約 2,976,947 件
https://w.atwiki.jp/oper/pages/522.html
(Tous rentrent dans le pavillon dont la porte et la fenêtre se referment. L Hôtelier reste seul.) L HÔTELIER C est très bien de dîner! Il faut aussi payer! Et je vais... Mais, au fait, pensons au Chevalier des Grieux! Le temps passe... Et j ai promis de retenir sa place Au premier coche. (se dirigeant au fond et apercevant les Bourgeois qui se disposent à envahir l hôtellerie.) Et mais, voilà, Déjà La ribambelle Des bons bourgeois! Ils viennent regarder Si l on peut lorgner Quelque belle, On se moquer de quelque voyageur! (sentencieusement) J ai remarqué que l homme est très observateur! (Il entre dans le bureau. La Cloche de l hôtellerie se fait entendre. Les Bourgeois et les Bourgeoises envahissent peu à peu l hôtellerie.) BOURGEOISES ET BOURGEOIS (avec calme) Entendez-vous la cloche, Voici l heure du coche, Il faut tout voir! tout voir! Les voyageurs, les voyageuses, Il faut tout voir! Pour nous c est un devoir! (Lescaut entre suivi de deux Gardes.) LESCAUT (s adressant aux Gardes) C est bien ici l hôtellerie Où le coche d Arras Va tantôt s arrêter? LES GARDES C est bien ici! LESCAUT (les congédiant) Bonsoir! LES GARDES (se récriant) Quelle plaisanterie! Lescaut, tu pourrais nous quitter! LESCAUT (avec bonne humeur) Jamais! jamais! jamais! Allez à l auberge voisine, On y vend un clairet joyeux; Je vais attendre ma cousine... Je vais attendre ma cousine... Et je vous rejoins tous les deux! LES GARDES Rappelle-toi! LESCAUT (froissé) Vous m insultez, c est imprudent! LES GARDES (suppliant) Lescaut! LESCAUT (satisfait et insolent) C est bon! Je perdrais la mémoire Quand il s agit de boire! (avec autorité) Allez! (finement, changeant de ton) à l auberge voisine On y vend un clairet joyeux! Je vais attendre ma cousine! Allez trinquer en m attendant! en m attendant, allez trinquer! (La rue s emplit de postillons, de porteurs portant des malles, des cartons, des valises et précédés ou suivis de voyageurs et voyeuses qui tournent autour d eux pour obtenir leur bagages.) BOURGEOISES ET BOURGEOIS (avec joie) Les voilà! les voilà! les voilà! ARRIVÉE DU COCHE (Au fond on aperçoit le coche, duquel descendent des voyageurs.) UNE VIEILLE DAME (se rajustant) Oh! ma coiffure! Oh! ma toilette! BOURGEOISES ET BOURGEOIS (riant) Voyez-vous pas cette coquette! UN VOYAGEUR Eh! le porteur! UN PORTEUR (de mauvaise humeur) Dans un instant! BOURGEOISES ET BOURGEOIS (de même) Ah! le singulier personnage! UNE VOYAGEUSE Où sont mes oiseaux et ma cage? UN VOYAGE Hé! postillon! UNE AUTRE (appelant aussi) Postillon! UN AUTRE (de même) Hé! postillon! UNE AUTRE (appelant aussi) Postillon! UN AUTRE Ma malle! (réunis) Postillon! UNE AUTRE Mon panier! (réunies) Postillon POSTILLONS ET PORTEURS (Les postillons et les Porteurs se dégageant) Dans un moment! dans un moment! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS (criant à tue-tête) Donnez à chacun son bagage! Voyons! voyons! voyons! POSTILLONS ET PORTEURS Moins de tapage! non! non! non! non! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS Dieux quel tracas et quel tourment Quand il faut monter en voiture! Ah! je le jure! On ferait bien de faire avant son testament! POSTILLONS ET PORTEURS Ah! c est à se damner vraiment, Chacun d eux gémit et murmure Rien qu en montant dans la voiture Et recommence en descendant! Ça recommence en descendant! BOURGEOISES ET BOURGEOIS Ah! c est à se damner vraiment, Chacun gémit Rien qu en montant ou descendant! Dieux! que! tourment! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS Dieux! quel tracas et quel tourment! ah! quel tourment! Ah! l on devrait faire avant tout son testament! Quel tracas! Quel tourment! Dieux quel tracas et quel tourment! POSTILLONS ET PORTEURS Ah! c est à se damner vraiment! chacun gémit! Ah! c est à se damner vraiment chacun gémit! Taisez-vous! ah! c est a se damner vraiment! BOURGEOISES ET BOURGEOIS Ah! Quel tracas et quel tourment! Ah! quel tracas et quel tourment! ah! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS (poursuivant les Postillons) Je suis la première (le premier)! (parle) la première (le premier)! POSTILLONS ET PORTEURS (brusquement) Le dernier! (parle) Non! BOURGEOISES ET BOURGEOIS (imitant les postillons en riant) Les dernier! (parle) Non! (Manon qui vient de sortir de la foule considère tout ce tohu-bohu avec étonnement) LESCAUT (l observant à son tour) Eh! j imagine Que cette belle enfant, c est Manon! ma cousine! (allant vers elle; à Manon franchement) Je suis Lescaut... MANON (avec une légère surprise) Vous... mon cousin... (simplement et sans retenir) embrassez-moi! LESCAUT Mais très volontiers, sur ma foi! Morbleu! c est une belle fille Qui fait honneur à la famille! MANON (avec embarras) Ah! mon cousin! mon cousin, excusez-moi! LESCAUT (à part) Elle est charmante! MANON (avec charme et émotion) Je suis encor tout étourdie... Je suis encor tout engourdie... Ah! mon cousin! Excusez-moi! excusez un moment d émoi... Je suis encor tout étourdie... (vivement déclamé) Pardonnez à mon bavardage J en suis à mon premier voyage! (en racontant) Le coche s éloignait à peine Que j admirais de tous mes yeux, Les hameaux, les grands bois... la plaine... Les voyageurs jeunes et vieux... (en liant) Ah! (changeant de ton) mon cousin, excusez-moi! c est mon premier voyage! (continuant son récit.) Je regardais fuir, curieuse, Les arbres frissonnant au vent! Et j oubliais, toute joyeuse, Que je partais pour le couvent! pour le couvent! pour le couvent! (bien chanté, en dehors) Devant tant de choses nouvelles, Ne riez pas, si je vous dis Que je croyais avoir des (à volonté) ailes, Et m envoler en paradis! Oui, mon cousin!... Puis... j eus un moment de tristesse... Je pleurais... je ne sais pas quoi? (changeant de ton) L instant d après, je le confesse, Je riais... (riant aux éclats) Ah! ah! (à volonté) Mais sans savoir pourquoi? Ah! ah! (sans retenir) ah! (confuse) Ah! mon cousin... excusez-moi... ah! mon cousin... pardon! Je suis encor tout étourdie... Je suis... encor tout engourdie! (vivement déclamé) Pardonnez à mon bavardage, J en suis à mon premier voyage! GRAND MOUVEMENT (Les voyageurs précédés des postillons envahissent la cour de l hôtellerie.) LES POSTILLONS (aux Voyageurs) Partez! On sonne! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS (avec une épouvante comique) Comment? Partir! LES POSTILLONS (brutalement aux Voyageurs) Allons! sortez! voici l autre voiture! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS Partir! Comment? Quelle mésaventure! LES POSTILLONS Partez! Allons! On sonne! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS (Tous se bousculent et réclament) Mon carton! UNE VOYAGEUSE Mes oiseaux! UN VOYAGEUR Non! Mon paquet! DEUX AUTRES Mon paquet! UN AUTRE Non! Mon chapeau! (tous) Mes oiseaux! Mon carton! Mon paquet! Mon chapeau! LES POSTILLONS Partez! Voici l autre voiture! on sonne! partez! ah! C est à se damner vraiment! Chacun d eux gémit et murmure Rien qu en montant dans la voiture Et recommence en descendant! BOURGEOISES ET BOURGEOIS (riant) Ah! ah! ah! ah! ah! ah! ah! ah! C est à se damner vraiment! Chacun gémit! Rien qu en montant ou descendant Dieux! quel tourment! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS On nous rançonne! Voyons! voyons! voyons! Dieux! Quel tracas et quel tourment! quand il faut monter en voiture, ah! je le jure, On ferait bien de faire avant son testament! BOURGEOISES ET BOURGEOIS Dieux! quel tracas et quel tourment! ah! quel tourment! Ah! L on devrait faire avant tout son testament! Ah! L on devrait faire avant tout son testament! POSTILLONS ET PORTEURS Ça recommence en descendant! Ah! C est à se damner vraiment! Chacun gémit! Ah! C est à se damner vraiment! Chacun gémit! BOURGEOISES ET BOURGEOIS Ah! Quel tracas et quel tourment! Ah! Quel tracas et quel tourment! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS Quel tracas! quel tourment! Dieux! quel tracas et quel tourment! POSTILLONS ET PORTEURS Taisez-vous! ah! quel tourment! BOURGEOISES ET BOURGEOIS (riant) Ah! ah! Ah! quel tourment! (riant) Ah! ah! ah! (La foule s éloigne peu à peu laissant ensemble Lescaut et Manon.) LESCAUT (Au moment de sortir pour aller chercher les paquets de Manon) Attendez-moi, soyez bien sage, Je vais chercher votre bagage! LES BOURGEOISES ET LES BOURGEOIS Il faut tout voir! Pour nous c est un devoir! (Ils disparaissent. Manon reste seule. Paraît Guillot sur le balcon du pavillon.) GUILLOT Hôtelier de malheur! Il est donc entendu Que nous n aurons jamais de vin! (apercevant Manon) Ciel! qu ai-je vu? Mademoiselle! hem! hem!.. Mademoiselle... (à part) Ce qui se passe en ma cervelle Est inouï! MANON (à part, en riant) Cet homme est fort drôle, ma foi! GUILLOT Mademoiselle, écoutez-moi? On me nomme Guillot de Morfontaine, De louis d or ma caisse est pleine, Et j en donnerais beaucoup pour Obtenir de vous un seul mot d amour... J ai fini, qu avez-vous à dire? MANON Que je me fâcherais se je n aimais mieux rire... (Manon éclate de rire, et son rire est répété par Brétigny, Javotte, Poussette et Rosette qui viennent d arriver sur le balcon.) BRÉTIGNY Eh bien, Guillot, que faites-vous? Nous vous attendons! GUILLOT Au diable les fous! POUSSETTE (à Guillot) N avez-vous pas honte? à votre âge! JAVOTTE ... à votre âge! ROSETTE ... à votre âge! BRÉTIGNY Cette fois-ci, le drôle a par hasard Découvert un trésor. Jamais plus doux regard N illumina plus gracieux visage... LES TROIS FEMMES (à Guillot; en riant; léger et gai) Revenez, Guillot, revenez! Dieu sait où vous mène un faux