約 3,582,756 件
https://w.atwiki.jp/francoise/pages/15.html
Nous étions à l’Étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail. Le Proviseur nous fit signe de nous rasseoir ; puis, se tournant vers le maître d’études – Monsieur Roger, lui dit-il à demi-voix, voici un élève que je vous recommande, il entre en cinquième. Si son travail et sa conduite sont méritoires, il passera dans les grands, où l’appelle son âge. Resté dans l’angle, derrière la porte, si bien qu’on l’apercevait à peine, le nouveau était un gars de la campagne, d’une quinzaine d’années environ, et plus haut de taille qu’aucun de nous tous. Il avait les cheveux coupés droit sur le front, comme un chantre de village, l’air raisonnable et fort embarrassé. Quoiqu’il ne fût pas large des épaules, son habit-veste de drap vert à boutons noirs devait le gêner aux entournures et laissait voir, par la fente des parements, des poignets rouges habitués à être nus. Ses jambes, en bas bleus, sortaient d’un. pantalon jaunâtre très tiré par les bretelles. Il était chaussé de souliers forts, mal cirés, garnis de clous. On commença la récitation des leçons. Il les écouta de toutes ses oreilles, attentif comme au sermon, n’osant même croiser les cuisses, ni s’appuyer sur le coude, et, à deux heures, quand la cloche sonna, le maître d’études fut obligé de l’avertir, pour qu’il se mît avec nous dans les rangs. Nous avions l’habitude, en entrant en classe, de jeter nos casquettes par terre, afin d’avoir ensuite nos mains plus libres ; il fallait, dès le seuil de la porte, les lancer sous le banc, de façon à frapper contre la muraille en faisant beaucoup de poussière ; c’était là le genre. Mais, soit qu’il n’eût pas remarqué cette manœuvre ou qu’il n’eut osé s’y soumettre, la prière était finie que le nouveau tenait encore sa casquette sur ses deux genoux. C’était une de ces coiffures d’ordre composite, où l’on retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur muette a des profondeurs d’expression comme le visage d’un imbécile. Ovoïde et renflée de baleines, elle commençait par trois boudins circulaires ; puis s’alternaient, séparés par une bande rouge, des losanges de velours et de poils de lapin ; venait ensuite une façon de sac qui se terminait par un polygone cartonné, couvert d’une broderie en soutache compliquée, et d’où pendait, au bout d’un long cordon trop mince, un petit croisillon de fils d’or, en manière de gland. Elle était neuve ; la visière brillait. – Levez-vous, dit le professeur. Il se leva ; sa casquette tomba. Toute la classe se mit à rire. Il se baissa pour la reprendre. Un voisin la fit tomber d’un coup de coude, il la ramassa encore une fois. – Débarrassez-vous donc de votre casque, dit le professeur, qui était un homme d’esprit. Il y eut un rire éclatant des écoliers qui décontenança le pauvre garçon, si bien qu’il ne savait s’il fallait garder sa casquette à la main, la laisser par terre ou la mettre sur sa tête. Il se rassit et la posa sur ses genoux. – Levez-vous, reprit le professeur, et dites-moi votre nom. Le nouveau articula, d’une voix bredouillante, un nom inintelligible. – Répétez ! Le même bredouillement de syllabes se fit entendre, couvert par les huées de la classe. – Plus haut ! cria le maître, plus haut ! Le nouveau, prenant alors une résolution extrême, ouvrit une bouche démesurée et lança à pleins poumons, comme pour appeler quelqu’un, ce mot Charbovari. Ce fut un vacarme qui s’élança d’un bond, monta en crescendo, avec des éclats de voix aigus (on hurlait, on aboyait, on trépignait, on répétait Charbovari ! Charbovari !), puis qui roula en notes isolées, se calmant à grand-peine, et parfois qui reprenait tout à coup sur la ligne d’un banc où saillissait encore çà et là, comme un pétard mal éteint, quelque rire étouffé. Cependant, sous la pluie des pensums, l’ordre peu à peu se rétablit dans la classe, et le professeur, parvenu à saisir le nom de Charles Bovary, se l’étant fait dicter, épeler et relire, commanda tout de suite au pauvre diable d’aller s’asseoir sur le banc de paresse, au pied de la chaire. Il se mit en mouvement, mais, avant de partir, hésita. – Que cherchez-vous ? demanda le professeur. – Ma cas… fit timidement le nouveau, promenant autour de lui des regards inquiets. – Cinq cents vers à toute la classe ! exclamé d’une voix furieuse, arrêta, comme le Quos ego, une bourrasque nouvelle. – Restez donc tranquilles ! continuait le professeur indigné, et s’essuyant le front avec son mouchoir qu’il venait de prendre dans sa toque Quant à vous, le nouveau, vous me copierez vingt fois le verbe ridiculus sum. Puis, d’une voix plus douce – Eh ! vous la retrouverez, votre casquette ; on ne vous l’a pas volée ! Tout reprit son calme. Les têtes se courbèrent sur les cartons, et le nouveau resta pendant deux heures dans une tenue exemplaire, quoiqu’il y eût bien, de temps à autre, quelque boulette de papier lancée d’un bec de plume qui vînt s’éclabousser sur sa figure. Mais il s’essuyait avec la main, et demeurait immobile, les yeux baissés. Le soir, à l’Étude, il tira ses bouts de manches de son pupitre, mit en ordre ses petites affaires, régla soigneusement son papier. Nous le vîmes qui travaillait en conscience, cherchant tous les mots dans le dictionnaire et se donnant beaucoup de mal. Grâce, sans doute, à cette bonne volonté dont il fit preuve, il dut de ne pas descendre dans la classe inférieure ; car, s’il savait passablement ses règles, il n’avait guère d’élégance dans les tournures. C’était le curé de son village qui lui avait commencé le latin, ses parents, par économie, ne l’ayant envoyé au collège que le plus tard possible. Son père, M. Charles-Denis-Bartholomé Bovary, ancien aide-chirurgien-major, compromis, vers 1812, dans des affaires de conscription, et forcé, vers cette époque, de quitter le service, avait alors profité de ses avantages personnels pour saisir au passage une dot de soixante mille francs, qui s’offrait en la fille d’un marchand bonnetier, devenue amoureuse de sa tournure. Bel homme, hâbleur, faisant sonner haut ses éperons, portant des favoris rejoints aux moustaches, les doigts toujours garnis de bagues et habillé de couleurs voyantes, il avait l’aspect d’un brave, avec l’entrain facile d’un commis voyageur. Une fois marié, il vécut deux ou trois ans sur la fortune de sa femme, dînant bien, se levant tard, fumant dans de grandes pipes en porcelaine, ne rentrant le soir qu’après le spectacle et fréquentant les cafés. Le beau-père mourut et laissa peu de chose ; il en fut indigné, se lança dans la fabrique, y perdit quelque argent, puis se retira dans la campagne, où il voulut faire valoir. Mais, comme il ne s’entendait guère plus en culture qu’en indiennes, qu’il montait ses chevaux au lieu de les envoyer au labour, buvait son cidre en bouteilles au lieu de le vendre en barriques, mangeait les plus belles volailles de sa cour et graissait ses souliers de chasse avec le lard de ses cochons, il ne tarda point à s’apercevoir qu’il valait mieux planter là toute spéculation. Moyennant deux cents francs par an, il trouva donc à louer dans un village, sur les confins