Les démons des enfers sortent pour secourir Arcalaüs, et Arcabonne. Les démons de l air viennent combattre contre ceux des enfers et les surmontent. PRELUDE (reprise) ARCABONNE ET ARCALAÜS On brave notre vain pouvoir, Tout est contraire à notre envie Nous perdons tout espoir, Renonçons à la vie ! ACTE IV Le théâtre change et représente une île agréable. Scène première ARCALAÜS, ARCABONNE RITOURNELLE ARCALAÜS Par mes enchantements Oriane est captive, Sa beauté causa nos malheurs Dans ces lieux, sans pitié, j entends sa voix plaintive, Et j aime à voir couler ses pleurs. Notre ennemi l aimait, il a tout fait pour elle ; Il combattait pour l obtenir. ARCABONNE Je viens de la voir, qu elle est belle ! Vous ne la sauriez trop punir. ARCALAÜS Ne permettons pas qu elle ignore La perte d un amant, dont son cœur est charmé, Il faut qu après la mort Amadis souffre encore Dans ce qu il a le plus aimé. Aux regards d Oriane, exposez la victime Qu à nos ressentiments vous venez d immoler. Un soupir vous échappe ; et vous n osez parler ! Est-ce par des soupirs que la haine s exprime ? ARCABONNE Que vous êtes heureux de n avoir à songer Qu à haïr, et qu à vous venger ! Hélas ! dans notre ennemi même J ai trouvé l inconnu que j aime. ARCALAÜS Vous aimez Amadis ! il voit encore le jour ! Quoi ! sur votre vengeance un lâche amour l emporte ? ARCABONNE La vengeance la plus forte Est faible contre l amour. ARCALAÜS Quelle faiblesse est plus étrange ! Notre ennemi mortel devient votre vainqueur ? Malgré tant de serments, votre perfide cœur Du parti d Amadis se range ! Parjure ! ah, c est de vous qu il faut que je me venge ! ARCABONNE Je l aime, malgré moi, cet ennemi charmant ; Je n en puis être aimée, une autre a su lui plaire Je vous défie, avec votre colère, D inventer pour mon châtiment Un plus cruel tourment. ARCALAÜS Pour augmenter votre supplice, Il faut vous faire voir ces deux amants heureux ; Avant que ma vengeance en fasse un sacrifice, Il faut que l hymen les unisse... ARCABONNE Ah ! que plutôt cent fois ils périssent tous deux. Entre l amour et la haine cruelle J ai cru pouvoir me partager ; Mais dans mon cœur l amour est étranger, Et la haine m est naturelle. ARCABONNE voyant approcher Oriane. Ma rivale gémit que ses maux me sont doux ! Pour punir ces amants, j imagine une peine Digne de ma fureur, et de votre courroux ; C est peu d une mort inhumaine... ARCALAÜS Puis-je encore me fier à vous? ARCABONNE Fiez-vous à l amour jaloux, Il est plus cruel que la haine. Scène seconde ORIANE RITOURNELLE ORIANE seule A qui pourrai-je avoir recours ? C est de vous, juste Ciel ! que j attends du secours, Sur ces bords inconnus, un enchanteur barbare, Dispose de mes tristes jours L enfer contre moi se déclare ; A qui pourrais-je avoir recours ? C est de vous, juste Ciel ! que j attends du secours. RITOURNELLE Autrefois Amadis aurait pris ma défense Mais l inconstant m oublie, et suit une autre loi. Pourquoi m en souvenir ? pourquoi N oublier pas de lui jusqu à son inconstance ? Ici, loin de toute assistance, Je tremble d un mortel effroi ; Eh! Faut-il encore que je pense A qui ne pense plus à moi ? Scène troisième ARCALAÜS, ORIANE ARCALAÜS Je vous entends, cessez de feindre. Plaignez-vous d Amadis ; je ne veux pas contraindre Un si juste courroux. ORIANE J ai tant de sujet de m en plaindre, Que j ai presque oublié de me plaindre de vous. Non, ce n est point ici son secours que j implore ; Il est allé chercher la beauté qu il adore, Et je l appellerais par des cris superflus. ARCALAÜS Lorsque vous le verrez, vous l aimerez encore. ORIANE Non, non, je ne le verrai plus. Je dois trop le haïr, pour renouer la chaîne Dont il a dégagé son cœur. ARCALAÜS Si vous le haïssez, j ai servi votre haine ; A la fin j ai vaincu ce superbe vainqueur. ORIANE Vous, vainqueur d Amadis ! non, il n est pas possible Qu il ait cessé d être invincible. Tout cède à sa valeur, et vous la connaissez... ARCALAÜS Eh ! c est ainsi que vous le haïssez ? ORIANE Je veux haïr toujours un amant si volage, Et je me le suis bien promis Mais ses plus cruels ennemis Peuvent-ils s empêcher d admirer son courage. Non, rien ne peut être assez fort, Pour surmonter ce héros indomptable. ARCALAÜS Voyez si je me vante à tort, D avoir vaincu ce vainqueur redoutable. Amadis, étendu sur ses armes sanglantes, paraît mort Scène quatrième ORIANE, AMADIS qui paraît mort ORIANE Que vois-je ! o spectacle effroyable ? O trop funeste sort ! Ciel ! o Ciel ! Amadis est mort ! Ma colère lui fut fatale ; J eus tort de l accuser de suivre une autre amour. Que ne puis-je, en mourant, le rappeler au jour, Dû-t-il vivre pour ma rivale ! Ciel ! qui nous donna ce héros, Que ne prenais-tu sa défense Contre l infernale puissance ? L univers a perdu l auteur de son repos. Pleure, gémis, faible innocence, Pleure, hélas ! tu n as plus d appui, Tu vois expirer aujourd hui Ton unique espérance. O trop funeste sort ! Ciel ! o Ciel ! Amadis est mort ! Il m appelle ; je le vais suivre Le sort qui nous rejoint m est doux. Amadis, je vivais pour vous, Vous mourez, je ne puis plus vivre. Oriane tombe évanouie. Scène cinquième ARCALAÜS, ARCABONNE, AMADIS qui paraît mort, ORIANE, évanouie. RITOURNELLE ARCABONNE ET ARCALAÜS Quel plaisir de voir Un si cruel désespoir ! ARCABONNE Joignez votre fureur à ma rage inhumaine. Il faut que ces amants revivent tour à tour Pour souffrir une affreuse peine ARCALAÜS Il faut faire de leur amour Le ministre de notre haine. ARCABONNE ET ARCALAÜS Quel plaisir de voir Un si cruel désespoir! ARCABONNE Il faut qu Amadis sorte Du profond assoupissement Où le tient notre enchantement, Et qu il pleure Oriane morte. Mais pour eux contre nous, quel pouvoir s est armé ? ARCALAÜS Qui peut conduire ici ce rocher enflammé. Scène sixième Un rocher environné de flammes s approche, les flammes se retirent, et laissent voir un vaisseau sous la figure d un serpent, ce qui l a fait appeler la grande serpente. Urgande ses suivantes sortent de ce vaisseau. URGANDE, TROUPE DE SUIVANTES D URGANDE, ARCALAÜS, ARCABONNE, AMADIS, qui paraît mort, ORIANE, évanouie. PRELUDE URGANDE Je soumets à mes lois l enfer, la terre et l onde. Sans qu on sache où je suis, je parcours tout le monde, Et je connais des secrets que les cieux N ont jusqu ici dévoilé qu à mes yeux. Mais j arme seulement ma fatale puissance Contre l injuste violence ; J ai soin de relever le mérite abattu, Et je fais mon bonheur de servir la vertu. Tremblez, tremblez, reconnaissez Urgande ; Tout obéit, sitôt que je commande ; Barbares, laissez pour jamais Ces fidèles amants en paix. Urgande touche de sa baguette Arcalaüs et Arcabonne. PRELUDE ARCABONNE ET ARCALAÜS Tout mon effort est inutile, Je demeure immobile ; Je cède aux charmes trop puissants Qui saisissent mes sens. DEUX SUIVANTES D URGANDE Tremblez, tremblez, reconnaissez Urgande ; Tout obéit, sitôt qu elle commande Barbares, laissez pour jamais Ces fidèles amants en paix. Les suivantes d Urgande jettent des fleurs et répandent des parfums sur Amadis, et Oriane pour commencer à dissiper l enchantement dont ils sont saisis MENUET POUR LES SUIVANTES D URGANDE DEUX SUIVANTES D URGANDE Cœurs, accablés de rigueurs inhumaines, Ne cessez point d espérer en aimant Il vient un jour où les craintes sont vaines, Un triste sort change dans un moment. Il est fâcheux de porter des chaînes, C est un cruel tourment ; Mais quand l amour en veut payer les peines, C est un plaisir charmant. Les suivantes d Urgande commencent à dissiper par leurs danses l enchantement dont Amadis et Oriane sont saisis, et les emportent dans le vaisseau. Urgande, avant que d y renter, touche une seconde fois de sa baguette Arcalaüs et Arcabonne. MENUET POUR LES SUIVANTES D URGANDE (reprise) URGANDE Il faut que de vos sens je vous rende l usage, Perfides ! Je vous livre à votre propre rage. Urgande rentre dans le vaisseau de la grande serpente, qui commence à s éloigner et à se couvrir de flammes PRELUDE ARCABONNE ET ARCALAÜS Démons, soumis à nos lois, Volez, venez nous défendre. N osez-vous rien entreprendre ? Méprisez-vous notre voix ? Hâtez-vous, c est trop attendre. Démons, soumis à nos lois, Volez, venez nous défendre. Les démons des enfers sortent pour secourir Arcalaüs, et Arcabonne. Les démons de l air viennent combattre contre ceux des enfers et les surmontent. PRELUDE (reprise) ARCABONNE ET ARCALAÜS On brave notre vain pouvoir, Tout est contraire à notre envie Nous perdons tout espoir, Renonçons à la vie ! Lully,Jean-Baptiste/Amadis/V
https://w.atwiki.jp/rdr2jp/pages/1211.html
imageプラグインエラー ご指定のファイルが見つかりません。ファイル名を確認して、再度指定してください。 (Bouvier.jpg) 概要 解説画像 概要 日本語:ブービエ 業種:不明 所在地:ルモワン - バイユーンワ - サンドニ 解説 Bouvierとはフランス語でベルギーの大型牧畜犬の意味。 画像
https://w.atwiki.jp/oper/pages/3117.html