pas! Cher ami Guillot, n en faites pas! Revenez! Vous allez, vous casser le nez! Revenez! donc, Guillot! non! non! point de faux pas! Guillot! n en faites pas! (riant) Ah! ah! Revenez! Vous allez vous casser le nez! Revenez! donc, Guillot! (riant) Ah! ah! (rires) BRÉTIGNY Allons, Guillot, laissez Mademoiselle, Et revenez, l on vous appelle! GUILLOT (impatienté) Oui, je reviens dans un moment! (à Manon) Ma mignonne, un mot seulement! BRÉTIGNY Guillot, laissez Mademoiselle... GUILLOT (bas à Manon) De ma part tout à l heure un postillon viendra, Quand vous l apercevrez, cela signifiera Qu une voiture attend, que vous pouvez la prendre, Et qu après... vous devez comprendre... (Lescaut vient de rentrer.) LESCAUT (brusquement, à Guillot) Plaît-il, Monsieur! GUILLOT (interdit balbutiant) Monsieur? LESCAUT Eh bien! Vous disiez... GUILLOT (de même) Je ne disais rien! (remontant malgré lui dans le pavillon) POUSSETTE, JAVOTTE, ROSETTE ET BRÉTIGNY (en riant) Revenez, Guillot, Revenez! Dieu sait où nous même un faux pas! Cher ami Guillot, n en faites pas! Revenez! Vous vous êtes cassé le nez! (Ils rentrent en riant dans le pavillon.) LESCAUT (à Manon sérieusement) Il vous parlait, Manon? MANON (légèrement et vif) Ce n était pas ma faute... LESCAUT Certes! et j ai de vous opinion trop haute Pour me fâcher... UN GARDE (à Lescaut) Eh bien, tu ne viens pas? UN AUTRE (de même) Les cartes et les dés nous attendent là-bas! LESCAUT Je viens, Mais à cette jeunesse Permettez d abord que j adresse (avec suffisance) Quelques conseils tout remplis de sagesse! LES DEUX GARDES (résignés et avec respect) Écoutons la sagesse. LESCAUT (à Manon avec importance) Regardez-moi bien dans les yeux. Je vais tout près, à la caserne, Discuter avec ces messieurs, De certain point qui les concerne. Attendez-moi donc... un instant... un seul moment,... Ne bronchez pas, Soyez gentille Et n oubliez pas, mon cher coeur, Que je suis gardien de l honneur De la famille! De la famille! Si par hasard... quelque imprudent Vous tenait un propos frivole... Dans la crainte... d un accident... Ne dites pas une parole! Priez-le d attendre un instant! un seul moment! Ne bronchez pas, soyez gentille Et n oubliez pas, mon cher coeur, Que je suis gardien de l honneur De la famille! de la famille! (Aux gardes, leur faisant signe de partir) Et maintenant, voyons à qui de nous La Déesse du jeu va faire les yeux doux! (Au moment de s éloigner, il se retourne vers Manon.) Ne bronchez pas, Soyez gentille! (Il s éloigne.) (Tous rentrent dans le pavillon dont la porte et la fenêtre se referment. L Hôtelier reste seul.) L HÔTELIER C est très bien de dîner! Il faut aussi payer! Et je vais... Mais, au fait, pensons au Chevalier des Grieux! Le temps passe... Et j ai promis de retenir sa place Au premier coche. (se dirigeant au fond et apercevant les Bourgeois qui se disposent à envahir l hôtellerie.) Et mais, voilà, Déjà La ribambelle Des bons bourgeois! Ils viennent regarder Si l on peut lorgner Quelque belle, On se moquer de quelque voyageur! (sentencieusement) J ai remarqué que l homme est très observateur! (Il entre dans le bureau. La Cloche de l hôtellerie se fait entendre. Les Bourgeois et les Bourgeoises envahissent peu à peu l hôtellerie.) BOURGEOISES ET BOURGEOIS (avec calme) Entendez-vous la cloche, Voici l heure du coche, Il faut tout voir! tout voir! Les voyageurs, les voyageuses, Il faut tout voir! Pour nous c est un devoir! (Lescaut entre suivi de deux Gardes.) LESCAUT (s adressant aux Gardes) C est bien ici l hôtellerie Où le coche d Arras Va tantôt s arrêter? LES GARDES C est bien ici! LESCAUT (les congédiant) Bonsoir! LES GARDES (se récriant) Quelle plaisanterie! Lescaut, tu pourrais nous quitter! LESCAUT (avec bonne humeur) Jamais! jamais! jamais! Allez à l auberge voisine, On y vend un clairet joyeux; Je vais attendre ma cousine... Je vais attendre ma cousine... Et je vous rejoins tous les deux! LES GARDES Rappelle-toi! LESCAUT (froissé) Vous m insultez, c est imprudent! LES GARDES (suppliant) Lescaut! LESCAUT (satisfait et insolent) C est bon! Je perdrais la mémoire Quand il s agit de boire! (avec autorité) Allez! (finement, changeant de ton) à l auberge voisine On y vend un clairet joyeux! Je vais attendre ma cousine! Allez trinquer en m attendant! en m attendant, allez trinquer! (La rue s emplit de postillons, de porteurs portant des malles, des cartons, des valises et précédés ou suivis de voyageurs et voyeuses qui tournent autour d eux pour obtenir leur bagages.) BOURGEOISES ET BOURGEOIS (avec joie) Les voilà! les voilà! les voilà! ARRIVÉE DU COCHE (Au fond on aperçoit le coche, duquel descendent des voyageurs.) UNE VIEILLE DAME (se rajustant) Oh! ma coiffure! Oh! ma toilette! BOURGEOISES ET BOURGEOIS (riant) Voyez-vous pas cette coquette! UN VOYAGEUR Eh! le porteur! UN PORTEUR (de mauvaise humeur) Dans un instant! BOURGEOISES ET BOURGEOIS (de même) Ah! le singulier personnage! UNE VOYAGEUSE Où sont mes oiseaux et ma cage? UN VOYAGE Hé! postillon! UNE AUTRE (appelant aussi) Postillon! UN AUTRE (de même) Hé! postillon! UNE AUTRE (appelant aussi) Postillon! UN AUTRE Ma malle! (réunis) Postillon! UNE AUTRE Mon panier! (réunies) Postillon POSTILLONS ET PORTEURS (Les postillons et les Porteurs se dégageant) Dans un moment! dans un moment! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS (criant à tue-tête) Donnez à chacun son bagage! Voyons! voyons! voyons! POSTILLONS ET PORTEURS Moins de tapage! non! non! non! non! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS Dieux quel tracas et quel tourment Quand il faut monter en voiture! Ah! je le jure! On ferait bien de faire avant son testament! POSTILLONS ET PORTEURS Ah! c est à se damner vraiment, Chacun d eux gémit et murmure Rien qu en montant dans la voiture Et recommence en descendant! Ça recommence en descendant! BOURGEOISES ET BOURGEOIS Ah! c est à se damner vraiment, Chacun gémit Rien qu en montant ou descendant! Dieux! que! tourment! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS Dieux! quel tracas et quel tourment! ah! quel tourment! Ah! l on devrait faire avant tout son testament! Quel tracas! Quel tourment! Dieux quel tracas et quel tourment! POSTILLONS ET PORTEURS Ah! c est à se damner vraiment! chacun gémit! Ah! c est à se damner vraiment chacun gémit! Taisez-vous! ah! c est a se damner vraiment! BOURGEOISES ET BOURGEOIS Ah! Quel tracas et quel tourment! Ah! quel tracas et quel tourment! ah! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS (poursuivant les Postillons) Je suis la première (le premier)! (parle) la première (le premier)! POSTILLONS ET PORTEURS (brusquement) Le dernier! (parle) Non! BOURGEOISES ET BOURGEOIS (imitant les postillons en riant) Les dernier! (parle) Non! (Manon qui vient de sortir de la foule considère tout ce tohu-bohu avec étonnement) LESCAUT (l observant à son tour) Eh! j imagine Que cette belle enfant, c est Manon! ma cousine! (allant vers elle; à Manon franchement) Je suis Lescaut... MANON (avec une légère surprise) Vous... mon cousin... (simplement et sans retenir) embrassez-moi! LESCAUT Mais très volontiers, sur ma foi! Morbleu! c est une belle fille Qui fait honneur à la famille! MANON (avec embarras) Ah! mon cousin! mon cousin, excusez-moi! LESCAUT (à part) Elle est charmante! MANON (avec charme et émotion) Je suis encor tout étourdie... Je suis encor tout engourdie... Ah! mon cousin! Excusez-moi! excusez un moment d émoi... Je suis encor tout étourdie... (vivement déclamé) Pardonnez à mon bavardage J en suis à mon premier voyage! (en racontant) Le coche s éloignait à peine Que j admirais de tous mes yeux, Les hameaux, les grands bois... la plaine... Les voyageurs jeunes et vieux... (en liant) Ah! (changeant de ton) mon cousin, excusez-moi! c est mon premier voyage! (continuant son récit.) Je regardais fuir, curieuse, Les arbres frissonnant au vent! Et j oubliais, toute joyeuse, Que je partais pour le couvent! pour le couvent! pour le couvent! (bien chanté, en dehors) Devant tant de choses nouvelles, Ne riez pas, si je vous dis Que je croyais avoir des (à volonté) ailes, Et m envoler en paradis! Oui, mon cousin!... Puis... j eus un moment de tristesse... Je pleurais... je ne sais pas quoi? (changeant de ton) L instant d après, je le confesse, Je riais... (riant aux éclats) Ah! ah! (à volonté) Mais sans savoir pourquoi? Ah! ah! (sans retenir) ah! (confuse) Ah! mon cousin... excusez-moi... ah! mon cousin... pardon! Je suis encor tout étourdie... Je suis... encor tout engourdie! (vivement déclamé) Pardonnez à mon bavardage, J en suis à mon premier voyage! GRAND MOUVEMENT (Les voyageurs précédés des postillons envahissent la cour de l hôtellerie.) LES POSTILLONS (aux Voyageurs) Partez! On sonne! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS (avec une épouvante comique) Comment? Partir! LES POSTILLONS (brutalement aux Voyageurs) Allons! sortez! voici l autre voiture! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS Partir! Comment? Quelle mésaventure! LES POSTILLONS Partez! Allons! On sonne! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS (Tous se bousculent et réclament) Mon carton! UNE VOYAGEUSE Mes oiseaux! UN VOYAGEUR Non! Mon paquet! DEUX AUTRES Mon paquet! UN AUTRE Non! Mon chapeau! (tous) Mes oiseaux! Mon carton! Mon paquet! Mon chapeau! LES POSTILLONS Partez! Voici l autre voiture! on sonne! partez! ah! C est à se damner vraiment! Chacun d eux gémit et murmure Rien qu en montant dans la voiture Et recommence en descendant! BOURGEOISES ET BOURGEOIS (riant) Ah! ah! ah! ah! ah! ah! ah! ah! C est à se damner vraiment! Chacun gémit! Rien qu en montant ou descendant Dieux! quel tourment! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS On nous rançonne! Voyons! voyons! voyons! Dieux! Quel tracas et quel tourment! quand il faut monter en voiture, ah! je le jure, On ferait bien de faire avant son testament! BOURGEOISES ET BOURGEOIS Dieux! quel tracas et quel tourment! ah! quel tourment! Ah! L on devrait faire avant tout son testament! Ah! L on devrait faire avant tout son testament! POSTILLONS ET PORTEURS Ça recommence en descendant! Ah! C est à se damner vraiment! Chacun gémit! Ah! C est à se damner vraiment! Chacun gémit! BOURGEOISES ET BOURGEOIS Ah! Quel tracas et quel tourment! Ah! Quel tracas et quel tourment! VOYAGEUSES ET VOYAGEURS Quel tracas! quel tourment! Dieux! quel tracas et quel tourment! POSTILLONS ET PORTEURS Taisez-vous! ah! quel tourment! BOURGEOISES ET BOURGEOIS (riant) Ah! ah! Ah! quel tourment! (riant) Ah! ah! ah! (La foule s éloigne peu à peu laissant ensemble Lescaut et Manon.) LESCAUT (Au moment de sortir pour aller chercher les paquets de Manon) Attendez-moi, soyez bien sage, Je vais chercher votre bagage! LES BOURGEOISES ET LES BOURGEOIS Il faut tout voir! Pour nous c est un devoir! (Ils disparaissent. Manon reste seule. Paraît Guillot sur le balcon du pavillon.) GUILLOT Hôtelier de malheur! Il est donc entendu Que nous n aurons jamais de vin! (apercevant Manon) Ciel! qu ai-je vu? Mademoiselle! hem! hem!.. Mademoiselle... (à part) Ce qui se passe en ma cervelle Est inouï! MANON (à part, en riant) Cet homme est fort drôle, ma foi! GUILLOT Mademoiselle, écoutez-moi? On me nomme Guillot de Morfontaine, De louis d or ma caisse est pleine, Et j en donnerais beaucoup pour Obtenir de vous un seul mot d amour... J ai fini, qu avez-vous à dire? MANON Que je me fâcherais se je n aimais mieux rire... (Manon éclate de rire, et son rire est répété par Brétigny, Javotte, Poussette et Rosette qui viennent d arriver sur le balcon.) BRÉTIGNY Eh bien, Guillot, que faites-vous? Nous vous attendons! GUILLOT Au diable les fous! POUSSETTE (à Guillot) N avez-vous pas honte? à votre âge! JAVOTTE ... à votre âge! ROSETTE ... à votre âge! BRÉTIGNY Cette fois-ci, le drôle a par hasard Découvert un trésor. Jamais plus doux regard N illumina plus gracieux visage... LES TROIS FEMMES (à Guillot; en riant; léger et gai) Revenez, Guillot, revenez! Dieu sait où vous mène un faux pas! Cher ami Guillot, n en faites pas! Revenez! Vous allez, vous casser le nez! Revenez! donc, Guillot! non! non! point de faux pas! Guillot! n en faites pas! (riant) Ah! ah! Revenez! Vous allez vous casser le nez! Revenez! donc, Guillot! (riant) Ah! ah! (rires) BRÉTIGNY Allons, Guillot, laissez Mademoiselle, Et revenez, l on vous appelle! GUILLOT (impatienté) Oui, je reviens dans un moment! (à Manon) Ma mignonne, un mot seulement! BRÉTIGNY Guillot, laissez Mademoiselle... GUILLOT (bas à Manon) De ma part tout à l heure un postillon viendra, Quand vous l apercevrez, cela signifiera Qu une voiture attend, que vous pouvez la prendre, Et qu après... vous devez comprendre... (Lescaut vient de rentrer.) LESCAUT (brusquement, à Guillot) Plaît-il, Monsieur! GUILLOT (interdit balbutiant) Monsieur? LESCAUT Eh bien! Vous disiez... GUILLOT (de même) Je ne disais rien! (remontant malgré lui dans le pavillon) POUSSETTE, JAVOTTE, ROSETTE ET BRÉTIGNY (en riant) Revenez, Guillot, Revenez! Dieu sait où nous même un faux pas! Cher ami Guillot, n en faites pas! Revenez! Vous vous êtes cassé le nez! (Ils rentrent en riant dans le pavillon.) LESCAUT (à Manon sérieusement) Il vous parlait, Manon? MANON (légèrement et vif) Ce n était pas ma faute... LESCAUT Certes! et j ai de vous opinion trop haute Pour me fâcher... UN GARDE (à Lescaut) Eh bien, tu ne viens pas? UN AUTRE (de même) Les cartes et les dés nous attendent là-bas! LESCAUT Je viens, Mais à cette jeunesse Permettez d abord que j adresse (avec suffisance) Quelques conseils tout remplis de sagesse! LES DEUX GARDES (résignés et avec respect) Écoutons la sagesse. LESCAUT (à Manon avec importance) Regardez-moi bien dans les yeux. Je vais tout près, à la caserne, Discuter avec ces messieurs, De certain point qui les concerne. Attendez-moi donc... un instant... un seul moment,... Ne bronchez pas, Soyez gentille Et n oubliez pas, mon cher coeur, Que je suis gardien de l honneur De la famille! De la famille! Si par hasard... quelque imprudent Vous tenait un propos frivole... Dans la crainte... d un accident... Ne dites pas une parole! Priez-le d attendre un instant! un seul moment! Ne bronchez pas, soyez gentille Et n oubliez pas, mon cher coeur, Que je suis gardien de l honneur De la famille! de la famille! (Aux gardes, leur faisant signe de partir) Et maintenant, voyons à qui de nous La Déesse du jeu va faire les yeux doux! (Au moment de s éloigner, il se retourne vers Manon.) Ne bronchez pas, Soyez gentille! (Il s éloigne.) Massenet,Jules/Manon/ActⅠ-3
https://w.atwiki.jp/wiki2_affiliate/pages/652.html
紹介は2tier 分類 携帯用リードメール 運営会社 エイチエムシステムズ株式会社(HMSYSTEMS) ダウンサポート LIFE LINE
https://w.atwiki.jp/oper/pages/1729.html
Scène VII 2d Tableau La Grande Place à Jérusalem (le Xyste) (A droite l entrée principale du Palais d Hérode avec un vaste escalier. A gauche, une suite de terrasses aboutissant à la porte dorée. Dans le lointain, la vue de la ville, l aspect du Temple de Salomon sur le Mont Moriah. Une multitude se presse, aux environs du Palais en attendant l arrivée d Hérode. Dernières heures du jour.) LA FOULE Roi! que ta superbe vaillance Nous sauve d un joug détesté! Gloire! Gloire! gloire à l alliance qui nous promet la liberté! Roi! que ta superbe vaillance Nous sauve d un joug détesté! Gloire! Gloire au Tétrarque à l alliance qui nous promet la liberté! Roi! tu nous sauves d un joug détesté! (Hérode descend les degrés du Palais; il est suivi des Messagers.) LA FOULE Gloire à toi! Gloire à toi! HÉRODE (à la foule, avec grandeur) Ô peuple, le moment est venu de te faire connaître le projet que caresse ton maître Depuis assez longtemps nous nous courbons flétris Par le joug! Le romain n a que notre mépris, Mais installé chez nous avec un front superbe, Il donne à ses troupeaux le meilleur de notre herbe! Peuple, pour le chasser seconde de mon effort Voici mes alliés! Es-tu prêt? LES MESSAGERS et LA FOULE Oui, la mort! la mort Ou notre indépendance! HÉRODE Et vous mourrez en braves? LES MESSAGERS et LA FOULE Oui! nous le jurons! plus d entraves! HÉRODE Si leurs cohortes, là, surgissaient tout à coup? LES MESSAGERS et LA FOULE Nous n aurions qu un seul cri la mort! la mort! ou notre indépendance! Nous le jurons! la mort! LA FOULE La mort! la mort! la mort! la mort! Nous le jurons! LES MESSAGERS Aux Romains orgueilleux de nous avoir soumis! HÉRODE, PHANUEL et LA FOULE Aux Romains! faisons une guerre sacrée! LES MESSAGERS Faisons une guerre sacrée! HÉRODE, PHANUEL et LA FOULE Aux Romains orgueilleux! LES MESSAGERS Jetons-nous bravement dans les rangs ennemis! TOUS Frappons cette race abhorrée! Aux Romains orgueilleux de nous avoir soumis! Faisons une guerre sacrée! Frappons! Frappons! frappons cette race! (abhorrée!) Frappons-les ces Romains! ces Romains orgueilleux! Frappons ces Romains orgueilleux! Jetons-nous dans les ranges ennemis! Frappons! frappons ces Romains! frappons ces Romains! frappons ces Romains orgueilleux! Frappons-les! HÉRODE C est bien! vous, messagers, dites quels sont vos gages? Des hommes? Des armes? La mort! ou notre indépendance! PHANUEL Parlez! Que nous apportez-vous? Des hommes! Des armes! LES MESSAGERS Tu nous garderas comme otages! Quinze mile chevaux! Des hommes! Des armes! TOUS Cent chariots! des hommes! des armes! La mort! ou notre indépendance! Frappons-les ces Romains, ces Romains orgueilleux! Frappons-les! frappons-les ces Romains, Frappons ces Romains orgueilleux! (Hérodiade paraît au haut de l escalier,d un geste elle a impose silence à la foule qui frappée de stupeur, écoute les fanfares romaines encore très lointaines. Tous s arrêtent interdits.) HÉRODIADE (ironiquement et avec autorité) Vous qui tenez conseil sur les places publiques... Cessez donc un moment vos appels héroïques; Ecoutez! écoutez! là-bas vous entendrez monter les pas du consul et de son escorte? HÉRODE et PHANUEL (avec effroi) Vitellius! (elle descend) LES MESSAGERS et LA FOULE (atterrés) Ô Dieux! nous sommes perdus! HÉRODE (à Hérodiade) Vitellius! LES MESSAGERS et LA FOULE Vitellius! HÉRODIADE (à la foule) Il est à notre porte! HÉRODE Que faire? LES MESSAGERS et LA FOULE Nous sommes perdus! HÉRODIADE Peut être! (Fanfares romaines plus rapprochées.) HÉRODIADE (à Hérode, à part) Toi, ne tremble plus; (avec ardeur et tendresse) …ton existence m est plus chère... plus chère que la mienne...que la mienne... Hérode...je t aime! (avec audace) Je saurai les tromper! (Des femmes envahissent la place en courant éperdues – mouvement général - tout le monde s agite confusément – les Juifs, les Pharisiens, etc... tous enfin se pressent à leur tour pour découvrir les Romains. Hérodiade, Hérode et Phanuel forment un groupe isolé. Le premier plan de la scène est abandonné par la foule qui s est portée au fond. La nuit est venue peu à peu.) SOPRANI Ah! le Romain! le Romain! le Romain! HÉRODIADE (calme et fière) Qu il vienne! LA FOULE L airain retentit! le Romain! le Romain! Sur leur passage Tout cède et s enfuit! Sinistre présage! le Romain! Ah! (Vitellius a paru - il est dans une grande litière que soutiennent 3 esclaves éthiopiens – des licteurs l entourent; ils portent des torches. Le Proconsul a été précédé par