du pays de Caux et de la Picardie, une sorte de logis moitié ferme, moitié maison de maître ; et, chagrin, rongé de regrets, accusant le ciel, jaloux contre tout le monde, il s’enferma dès l’âge de quarante-cinq ans, dégoûté des hommes, disait-il, et décidé à vivre en paix. Sa femme avait été folle de lui autrefois ; elle l’avait aimé avec mille servilités qui l’avaient détaché d’elle encore davantage. Enjouée jadis, expansive et tout aimante, elle était, en vieillissant, devenue (à la façon du vin éventé qui se tourne en vinaigre) d’humeur difficile, piaillarde, nerveuse. Elle avait tant souffert, sans se plaindre, d’abord, quand elle le voyait courir après toutes les gotons de village et que vingt mauvais lieux le lui renvoyaient le soir, blasé et puant l’ivresse ! Puis l’orgueil s’était révolté. Alors elle s’était tue, avalant sa rage dans un stoïcisme muet, qu’elle garda jusqu’à sa mort. Elle était sans cesse en courses, en affaires. Elle allait chez les avoués, chez le président, se rappelait l’échéance des billets, obtenait des retards ; et, à la maison, repassait, cousait, blanchissait, surveillait les ouvriers, soldait les mémoires, tandis que, sans s’inquiéter de rien, Monsieur, continuellement engourdi dans une somnolence boudeuse dont il ne se réveillait que pour lui dire des choses désobligeantes, restait à fumer au coin du feu, en crachant dans les cendres. Quand elle eut un enfant, il le fallut mettre en nourrice. Rentré chez eux, le marmot fut gâté comme un prince. Sa mère le nourrissait de confitures ; son père le laissait courir sans souliers, et, pour faire le philosophe, disait même qu’il pouvait bien aller tout nu, comme les enfants des bêtes. À l’encontre des tendances maternelles, il avait en tête un certain idéal viril de l’enfance, d’après lequel il tâchait de former son fils, voulant qu’on l’élevât durement, à la spartiate, pour lui faire une bonne constitution. Il l’envoyait se coucher sans feu, lui apprenait à boire de grands coups de rhum et à insulter les processions. Mais, naturellement paisible, le petit répondait mal à ses efforts. Sa mère le traînait toujours après elle ; elle lui découpait des cartons, lui racontait des histoires, s’entretenait avec lui dans des monologues sans fin, pleins de gaietés mélancoliques et de chatteries babillardes. Dans l’isolement de sa vie, elle reporta sur cette tête d’enfant toutes ses vanités éparses, brisées. Elle rêvait de hautes positions, elle le voyait déjà grand, beau, spirituel, établi, dans les ponts et chaussées ou dans la magistrature. Elle lui apprit à lire, et même lui enseigna, sur un vieux piano qu’elle avait, à chanter deux ou trois petites romances. Mais, à tout cela, M. Bovary, peu soucieux des lettres, disait que ce n’était pas la peine ! Auraient-ils jamais de quoi l’entretenir dans les écoles du gouvernement, lui acheter une charge ou un fonds de commerce ? D’ailleurs, avec du toupet, un homme réussit toujours dans le monde. Madame Bovary se mordait les lèvres, et l’enfant vagabondait dans le village. Il suivait les laboureurs, et chassait, à coups de motte de terre, les corbeaux qui s’envolaient. Il mangeait des mûres le long des fossés, gardait les dindons avec une gaule, fanait à la moisson, courait dans le bois, jouait à la marelle sous le porche de l’église les jours de pluie, et, aux grandes fêtes, suppliait le bedeau de lui laisser sonner les cloches, pour se pendre de tout son corps à la grande corde et se sentir emporter par elle dans sa volée. Aussi poussa-t-il comme un chêne. Il acquit de fortes mains, de belles couleurs. À douze ans, sa mère obtint que l’on commençât ses études. On en chargea le curé. Mais les leçons étaient si courtes et si mal suivies, qu’elles ne pouvaient servir à grand-chose. C’était aux moments perdus qu’elles se donnaient, dans la sacristie, debout, à la hâte, entre un baptême et un enterrement ; ou bien le curé envoyait chercher son élève après l’Angélus, quand il n’avait pas à sortir. On montait dans sa chambre, on s’installait les moucherons et les papillons de nuit tournoyaient autour de la chandelle. Il faisait chaud, l’enfant s’endormait ; et le bonhomme, s’assoupissant les mains sur son ventre, ne tardait pas à ronfler, la bouche ouverte. D’autres fois, quand M. le curé, revenant de porter le viatique à quelque malade des environs, apercevait Charles qui polissonnait dans la campagne, il l’appelait, le sermonnait un quart d’heure et profitait de l’occasion pour lui faire conjuguer son verbe au pied d’un arbre. La pluie venait les interrompre, ou une connaissance qui passait. Du reste, il était toujours content de lui, disait même que le jeune homme avait beaucoup de mémoire. Charles ne pouvait en rester là. Madame fut énergique. Honteux, ou fatigué plutôt, Monsieur céda sans résistance, et l’on attendit encore un an que le gamin eût fait sa première communion. Six mois se passèrent encore ; et, l’année d’après, Charles fut définitivement envoyé au collège de Rouen, où son père l’amena lui-même, vers la fin d’octobre, à l’époque de la foire Saint-Romain. Il serait maintenant impossible à aucun de nous de se rien rappeler de lui. C’était un garçon de tempérament modéré, qui jouait aux récréations, travaillait à l’étude, écoutant en classe, dormant bien au dortoir, mangeant bien au réfectoire. Il avait pour correspondant un quincaillier en gros de la rue Ganterie, qui le faisait sortir une fois par mois, le dimanche, après que sa boutique était fermée, l’envoyait se promener sur le port à regarder les bateaux, puis le ramenait au collège dès sept heures, avant le souper. Le soir de chaque jeudi, il écrivait une longue lettre à sa mère, avec de l’encre rouge et trois pains à cacheter ; puis il repassait ses cahiers d’histoire, ou bien lisait un vieux volume d’Anacharsis qui traînait dans l’étude. En promenade, il causait avec le domestique, qui était de la campagne comme lui. À force de s’appliquer, il se maintint toujours vers le milieu de la classe ; une fois même, il gagna un premier accessit d’histoire naturelle. Mais à la fin de sa troisième, ses parents le retirèrent du collège pour lui faire étudier la médecine, persuadés qu’il pourrait se pousser seul jusqu’au baccalauréat. Sa mère lui choisit une chambre, au quatrième, sur l’Eau-de-Robec, chez un teinturier de sa connaissance Elle conclut les arrangements pour sa pension, se procura des meubles, une table et deux chaises, fit venir de chez elle un vieux lit en merisier, et acheta de plus un petit poêle en fonte, avec la provision de bois qui devait chauffer son pauvre enfant. Puis elle partit au bout de la semaine, après mille recommandations de se bien conduire, maintenant qu’il allait être abandonné à lui-même. Le programme des cours, qu’il lut sur l’affiche, lui fit un effet d’étourdissement cours d’anatomie, cours de pathologie, cours de physiologie, cours de pharmacie, cours de chimie, et de botanique, et de clinique, et de thérapeutique, sans compter l’hygiène ni la matière médicale, tous noms dont il ignorait les étymologies et qui étaient comme autant de portes de sanctuaires pleins d’augustes