このテンプレはポリウト方式で作成されています。 こちらの役名一覧に和訳を記載して管理人までお知らせください。 ACTE I (Le théâtre représente les campagnes de la Hollande la aux environs de Dordrech. Au fond on aperçoit la Meusse à droite un château-fort avec les ponts-levis et tourelles a gauche fermes et moulins dépendent du château. Du même côte sur le premier plan, des sacs de blé, des tables rustiques, des bancs, etc. Au lever du rideau, le théâtre est vide. Un berger arrive et avec son chalumeau donna l'éveil. Un autre berger arrive, - censé dans les coulisses- lui répond de loin, Alors las portes des cabanes s'ouvrent, les paysans sortent avec leurs outils, les meuniers avec des sacs de farine sur le dos, etc.) ▼CHOEUR PASTORAL▲ La brise es muette. Le jour es serein! D'échos en échos, sonne la clochette de nos gais troupeaux! ▼PAYSANS▲ Trop souvent l'orage attriste nos coeurs… ▼CHOEUR▲ … Attriste nos cours! ▼PAYSANS▲ D'un jour, d'un jour sans nuages goûtons, tous les douceurs, Ah! Goûtons, etc. ▼CHOEUR▲ La brise es muette. Le jour es serein! Le vent qui s'arrête, qu'ici pour nous s'apprête le repas du matin! Goûtons les douceurs d'un jour heureux goûtons le bonheur d'un jour heureux! ▼BERTHE▲ Mon coeur s'élance et palpite. L'espoir remplit ce coeur charmé, doux espoir! Au ciel d'avance je habite, je vais revoir mon bien-aimé, oui, revoir mon bien-aimé! Légers oiseaux, volez vers sa demeure et que vos chants lui disent mon amour. Bientôt vos chants en doux refrains diront a lui mon amour! Mon coeur s'élance, etc. Du moment où l'orpheline t'aperçut, faveur divine seul, rêvant, rêvant, sur la colline. Un regard, regard, changea mon sort! Aujourd'hui servant nos flammes vois, ta mère de nos âmes vient hâter l'heureux accord, l'heureux accord. Mon coeur s'élance, etc. (Berthe voit arriver de loin Fidès. Elle court á su rencontre, prend son bras et la conduit doucement jusque devant de la scène. Fidès est fatiguée de la route et marche pesamment. Quand elle arrivée sur l'avant-scène elle embrasse Berthe, la bénit et met à son doigt un anneau de fiancée, envoyé par Jean) ▼BERTHE▲ Fidès, ma bonne mère, enfin donc vous voilà! ▼FIDÈS▲ Tu m'attendais? ▼BERTHE▲ Depuis l'aurore! ▼FIDÈS▲ Et Jean mon fils attend plus ardemment encore sa fiancée! "Allez, allez, bonne mère, allez, allez, amenez la a-t-il dit," et je viens. ▼BERTHE▲ Ainsi moi, pauvre fille, orpheline et sans biens il m'a daigne choisir. ▼FIDÈS▲ (babillant avec bonhomie) Des filles de Dordrecht Berthe est la plus gentille et la plus sage, et je veux vous unir. (s'animant toujours avantage) Et je veux dès demain que Berthe me succède dans mon hôtellerie et dans mon beau comptoir; le plus beau, vois-tu bien Berthe, de toute la ville de Leyde! Partons, partons, partons! Hâtons-nous, hâtons-nous, car mon fils nos attend pour ce soir car mon. fils nos attend pour ce sir. Partons! ▼BERTHE▲ Non pas; vraiment; vassale; je ne puis me marier, ni quitter ce pays sans la volonté souveraine du comte du Oberthal, seigneur de ce domaine dont vous voyez d'ici les créneaux redoutés! ▼FIDÈS▲ Auprès de lui courons! (Fidès veut entraîner Berthe vers le château à droite. Au moment où les femmes viennent de franchir les marches de l'escalier qui conduit au château, les trois anabaptistes paraissent au haut des marches. Ils s'approchent d'eux et les examinent avec curiosité. Fidès redescend avec crainte les marches de l'escalier) ▼FIDÈS▲ (à Berthe à voix basse) Quels sont ces hommes noirs aux figures sinistres? ▼BERTHE▲ (à voix basse) On dit que du Très-Haut ce sont de saints ministres qui depuis quelque temps parcourent nos cantons, répandant parmi nous leurs doctes oraisons! (Les trois anabaptistes sur la colline étendent les mains sur le peuple comme pour le bénir) ▼JONAS▲ Ad nos! ▼ZACHARIE▲ Ad nos! ▼LES TROIS ANABAPTISTES▲ Ad nos, ad salutarem undam, iterum venite miseri! Ad nos, ad nos venite, populi! (Les trois anabaptistes descendent l'escalier et s'approchent les paysans) ▼CHOEUR▲ Ecoutons le ciel, qui les inspire, qui les inspire! ▼ZACHARIE▲ (montant sur une borne pour haranguer le peuple) Des ces champs fécondes longtemps par vos sueurs, voulez-vous, voulez-vous être enfin les maîtres et seigneurs? Le voulez-vous? Le voulez-vous? ▼LES TROIS ANABAPTISTES▲ Ah! Ad nos, ad salutarem undam, iterum venite miseri! ▼JONAS▲ (prêchant a un autre groupe du peuple) Veux-tu que ces châteaux aux tourelles altières descendent au niveau des plus humbles chaumières? Le veux-tu, le veux-tu, le veux-tu? ▼LES TROIS ANABAPTISTES▲ Ah! Ad nos, etc. ▼MATHISEN▲ Esclaves et vassaux trop longtemps à genoux, ce qui fut abaissé s'élève. Levez-vous ▼LES TROIS ANABAPTISTES▲ Levez-vous, Levez-vous, levez-vous! (Les paysans commencent à s'émouvoir, ils se consultent entre eux. ils engagent un des leurs à parler aux prêcheurs. Le paysan ne vent pas d'abord, mais ses compagnons le poussent en avant) ▼PREMIER PAYSAN▲ (timidement) Ainsi ces beaux châteaux? ▼MATHISEN▲ Il vous appartiendront! ▼JONAS▲ Il vous appartiendront! ▼DEUXIEME PAYSAN▲ (timidement) La dime et la corvée? ▼JONAS▲ Elles disparaîtront! ▼ZACHARIE▲ Elles disparaîtront! ▼PREMIER PAYSAN▲ Et nous serfs et vassaux? ▼JONAS▲ Libres en ce séjour! ▼MATHISEN, ZACHARIE▲ Libres en ce séjour! ▼DEUXIEME PAYSAN▲ Et nos anciens seigneurs? ▼LES TROIS ANABAPTISTES▲ Esclaves a leur tour! ▼SIX PAYSANS▲ Ainsi ces beaux châteaux ? ▼JONAS▲ Il vous appartiendront! ▼SIX PAYSANS▲ La dime et la corvée? ▼JONAS▲ Elles disparaîtront! ▼SIX PAYSANS▲ Et nous serfs et vassaux? ▼MATHISEN, ZACHARIE▲ Libres en ce séjour! ▼SIX PAYSANS▲ Et nos anciens seigneurs? ▼MATHISEN, ZACHARIE▲ Esclaves a leur tour! ▼DES HOMMES▲ (entre eux, se consultent) Ils ont raison; écoutez les! ▼DES FEMMES▲ Oui! ▼DES HOMMES▲ Ils disent vrai! ▼DES FEMMES▲ Oui! ▼DES HOMMES▲ Nos les suivrons! ▼AUTRES HOMMES▲ Et nous aussi! ▼LES HOMMES▲ Point de retard! ▼AUTRES HOMMES▲ Point de merci! ▼DES FEMMES▲ (aux paysans) Vous êtes fort, puissant, vous êtes grands! ▼LES HOMMES▲ Venez, allons, venez! ▼LES TROIS ANABAPTISTES▲ Ad nos! Ad nos, etc. ▼CHOEUR▲ Ces oppresseurs indignes, ces vils, ces vils tyrans, cruels, cruels seigneurs! Ah! Vengeons-nous sur nos tyrans, Ah! Vengeons-nous sur nos tyrans, qu'ils meurent tous! Qu'ils meurent, etc. Levons nous, Levons nous, etc. Malheur à qui nos combattrait, malheur, malheur! Son supplice est tout prêt, Dieu signe l'arrêt! (Les paysans courent au fond du théâtre où son déposés les fourches à faner, les faux et les pioches; ils les brandissent, s'alignent et marchent en ordre militaire, en promenant les trois anabaptistes en triomphe) ▼MATHISEN, ZACHARIE▲ (avec enthousiasme) O roi des cieux, c'est ta victoire, Dieu des combats, veille sur nous, sur nous! ▼JONAS▲ Sur nous! ▼MATHISEN, ZACHARIE▲ Las nations verront ta gloire, ta sainte loi luira pour tous pour tous! ▼JONAS▲ Pour tous! ▼MATHISEN, ZACHARIE▲ Suivez-nous amis! Dieu le veut, Dieu le veut! C'est le grand jour! Que la liberté, que la liberté soit notre amour, et du monde entier! Dieu le veut son drapeau fera le tour! ▼LES TROIS ANABAPTISTES▲ Dieu le veut! Dieu le veut! Suivez-nous, chers compagnons ▼CHOEUR▲ O roi des cieux, etc. Aux armes, aux armes aux armes! Liberté, ah! Viens nous secourir nous t'invoquons, pour ton saint nom vaincre ou mourir! Liberté, etc… ah! Viens, viens! ▼LES TROIS ANABAPTISTES▲ Aux armes! Ad nos, etc… Suivez nous, mort aux tyrans! Mort, mort, oui, mort! (Tous les paysans se sont armés de fourches, de pioches, et de bâtons, et se son élancés sur les marches de l'escalier qui conduit au château. Las portes du château s'ouvrent. Oberthal sort, il est entouré de seigneurs, ses amis avec lesquels il cause en riant. A sa vue les paysans s'arrêtent. Ceux que avaient déjà gravi les marches de l'escalier les redescendent avec effroi, et cachent les bâtons dont ils étaient armés. Oberthal s'avance tranquillement au milieu des paysans, qui le saluent) ▼BERTHE▲ Le Comte D'Oberth, le seigneur châtelain. ▼OBERTHAL▲ De quels cris menaçants, ces visages si tristes troublent-ils dans nos murs la gaîte du festin? Ah! (rappelant les souvenirs) Ceux-là sont-ils pas des ces anabaptistes, ces fougueux puritains, ces ennuyeux prêcheurs, semant partout, dit-on les dogmes imposteurs ▼LES TROIS ANABAPTISTES▲ Malheur, noble seigneur, à celui dont les yeux ne s'ouvrent qu'a l'erreur! ▼OBERTHAL▲ Eh! Mais vraiment, vraiment, je crois le reconnaître; oui, c'est maître Jonas mon ancien sommeiller il me volait mon vin, dont il se disait maître! (aux soldats) Que le fourreau du sabre aide à le châtier! Soldats, qu'on le chasse! Eloignez sa figure infernale! (Les soldats emmènent les trois anabaptistes) ▼OBERTHAL▲ (apercevant Berthe) Ah! Celle-ci vaut mieux! Que veux-tu, ma vassale? Avance et parle sans frayeur! ▼BERTHE▲ (à part) Ma mère, Ma mère, hélas! J'ai peur! ▼FIDÈS▲ (rassurant Berthe) Sois sans crainte, sois sans crainte, je suis là, oui, je suis là pou te donner du coeur. ▼BERTHE▲ Un jour dans les flots de la Meuse, j'allais périr, j'allais périr. Jean, Jean me sauva. ▼FIDÈS▲ (faisant la révérence au seigneur) Jean, Jean la sauva. ▼BERTHE▲ Orpheline et bien malheureuse, depuis de ce jour, depuis de ce jour, Jean me protégea! ▼FIDÈS▲ (faisant la révérence) Jean la protégea! ▼BERTHE▲ Je connais votre droit, je connais votre droit suprême, mais Jean m'aime de tout son coeur, de tout son coeur, de tout son coeur! Ah! Mon seigneur, mon seigneur, mon doux, mon doux seigneur, permettez-moi d'être sa femme, permettez-le ah! Monseigneur, etc. ▼FIDÈS▲ Mais Jean l'aime de tout son coeur! Ah! Mon seigneur, etc. Permettez lui d'être sa femme ▼BERTHE▲ Moi vassale en votre domaine je suis hélas! Sans or ni bien; tous les sauvent bien! ▼FIDÈS▲ (faisant la révérence) Tout le savent bien! ▼BERTHE▲ Et Jean, que son amour entraîne, veut m'épouser, moi qui n'ai rien, moi, moi qui n'ai rien! ▼FIDÈS▲ (faisant