des Vélites et des porteurs d enseigne avec les aigles dorées qui surmontent les drapeaux de pourpre. Hérode, confus et troublé, va à la rencontre de Vitellius. Hérodiade s avance également. Vitellius descend lentement de sa litière et observe avec défiance le trouble général. La foule s est inclinée.) VITELLIUS (sombre) A mon approche quel trouble fait détourner les yeux? Quel trouble... fait détourner les yeux? S il me faut réprimer un complot odieux, qu ils tremblent! Le châtiment est proche pour ce peuples orgueilleux! HÉRODE A son approche quel trouble me fait baisser les yeux? Quel trouble me fait baisser les yeux! Sachons cacher nos voeux! Sachons cacher encor Et ma haine et mes voeux! Qu ils tremblent! Car la vengeance est proche contre un joug odieux! VITELLIUS Quel trouble fait détourner les yeux? Qu ils tremblent! qu ils tremblent! Le châtiment est proche! Qu ils tremblent! PHANUEL A leur approche Quel trouble leur fait baisser les yeux? Est-ce le châtiment? le châtiment qui commence pour eux! Ils tremblent! Jean, ton heure est proche! Et Dieu va combler tes voeux! LES MESSAGERS Quel trouble... Nous fait baisser les yeux? Quel trouble! Sachons cacher notre haine et nos voeux! Qu ils tremblent! Car la vengeance est proche, plus de joug! Contre un maître odieux! HÉRODIADE L ingrat qui m oubliait se courbe devant eux! Il tremble! et le sort comble mes voeux! Il tremble! il tremble! le sort comble mes voeux! LA FOULE Quel trouble... nous fait baisser les yeux! Quel trouble... Qu ils tremblent! Qu ils tremblent... Non! plus de joug odieux! LES ROMAINS Qu ils tremblent! VITELLIUS (très accentué) A mon approche quel trouble fait détourner les yeux! S il me faut réprimer un complot odieux! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Le châtiment est proche Pour ce peuple orgueilleux! Le châtiment est proche pour ce peuple! Le châtiment est proche pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple! Le châtiment est proche, pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple! Ils tremblent! Voyez! ils tremblent! LES ROMAINS (très accentué) A notre approche quel trouble fait détourner les yeux? S il nous faut réprimer un complot odieux! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Le châtiment est proche Pour ce peuple orgueilleux! Le châtiment est proche, pour ce peuple! Le châtiment est proche, pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple! Le châtiment est proche, pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple! Ils tremblent! Voyez! ils tremblent! VITELLIUS (très accentué) A mon approche quel trouble fait détourner les yeux! S il me faut réprimer un complot odieux! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Le châtiment est proche Pour ce peuple orgueilleux! Le châtiment est proche pour ce peuple! Le châtiment est proche pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple! Le châtiment es proche, pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple Ils tremblent! Voyez! ils tremblent! LES ROMAINS (très accentué) A notre approche quel trouble fait détourner les yeux! S il me faut réprimer un complot odieux! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Le châtiment est proche Pour ce peuple orgueilleux! Le châtiment est proche pour ce peuple! Le châtiment est proche pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple! Le châtiment es proche, pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple Ils tremblent! Voyez! ils tremblent! HÉRODE Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Car la vengeance est proche! Oui, la vengeance est proche, Contre un joug odieux! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Sachons cacher encor nos voeux! Notre haine et nos voeux! Sachons cacher encor notre haine et nos voeux! et nos voeux! notre haine! PHANUEL Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Ô Jean, ton heure est proche! Ô Jean, ton heure est proche! Et Dieu comble tes voeux! Ils tremblant! Ils tremblent! Ils tremblent! Ô Jean! ô Jean! Dieu va donc combler tes voeux! Dieu va combler tes voeux! Dieu va combler tes voeux! Ô Jean! proche. LES MESSAGERS Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Car la vengeance est proche! Oui, la vengeance est proche, Contre un joug odieux! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Sachons cacher...notre haine! et nos voeux Notre haine et nos voeux! LA FOULE Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Car la vengeance est proche Contre un joug odieux! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Sachons cacher notre haine ! notre haine et nos voeux! Notre haine! et nos voeux! HÉRODIADE Le sort va donc combler mes voeux! Il m oubliait! il m oubliait! Mais mon triomphe est proche, Le sort comble mes voeux! Il tremblent! Il tremble! Il tremble! L ingrat! l ingrat! qui m oubliait se courbe devant eux! Ah! l ingrat! l ingrat! se courbe devant eux! VITELLIUS A mon approche, Quel trouble fait détourner les yeux? Quel trouble fait détourner les yeux? Sachons encor réprimer un complot odieux! Le châtiment est proche Pour ce peuple orgueilleux! Pour ce peuple orgueilleux! orgueilleux! Pour ce peuple orgueilleux! Qu ils tremblent! LA FOULE Pourquoi... baisser... les yeux? Pourquoi? Sachons cacher notre haine et nos voeux! Notre haine et nos voeux! Sachons dissimuler encor nos voeux! Notre haine et nos voeux! Qu ils tremblent! LES ROMAINS Quel trouble fait détourner les yeux? Quel trouble fait détourner les yeux? Le châtiment est proche Pour ce peuple orgueilleux! Pour ce peuple orgueilleux! Pour ce peuple orgueilleux! orgueilleux! Qu ils tremblent! LES MESSAGERS Pourquoi... baisser...les yeux? Sachons cacher notre haine et nos voeux! Notre haine et nos voeux! Sachons cacher encor nos voeux! Notre voeux! Notre haine et nos voeux! Qu ils tremblent! HÉRODIADE Quel trouble fait détourner les yeux? L ingrat qui m oubliait se courbe devant eux! Hélas! l ingrat qui m oubliait se courbe devant eux! Il tremble! mais mon triomphe est proche! Et le sort va combler mes voeux! Le sort comble mes voeux! mes voeux! HÉRODE Quel trouble me fait baisser les yeux? Sachons cacher encor ma haine et mes voeux! ma haine et mes voeux! Car la vengeance est proche Contre un jong odieux! Contre un jong odieux! odieux! Contre un jong odieux! Qu ils tremblent! PHANUEL Quel trouble leur fait baisser les yeux? Ô Jean! ô Jean! Dieu comble tes voeux! Oui! Dieu comble tes voeux! Ô Jean, ton heure est proche et Dieu va combler tes voeux! Et Dieu comble tes voeux! Qu ils tremblent! VITELLIUS (au peuple) Je représente ici César et la justice, Peuple, quels son tes voeux? LES MESSAGERS et LA FOULE (La foule interdite, revenue de sa surprise, entoure le Proconsul) Rome... nous est propice? Qu elle nous rende alors le Temple d Israël! Et fasse respecter le grand Prêtre à l autel! VITELLIUS Tibère exaucera ce voeu trop légitime. Célébrez le pouvoir d un vainqueur magnanime! LES MESSAGERS et LA FOULE Salut au Proconsul! à Tibère! à César! Salut! LES MESSAGERS et LA FOULE Salut au Proconsul! aux Romains! aux Soldats! Salut! CANANÉENNES (Femmes et enfants, dans la coulisse) Hosannah! (Au moment où Vitellius, Hérodiade, Hérode, Phanuel et les Romains vont se diriger vers le palais, on entend les voix des Cananéennes – Tous s arrêtent. Bientôt paraissent Jean et Salomé – des enfants les précèdent, des femmes les suivent agitant des palmes fraîches. Le blanches clartés de la lune les enveloppent comme dans une auréole.) Hosannah! Hosannah! (Vitellius s arrête, surpris des témoignages de respect et d amour que l on donne à Jean en scène, au fond du théâtre) Hosannah! Hosannah! Gloire à celui qui vient au nom du Seigneur! SALOMÉ Hosannah! Hosannah Gloire à celui qui vient au nom du Seigneur! HÉRODE (à Phanuel, avec une vive surprise) Vois! c est elle! PHANUEL Salomé! HÉRODE Mon coeur l avait bien reconnue! HÉRODIADE (à part, observant Hérode) Il connaît cette enfant! Il pâlit à sa vue! CANANÉENNES Hosannah! Hosannah! Hosannah! Hosannah! SALOMÉ Hosannah! Hosannah! VITELLIUS (avec ironie) Quel est ce mortel triomphant! SALOMÉ (à Vitellius avec foi) C est le prophète du Dieu vivant! VITELLIUS (à Hérodiade) Un fou! HÉRODIADE (à Vitellius perfide et frémissante) Qui rêve la puissance... Regarde... (à part) Je tiens ma vengeance! LES CANANÉENNES Gloire à celui qui vient au nom du Seigneur! JEAN (à Vitellius et à la Foule, avec un accent inspiré) Toute justice vient du ciel! Homme, ta puissance fragile Se brise aux pieds de l Eternel comme un vase d argile! Toute justice vient du ciel! Toute justice vient du ciel! (Les Cananéennes entourent Jean – Hérodiade et Vitellius entrent dans le palais, tandis que Phanuel entrent. Hérode qui ne peut détacher ses regards de Salomé.) LES CANANÉENNES Hosannah! Gloire au Seigneur! au Seigneur! au Seigneur! Salut! Gloire au Seigneur! LES ROMAINS Salut! au Proconsul! à César! à César! Salut! au Proconsul! LES MESSAGERS et LA FOULE Salut! au Proconsul! aux Romains! aux Romains! Salut! au Proconsul! (La Foule acclame le Proconsul.) RIDEAU Scène VII 2d Tableau La Grande Place à Jérusalem (le Xyste) (A droite l entrée principale du Palais d Hérode avec un vaste escalier. A gauche, une suite de terrasses aboutissant à la porte dorée. Dans le lointain, la vue de la ville, l aspect du Temple de Salomon sur le Mont Moriah. Une multitude se presse, aux environs du Palais en attendant l arrivée d Hérode. Dernières heures du jour.) LA FOULE Roi! que ta superbe vaillance Nous sauve d un joug détesté! Gloire! Gloire! gloire à l alliance qui nous promet la