ténèbres. Il n’y comprit rien ; il avait beau écouter, il ne saisissait pas. Il travaillait pourtant, il avait des cahiers reliés, il suivait tous les cours ; il ne perdait pas une seule visite. Il accomplissait sa petite tâche quotidienne à la manière du cheval de manège, qui tourne en place les yeux bandés, ignorant de la besogne qu’il broie. Pour lui épargner de la dépense, sa mère lui envoyait chaque semaine, par le messager, un morceau de veau cuit au four, avec quoi il déjeunait le matin ; quand il était rentré de l’hôpital, tout en battant la semelle contre le mur. Ensuite il fallait courir aux leçons, à l’amphithéâtre, à l’hospice, et revenir chez lui, à travers toutes les rues. Le soir, après le maigre dîner de son propriétaire, il remontait à sa chambre et se remettait au travail, dans ses habits mouillés qui fumaient sur son corps, devant le poêle rougi. Dans les beaux soirs d’été ; à l’heure où les rues tièdes sont vides, quand les servantes, jouent au volant sur le seuil des portes, il ouvrait sa fenêtre et s’accoudait. La rivière, qui fait de ce quartier de Rouen comme une ignoble petite Venise, coulait en bas, sous lui, jaune, violette ou bleue, entre ses ponts et ses grilles. Des ouvriers, accroupis au bord, lavaient leurs bras dans l’eau. Sur des perches partant du haut des greniers, des écheveaux de coton séchaient à l’air. En face, au-delà des toits, le grand ciel pur s’étendait, avec le soleil rouge se couchant. Qu’il devait faire bon là-bas ! Quelle fraîcheur sous la hêtraie ! Et il ouvrait les narines pour aspirer les bonnes odeurs de la campagne, qui ne venaient pas jusqu’à lui. Il maigrit, sa taille s’allongea, et sa figure prit une sorte d’expression dolente qui la rendit presque intéressante. Naturellement, par nonchalance ; il en vint à se délier de toutes les résolutions qu’il s’était faites. Une fois, il manqua la visite, le lendemain son cours, et, savourant la paresse, peu à peu, n’y retourna plus. Il prit l’habitude du cabaret, avec la passion des dominos. S’enfermer chaque soir dans un sale appartement public, pour y taper sur des tables de marbre de petits os de mouton marqués de points noirs, lui semblait un acte précieux de sa liberté, qui le rehaussait d’estime vis-à-vis de lui-même. C’était comme l’initiation au monde, l’accès des plaisirs défendus ; et, en entrant, il posait la main sur le bouton de la porte avec une joie presque sensuelle. Alors, beaucoup de choses comprimées en lui, se dilatèrent ; il apprit par cœur des couplets qu’il chantait aux bienvenues, s’enthousiasma pour Béranger, sut faire du punch et connut enfin l’amour. Grâce à ces travaux préparatoires, il échoua complètement à son examen d’officier de santé. On l’attendait le soir même à la maison pour fêter son succès. Il partit à pied et s’arrêta vers l’entrée du village, où il fit demander sa mère, lui conta tout. Elle l’excusa, rejetant l’échec sur l’injustice des examinateurs, et le raffermit un peu, se chargeant d’arranger les choses. Cinq ans plus tard seulement, M. Bovary connut la vérité ; elle était vieille, il l’accepta, ne pouvant d’ailleurs supposer qu’un homme issu de lui fût un sot. Charles se remit donc au travail et prépara sans discontinuer les matières de son examen, dont il apprit d’avance toutes les questions par cœur. Il fut reçu avec une assez bonne note. Quel beau jour pour sa mère ! On donna un grand dîner. Où irait-il exercer son art ? À Tostes. Il n’y avait là qu’un vieux médecin. Depuis longtemps madame Bovary guettait sa mort, et le bonhomme n’avait point encore plié bagage, que Charles était installé en face, comme son successeur. Mais ce n’était pas tout que d’avoir élevé son fils, de lui avoir fait apprendre la médecine et découvert Tostes pour l’exercer il lui fallait une femme. Elle lui en trouva une la veuve d’un huissier de Dieppe, qui avait quarante-cinq ans et douze cents livres de rente. Quoiqu’elle fût laide, sèche comme un cotret, et bourgeonnée comme un printemps, certes madame Dubuc ne manquait pas de partis à choisir. Pour arriver à ses fins, la mère Bovary fut obligée de les évincer tous, et elle déjoua même fort habilement les intrigues d’un charcutier qui était soutenu par les prêtres. Charles avait entrevu dans le mariage l’avènement d’une condition meilleure, imaginant qu’il serait plus libre et pourrait disposer de sa personne et de son argent. Mais sa femme fut le maître ; il devait devant le monde dire ceci, ne pas dire cela, faire maigre tous les vendredis, s’habiller comme elle l’entendait, harceler par son ordre les clients qui ne payaient pas. Elle décachetait ses lettres, épiait ses démarches, et l’écoutait, à travers la cloison, donner ses consultations dans son cabinet, quand il y avait des femmes. Il lui fallait son chocolat tous les matins, des égards à n’en plus finir. Elle se plaignait sans cesse de ses nerfs, de sa poitrine, de ses humeurs. Le bruit des pas lui faisait mal ; on s’en allait, la solitude lui devenait odieuse ; revenait-on près d’elle, c’était pour la voir mourir, sans doute. Le soir, quand Charles rentrait, elle sortait de dessous ses draps ses longs bras maigres, les lui passait autour du cou, et, l’ayant fait asseoir au bord du lit, se mettait à lui parler de ses chagrins il l’oubliait, il en aimait une autre ! On lui avait bien dit qu’elle serait malheureuse ; et elle finissait en lui demandant quelque sirop pour sa santé et un peu plus d’amour.
https://w.atwiki.jp/satoschi/pages/1284.html
ハラウラ語 |Afro-Asiatic languages|Semitic languages| 言語類型 現用言語 使用文字 ヘブライ文字【Hebr?】 type living language writing system Hebrew alphabet ISO 639-3 【huy】 言語名別称 alternate names ’Aramit Galiglu Hula Hula Jabali Judeo-Aramaic ユダヤ=アラム語 Kurdit Lishana Axni Lishana Noshan ノシャン語 方言名 dialect names Kerend ケレンド方言◆三省堂「言語学大辞典」全文データベース Sanandaj サナンダジ方言◆三省堂「言語学大辞典」全文データベース Saqiz Suleimaniya 参考文献 references WEB ISO 639-3 Registration Authority - SIL International the LINGUIST List Ethnologue Wikipedia
https://w.atwiki.jp/carstereo/pages/116.html
Tell me that you want me baby, Tell me that it’s true, Tell me that you need me So much more than I need you. Tell me that you’re happy honey, Tell me that you’re fine, say when your without me, You can’t get me off your mind. I wanna hold you, Girl won’t you take me back, I wanna hold you bad, Just tell me that you understand, I wanna hold you bad. Tell me why you left me baby, Tell me what to do, Tell me what you hate And I will change the world for you Won’t you say you miss me honey, To heal my broken heart, I know you like to kiss me And it’s tearing me apart. I wanna hold you, Girl won’t you take me back, I wanna hold you bad, Just tell me that you understand, I wanna hold you bad. Now I know This feeling’s getting stronger, And it’s growing everyday, And I can’t resist much longer. I am so, Sorry ‘cause I was wrong girl, And since you’ve left, my days go on they go on, They go on, and go on and on Woo [guitar solo] I wanna hold you, Girl won’t you take me back, I wanna hold you bad, Just tell me that you understand, I wanna hold you bad, bad, bad, And I hope you understand, I wanna hold you bad.