la révérence) Elle qui n'a rien. ▼BERTHE▲ Voici sa mère qui réclame pour son fils ma main et mon coeur; je l'aime tant, je l'aime tant! Ah! Monseigneur, etc. ▼FIDÈS▲ Sa main, son coeur, sa main et son coeur, elle l'aime tant, elle l'aime tant! Ah! Monseigneur, etc. ▼OBERTHAL▲ (regardant Berthe avec amour) Eh quoi ¡ Tant du candeur, d'attraits et d'innocence seraient perdus pour nous et quitteraient ces lieux! Non. non, non, non, non non, je refuse. ▼BERTHE, FIDÈS, CHOEUR▲ Ah! ▼BERTHE▲ Quel malheur! ▼FIDÈS▲ Ah! Quel malheur! ▼BERTHE, FIDÈS, CHOEUR▲ O nouvelle infamie! O mortelles, mortelles alarmes! Faut-il, hélas, se soumettre. Se soumettre à ce spectre d'airain? (du a gauche, au milieu des paysans, leur fait honte de leur lâcheté, les supplie de défendre Berthe et de réclamer justice pour elle. Les paysans excités par ces reproches, s'avancent d'un air résolu et menaçant vers Oberthal, qui sans les voir cause avec les autres seigneurs. A leur approche Oberthal se retourne; les vassaux s'arrêtent interdits et tremblants) ▼OBERTHAL▲ J'ai dit, je le veux, moi seigneur châtelain! Cédez tous, cédez tous, aux désirs du seigneur châtelain! J'ai dit, je le veux, cédez tous, tous, tous! Ou sinon…soldats. ▼CHOEUR▲ Fuyons. (pendant les derniers vers d'Oberthal, des gardes de sa suite ont entouré Berthe et Fidès, qu'ils entraînent dans le château. Oberthal et ses amis les suivent, et les portes se referment derrière eaux. Les paysans, muets de surprise et du frayer, se retirent en silence et tête baissée. A ce moment on entend dans le lointain le psaume des anabaptistes.) ▼LES TROIS ANABAPTISTES▲ (dans les coulisses) Ad nos, ad salutarem undam Iterum venite, miseri, venite, (Le peuple, entendant le chant des anabaptistes, court au devant d'eaux. Les Trois anabaptistes reparaissent sur les marches d'escalier du château, étendant leurs mains sur le peuple- qui s'agenouille devant eaux- et menaçant de geste et regard le château d'Oberthal.) ACTE I Le théâtre représente les campagnes de la Hollande la aux environs de Dordrech. Au fond on aperçoit la Meusse à droite un château-fort avec les ponts-levis et tourelles a gauche fermes et moulins dépendent du château. Du même côte sur le premier plan, des sacs de blé, des tables rustiques, des bancs, etc. Au lever du rideau, le théâtre est vide. Un berger arrive et avec son chalumeau donna l'éveil. Un autre berger arrive, - censé dans les coulisses- lui répond de loin, Alors las portes des cabanes s'ouvrent, les paysans sortent avec leurs outils, les meuniers avec des sacs de farine sur le dos, etc. CHOEUR PASTORAL La brise es muette. Le jour es serein! D'échos en échos, sonne la clochette de nos gais troupeaux! PAYSANS Trop souvent l'orage attriste nos coeurs… CHOEUR … Attriste nos cours! PAYSANS D'un jour, d'un jour sans nuages goûtons, tous les douceurs, Ah! Goûtons, etc. CHOEUR La brise es muette. Le jour es serein! Le vent qui s'arrête, qu'ici pour nous s'apprête le repas du matin! Goûtons les douceurs d'un jour heureux goûtons le bonheur d'un jour heureux! BERTHE Mon coeur s'élance et palpite. L'espoir remplit ce coeur charmé, doux espoir! Au ciel d'avance je habite, je vais revoir mon bien-aimé, oui, revoir mon bien-aimé! Légers oiseaux, volez vers sa demeure et que vos chants lui disent mon amour. Bientôt vos chants en doux refrains diront a lui mon amour! Mon coeur s'élance, etc. Du moment où l'orpheline t'aperçut, faveur divine seul, rêvant, rêvant, sur la colline. Un regard, regard, changea mon sort! Aujourd'hui servant nos flammes vois, ta mère de nos âmes vient hâter l'heureux accord, l'heureux accord. Mon coeur s'élance, etc. Berthe voit arriver de loin Fidès. Elle court á su rencontre, prend son bras et la conduit doucement jusque devant de la scène. Fidès est fatiguée de la route et marche pesamment. Quand elle arrivée sur l'avant-scène elle embrasse Berthe, la bénit et met à son doigt un anneau de fiancée, envoyé par Jean BERTHE Fidès, ma bonne mère, enfin donc vous voilà! FIDÈS Tu m'attendais? BERTHE Depuis l'aurore! FIDÈS Et Jean mon fils attend plus ardemment encore sa fiancée! "Allez, allez, bonne mère, allez, allez, amenez la a-t-il dit," et je viens. BERTHE Ainsi moi, pauvre fille, orpheline et sans biens il m'a daigne choisir. FIDÈS babillant avec bonhomie Des filles de Dordrecht Berthe est la plus gentille et la plus sage, et je veux vous unir. s'animant toujours avantage Et je veux dès demain que Berthe me succède dans mon hôtellerie et dans mon beau comptoir; le plus beau, vois-tu bien Berthe, de toute la ville de Leyde! Partons, partons, partons! Hâtons-nous, hâtons-nous, car mon fils nos