liberté! Roi! que ta superbe vaillance Nous sauve d un joug détesté! Gloire! Gloire au Tétrarque à l alliance qui nous promet la liberté! Roi! tu nous sauves d un joug détesté! (Hérode descend les degrés du Palais; il est suivi des Messagers.) LA FOULE Gloire à toi! Gloire à toi! HÉRODE (à la foule, avec grandeur) Ô peuple, le moment est venu de te faire connaître le projet que caresse ton maître Depuis assez longtemps nous nous courbons flétris Par le joug! Le romain n a que notre mépris, Mais installé chez nous avec un front superbe, Il donne à ses troupeaux le meilleur de notre herbe! Peuple, pour le chasser seconde de mon effort Voici mes alliés! Es-tu prêt? LES MESSAGERS et LA FOULE Oui, la mort! la mort Ou notre indépendance! HÉRODE Et vous mourrez en braves? LES MESSAGERS et LA FOULE Oui! nous le jurons! plus d entraves! HÉRODE Si leurs cohortes, là, surgissaient tout à coup? LES MESSAGERS et LA FOULE Nous n aurions qu un seul cri la mort! la mort! ou notre indépendance! Nous le jurons! la mort! LA FOULE La mort! la mort! la mort! la mort! Nous le jurons! LES MESSAGERS Aux Romains orgueilleux de nous avoir soumis! HÉRODE, PHANUEL et LA FOULE Aux Romains! faisons une guerre sacrée! LES MESSAGERS Faisons une guerre sacrée! HÉRODE, PHANUEL et LA FOULE Aux Romains orgueilleux! LES MESSAGERS Jetons-nous bravement dans les rangs ennemis! TOUS Frappons cette race abhorrée! Aux Romains orgueilleux de nous avoir soumis! Faisons une guerre sacrée! Frappons! Frappons! frappons cette race! (abhorrée!) Frappons-les ces Romains! ces Romains orgueilleux! Frappons ces Romains orgueilleux! Jetons-nous dans les ranges ennemis! Frappons! frappons ces Romains! frappons ces Romains! frappons ces Romains orgueilleux! Frappons-les! HÉRODE C est bien! vous, messagers, dites quels sont vos gages? Des hommes? Des armes? La mort! ou notre indépendance! PHANUEL Parlez! Que nous apportez-vous? Des hommes! Des armes! LES MESSAGERS Tu nous garderas comme otages! Quinze mile chevaux! Des hommes! Des armes! TOUS Cent chariots! des hommes! des armes! La mort! ou notre indépendance! Frappons-les ces Romains, ces Romains orgueilleux! Frappons-les! frappons-les ces Romains, Frappons ces Romains orgueilleux! (Hérodiade paraît au haut de l escalier,d un geste elle a impose silence à la foule qui frappée de stupeur, écoute les fanfares romaines encore très lointaines. Tous s arrêtent interdits.) HÉRODIADE (ironiquement et avec autorité) Vous qui tenez conseil sur les places publiques... Cessez donc un moment vos appels héroïques; Ecoutez! écoutez! là-bas vous entendrez monter les pas du consul et de son escorte? HÉRODE et PHANUEL (avec effroi) Vitellius! (elle descend) LES MESSAGERS et LA FOULE (atterrés) Ô Dieux! nous sommes perdus! HÉRODE (à Hérodiade) Vitellius! LES MESSAGERS et LA FOULE Vitellius! HÉRODIADE (à la foule) Il est à notre porte! HÉRODE Que faire? LES MESSAGERS et LA FOULE Nous sommes perdus! HÉRODIADE Peut être! (Fanfares romaines plus rapprochées.) HÉRODIADE (à Hérode, à part) Toi, ne tremble plus; (avec ardeur et tendresse) …ton existence m est plus chère... plus chère que la mienne...que la mienne... Hérode...je t aime! (avec audace) Je saurai les tromper! (Des femmes envahissent la place en courant éperdues – mouvement général - tout le monde s agite confusément – les Juifs, les Pharisiens, etc... tous enfin se pressent à leur tour pour découvrir les Romains. Hérodiade, Hérode et Phanuel forment un groupe isolé. Le premier plan de la scène est abandonné par la foule qui s est portée au fond. La nuit est venue peu à peu.) SOPRANI Ah! le Romain! le Romain! le Romain! HÉRODIADE (calme et fière) Qu il vienne! LA FOULE L airain retentit! le Romain! le Romain! Sur leur passage Tout cède et s enfuit! Sinistre présage! le Romain! Ah! (Vitellius a paru - il est dans une grande litière que soutiennent 3 esclaves éthiopiens – des licteurs l entourent; ils portent des torches. Le Proconsul a été précédé par des Vélites et des porteurs d enseigne avec les aigles dorées qui surmontent les drapeaux de pourpre. Hérode, confus et troublé, va à la rencontre de Vitellius. Hérodiade s avance également. Vitellius descend lentement de sa litière et observe avec défiance le trouble général. La foule s est inclinée.) VITELLIUS (sombre) A mon approche quel trouble fait détourner les yeux? Quel trouble... fait détourner les yeux? S il me faut réprimer un complot odieux, qu ils tremblent! Le châtiment est proche pour ce peuples orgueilleux! HÉRODE A son approche quel trouble me fait baisser les yeux? Quel trouble me fait baisser les yeux! Sachons cacher nos voeux! Sachons cacher encor Et ma haine et mes voeux! Qu ils tremblent! Car la vengeance est proche contre un joug odieux! VITELLIUS Quel trouble fait détourner les yeux? Qu ils tremblent! qu ils tremblent! Le châtiment est proche! Qu ils tremblent! PHANUEL A leur approche Quel trouble leur fait baisser les yeux? Est-ce le châtiment? le châtiment qui commence pour eux! Ils tremblent! Jean, ton heure est proche! Et Dieu va combler tes voeux! LES MESSAGERS Quel trouble... Nous fait baisser les yeux? Quel trouble! Sachons cacher notre haine et nos voeux! Qu ils tremblent! Car la vengeance est proche, plus de joug! Contre un maître odieux! HÉRODIADE L ingrat qui m oubliait se courbe devant eux! Il tremble! et le sort comble mes voeux! Il tremble! il tremble! le sort comble mes voeux! LA FOULE Quel trouble... nous fait baisser les yeux! Quel trouble... Qu ils tremblent! Qu ils tremblent... Non! plus de joug odieux! LES ROMAINS Qu ils tremblent! VITELLIUS (très accentué) A mon approche quel trouble fait détourner les yeux! S il me faut réprimer un complot odieux! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Le châtiment est proche Pour ce peuple orgueilleux! Le châtiment est proche pour ce peuple! Le châtiment est proche pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple! Le châtiment est proche, pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple! Ils tremblent! Voyez! ils tremblent! LES ROMAINS (très accentué) A notre approche quel trouble fait détourner les yeux? S il nous faut réprimer un complot odieux! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Le châtiment est proche Pour ce peuple orgueilleux! Le châtiment est proche, pour ce peuple! Le châtiment est proche, pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple! Le châtiment est proche, pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple! Ils tremblent! Voyez! ils tremblent! VITELLIUS (très accentué) A mon approche quel trouble fait détourner les yeux! S il me faut réprimer un complot odieux! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Le châtiment est proche Pour ce peuple orgueilleux! Le châtiment est proche pour ce peuple! Le châtiment est proche pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple! Le châtiment es proche, pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple Ils tremblent! Voyez! ils tremblent! LES ROMAINS (très accentué) A notre approche quel trouble fait détourner les yeux! S il me faut réprimer un complot odieux! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Le châtiment est proche Pour ce peuple orgueilleux! Le châtiment est proche pour ce peuple! Le châtiment est proche pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple! Le châtiment es proche, pour ce peuple! Pour ce peuple orgueilleux! pour ce peuple Ils tremblent! Voyez! ils tremblent! HÉRODE Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Car la vengeance est proche! Oui, la vengeance est proche, Contre un joug odieux! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Sachons cacher encor nos voeux! Notre haine et nos voeux! Sachons cacher encor notre haine et nos voeux! et nos voeux! notre haine! PHANUEL Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Ô Jean, ton heure est proche! Ô Jean, ton heure est proche! Et Dieu comble tes voeux! Ils tremblant! Ils tremblent! Ils tremblent! Ô Jean! ô Jean! Dieu va donc combler tes voeux! Dieu va combler tes voeux! Dieu va combler tes voeux! Ô Jean! proche. LES MESSAGERS Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Car la vengeance est proche! Oui, la vengeance est proche, Contre un joug odieux! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Sachons cacher...notre haine! et nos voeux Notre haine et nos voeux! LA FOULE Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Car la vengeance est proche Contre un joug odieux! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Qu ils tremblent! Sachons cacher notre haine ! notre haine et nos voeux! Notre haine! et nos voeux! HÉRODIADE Le sort va donc combler mes voeux! Il m oubliait! il m oubliait! Mais mon triomphe est proche, Le sort comble mes voeux! Il tremblent! Il tremble! Il tremble! L ingrat! l ingrat! qui m oubliait se courbe devant eux! Ah! l ingrat! l ingrat! se courbe devant eux! VITELLIUS A mon approche, Quel trouble fait détourner les yeux? Quel trouble fait détourner les yeux? Sachons encor réprimer un complot odieux! Le châtiment est proche Pour ce peuple orgueilleux! Pour ce peuple orgueilleux! orgueilleux! Pour ce peuple orgueilleux! Qu ils tremblent! LA FOULE Pourquoi... baisser... les yeux? Pourquoi? Sachons cacher notre haine et nos voeux! Notre haine et nos voeux! Sachons dissimuler encor nos voeux! Notre haine et nos voeux! Qu ils tremblent! LES ROMAINS Quel trouble fait détourner les yeux? Quel trouble fait détourner les yeux? Le châtiment est proche Pour ce peuple orgueilleux! Pour ce peuple orgueilleux! Pour ce peuple orgueilleux! orgueilleux! Qu ils tremblent! LES MESSAGERS Pourquoi... baisser...les yeux? Sachons cacher notre haine et nos voeux! Notre haine et nos voeux! Sachons cacher encor nos voeux! Notre voeux! Notre haine et nos voeux! Qu ils tremblent! HÉRODIADE Quel trouble fait détourner les yeux? L ingrat qui m oubliait se courbe devant eux! Hélas! l ingrat qui m oubliait se courbe devant eux! Il tremble! mais mon triomphe est proche! Et le sort va combler mes voeux! Le sort comble mes voeux! mes voeux! HÉRODE Quel trouble me fait baisser les yeux? Sachons cacher encor ma haine et mes voeux! ma haine et mes voeux! Car la vengeance est proche Contre un jong odieux! Contre un jong odieux! odieux! Contre un jong odieux! Qu ils tremblent! PHANUEL Quel trouble leur fait baisser les yeux? Ô Jean! ô Jean! Dieu comble tes voeux! Oui! Dieu comble tes voeux! Ô Jean, ton heure est proche et Dieu va combler tes voeux! Et Dieu comble tes voeux! Qu ils tremblent! VITELLIUS (au peuple) Je représente ici César et la justice, Peuple, quels son tes voeux? LES MESSAGERS et LA FOULE (La foule interdite, revenue de sa surprise, entoure le Proconsul) Rome... nous est propice? Qu elle nous rende alors le Temple d Israël! Et fasse respecter le grand Prêtre à l autel! VITELLIUS Tibère exaucera ce voeu trop légitime. Célébrez le pouvoir d un vainqueur magnanime! LES MESSAGERS et LA FOULE Salut au Proconsul! à Tibère! à César! Salut! LES MESSAGERS et LA FOULE Salut au Proconsul! aux Romains! aux Soldats! Salut! CANANÉENNES (Femmes et enfants, dans la coulisse) Hosannah! (Au moment où Vitellius, Hérodiade, Hérode, Phanuel et les Romains vont se diriger vers le palais, on entend les voix des Cananéennes – Tous s arrêtent. Bientôt paraissent Jean et Salomé – des enfants les précèdent, des femmes les suivent agitant des palmes fraîches. Le blanches clartés de la lune les enveloppent comme dans une auréole.) Hosannah! Hosannah! (Vitellius s arrête, surpris des témoignages de respect et d amour que l on donne à Jean en scène, au fond du théâtre) Hosannah! Hosannah! Gloire à celui qui vient au nom du Seigneur! SALOMÉ Hosannah! Hosannah Gloire à celui qui vient au nom du Seigneur! HÉRODE (à Phanuel, avec une vive surprise) Vois! c est elle! PHANUEL Salomé! HÉRODE Mon coeur l avait bien reconnue! HÉRODIADE (à part, observant Hérode) Il connaît cette enfant! Il pâlit à sa vue! CANANÉENNES Hosannah! Hosannah! Hosannah! Hosannah! SALOMÉ Hosannah! Hosannah! VITELLIUS (avec ironie) Quel est ce mortel triomphant! SALOMÉ (à Vitellius avec foi) C est le prophète du Dieu vivant! VITELLIUS (à Hérodiade) Un fou! HÉRODIADE (à Vitellius perfide et frémissante) Qui rêve la puissance... Regarde... (à part) Je tiens ma vengeance! LES CANANÉENNES Gloire à celui qui vient au nom du Seigneur! JEAN (à Vitellius et à la Foule, avec un accent inspiré) Toute justice vient du ciel! Homme, ta puissance fragile Se brise aux pieds de l Eternel comme un vase d argile! Toute justice vient du ciel! Toute justice vient du ciel! (Les Cananéennes entourent Jean – Hérodiade et Vitellius entrent dans le palais, tandis que Phanuel entrent. Hérode qui ne peut détacher ses regards de Salomé.) LES CANANÉENNES Hosannah! Gloire au Seigneur! au Seigneur! au Seigneur! Salut! Gloire au Seigneur! LES ROMAINS Salut! au Proconsul! à César! à César! Salut! au Proconsul! LES MESSAGERS et LA FOULE Salut! au Proconsul! aux Romains! aux Romains! Salut! au Proconsul! (La Foule acclame le Proconsul.) RIDEAU Massenet,Jules/Hérodiade/III-1
https://w.atwiki.jp/l10reco/pages/12.html
L10Reco 1.08 使用方法 ・L10Reco.exe本体をダブルクリックすることで、起動します ・画面は非表示のまま常駐します ・終了する場合は、もう一度本体をダブルクリックすることによって終了することが可能です ・スタートアップに入れるなどしてご利用ください ・Windows ME/2000/XP で動作可能。Vistaについては動作するかは不明 仕様 ・タスクトレイにある”the Last 10-Second”アイコンのツールチップから接続状態を取得しています ・優先度はアイドルです ・10秒に一度の監視をしています ・再起動時の接続断にて繰り返し再起動することを防ぐため、一度地震待機中になるまで待っています そのまま接続されない場合は、に4分でタイムアウトとなり、再起動します ・エラーダイアログを自動で閉じます 更新履歴 1.00 公開 1.01 再起動がうまくいっていなかったのを修正 1.02 監視時に”the Last 10-Second”が起動していなかった場合自動起動するように修正 1.03 初回起動時に操作説明を表示するように修正 1.04 再起動時に、接続断されてしまう可能性があるため、地震待機中になるまで待つように変更 1.05 タイムアウト値が、地震待機中になった場合に初期化されていなかったのを修正 1.06 L10Recoで起動させたL10Sの通知設定が空白になってしまうバグを修正 1.07 終了時にたまに表示されるエラーダイアログを自動で閉じるように修正。自動ログインが無効になっ っている場合にも自動ログインするように修正 1.08 たまに、正常にエラーダイアログが閉じられなくなるのを修正。エラーダイアログの監視時間の延長。 ダウンロード 最新Ver 1.08 http //www8.uploader.jp/dl/p2pquake/p2pquake_uljp00011.zip.html Ver 1.07 http //www8.uploader.jp/dl/p2pquake/p2pquake_uljp00010.zip.html 1.06 http //www8.uploader.jp/dl/p2pquake/p2pquake_uljp00008.zip.html 1.05 http //www8.uploader.jp/dl/p2pquake/p2pquake_uljp00007.zip.html 1.04 http //www8.uploader.jp/dl/p2pquake/p2pquake_uljp00006.zip.html 1.03 http //www8.uploader.jp/dl/p2pquake/p2pquake_uljp00005.zip.html 1.02 http //www8.uploader.jp/dl/p2pquake/p2pquake_uljp00004.zip.html 1.01 http //www8.uploader.jp/dl/p2pquake/p2pquake_uljp00003.zip.html 1.00 http //www8.uploader.jp/dl/p2pquake/p2pquake_uljp00002.zip.html
https://w.atwiki.jp/oper/pages/2898.html
PROLOGUE Le théâtre représente le Mont Parnasse; Apollon y est assis accompagné de neuf Muses qui sont aussi assises des deux côtés. Apollon Muses, préparons nos concerts; Le plus grand roy de l univers Vient d assurer le repos de la terre, Sur cet heureux vallon Il répand ses bienfaits. Après avoir chanté les fureurs de la guerre, Chantons les douceurs de la paix. Les Muses Après avoir chanté les fureurs de la guerre, Chantons les douceurs de la paix. Apollon Par cet auguste roy la discorde est bannie; pour tous les Dieux sa gloire a tant d appas Que Pan luy-même, oubliant nos débats, Vient icy de nos chants augmenter l harmonie; Bacchus ainsi que luy va se joindre avec nous Pour rendre nos accords plus charmants et plus doux. Bacchus entre icy d un côté accompagné d Oegipans et de Ménades, et Pan entre de l autre côté, suivy de Bergers et de Bergères. Bacchus Du fameux bord de l Inde où toujours la victoire Rangea les peuples sous ma loy, Je viens prendre part à la gloire D un vainqueur aussi grand que moy. Pan J ay quitté les forêts où je tiens mon empire Pour venir comme vous Admirer ce héros. Nos plaines et nos bois luy doivent leur repos; C est par luy seul que tout respire. Choeur d Apollon et des Muses qui chantent avec le choeur de Bacchus et de Pan. Chantons, chantons le plus grand des mortels. Chantons, chantons un roy digne de nos autels. Par luy tous nos champs refleurissent, Les tranquilles plaisirs Par luy sont de retour. De son nom seul nos échos retentissent. Si l on soupire encor ce n est plus que d amour. Tout rit dans nos douces retraites, Rien ne vient plus troubler le son de nos musettes. (Un Berger chante ce menuet alternativement après les instruments.) Un berger Pourquoy n avoir pas le coeur tendre? Rien n est si doux que d aimer; Peut-on aisément s en défendre? Non, non, non, l amour doit tout charmer. Que sert la fierté dans les belles. Tout aime enfin à son tour, Veut-on des rigueurs éternelles? Non, non, non, rien n échappe à l amour. (Entrée des Aegipans et des Ménades.) Pan Tout est paisible sur la terre Voicy l heureux temps des Amours Bacchus Ils n ont plus à craindre la guerre Qui des amants troublait les plus beaux jours. Pan Aymez, Bergers, Aymez, Bergères, Suivez suivez vos plus tendres désirs. Bacchus Si l amour a des maux, il a mille plaisirs Qui rendent ses peines légères. Pan et Bacchus Si l amour a des maux, il a mille plaisirs Qui rendent ses peines légères. Apollon Quittez, quittez de si vaines chansons, Il faut par de plus nobles sons Honorer en ce jour le héros de la France. Transformons-nous en ce moment Et dans un spectacle charmant, Célébrons à ses yeux l heureux évènement Qui jadis au Parnasse a donné la naissance. Allons, pour ce grand Roy redoublez vos efforts; Préparez vos plus doux accords. Choeur d Apollon, des Muses, de Bacchus et de Pan Pour ce grand Roy redoublons nos efforts; Préparons nos plus doux accords. Fin du Prologue ACTE I (Le Théâtre représente la ville de Patare, Capitale du Royaume de Lycie.) Scène Première Sténobée, Argie Sténobée Non, les soulèvements d une ville rebelle Ne m ont point fait quitter Argos, C est l Amour seul fatal à mon repos, C est le cruel Amour qui dans ces lieux m appelle. Prétus n est plus et désormais sa mort me rend maîtresse de mon sort, Je puis donner un diadème Et viens en cette cour faire un dernier effort Sur le coeur d un ingrat que j ayme. Argie Quoy! de Bellérophon l outrageante froideur Ne peut de cet amour dégager votre coeur? Sténobée Hélas! à quel excès je portay ma vengeance Je l accusay malgré son innocence De vouloir m inspirer une coupable ardeur. Ce fut pour luy ravir et l honneur et la vie Que Prétus l envoya chez le Roy de Lycie Et quels troubles alors ne sentit point mon coeur! En vain quand l Amour est extrême On veut perdre un ingrat qui nous ose outrager On prend dans ses malheurs plus de part que luy-même Hélas hélas quand il se faut venger de ce qu on aime Qu il en coûte, qu il en coûte de se venger. Argie Ne redoutez plus rien ce héros invincible Aux plus affreux périls tant de fois exposé, A sa valeur a trouvé tout possible, Quel triomphe pour vous s il vous était aisé de rendre enfin son coeur sensible! Sténobée Du moins Bellérophon n a jamais rien aimé, C est à la gloire qu il se donne Et son coeur peut être charmé par les offres de ma couronne. Espoir qui séduisez les amants malheureux Pourquoy pourquoi suspendre ma vengeance? Je scay je scay combien vous êtes dangeureux, Je scay que vous allez entretenir mes feux Et redoubler leur violence, Cependant vous rentrez dans mon coeur amoureux Et je sens qu avec nous il est d