https://w.atwiki.jp/theregulation/pages/180.html
※イメージ画像です。 スペル:Lautrec Idstain Weinberg 年齢:25歳 国籍:アイルランド? 身長:177cm 体重:69kg 誕生日:6月1日 階級:准尉? 特技:テーブルゲーム全般 好きなもの:読書 音楽 静かな場所/苦手なもの:幸福 面倒 安酒 髪の色:黒髪 長髪 目の色:ダークブルー 兵種・役割:索敵 工作活動 情報分析 兼偵察兵 使用銃器 [HG]SIG P229 Beretta 93R Hand Rifle(45-70?)[SMG]MP9 H K MP7 Vector[AR]Steyr AUG[SR]AW50 WA2000 略歴 元々は上流家庭出身であり、周囲の影響で幼少期は工学分野に興味を持つ少年。 だが、あるテロ事件を契機に施設にて教育を受け、様々な依頼を請け負う人材の一員として訓練を積んでいる。 なお、不完全ではあるが洗脳教育や投薬の痕跡が見受けられ、現在の言動からは比較できないほど、酷く荒れていた時期があった模様。 TRでは組織の運営側としての肩書きを持つが独自の契約関係にあるようで、異色の経緯で実働部隊に参加の為、人生背景は暗闇の中で不明。 その経歴からか、情報処理能力の他にも応用工学等の知識を有し、航空術にも詳しい模様。一方、興味を持たない分野への知識が皆無。 また、情報部と共に情報収集や分析を担っており、様々な形で現場のサポートに回るケースも少なくはない。 なお、上記のような待遇の為に、特定の任務以外の参加は基本的に請けていないようで姿を見せるのは稀。 人物 基本的に気障で皮肉屋な現実主義者。 プライドが高く確固たる自信に満ち溢れており、不遜かつ余裕ぶった態度で振る舞う。 組織内では尖った態度をしながらも合理的で、対応は全て「必要だからやっている」として、あまり自分の感情の発露をしない。 「僕」「オレ」「私」と一人称が不安定など、底が読めず特に真意を表に出す事も無い、無愛想に見える表情が特徴の青年。 インテリアや食事への拘りは強く、服装や所持品にもそれが表れており、銀製のロザリオと指輪を所持している。 長期出張や周囲の人物との関わりから英語、イタリア語、日本語を話すことができる。 歯に衣着せぬ毒舌に冴えており、目的外の物事や関心から外れるモノには一切の興味を示さないスタンス。 無差別な殺戮はしないが、必要とあれば手段を選ばないことに躊躇いはない。また、敵対者には一切の容赦が無い一面を見せる。 善人でもなければ悪人でもなく、その行動原理は不可解で謎の多い人物。 本来は、厭世的だが責任感は強い。本人は無口と呼べる程ではないが静けさを好み、人間関係を積極的に構築する気が無い性格。 一方、自身の力を過信する面があって周囲と同調せず独断専行に走るなど、危うさや人間らしい詰めの甘さも時折見え隠れしている。 物事の批評を得意とし、その弁には毒が含まれるも拒絶する意味で吐いているわけではなく、 何事に対しても素っ気なく冷めた態度を取って辛辣な物言いをするのは違いないが、悪意を持って悪し様に言うことはない。 また、あくまでも自身の目的や感情のままに行動を取るので、頼られれば期待に応え、気にかけている人物にも面倒見が良い一面を見せる。 技能 切れ者且つ高い身体能力を誇り、射撃や格闘技は平均的な能力こそ持ち合わせているが、特技とする人物には到底及ばないレベル。 また生粋の軍人ではなく、体力や持久力等のステータス面が周囲との対比から最も脆弱で、頭脳労働での活躍しか見込めない。 ただ、それを補うほど芸達者で体得しているパルクールの技術による移動術や鋭い体捌きを利用した体術、 相手の実力を見る眼・洞察力は非常に優れており、その直観力により、相手の実力を把握する分析能力や、自身の状況と敵の情報を把握、 感覚を研ぎ澄まし周囲のあらゆる情報から動きを先読みなど、外敵への対応力と状況への適応力に秀でている。 しかし、感情的になった時や相手が読み勝ってリードを許してしまうと、冷静さを失いそのアドバンテージを取り戻せなくなる精神的な脆さが目立つ。 戦闘面は上記のように戦局や間合いを見極めるセンスに特化しており、最も得意とするのは少数や単体における強襲や奇襲であると考えられる。 相手を翻弄して不意を突きながらも、仕留める時は「脳幹に向けて二発」など、確実性を重視する技巧に富んだ戦いを持論とする。 現地での仕事では、機動力を重視した特殊な物であり、工作活動や隠密的作戦などを主体とする。 装備の内には汎用性に欠陥を抱えるものもあるが「確実な一手で目標を仕留めることに特化した」結果として仕上がった故に、 部隊での行動時には戦術面の進言や知略戦などの支援に徹する事が多く、正規の軍人が扱うような重火器や大型の車両の扱いは壊滅的など、 戦力として通常の戦場においては「三流」「最弱」と自分で言い切るだけあり、針の先端の如く尖りきっていると言える。 「ごっこ遊びは終わりだ、ミスター」 「どうでもいいモノを恨んだり憎悪するほど、私は情愛深くない」 「オレの邪魔をしないなら、好きにすればいいさ。自分の器量で生きて、自分の責任で死ねばいいだけの話だ」
https://w.atwiki.jp/xboxonescore/pages/1335.html
LA-MULANA (ラ・ムラーナ) 項目数:54 総ポイント:1000 難易度:★★★★☆ 国内版ストアページ 海外版ストアページ 海外版は別実績。 ゲームの難易度が高いうえ、「みんなで走ろう」のために多くの収集をこなす必要がある。 他にもタイムアタック系やメイン武器でのボス撃破もあるため、コンプには根気が必要。 1周+αでコンプする事も理論上は可能だが、1周目で流れを理解したうえで2周に分けた方がいい。 ようこそLa-Mulanaへ 遺跡の入り口を開放した。 5 不用意に傷つけるべからず 天罰を受けた。 5 両頭の蛇 アンフィスバエナを倒した。 5 読めば元には戻らぬ 死の苦しみの警告を受けた。 5 愚かな挑戦者よ HARDモードに突入した。 5 巨人の怒り サキトを倒した。 5 少女は目覚めた ムーブルクを目覚めさせた。 5 疾走の太陽神 エルマックを倒した。 5 妖精の光 妖精の手助けを得た。 5 海原の覇者 バハムートを倒した。 5 届かなかった場所へ アイテム「羽」を入手した。 5 遺跡の裏を巡る ソフト「こちら未来開発宇宙支社」を入手した。 5 地の底で ヴィーを倒した。 5 これが楽園だ エデンを開放した。 5 頭を下げるとは ひざまずいた。 5 汝は小人である 小人であることを証明した。 5 下へもぐる 壷に入った。 5 一度限りの挑戦 心の天秤への挑戦は一度限り。謎を解き明かした後、石碑を読め。 5 隠された道 裏口より女神の塔を開放した。 5 古代兵器 パレンケを倒した。 5 LA-MULANAマニア ソフト「LA-MULANA」を入手した。 5 全ての古文書を読むべし 古代La-Mulana文字を解読した。 5 大悪魔召還 バフォメットを倒した。 5 オリジナルLa-Mulanaの世界 時間の門を開放した。 5 四賢者は目覚めた アイテム「賢者のオカリナ」を入手した。 5 サントラマニア ソフト「Beo LA-MULANA」を入手した。 5 次元の狭間 ティアマトを倒した。 5 地獄の始まり、すべての目覚め 全てのガーディアンを倒した。 5 最強の考古学者よ ゲームをクリアした。 20 極めし者 10時間以内にエンディングに到達した。 50 選ばれし兵 20時間以内にエンディングに到達した。 30 選ばれし者 40時間以内にエンディングに到達した。 20 元気な賢者 アイテム「生命の宝珠」を全て入手した。 10 女王も満足 アイテムメニューを埋め尽くした。 10 地図でねじるぞ 全ての地図を入手した。 10 開けるわよ 全ての鍵妖精ポイントを開放した。 10 お宝をどーぞ 全ての財宝を発掘した。 20 いつでも呼んでね 全ての妖精の光を使用した。 10 みんなで走ろう エンディングキャラを全て出現させた。 20 偉大なる第8の子よ HARDモードで全てのガーディアンを倒した。 50 片腕で十分 全てのガーディアンをメインウェポンのみで倒した。 150 片腕でねじりつくす HARDモードで全てのガーディアンをメインウェポンのみで倒した。 200 秘密の実績 NIGOROメンバー 3人の開発者を発見した。 10 温泉マニア 地上の温泉に100回訪れた。 20 地獄の門は開かれた エキストラフィールド「地獄聖堂」を開放した。 10 見てはならないと言っただろう 地獄聖堂をクリアした。 20 最高のマゾヒスト HARDモードで地獄聖堂クリアした。 40 真の姿 アイテム「妖精の服」無しで地獄聖堂クリアした。 30 開放的に走ろう 夏気分でエンディングキャラを全て出現させた。 50 一人でふざけよう 夏気分独り占めでエンディングキャラを全て出現させた。 50 君もLa-Mulanaプレーヤー パート1 La-Mulana名物を食らった。 5 君もLa-Mulanaプレーヤー パート2 La-Mulana名物を見事に食らった。 5 君もLa-Mulanaプレーヤー パート3 La-Mulana名物を食らって思わず笑ってしまった。 5 君もLa-Mulanaプレーヤー パート4 La-Mulana名物を食らって絶望やら腹立たしいやら。 5 + 海外版の実績 Welcome to La-Mulana Opened the entrance to La-Mulana. 5 Watch Where You're Whipping Received damnation. 5 Twin-Headed Snake Obliterated Amphisbaena. 5 Once You Read It, You Can Never Go Back I warned you. 5 Dear Foolish Adventurer Activated HARD MODE. 5 Giant's Rage Obliterated Sakit. 5 The Girl Awakens Mulbruk has been awakened. 5 High-Speed Beast Obliterated Ellmac. 5 Lights of the Fairies Got a fairy to cooperate with you. 5 Dangerous Raid Obliterated Bahamut. 5 Seek a Higher Place Obtained the Feather. 5 Take a Walk on the Dark Side Obtained the Future Development Company app. 5 At the Bottom Obliterated Viy. 5 Eden's Paradise Uncovered Eden. 5 The Penitent Man Took a knee. 5 You Are a Small One Proved that you are indeed small. 5 Dive Deep Down Dived into a pot. 5 A One-Time Challenge Challenged the balance of the spirits. 5 The Hidden Road Opened the backdoor to the Tower of the Goddess. 5 Ancient Machine Obliterated Palenque. 5 La-Mulana Mania Obtained La-Mulana. 5 Paleography Reader Learned ancient La-Mulana words. 5 Black Misa Obliterated Baphomet. 5 The World of 8-Bit Opened the entrance to The Gate of Time. 5 The Four Philosophers Obtained the Ocarina of The Philosophers. 5 Sound Track Mania Obtained Beo La-Mulana. 5 Slippery Serpent Obliterated Tiamat. 5 The Beginning of Hell and Awakening Obliterated all guardians. 