attend pour ce soir car mon. fils nos attend pour ce sir. Partons! BERTHE Non pas; vraiment; vassale; je ne puis me marier, ni quitter ce pays sans la volonté souveraine du comte du Oberthal, seigneur de ce domaine dont vous voyez d'ici les créneaux redoutés! FIDÈS Auprès de lui courons! Fidès veut entraîner Berthe vers le château à droite. Au moment où les femmes viennent de franchir les marches de l'escalier qui conduit au château, les trois anabaptistes paraissent au haut des marches. Ils s'approchent d'eux et les examinent avec curiosité. Fidès redescend avec crainte les marches de l'escalier FIDÈS à Berthe à voix basse Quels sont ces hommes noirs aux figures sinistres? BERTHE à voix basse On dit que du Très-Haut ce sont de saints ministres qui depuis quelque temps parcourent nos cantons, répandant parmi nous leurs doctes oraisons! Les trois anabaptistes sur la colline étendent les mains sur le peuple comme pour le bénir JONAS Ad nos! ZACHARIE Ad nos! LES TROIS ANABAPTISTES Ad nos, ad salutarem undam, iterum venite miseri! Ad nos, ad nos venite, populi! Les trois anabaptistes descendent l'escalier et s'approchent les paysans CHOEUR Ecoutons le ciel, qui les inspire, qui les inspire! ZACHARIE montant sur une borne pour haranguer le peuple Des ces champs fécondes longtemps par vos sueurs, voulez-vous, voulez-vous être enfin les maîtres et seigneurs? Le voulez-vous? Le voulez-vous? LES TROIS ANABAPTISTES Ah! Ad nos, ad salutarem undam, iterum venite miseri! JONAS prêchant a un autre groupe du peuple Veux-tu que ces châteaux aux tourelles altières descendent au niveau des plus humbles chaumières? Le veux-tu, le veux-tu, le veux-tu? LES TROIS ANABAPTISTES Ah! Ad nos, etc. MATHISEN Esclaves et vassaux trop longtemps à genoux, ce qui fut abaissé s'élève. Levez-vous LES TROIS ANABAPTISTES Levez-vous, Levez-vous, levez-vous! Les paysans commencent à s'émouvoir, ils se consultent entre eux. ils engagent un des leurs à parler aux prêcheurs. Le paysan ne vent pas d'abord, mais ses compagnons le poussent en avant PREMIER PAYSAN timidement Ainsi ces beaux châteaux? MATHISEN Il vous appartiendront! JONAS Il vous appartiendront! DEUXIEME PAYSAN timidement La dime et la corvée? JONAS Elles disparaîtront! ZACHARIE Elles disparaîtront! PREMIER PAYSAN Et nous serfs et vassaux? JONAS Libres en ce séjour! MATHISEN, ZACHARIE Libres en ce séjour! DEUXIEME PAYSAN Et nos anciens seigneurs? LES TROIS ANABAPTISTES Esclaves a leur tour! SIX PAYSANS Ainsi ces beaux châteaux ? JONAS Il vous appartiendront! SIX PAYSANS La dime et la corvée? JONAS Elles disparaîtront! SIX PAYSANS Et nous serfs et vassaux? MATHISEN, ZACHARIE Libres en ce séjour! SIX PAYSANS Et nos anciens seigneurs? MATHISEN, ZACHARIE Esclaves a leur tour! DES HOMMES entre eux, se consultent Ils ont raison; écoutez les! DES FEMMES Oui! DES HOMMES Ils disent vrai! DES FEMMES Oui! DES HOMMES Nos les suivrons! AUTRES HOMMES Et nous aussi! LES HOMMES Point de retard! AUTRES HOMMES Point de merci! DES FEMMES aux paysans Vous êtes fort, puissant, vous êtes grands! LES HOMMES Venez, allons, venez! LES TROIS ANABAPTISTES Ad nos! Ad nos, etc. CHOEUR Ces oppresseurs indignes, ces vils, ces vils tyrans, cruels, cruels seigneurs! Ah! Vengeons-nous sur nos tyrans, Ah! Vengeons-nous sur nos tyrans, qu'ils meurent tous! Qu'ils meurent, etc. Levons nous, Levons nous, etc. Malheur à qui nos combattrait, malheur, malheur! Son supplice est tout prêt, Dieu signe l'arrêt! Les paysans courent au fond du théâtre où son déposés les fourches à faner, les faux et les pioches; ils les brandissent, s'alignent et marchent en ordre militaire, en promenant les trois anabaptistes en triomphe MATHISEN, ZACHARIE avec enthousiasme O roi des cieux, c'est ta victoire, Dieu des combats, veille sur nous, sur nous! JONAS Sur nous! MATHISEN, ZACHARIE Las nations verront ta gloire, ta sainte loi luira pour tous pour tous! JONAS Pour tous! MATHISEN, ZACHARIE Suivez-nous amis! Dieu le veut, Dieu le veut! C'est le grand jour! Que la liberté, que la liberté soit notre amour, et du monde entier! Dieu le veut son drapeau fera le tour! LES TROIS ANABAPTISTES Dieu le veut! Dieu le veut! Suivez-nous, chers compagnons CHOEUR O roi des cieux, etc. Aux armes, aux armes aux armes! Liberté, ah! Viens nous secourir nous t'invoquons, pour ton saint nom vaincre ou mourir! Liberté, etc… ah! Viens, viens! LES TROIS ANABAPTISTES Aux armes! Ad nos, etc… Suivez nous, mort aux tyrans! Mort, mort, oui, mort! Tous les paysans se sont armés de fourches, de pioches, et de bâtons, et se son élancés sur les marches de l'escalier qui conduit au château. Las portes du château