intelligence. Espoir qui séduisez les amants malheureux Pourquoy pourquoi suspendre ma vengeance? Scène 2 Sténobée, Philonoë, Argie Philonoë Reine, vous scavez qu en ce jour Je reçois un époux de la main de mon père; J attends le choix qu il doit faire Entre tous ces amants Qui remplissent sa cour, Obtenez qu il n en délibère Que de concert avec l Amour. Qu il est doux de trouver Dans un amant qu on aime Un époux que l on doit aimer; Sténobée Quoy! Princesse, à l Amour vous auriez pu vous rendre? Philonoë En vain, j ai voulu m en défendre. Sténobée Et qui donc aimez-vous? Philonoë Un héros que les Dieux Ont fait des conquérants l exemple glorieux, Estimé dans la paix redouté dans la guerre, Il est et la terreur et l Amour de la terre. Qui pour chercher à vaincre il court dans les hasards, A ses premiers efforts ses ennemis se rendent Et s il aime, il n est point de coeurs qui se défendent De ses premiers regards. Sténobée ah! c est Bellérophon! Philonoë C est lui, je le confesse, Ne condamnez point ma tendresse, Quand mille exploirs fameux parlent pour un amant, Peut-on résister un moment? Après avoir vaincu deux nations guerrières, Bellérophon a même en ces lieux fortunés Les Amazones prisonnières Et les Solymes enchainés? Il possède mon coeur, Il peut tout sur mon âme; Reine, favorisez une si belle flamme. Scène 3 Sténobée, Argie Sténobée C en est fait! l outrage est trop grand, Si ses cruels refus faisaient tort à ma gloire, Du moins il m était doux de croire Que mon coeur soupirait pour un indifférent, Mais il aime, et c est là ce qui me désespère. Une autre a fait ce que je n ay pu faire Venez! haine, vengeance et versez dans mon coeur Votre poison le plus funeste Vous ne sauriez m inspirer trop d horreur Pour un ingrat que je déteste Suivons, suivons ce désespoir Il faut pour venger mon outrage Qu Amisodar serve ma rage, Son art dans les Enfers luy donne tout pouvoir, Il en peut évoquer quelques monstre effroyable Qui porte le ravage et la flamme en ces lieux. Il m aime et si sur luy je veux jeter les yeux... Argie Le roy vient, contraignez l ennui qui vous accable. Scène 4 Le Roy, Sténobée, Argie, suite du Roy Le Roy Contre Béellérophon j ai fait jusqu’à ce jour Ce que Prétus devait attendre De l aveugle zèle d un gendre Vous vouliez comme luy qu il périt de ma cour; D abord sans connaître son crime J abandonnay sa tête aux rigueurs de son sort; Prétus croyant sa perte légitime, C était assez pour répondre sa mort Mais enfein il est temps de vous ouvrir mon âme. Après qu il s est rendu l appuy de mes Etats, Je veux me conserver son bras, Ma fille est l objet de sa flamme, Aujourd hui de ma main elle attend un époux, C est luy que je choisis? Sténobée Ciel! que me dites-vous? Choisir Bellérophon Eh! qui l aurait pu croire! Le Roy Ses exploits l ont rendu digne de cette gloire. Sténobée Songez que Prétus vous demande sa mort! Le Roy Les Dieux ne m ont point fait arbitre de son sort. Sténobée Quoy! vous soutenez une coupable. Le Roy Quoy! votre haine est implacable! Sténobée Ah! cessez de vous obstiner Le Roy Malgré votre jalouse envie Sténobée Malgré vos soins pour lui sauver la vie Le Roy Il mérite le prix que je veux lui donner Sténobée Il mérite la mort que je veux lui donner A ce bruit éclatant, je connais qu il s avance; Je ne vous dis plus rien, mais vous devez songer Que si vous négliger le soin de ma vengeance Je suis reine, Et puis me venger. Scène 5 Le Roy, Bellérophon, troupe d Amazones et de Solymes. Le Roy Venez, venez goûter les doux fruits de la gloire Qui dans tout l univers vous fait tant de jaloux. Bellérophon Seigneur, quand on combat pour vous, N est-on pas sûr de la victoire! Le Roy Après avoir rangé deux peuples sous mes lois; Prince, votre rare vaillance Demeurerait sans récompense Si ma fille n était le prix de vos exploits; Vous l aimez, elle vous aime, Soyez heureus, j y consens. Bellérophon Ah! Seigneir, puis-je encore me connaître moi-même! Le Roy La valeur obtient tout des coeurs reconnaissants Un héros que la gloire élève N est qu à lui demi récompensé, Et c est peu si l Amour n achève Ce que la gloire a commencé Bellérophon Surpris de tant d honneurs, Je ne puis que me taire; Quel service assez grand pouvait les mériter! J eusse été trop téméraire Si j eusse osé m en flatter, Moy, qu un fère a chassé d Empire Où mon père Glaucus avait donné la loy. Le Roy Etre l appuy de mon empire; C est mériter assez d y régner après moy. Qu aucun ne garde icy des sujets de tristesse, A vos captifs je rends la liberté. Bellérophon Faites tous voir allégresse En sortant de captivité. (Le Roy et Bellérophon étant sortis, ceux qui ont conduit les Amazones et les Solymes leur otent les fers et rendent l épée aux unes et la lance aux autres.) Choeur Quand un vainqueur est tout brillant de gloire Qu il est doux de porter ses fers Celuy qui nous soumet Commande à la victoire, Il soumettra tout l univers Disons cent fois ce qu on ne peut trop dire Heureux qui vit sous son empire. Faisons cesser nos alarmes, Goutons les biens que rend la liberté Celuy dont chacun craint les armes A fait finir notre captivité Un sort si plein de charmes Met notre gloire enfin en sureté, Rompons le cours de nos larmes Nos déplaisirs ont assez éclaté. PROLOGUE Le théâtre représente le Mont Parnasse; Apollon y est assis accompagné de neuf Muses qui sont aussi assises des deux côtés. Apollon Muses, préparons nos concerts; Le plus grand roy de l univers Vient d assurer le repos de la terre, Sur cet heureux vallon Il répand ses bienfaits. Après avoir chanté les fureurs de la guerre, Chantons les douceurs de la paix. Les Muses Après avoir chanté les fureurs de la guerre, Chantons les douceurs de la paix. Apollon Par cet auguste roy la discorde est bannie; pour tous les Dieux sa gloire a tant d appas Que Pan luy-même, oubliant nos débats, Vient icy de nos chants augmenter l harmonie; Bacchus ainsi que luy va se joindre avec nous Pour rendre nos accords plus charmants et plus doux. Bacchus entre icy d un côté accompagné d Oegipans et de Ménades, et Pan entre de l autre côté, suivy de Bergers et de Bergères. Bacchus Du fameux bord de l Inde où toujours la victoire Rangea les peuples sous ma loy, Je viens prendre part à la gloire D un vainqueur aussi grand que moy. Pan J ay quitté les forêts où je tiens mon empire Pour venir comme vous Admirer ce héros. Nos plaines et nos bois luy doivent leur repos; C est par luy seul que tout respire. Choeur d Apollon et des Muses qui chantent avec le choeur de Bacchus et de Pan. Chantons, chantons le plus grand des mortels. Chantons, chantons un roy digne de nos autels. Par luy tous nos champs refleurissent, Les tranquilles plaisirs Par luy sont de retour. De son nom seul nos échos retentissent. Si l on soupire encor ce n est plus que d amour. Tout rit dans nos douces retraites, Rien ne vient plus troubler le son de nos musettes. (Un Berger chante ce menuet alternativement après les instruments.) Un berger Pourquoy n avoir pas le coeur tendre? Rien n est si doux que d aimer; Peut-on aisément s en défendre? Non, non, non, l amour doit tout charmer. Que sert la fierté dans les belles. Tout aime enfin à son tour, Veut-on des rigueurs éternelles? Non, non, non, rien n échappe à l amour. (Entrée des Aegipans et des Ménades.) Pan Tout est paisible sur la terre Voicy l heureux temps des Amours Bacchus Ils n ont plus à craindre la guerre Qui des amants troublait les plus beaux jours. Pan Aymez, Bergers, Aymez, Bergères, Suivez suivez vos plus tendres désirs. Bacchus Si l amour a des maux, il a mille plaisirs Qui rendent ses peines légères. Pan et Bacchus Si l amour a des maux, il a mille plaisirs Qui rendent ses peines légères. Apollon Quittez, quittez de si vaines chansons, Il faut par de plus nobles sons Honorer en ce jour le héros de la France. Transformons-nous en ce moment Et dans un spectacle charmant, Célébrons à ses yeux l heureux évènement Qui jadis au Parnasse a donné la naissance. Allons, pour ce grand Roy redoublez vos efforts; Préparez vos plus doux accords. Choeur d Apollon, des Muses, de Bacchus et de Pan Pour ce grand Roy redoublons nos efforts; Préparons nos plus doux accords. Fin du Prologue ACTE I (Le Théâtre représente la ville de Patare, Capitale du Royaume de Lycie.) Scène Première Sténobée, Argie Sténobée Non, les soulèvements d une ville rebelle Ne m ont point fait quitter Argos, C est l Amour seul fatal à mon repos, C est le cruel Amour qui dans ces lieux m appelle. Prétus n est plus et désormais sa mort me rend maîtresse de mon sort, Je puis donner un diadème Et viens en cette cour faire un dernier effort Sur le coeur d un ingrat que j ayme. Argie Quoy! de Bellérophon l outrageante froideur Ne peut de cet amour dégager votre coeur? Sténobée Hélas! à quel excès je portay ma vengeance Je l accusay malgré son innocence De vouloir m inspirer une coupable ardeur. Ce fut pour luy ravir et l honneur et la vie Que Prétus l envoya chez le Roy de Lycie Et quels troubles alors ne sentit point mon coeur! En vain quand l Amour est extrême On veut perdre un ingrat qui nous ose outrager On prend dans ses malheurs plus de part que luy-même Hélas hélas quand il se faut venger de ce qu on aime Qu il en coûte, qu il en coûte de se venger. Argie Ne redoutez plus rien ce héros invincible Aux plus affreux périls tant de fois exposé, A sa valeur a trouvé tout possible, Quel triomphe pour vous s il vous était aisé de rendre enfin son coeur sensible! Sténobée Du moins Bellérophon n a jamais rien aimé, C est à la gloire qu il se donne Et son coeur peut être charmé par les offres