5 The Strongest Archaeologist Completed the adventure. 20 Speed Runner Completed the entire adventure within 10 hours. 50 Skilled Adventurer Completed the entire adventure within 20 hours. 30 Indomitable Spirit Completed the entire adventure within 40 hours. 20 Maximum Power Obtained all Sacred Orbs. 10 Item Collector Filled every item slot. 10 Map Collector Obtained all maps. 10 Master Key Unlocked all fairy locks. 10 Treasure Hunter Opened all small treasure boxes. 20 Fairy Light Completionist Called a fairy from every fairy point. 10 Great 8th Child Obliterated all Guardians in HARD MODE 50 All I Need Is One Arm Obliterated all Guardians without using secondary weapons. 150 All I Need Is One Finger Obliterated all Guardians without using secondary weapons in HARD MODE. 200 秘密の実績 NIGORO MANIA Found every NIGORO staff member. 10 I Love Hot Springs! Bathed in the hot springs 100 times. 20 Hell's Gate Unlocked the HELL TEMPLE. 10 A Sight Not for Human Eyes Completed the HELL TEMPLE. 20 The Masochist King Completed the HELL TEMPLE in HARD MODE. 40 THIS ISN'T EVEN MY FINAL FORM Completed the HELL TEMPLE without the Fairy's Vest. 30 Let's Go Together! Watched the ending with the entire cast present. 20 Running Out in the Open! Everyone in the ending has that summer feeling. 50 Fun for One Everyone's here, but only you feel like it's summer. 50 This is La-Mulana Part I Flattened by a falling giant. 5 This is La-Mulana Part II Squashed by a falling sun. 5 This is La-Mulana Part III Surprised Shunderia. 5 This is La-Mulana Part IV Smooshed by a Super Punch. 5 攻略サイト http //ddc.omiki.com/lamulana/ https //w.atwiki.jp/lamulanaex/ http //rockmanlab.web.fc2.com/game/la-mulana/index.html EXの攻略もそのまま使用可能。 http //blog.livedoor.jp/gamenokoto/archives/638337.html マップ一覧 以下、記載されている場所についてはこちらのサイトのマップを参照されたし。 全ての古文書を読むべし 滅びの塔C-4、聖母の祠F-3、産声の碑D-1の石碑を読めば解除。 実際に全ての石碑を読む必要はない。 一度限りの挑戦 女神の塔C-4にある仕掛けが対象。失敗してもロードすればリセット可能。 また、丸い宝石と角ばった宝石を別々の皿に乗せていけばヒントに頼らずとも分別が出来る。 隠された道 死滅の碑G-5で鍵妖精を使って入る時間の門の巨人霊廟エリア、一番右端のマップから女神の塔A-2に侵入できる。 そのままB-9まで進み、明かりをつけると解除。 暗闇の中を移動するため現在地が分かりづらい。上記サイトのマップを参考に。 ヴィーを倒してしまうと解除できなくなる点に注意。 開けるわよ 鍵妖精を使って空の水源D-4、死滅の碑G-5、迷いの門A-4、女神の塔C-1の4か所の鍵を開ける。 なお地獄聖堂関連はカウント対象外の模様。 片腕で十分 片腕でねじりつくす ガーディアン8体とラスボスが対象。 ルームガーダー相手にはアイテムを使っても問題ないが、武器妖精の撃つサブウェポンも対象なので ガーディアンとの戦闘時に武器妖精を連れて行かないように注意。 お宝をどーぞ 財宝とはコインが入った茶色い宝箱。全28か所。 ラスボス撃破後の脱出時にのみ双連迷宮B-2に出てくる宝箱があるため取り逃さないように。 いつでも呼んでね 聖母の祠の光は通常時と真の両方で取る必要がある。 NIGOROメンバー 「ミラクルウィッチ」と「こちら未来開発宇宙支部」を使用している状態で迷いの門D-4、月光聖殿B-3、女神の塔D-5にある扉に入る。 地獄の門は開かれた 解放までに手順を踏む必要がある。 https //w.atwiki.jp/lamulanaex/pages/41.html みんなで走ろう 下記の条件を全て満たした状態でクリアする必要がある。 全アイテムを入手 「女王も満足」と重複 全ソフトを入手 https //w.atwiki.jp/lamulanaex/pages/29.html 全地図を入手 「地図でねじるぞ」と重複 長老のメールを全て受信 https //w.atwiki.jp/lamulanaex/pages/38.html 全ての財宝を発見 「お宝をどーぞ」と重複https //w.atwiki.jp/lamulanaex/pages/37.html#id_e0909815 全ての妖精の光を使用 「いつでも呼んでね」と重複https //w.atwiki.jp/lamulanaex/pages/37.html#id_77e537b4 全ての鍵妖精ポイントを開放 「開けるわよ」と重複 アイテム「生命の宝珠」を全て入手 「元気な賢者」と重複 3人の開発者を発見 「NIGOROメンバー」と重複 魚人様王の店でソフト「GUILD」orほら貝を購入 ※事前に両方とも入手してしまうと購入できない 1体目のガーディアンと戦う前にハードモード突入 ※巨人霊廟D-1右上の石碑を2度読むとハードモード突入 地獄聖堂をクリア 「見てはならないと言っただろう」と重複 10時間以内にクリア 「極めし者」と重複 開放的に走ろう 一人でふざけよう 地獄聖堂をクリアしてアイテムを手に入れる必要がある。 入手したアイテムを装備してムーブルクに会ってからクリアすれば「一人でふざけよう」、会わずにクリアすれば「開放的に走ろう」が解除。 君もLa-Mulanaプレーヤー それぞれのトラップに引っかかると解除。 なお2と3は1度しか発動しないため、避けてしまった場合はロードしてやり直そう。 1 巨人霊廟G-4で崩れる巨人像に潰される。 2 太陽神殿E-3で顔の壁画を攻撃した後に潰される。 3 迷いの門D-4でシュウ撃破後、血の雨装置に潰される。 4 地獄聖堂D-5で巨大な拳に殴り飛ばされる。
https://w.atwiki.jp/trabryu/pages/20.html
■URSULA 声:後藤沙緒里 静かにジーンに付き添い、強力なESP能力を持つFOXの少女隊員。 医療チーフのエルザとは、双子の姉妹。冷酷な性格でジーンと共に スネークを追いつめる
https://w.atwiki.jp/bemanilyrics/pages/1178.html
It's not easy to explain The way I feel for you Though sometimes I cause you pain But never meaning to I could never hurt you Without hurting myself Cause you're part of me now Part of me like nobody else And I just pray every day Nobody takes you away Cause I need you And no one could love you more Now I'm sure Now I'm sure I'm through with all those years Of wandering I made you cry But dry your tears Cause now I'm sure I know I'll never need Somebody more Cause you're the one I've waited for And now I'm sure
https://w.atwiki.jp/oper/pages/1581.html
ATTO PRIMO SCENA PRIMA (Atrio interno nel castello di Binasco. Un ala di palazzo è illuminata. Tutto indica che in quello ha luogo una festa. Alcuni cortigiani attraversano la scena, e s incontrano in Filippo) No. 1 - Introduzione CORO Tu, signor! lasciar sì presto Così splendida assemblea? FILIPPO M è importuna… io la detesto… Per colei che n è la dea. CORO Beatrice! FILIPPO Si di peso Emmi il nodo a cui son preso. Non regnar che per costei! Simular gli affetti miei! Un molesto amor soffrire, Un geloso rampognar! È tal noia, è tal martire Ch io non basto a tollerar. CORO Sì ben parli… è grave il giogo… Ma spezzarlo non potrai? FILIPPO Io lo bramo. CORO E pieno sfogo A tua brama a che non dai? Sei Visconti… Duca sei, Sei maggior, signor di lei… Se più soffri, se più taci, Non mai paghi, ognor più audaci I vassalli in lei fidanti Ponno un dì mancar di fè. Non lasciar che più si vanti Degli stati che ti diè. (Sono interrotti dalla musica che parte dal palazzo. Porgono attentamente l orecchio odesi la voce di Agnese che canta la seguente romanza) FILIPPO e CORO Ascoltiam! AGNESE I. Ah! non pensar che pieno Sia nel poter diletto Senza un soave affetto Pena anche in trono un cor. FILIPPO