s'ouvrent. Oberthal sort, il est entouré de seigneurs, ses amis avec lesquels il cause en riant. A sa vue les paysans s'arrêtent. Ceux que avaient déjà gravi les marches de l'escalier les redescendent avec effroi, et cachent les bâtons dont ils étaient armés. Oberthal s'avance tranquillement au milieu des paysans, qui le saluent BERTHE Le Comte D'Oberth, le seigneur châtelain. OBERTHAL De quels cris menaçants, ces visages si tristes troublent-ils dans nos murs la gaîte du festin? Ah! rappelant les souvenirs Ceux-là sont-ils pas des ces anabaptistes, ces fougueux puritains, ces ennuyeux prêcheurs, semant partout, dit-on les dogmes imposteurs LES TROIS ANABAPTISTES Malheur, noble seigneur, à celui dont les yeux ne s'ouvrent qu'a l'erreur! OBERTHAL Eh! Mais vraiment, vraiment, je crois le reconnaître; oui, c'est maître Jonas mon ancien sommeiller il me volait mon vin, dont il se disait maître! aux soldats Que le fourreau du sabre aide à le châtier! Soldats, qu'on le chasse! Eloignez sa figure infernale! Les soldats emmènent les trois anabaptistes OBERTHAL apercevant Berthe Ah! Celle-ci vaut mieux! Que veux-tu, ma vassale? Avance et parle sans frayeur! BERTHE à part Ma mère, Ma mère, hélas! J'ai peur! FIDÈS rassurant Berthe Sois sans crainte, sois sans crainte, je suis là, oui, je suis là pou te donner du coeur. BERTHE Un jour dans les flots de la Meuse, j'allais périr, j'allais périr. Jean, Jean me sauva. FIDÈS faisant la révérence au seigneur Jean, Jean la sauva. BERTHE Orpheline et bien malheureuse, depuis de ce jour, depuis de ce jour, Jean me protégea! FIDÈS faisant la révérence Jean la protégea! BERTHE Je connais votre droit, je connais votre droit suprême, mais Jean m'aime de tout son coeur, de tout son coeur, de tout son coeur! Ah! Mon seigneur, mon seigneur, mon doux, mon doux seigneur, permettez-moi d'être sa femme, permettez-le ah! Monseigneur, etc. FIDÈS Mais Jean l'aime de tout son coeur! Ah! Mon seigneur, etc. Permettez lui d'être sa femme BERTHE Moi vassale en votre domaine je suis hélas! Sans or ni bien; tous les sauvent bien! FIDÈS faisant la révérence Tout le savent bien! BERTHE Et Jean, que son amour entraîne, veut m'épouser, moi qui n'ai rien, moi, moi qui n'ai rien! FIDÈS faisant la révérence Elle qui n'a rien. BERTHE Voici sa mère qui réclame pour son fils ma main et mon coeur; je l'aime tant, je l'aime tant! Ah! Monseigneur, etc. FIDÈS Sa main, son coeur, sa main et son coeur, elle l'aime tant, elle l'aime tant! Ah! Monseigneur, etc. OBERTHAL regardant Berthe avec amour Eh quoi ¡ Tant du candeur, d'attraits et d'innocence seraient perdus pour nous et quitteraient ces lieux! Non. non, non, non, non non, je refuse. BERTHE, FIDÈS, CHOEUR Ah! BERTHE Quel malheur! FIDÈS Ah! Quel malheur! BERTHE, FIDÈS, CHOEUR O nouvelle infamie! O mortelles, mortelles alarmes! Faut-il, hélas, se soumettre. Se soumettre à ce spectre d'airain? du a gauche, au milieu des paysans, leur fait honte de leur lâcheté, les supplie de défendre Berthe et de réclamer justice pour elle. Les paysans excités par ces reproches, s'avancent d'un air résolu et menaçant vers Oberthal, qui sans les voir cause avec les autres seigneurs. A leur approche Oberthal se retourne; les vassaux s'arrêtent interdits et tremblants OBERTHAL J'ai dit, je le veux, moi seigneur châtelain! Cédez tous, cédez tous, aux désirs du seigneur châtelain! J'ai dit, je le veux, cédez tous, tous, tous! Ou sinon…soldats. CHOEUR Fuyons. pendant les derniers vers d'Oberthal, des gardes de sa suite ont entouré Berthe et Fidès, qu'ils entraînent dans le château. Oberthal et ses amis les suivent, et les portes se referment derrière eaux. Les paysans, muets de surprise et du frayer, se retirent en silence et tête baissée. A ce moment on entend dans le lointain le psaume des anabaptistes. LES TROIS ANABAPTISTES dans les coulisses Ad nos, ad salutarem undam Iterum venite, miseri, venite, Le peuple, entendant le chant des anabaptistes, court au devant d'eaux. Les Trois anabaptistes reparaissent sur les marches d'escalier du château, étendant leurs mains sur le peuple- qui s'agenouille devant eaux- et menaçant de geste et regard le château d'Oberthal. Meyerbeer,Giacomo/Le Prophète/II
https://w.atwiki.jp/bemanimusicwiki/pages/1671.html