de ma couronne. Espoir qui séduisez les amants malheureux Pourquoy pourquoi suspendre ma vengeance? Je scay je scay combien vous êtes dangeureux, Je scay que vous allez entretenir mes feux Et redoubler leur violence, Cependant vous rentrez dans mon coeur amoureux Et je sens qu avec nous il est d intelligence. Espoir qui séduisez les amants malheureux Pourquoy pourquoi suspendre ma vengeance? Scène 2 Sténobée, Philonoë, Argie Philonoë Reine, vous scavez qu en ce jour Je reçois un époux de la main de mon père; J attends le choix qu il doit faire Entre tous ces amants Qui remplissent sa cour, Obtenez qu il n en délibère Que de concert avec l Amour. Qu il est doux de trouver Dans un amant qu on aime Un époux que l on doit aimer; Sténobée Quoy! Princesse, à l Amour vous auriez pu vous rendre? Philonoë En vain, j ai voulu m en défendre. Sténobée Et qui donc aimez-vous? Philonoë Un héros que les Dieux Ont fait des conquérants l exemple glorieux, Estimé dans la paix redouté dans la guerre, Il est et la terreur et l Amour de la terre. Qui pour chercher à vaincre il court dans les hasards, A ses premiers efforts ses ennemis se rendent Et s il aime, il n est point de coeurs qui se défendent De ses premiers regards. Sténobée ah! c est Bellérophon! Philonoë C est lui, je le confesse, Ne condamnez point ma tendresse, Quand mille exploirs fameux parlent pour un amant, Peut-on résister un moment? Après avoir vaincu deux nations guerrières, Bellérophon a même en ces lieux fortunés Les Amazones prisonnières Et les Solymes enchainés? Il possède mon coeur, Il peut tout sur mon âme; Reine, favorisez une si belle flamme. Scène 3 Sténobée, Argie Sténobée C en est fait! l outrage est trop grand, Si ses cruels refus faisaient tort à ma gloire, Du moins il m était doux de croire Que mon coeur soupirait pour un indifférent, Mais il aime, et c est là ce qui me désespère. Une autre a fait ce que je n ay pu faire Venez! haine, vengeance et versez dans mon coeur Votre poison le plus funeste Vous ne sauriez m inspirer trop d horreur Pour un ingrat que je déteste Suivons, suivons ce désespoir Il faut pour venger mon outrage Qu Amisodar serve ma rage, Son art dans les Enfers luy donne tout pouvoir, Il en peut évoquer quelques monstre effroyable Qui porte le ravage et la flamme en ces lieux. Il m aime et si sur luy je veux jeter les yeux... Argie Le roy vient, contraignez l ennui qui vous accable. Scène 4 Le Roy, Sténobée, Argie, suite du Roy Le Roy Contre Béellérophon j ai fait jusqu’à ce jour Ce que Prétus devait attendre De l aveugle zèle d un gendre Vous vouliez comme luy qu il périt de ma cour; D abord sans connaître son crime J abandonnay sa tête aux rigueurs de son sort; Prétus croyant sa perte légitime, C était assez pour répondre sa mort Mais enfein il est temps de vous ouvrir mon âme. Après qu il s est rendu l appuy de mes Etats, Je veux me conserver son bras, Ma fille est l objet de sa flamme, Aujourd hui de ma main elle attend un époux, C est luy que je choisis? Sténobée Ciel! que me dites-vous? Choisir Bellérophon Eh! qui l aurait pu croire! Le Roy Ses exploits l ont rendu digne de cette gloire. Sténobée Songez que Prétus vous demande sa mort! Le Roy Les Dieux ne m ont point fait arbitre de son sort. Sténobée Quoy! vous soutenez une coupable. Le Roy Quoy! votre haine est implacable! Sténobée Ah! cessez de vous obstiner Le Roy Malgré votre jalouse envie Sténobée Malgré vos soins pour lui sauver la vie Le Roy Il mérite le prix que je veux lui donner Sténobée Il mérite la mort que je veux lui donner A ce bruit éclatant, je connais qu il s avance; Je ne vous dis plus rien, mais vous devez songer Que si vous négliger le soin de ma vengeance Je suis reine, Et puis me venger. Scène 5 Le Roy, Bellérophon, troupe d Amazones et de Solymes. Le Roy Venez, venez goûter les doux fruits de la gloire Qui dans tout l univers vous fait tant de jaloux. Bellérophon Seigneur, quand on combat pour vous, N est-on pas sûr de la victoire! Le Roy Après avoir rangé deux peuples sous mes lois; Prince, votre rare vaillance Demeurerait sans récompense Si ma fille n était le prix de vos exploits; Vous l aimez, elle vous aime, Soyez heureus, j y consens. Bellérophon Ah! Seigneir, puis-je encore me connaître moi-même! Le Roy La valeur obtient tout des coeurs reconnaissants Un héros que la gloire élève N est qu à lui demi récompensé, Et c est peu si l Amour n achève Ce que la gloire a commencé Bellérophon Surpris de tant d honneurs, Je ne puis que me taire; Quel service assez grand pouvait les mériter! J eusse été trop téméraire Si j eusse osé m en flatter, Moy, qu un fère a chassé d Empire Où mon père Glaucus avait donné la loy. Le Roy Etre l appuy de mon empire; C est mériter assez d y régner après moy. Qu aucun ne garde icy des sujets de tristesse, A vos captifs je rends la liberté. Bellérophon Faites tous voir allégresse En sortant de captivité. (Le Roy et Bellérophon étant sortis, ceux qui ont conduit les Amazones et les Solymes leur otent les fers et rendent l épée aux unes et la lance aux autres.) Choeur Quand un vainqueur est tout brillant de gloire Qu il est doux de porter ses fers Celuy qui nous soumet Commande à la victoire, Il soumettra tout l univers Disons cent fois ce qu on ne peut trop dire Heureux qui vit sous son empire. Faisons cesser nos alarmes, Goutons les biens que rend la liberté Celuy dont chacun craint les armes A fait finir notre captivité Un sort si plein de charmes Met notre gloire enfin en sureté, Rompons le cours de nos larmes Nos déplaisirs ont assez éclaté. Lully,Jean-Baptiste/Bellérophon/II
https://w.atwiki.jp/fkbkr/pages/25.html
【GALLARDAGALANTE】福袋 UROKO 10,500円(税込) 毎年人気の「GALLARDAGALANTE」の福袋。リピーターの方も多く、Netでの販売は京都店のみとなっております!とてもお得なので、是非この機会におためしください。
https://w.atwiki.jp/newroseserver/pages/3.html
更新履歴 取得中です。 ここを編集
https://w.atwiki.jp/newroseserver/pages/6.html
更新履歴 @wikiのwikiモードでは #recent(数字) と入力することで、wikiのページ更新履歴を表示することができます。 詳しくはこちらをご覧ください。 =>http //atwiki.jp/guide/17_117_ja.html たとえば、#recent(20)と入力すると以下のように表示されます。 取得中です。
https://w.atwiki.jp/fukubukuro/pages/182.html
【評価】神! 【ブランド】サマンサタバサ ニューヨーク 【金額】2k 【購入場所】都内デパート 【中身】 ◎革製トートバッグ(41475円) ◎キルトっぽいデザインのショルダーバッグ(21000円) △白のシガレットケース(たばこ吸わないから△) たまたま通りかかった時に余ってたから買ったんだけど、 びっくりするほどよかった! 重いのは革のバッグが入ってるかも、と言われて重さを 見たのがよかったのかも。 重さはかなり差があったから、中身は様々だと思われ。 バッグだらけになってしまった・・・。 古いバッグ捨てよう。 【評価】福 【ブランド】samantha vega 【金額】 10000円 【購入場所】 難波 【中身】 ◎アニマル柄?の大きめトートバッグ。ふわふわ。持ち手がピンクでバッグの色も柔らかいベージュでかわいい。 〇ゴールドのバッグ。両脇が折り込まれてるデザイン。かわいいと思う。 〇ゴールドのカードケース。ハートがついててかわいかった。 ×シルバーの煙草ケース。煙草を吸わないので。 説明が下手なのでかわいさが伝わらなくてごめんなさい。総額は約6万円くらい。 トートバッグはちょっと大きかったけど、セールで狙ってたデザインの物だったのですごく嬉しかった。 カードケースは弟が好きな色だったのであげたら喜ばれたし、福袋でした。 開店20分前に行ったけど、並んでる人が少なくてちょっとびっくりした。 15000円のは開店して早くになくなってた。 【評価】福 【ブランド】サマンサタバサ プチチョイス 【金額】10k 【購入場所】デパート 【中身】 ◎黒の長財布 22050円 ○白のカードケース 5775円 2点入りでした。 長財布が私の好きなガマ口タイプで気にいった! カードケースは無難だけど、ちょうど定期入れ 変えようと思ってたので、嬉しい。 欲を言えば10kだから、4万超えだったら嬉しかった。 贅沢だけど。 【評価】 普通 【ブランド】 サマンサタバサプチチョイス 【金額】 10K 【購入場所】 店頭 【中身】 ○黒いコードバンの長財布 シンプルで差し障りないけど、傷が目立つ。 ○白いキーケース(角にラインストーンの装飾あり) 無難だけど、キーケースは今は必要ないし、汚れが目立ちそう。 総額2万強で、福袋とは言い難い感じ。 これならバーゲンで欲しいもの買ったほうがお得。 サマンサティアラの福袋 友達に頼んでたのが来た。 【評価】福 【ブランド】サマンサティアラ 【金額】30k ①ホワイトゴールドのピンクサファイアつきクロスネックレス(34650円) ②ピンクゴールドのリボンモチーフリング、ダイヤ付き(75600円) 二つともカワイイ! 大満足でした。 【ブランド】サマンサタバサ プチチョイス 【価格】10K 【購入場所】オク 【評価】普通(私的には鬱寄り) 【中身】 △ヒョウ柄のお財布 ヒョウ柄苦手で辛い。 そしてこの起毛系の質感、冬限定過ぎやしませんか…。 △ベージュリボンつき花柄キーケース なんか妙に安っぽい。 どうしようって感じ。 ○ゼブラ柄シガレットケース これまた起毛系。 でも用途が限定されてない分、使えそう。 このスレのいくつか前のスレでサマンサタバサの福袋について質問させていただいた者なんですが、 ネットで注文したSTNYの福袋が届きました。 15000円(税抜き)の福袋です。 カバン→ ttp //imepita.jp/20080112/666530 ミラー→ http //imepita.jp/20080112/667551 というわけで鬱袋ですたorzorzorz ミラーの方はちょうど欲しかったタイプのやつで良かったんですがカバンは…orz サマンサは店舗で欲しいカバンを買おうと思いましたorz 【評価】鬱 【ブラ】サマンサタバサ 【金額】2.1K(2.15k落札) 21Kの間違いと思われます 【購入】オク 【中身】 △バッグ→オクに大量出品されている豹柄ファーミニボストン。定価33000円くらい。 △バッグ→パーティにしか使えそうにないサイズのピンクのサマンサ生地のバッグ。定価16000円。 ○財布→シルバーのふにゃふにゃ合皮生地の長財布。デザインがかわいくて一見使えそうだけど、ヒモで閉じるようになっているため、開け閉めに時間かかりそうなので実用向きではない。値段タグなし。 これらって、ホントに定価こんなにしたのか謎です… -
https://w.atwiki.jp/fukubukuro/pages/339.html
【評価】福 【ブランド】ROJITA 【金額】5K 【購入場所】池袋パルコ 【中身】 ○柄ショートJK 作りがちゃっちくてジャム○クシーで売ってそうだけど 丸襟で可愛いので普段使いできる。 ◎リボン付き灰色ミックスニットワンピ 可愛すぎる。フード付き。 身長高い人にはチュニックになると思う。 ◎ハイウエストコーデュロイミニSK黒 可愛い。プリーツ。 身長高い人にはハイウエストにはならないと思う。 ×からし色ニット帽 私には使いこなせない。 転載可。 【評価】福袋にしてはよい! 【ブランド】ロジータ 【金額】10K 【購入場所】丸栄 【中身】 ○チェック柄コート 色合いがもっとかわいいのがよかったかな。でもかわいい。 ○ミニ丈コート まあ普通。 △ベロア系の黒のスカート かわいい。あわせやすそう。ただサイズ合わなかった・・・ △黒ニットTシャツ? 飾りのボタンついてる。あったかそう♪ ×帽子とマフラー からし色でなんかデザインしょぼい。他には青っぽい色はいってる人みかけた。 ◎ニットワンピ グレーで着やすそう 真ん中にリボンついてる。フードつき 薄いピンクもあるみたいねー 誰かロジータのロングコートの写真あっぷしてください。 【評価】福 【ブランド】ROJITA 【金額】 5K 【購入場所】 丸栄ネット 【中身】 ◎、○、△、×で中身の内容を明記 ◎ 紺くるみボタン付ベロアミニSK 可愛い。 ◎ 黒ニットポンポン付帽子 普通に使える。 ◎ グレイリボン付ビッグニット 普通に使える。 ○ ツイード?紫ショート薄手コート(JKか?) 秋用なので今は寒くて着られないけどまぁおk 【転載可 【評価】福 【ブランド】Rojita 【金額】10K 【購入場所】丸栄Web 【中身】 ◎赤黒チェックコート ◎グレー茶チェックジャケット ◎グレーニットワンピ ◎紺ニットカットソー ◎黒スカート ×からし色ニット帽 似合わない色…マフラーも一緒に交換してくださる方いないかな…… ×からし色マフラー 【転載】転載可 ニット帽とマフラー以外可愛くて大満足! 他のレポも見たけどみんな同じみたいだね。 【評価】かなり福 【ブランド】Rojita 【金額】10K 【購入場所】109ウェブ 【中身】 ◎エメラルドグリーン?と黒のコート とってもかわいい!色が最初「えっ」て思ったけどグリーン系は自分では買わないので 福袋でゲットできて良かったです。 着てみたけど暖かいです。 ◎黒白グレーのジャケット 薄いけど可愛いです。合わせやすそうです。 ◎フード付きパステルピンクニットワンピ? 背が高いのでチュニック丈になってしまいますが、かわいいです。 でもリボンがいらないから取れるものなら取ってしまいたいです。薄いです。 ◎黒と白のカットソー 可愛いです、薄いので黒タートルと合わせて着ます。 ◎紫スカート 去年のロジータはスカートが小さかったのですが今回は平気でした。 紫のスカート欲しかったのでうれしいです。深い紫で綺麗 ◎ブルーグリーン?のマフラー 上品な色ですごい綺麗。刺し色になります。ちょっと薄いけど・・。 ○ブルーグリーン?のニット帽 うん・・・。使うかな・・・? 去年はあまり良くなかったので期待してなかったのですが、 全部使えるのでかなり福です。 全部着てみましたけど着心地がよくてびっくりです。 全体的に作りもしっかりしてるし満足満足大満足です。 画像以外転載可 【評価】福 【ブランド】ROJITA 【金額】 5K 【購入場所】 fw 【中身】 ○茶系チェックのショートコート(JKかも) ◎ニットワンピ小さめリボンつき カワイイ ○黒いスカートくるみぼたん付き △からし色ニット帽 どこで買っても同じだけど色がハズレ 店頭で余ったの買えばよかった。色も選ばせてもらえたのに カウンター: -