O Agnese! è vero. CORO Il suo canto seconda il tuo pensiero. AGNESE II. Dove non ride amore Giorno non v ha sereno Non ha la vita un fiore, Se non lo nutre amor. FILIPPO Né più fia lieta D un sol fiore la mia! CORO Beatrice il vieta. Ah! se tu fossi libero Come gioir potresti! Di quante belle ha Italia Nobil desio saresti Tutte a piacerti intese, Tutte le avresti al piè. FILIPPO Tutte! O divina Agnese! Tu basteresti a me. Come t adoro, e quanto Solo il mio cor può dirti Gioja mi sei nel pianto, Pace nel mio furor. Se della terra il trono Dato mi fosse offrirti, Ah! non varrebbe il dono, Cara del tuo bel cor). CORO Di spezzar gli odiati nodi Il pensier depor non déi Se d un altra amante sei, L arti sue t insegni amor. FILIPPO e CORO Forse già disposti i modi Ne ha fortuna in suo segreto; E non manca a far mi/ti lieto. Che sorprenderne il favor. (Partono) SCENA SECONDA ANICHINO Soli siam qui - Liberamente io posso Svelarti il mio timor. OROMBELLO Che temi? ANICHINO Io temo Il cieco amor che ognun ti legge in volto. O figlio in te rivolto Era ogni sguardo, e più di tutti Agnese Di spiar non cessava i moti tuoi Ah! Beatrice e te perder tu vuoi. OROMBELLO Salvarla io voglio. - In propria corte schiava La compiangon le genti e quanti han prodi Del Tanaro le sponde e del Ticino Che dell eroe Facino La videro sul trono, apprestan l armi A vendicarla ed a spezzar suoi nodi. ANICHINO Di Filippo non sai l arti e le frodi? E dove ancor sovrana Foss ella appieno, l alta donna è troppo Gelosa di sua fama Per nutrire tue speranze… OROMBELLO Ella pur m ama. ANICHINO Che dici tu? t ama? OROMBELLO Sì, m ama… il credi… ANICHINO Tremar mi fai. OROMBELLO Mira. (Mostra un biglietto) ANICHINO Qual foglio! OROMBELLO Un paggio Mel diè furtivo, e mi sparì d innanti. Odi… Fra pochi istanti, Prima dell alba, ella in segreta stanza Mi attenderà… Scorta mi ho sommesso Un suono di liuto… ANICHINO Orombello!… ah! se vai, tu sei perduto. De suoi nemici e tuoi Insidia è forse… OROMBELLO E per un dubbio speri Che a mia ventura io manchi?… Oh! Vedi… intorno Regna silenzio, e spente son le faci. Lasciami. ANICHINO Incauto!… OROMBELLO Ah! Taci… Non turbar la mia gioia… In quelle soglie Morte pur sia… la sfido. ANICHINO Oh! forsennato! .. Abbi di te pietà. OROMBELLO Me tragge il fato. (Si scioglie da Anichino, ed entra frettolosamente nel palazzo. Anichino si allontana dolente) SCENA TERZA (Appartamento di Agnese. Agnese siede inquieta ad un tavolino un liuto è sovr esso. Dopo alcuni momenti si alza, e va spiando alla porta come persona che attende qualcuno) AGNESE Verrà - non mente il paggio… Gioir lo vide, e l amoroso foglio Premersi al cor - Oh! sì, verrà. - Ti calma, Dubbiosa e timid alma, Né sospetto ti dia breve dimora; Forse ogni loggia non è sgombra ancora. Regna una volta, o sonno… E tu più tardo Le tenebre a fugar t affaccia, o giorno. No. 2 - Recitativo e Duetto AGNESE Silenzio - È notte intorno, Profonda notte. -Del liuto il suono Ti sia duce, amor mio. (Prelude sul liuto, indi si arresta e porge l orecchio) Udiamo. - Alcun s appressa. SCENA QUARTA (Orombello entra frettoloso, e guardingo. Appena scopre Agnese si ferma maravigliato e guardando d intorno) OROMBELLO Ove son io? AGNESE Onde così sorpreso? Inoltrate. OROMBELLO Perdono. - Udìa… passando… Soavi note… e me traea vaghezza Di saper da che man venian destate. Perdono, Agnese… (Per partire) AGNESE Uscite voi? - Restate. - Sedete. OROMBELLO O ciel!. AGNESE Sedete. - E fia pur vero Che curiosa brama Sol vi spingesse? OROMBELLO Oh! incauto me! AGNESE Null altro Desir fu il vostro? OROMBELLO E qual, Contessa? AGNESE E in queste Ore sì tarde non può forse un core Vegliar co suoi pensieri… e sospirando Confidar al liuto un caro nome… Il nome d Orombello? OROMBELLO Il nome mio? Chi mai? AGNESE Che val tacerlo? Avvi. OROMBELLO Gran Dio! AGNESE Voi fra il ducal corteggio Non veggo io forse? Sospirar non v odo? Gemer sommesso?… OROMBELLO Oh! che mai sento?. AGNESE Un giorno Si riscontrar i nostri occhi intenti e fissi Egli ama, egli ama, io dissi… Degno è d amor, più che non sia mortale… Più che l altero suo rival… OROMBELLO (alzandosi) Rivale! AGNESE Sì rival… regnante. OROMBELLO Ciel! che ascolto! AGNESE Ma che giova? Nulla è un regno ad alma amante Più che un trono in voi ritrova… Ogni ben che in terra è dato È per essa il vostro amor. OROMBELLO Tutto, ah! tutto è a lei svelato… Simular che giova ancor? AGNESE Né vi basta?… OROMBELLO O Agnese! AGNESE E un foglio Un suo foglio non aveste? OROMBELLO L ebbi… ah! sì… fidar mi voglio… Amo, è vero, e in questo amore È riposto il ciel per me. AGNESE Al piacer resisti, o core. Chi beato al par di te? OROMBELLO Oh! celeste Beatrice! AGNESE (con un grido) Ella! OROMBELLO Agnese!… (correndo a lei sbigottito) AGNESE Oh! me infelice! OROMBELLO Ciel! che feci? AGNESE (con disperazione) Amata ell è! Ella amata! ed io schernita!… Io delusa!… ahi crudo arcano! OROMBELLO Ah! pietade… la sua vita, La sua fama è in vostra mano! AGNESE E la mia?