2002/12/25 稼動開始 2006/07/26 コンバージョン:DanceDanceRevolution SuperNOVA移行 新規収録:70曲(復活再収録:46曲) 収録総数:全240曲(11曲削除) 稼働日数:1309日 タイトル アーティスト 備考 DanceDanceRevolution Party Collection 1998 NAOKI 321STARS DJ SIMON A D.J.Amuro Across the nightmare Jimmy Weckl air DJ SIMON AM-3P -303 BASS MIX- KTz (remixed by U1) bag RevenG BE LOVIN D-Crew BURNIN THE FLOOR (MOMO MIX) NAOKI CARTOON HEROES (Speedy Mix) BARBIE YOUNG Colors ~for EXTREME~ dj TAKA CRASH! mr.BRIAN THE FINAL BAND CUTIE CHASER (Morning Mix) CLUB SPICE Dance Dance Revolution DDR ALL STARS ONE MORE EXTRA STAGE Destiny lovers くにたけ みゆき Do It Right (Harmonized 2Step Mix) SOTA feat. Ebony Fay DROP THE BOMB -System S.F. Mix- Scotty D. DYNAMITE RAVE (Down Bird SOTA Mix) NAOKI feeling of love youhei shimizu Frozen Ray ~for EXTREME~ dj TAKA Gamelan de Couple TOMOSUKE GRADUATION ~それぞれの明日~ Be For U Happy Wedding ASKA Heaven is a 57 metallic gray (gimmix) Hiro feat. Sweet little 30 s HOLD ON ME tiger YAMATO HYPER EUROBEAT NAOKI feat. DDR ALL STARS I DO I DO I DO CREAMY I m gonna get you! Kelly Cosmo IRRESISTIBILEMENT WILDSIDE JANEJANA T.E.M.P.O. feat.Mohammed Emi JET WORLD Mutsuhiko Izumi Kind Lady OKUYATOS KISS KISS KISS NAOKI feat. SHANTI KISS ME ALL NIGHT LONG NAOKI J-STYLE feat.MIU L amour et la liberté (DDR ver.) NAOKI underground LA BAMBA メキシコ民謡 LA COPA DE LA VIDA PATRICK VICTORIO Last Message good-cool feat. Meg Look To The Sky (True Color Mix) System SF feat. Anna ♥LOVE² シュガ→♥ dj TAKA feat.のりあ LOVE♡SHINE 小坂りゆ MEMORIES NAOKI feat.PAULA TERRY Miracle Moon ~L.E.D.LIGHT STYLE MIX~ Togo Project feat. Sana MOBO★MOGA Orange Lounge PARANOIA survivor 270 PARANOIA survivor MAX 290 Pink Rose Kiyommy+Seiya SENORITA (Speedy Mix) JENNY ROM SO IN LOVE Caramel.S SPEED OVER BEETHOVEN ROSE STAY (Organic house Version) emi stoic (EXTREME version) TaQ sync (EXTREME version) OutPhase TEARS NAOKI underground feat.EK The Least 100sec Hirofumi Sasaki The legend of MAX ZZ EXTRA STAGE TRIP MACHINE survivor DE-SIRE Twin bee ~Generation X~ FinalOffset V ~for EXTREME~ TAKA VANITY ANGEL FIXX WE ARE THE CHAMPIONS (Factory Team Remix) LIVE 2 LOVE WE WILL ROCK YOU HOUSEBOYZ White Lovers 新谷さなえ xenon Mr.T 蒼い衝動 ~for EXTREME~ NAOKI feat.YUKI 桜 RevenG 大見解 Des-ROW feat. TSUBOI for ALPHA 魔法の扉 (スペース★マコのテーマ) a.s.a. 三毛猫ロック 亜熱帯マジ-SKA爆弾 復活再収録 20,november dj nagureo 5.1.1. dj nagureo AFRONOVA PRIMEVAL 8 bit AFTER THE GAME OF LOVE NPD3 BABY BABY GIMME YOUR LOVE DIVAS Be in my paradise JJ COMPANY butterfly SMiLE.dk Dancemania CAPTAIN JACK (GRANDALE REMIX) CAPTAIN JACK Dancemania celebrate JJ COMPANY CUTIE CHASER CLUB SPICE DAM DARIRAM JOGA Dancemania Don t Stop! ~AMD 2nd MIX~ Dr.VIBE feat. JP Miles Dr.LOVE baby weapon feat.Asuka.M e-motion e.o.s EL RITMO TROPICAL DIXIES GANG Dancemania Electro Tuned (the SubS mix) TaQ GENOM SCREAMS L.E.D.LIGHT gentle stress (AMD SEXUAL MIX) MR.DOG feat. DJ SWAN GET UP N MOVE S K Dancemania GRADIUSIC CYBER (AMD G5 MIX) BIG-O feat. TAKA I believe in miracles HI-RISE I Was The One good-cool IF YOU WERE HERE JENNIFER Dancemania jam jam reggae jam master 73 jam jam reggae (AMD SWING MIX) RICE.C feat. jam master 73 KEEP ON MOVIN N.M.R. La Señorita Virtual 2MB LEADING CYBER dj TAKA LET S GET DOWN JT PLAYAZ Dancemania LITTLE BITCH THE SPECIALS Dancemania LOVE THIS FEELIN Chang Ma LUV TO ME (disco mix) tiger YAMATO MAKE IT BETTER mitsu-O! Mr.T. (take me higher) Risky Men feat. Asuka.M PARANOiA ETERNAL STM 200 PUT YOUR FAITH IN ME UZI-LAY R3 tiger YAMATO Remember You NM feat. Julie RHYTHM AND POLICE (K.O.G G3 Mix) C.J.CREW feat. CHRISTIAN D Dancemania SAINT GOES MARCHING (REMIX) THE SAINT ska a go go THE BALD HEADS SKY HIGH DJ MIKO Dancemania SP-TRIP MACHINE ~JUNGLE MIX~ DE-SIRE SYNCHRONIZED LOVE (Red Monster Hyper Mix) JOE RINOIE Dancemania TELEPHONE OPERATOR (Club MIX) SHELLEY PETER Dancemania think ya better D sAmi TRIP MACHINE DE-SIRE
https://w.atwiki.jp/languagestudynotes/pages/18.html
[countable nouns with an undefined article] a lifestyle a lifestyle where inside tips are the currency [countable nouns with a defined article] [countable nouns in plural form] friendships the currency of friendships and elite business relationships relationships the currency of friendships and elite business relationships [uncountable nouns with a defined article] [uncountable nouns without an article]
https://w.atwiki.jp/pokecharaneta/pages/17760.html
BON-BON BLANCO 楽曲 コメント 日本の4人組ガールズバンド。スペースクラフトプロデュース所属。レーベルはbouncy records。愛称はボンブラ。2009年5月に活動休止した。 スペイン語でBON BONとは「いけている」、BLANCOは「じゃじゃ馬」の意。 楽曲 エテボース:BON VOYAGE! アニメ『ONE PIECE』4代目オープニングテーマ。 ♀のみのポケモン全般:だって、女の子なんだもん! ラブカス:愛 WANT YOU!! デスマス:涙のハリケーン アニメ『GetBackers-奪還屋-』エンディングテーマ。 ソルロックorソルガレオ:手のひらを太陽に 「めざましテレビ」テーマソング コメント 名前 コメント すべてのコメントを見る 草案 楽曲 ハピナス:愛のナースカーニバル レシラムorブリザポス:WHITE ムゲンダイナ:∞Changing∞ -- (ユリス) 2021-03-14 13 54 26 楽曲 ヤジロン:ユラユラ揺れる -- (サスケ) 2021-02-15 22 44 55 楽曲 シェイミ:ありがとう I Love you,yet… -- (サスケ) 2021-01-24 23 24 28 草案 楽曲 デスマス:涙のハリケーン アニメ「GetBackers-奪還屋-」エンディングテーマ ソルロックorソルガレオ:手のひらを太陽に 「めざましテレビ」テーマソング -- (ユリス) 2020-08-23 18 33 36 楽曲 ラブカス:愛 WANT YOU!! -- (サスケ) 2020-08-17 23 26 36