… la mia… spietato! Nulla è dunque agli occhi tuoi? Ah! l incendio in me destato Spegni in pria, se tu lo puoi… Fa che un ombra, un sogno sia La mia pena e. l onta mia… Ed allora… allor capace Di pietà per lei sarò. OROMBELLO M odi, ah! m odi.. ah! tu non sei Né oltraggiata, né schernita. Per calmarti io spenderei Il mio sangue, la mia vita… Me perdona se costretto Da potente immenso affetto Tutto il prezzo del tuo core Il mio cor sentir non può. AGNESE Taci, taci. OROMBELLO Ah! no… AGNESE T invola… L ira mia di più s accende. OROMBELLO Ah! crudele, da te sola La sua vita omai dipende. AGNESE Fa che un ombra, un sogno sia La mia pena e l onta mia, Ed allora, allor capace Di pietà per lei sarò. OROMBELLO Ah! perdona se costretto Da potente, immenso affetto, Tutto il prezzo del tuo core Il mio cor sentir non può. (Agnese lo accommiata minacciosa, Orombello si allontana) SCENA QUINTA AGNESE (sola) Ogni mia speme è al vento… A vano amore Sottentrò la vendetta… Essa, o Filippo, A te mi getta in braccio - Ah! negli abissi Mi getti ancora, perché sia punito Chi mi schernì, purché non resti inulto Il mio rossore estremo, e il mio cordoglio Mi fia compenso d Orombello… un soglio. (Parte) SCENA SESTA (Boschetto nel Giardino Ducale. Beatrice esce correndo; le sue Damigelle la seguono) No. 3 - Coro e Cavatina BEATRICE Respiro io qui… Fra queste piante ombrose, All olezzar de fiori, a me più dolce Sembra il raggio del dì. (Siede) DAMIGELLE Come ogni cosa Il suo sorriso allegra, A voi dolente ed egra Rechi conforto ancor! BEATRICE Oh! mie fedeli! Quando offeso il suo stelo il fior vien meno, Più ravvivar nol puote il Sol sereno, Quel fior son io così languir m è forza, Lentamente perir. - Ah! non è questa La mercé ch io sperai d averti accolto E difeso, o Filippo, e al soglio alzato! DAMIGELLE Misera! è ver. BEATRICE Che non mi dee l ingrato? Mala sola, oimè! son io, Che penar per lui si veda? O mie genti! o suol natio! Di chi mai vi diedi in preda? Ed io stessa, ed io potei Soggettarvi a tal signor? DAMIGELLE Ella piange. BEATRICE Oh! regni miei!. DAMIGELLE Smania, freme… BEATRICE Oh! mio rossor! Ah! la pena in lor piombò Dell amor che mi perdé; I martir dovuti a me Il destino a lor serbò. Ma se in ciel sperar si può Un sol raggio di pietà, La costanza a noi darà, Se la pace ne involò. DAMIGELLE Ah! per sempre non sarà Vilipesa la virtù Più contenta e bella più Dalle pene sorgerà. SCENA SETTIMA (Mentre Beatrice si allontana colle sue damigelle, entrano Filippo e Rizzardo. Ambidue l osservano in silenzio da lontano) RIZZARDO Vedi?… La tua presenza Fugge sdegnosa. FILIPPO Ove fuggir può tanto Che non la segua il mio vegliante sguardo? Va, la raggiungi. (Rizzardo parte) Io fremo d ira ed ardo. D esser da lei tradito Duolmi così? Non lo bramai finora? Non ne cercai, non ne sperai le prove? SCENA OTTAVA (Beatrice e Filippo) BEATRICE Tu qui, Filippo? FILIPPO E altrove Poss io trovarti, che in segreti luoghi, Ove misteriosa ognor t aggiri? BEATRICE Sì… non vo testimoni a miei sospiri. E a te celarli io tento, Più che ad altrui. Troppo ti son molesti Già da gran tempo. FILIPPO Né molesti mai Stati sarian, se la cagion verace Detta ne avessi. BEATRICE Oh! ben ti è nota… e grave Più me la rende il simular che fai Tu d ignorarla. FILIPPO E ch io la ignori speri? Non sai che i tuoi pensieri, E i più segreti, e i più gelosi e rei Io ti leggo cogli occhi, in fronte, in core? BEATRICE Io rei pensieri!!! e quali? FILIPPO Odio e livore. BEATRICE Odio e livore! - ingrato! Né il pensi tu, né il credi, Duolo d un cor piagato, Pianto d amor vi vedi, Speme delusa, e smania Di gelosia crudel. FILIPPO Smania gelosa, è vero, Negli occhi tuoi si stampa… Ma gelosia d impero, Ma d altro amore è vampa, Ma l ira insieme e l onta D un anima infedel. BEATRICE Filippo! FILIPPO Sì spergiura! Più simular non giova. BEATRICE Filippo!! FILIPPO Ho in man sicura Del tuo fallir la prova. Trema. BEATRICE Filippo!!! Basti. FILIPPO La tua perfidia è qui… (Cava un portafogli) BEATRICE Ciel!… violare osasti… Tu i miei segreti? FILIPPO Io… Si. Qui di ribelli sudditi Soffri le mire audaci D un temerario giovane Qui dell ardor ti piaci… E a me delitti apponi? E a me d amor ragioni? Oh! non ti avrei sì perfido Giammai creduto il cor. BEATRICE Questi d amanti popoli Voti e lamenti sono. S io gli ascoltassi, o barbaro Meco saresti in trono? Oh! non voler fra questi Vili cercar pretesti. Se amar non puoi, rispettami… Mi lascia almen l onor. Quei fogli, o Filippo - quei fogli mi rendi. Infami il tuo nome. FILIPPO E tanto pretendi? BEATRICE Non farti quest onta io sono innocente… FILIPPO No, tutto t accusa tua l onta sarà. BEATRICE Filippo! (Supplichevole) FILIPPO Ti scosta. BEATRICE Tel chiedo piangente… La morte piuttosto… FILIPPO Attendila… va. BEATRICE (sorgendo) Spietato! codardo! eccesso cotanto Mi rende a me stessa, impietra il mio pianto Paventa lo sdegno d un anima offesa, Il grido d un core che macchia non ha. Il mondo che invoco, che io chiamo in difesa, Il mondo d entrambi giustizia farà. FILIPPO Del fallo cancella, distruggi la traccia… Annientala; indegna! poi fremi e minaccia… Poi vanta costanza, poi spera che illesa Sarà la tua vita, tua fama sarà. Il mondo che invochi, che chiami in difesa, Il mondo d entrambi vendetta farà! (Beatrice parte) SCENA NONA (Filippo e Rizzardo) FILIPPO Udisti? RIZZARDO Udii. FILIPPO Libero troppo all ira Il freno io diedi. Se Orombel movesse Antica fè soltanto!… e se delusa, O menzognera, mi traesse Agnese A fallo estremo, a irreparabil danno! RIZZARDO E sospettar d inganno Potresti, Agnese? Oltre ogni cosa in terra Prova pur dianzi a te non dava? FILIPPO È vero. RIZZARDO Fra Beatrice a lei Se tu sospeso ancor? FILIPPO No… ma più grave, Onde giusto apparir d Italia al guardo, Vuolsi cagione che non sia pretesto. RIZZARDO E l avrai tale, e presto, Se vinci i dubbii tuoi, se intera fede Riponi in me. FILIPPO Tanto prometti? RIZZARDO E tanto Pur d eseguir confido. FILIPPO E sia. Vieni a tua suora, e a te mi fido. (Partono) SCENA DECIMA (Parte rimota nel castello di Binasco da un lato è la statua di Facino Cane. Un drappello d’Armigeri esce dal corridoio e s innoltra guardingo) No. 5 - Coro d Amigeri CORO Lo vedeste? Sì fremente Ei ci parve, e insiem confuso. Nulla ei disse? No tacente Ei si tenne, e in sé rinchiuso. Or dov è? Qua e là s aggira, Qual chi scopo alcun non ha. Finge invan l amore o l ira A tradirsi il porterà. TUTTI Arte egual si ponga in opra; Nulla sfugga agli occhi nostri, Ma spiarlo alcun non mostri, Né seguirlo ovunque va. Vel non fra, per quanto il copra, Che da noi non sia squarciato, S ei si stima inosservato, S ei si crede in securtà. (Si allontanano) SCENA UNDICESIMA (Beatrice sola, indi Orombello) No. 6 - Finale Primo BEATRICE Il mio dolore, e l ira… inutil ira… S asconda a tutti. - Oh! potess io celarla A te, Facino!… a te obbliato, o prode, Appena estinto, a te, che forse or miri Siccome tua vendetta ogni mio scorno. (Si prostra sul monumento) Deh! se mi amasti un giorno, Non m accusar - Sola, deserta, inerme Io mi lasciai sedurre… e caro assai Della mia debolezza io pago il fio. (Esce Orombello) Mi abbandona ciascun. OROMBELLO Ciascun non io. BEATRICE Chi vedo? tu Orombello! Tu qui furtivo? OROMBELLO Della tua sventura Favellan tutti - Opro sol io - Le lunghe Dubbiezze tue vincer tu devi alfine, Usar del tuo poter. Io tutto ho corse Le terre a te sogette, e mille in tutte Fedeli braccia a tua difesa armai. Vieni - Si spieghi ormai Di Facino il vessillo; e di tue genti Vendica i dritti offesi e i propri insulti. BEATRICE Son essi al colmo, e non saranno inulti. OROMBELLO Oh! gioja! Appena annotti, Fuggirem queste mura e di Tortona Ci accorranno i ripari… Ivi raggiunta Dai più prodi sarai… Solo prometti, Che non porrai più inciampo al mio disegno, Che meco in salvo ti vedrà l aurora. BEATRICE Oh! che mai mi consigli? OROMBELLO E indugi ancora? BEATRICE A ciascun fidar vorrei, Fuor che a te la mia difesa. OROMBELLO Che dì tu? BEATRICE Sospetto sei… La mia fama io voglio illesa. OROMBELLO La tua fama! BEATRICE Sì - la fede Che in te pongo… amor si crede; La pietà che tu nudrisci… Tua pietà… creduta è amor. OROMBELLO Io.. lo So. BEATRICE Né inorridisci? OROMBELLO Ah! non legger nel mio cor. BEATRICE Qual favella! OROMBELLO Ah! tu v hai letto. BEATRICE Io! t acqueta… intesi… intesi… OROMBELLO Sì d immenso, estremo affetto Da primi anni in te m accesi… Coll età si fè maggior… Si nutrì del tuo dolore… Mi sforzai celarlo invano… O perdono o morte avrò. BEATRICE Taci… parti… audace! insano! Oh! in qual cor più fiderò? OROMBELLO (prostrandosi) Deh! perdona. BEATRICE Sorgi. SCENA DODICESIMA (Filippo, Rizzardo, Agnese con seguito, Anichino, indi Cavalieri, Dame e soldati) AGNESE (a Filippo) Vedi? FILIPPO Traditori! BEATRICE e OROMBELLO Oh! ciel! FILIPPO V ho colti. Guardie! BEATRICE Arresta. FILIPPO Ed osi… e credi Poter sì che ancor t ascolti? La tua colpa… BEATRICE Non seguire. Ella esiste in tuo desire. Ti conosco. FILIPPO E a mia vergogna Conosciuta or sei tu qui. OROMBELLO L ho perduta! BEATRICE O vil rampogna! FILIPPO Puoi scolparti? CORO Oh! infausto dì! BEATRICE Al tuo core, al reo tuo core Lascio, indegno, il discolparmi; Cerchi invano, o traditore, D avvilirmi, d infamarmi. Ah! tal onta io meritai Quando a me quest empio alzai. Dell amor che mi ha perduta Sol tal frutto a me restò. FILIPPO A ben tristo e amaro prezzo Di tal donna ebb io l amore Se il disprezzo è in me maggiore O lo sdegno io dir non so. OROMBELLO Sconsigliato! in qual la trassi Di miseria abisso orrendo! Giusto ciel, neppur morendo L error mio scontar potrò. AGNESE Godi, esulta, o cor sprezzato, Del dolor di questo ingrato Vide il tuo, lo vide estremo, Né pietà per te provò. ANICHINO Ciel, tu sai com io volea Prevenir sì ria sventura! Ah! fu vana ogni mia cura… Il destino l affrettò. CORO Tutto, ah! tutto a farla rea Qui congiura a un tempo istesso Giusto ciel, d innanzi ad esso Come mai scolpar si può? FILIPPO Al castigo a lor dovuto Ambo in ferri custodite. BEATRICE E tu l osi? FILIPPO Ho risoluto. BEATRICE L empio l osa!! OROMBELLO Duca, udite… Innocente è la duchessa… Insultata a torto è d essa… Calunniata… FILIPPO Te, non lei, Traditor, difender déi. Va… BEATRICE Filippo! è troppo eccesso… Pensa ancor ti puoi pentir. FILIPPO (alle guardie) Ubbidite! CORO Ah! certo è desso, Certo appien del suo fallir.. BEATRICE Né fra voi, fra voi si trova Chi si levi in mia difesa? Uom non avvi che si muova A favor di donna offesa? Ah! se onor più non ragiona, Se la terra m abbandona, A te, vindice supremo, Io mi volgo e fido in te. OROMBELLO Deh! un momento un sol momento Un acciaro a me porgete, Se è colpevole, s io mento, Alme perfide, vedrete. Oh! furor! inerme io fremo… Ah! più fè, più onor non v è. FILIPPO Ite, iniqui! all impossente Ira vostra io v abbandono. Ogni core è qui fremente, Sa ciascun che offeso io sono Pena estrema a fallo estremo Terra e ciel domanda a me. AGNESE Questo, ingrato, il primo è questo Colpo in te di mia vendetta Altro in breve, e più funesto Più terribile ne aspetta. Ambo miseri saremo; Sì… ma tu… più assai di me. ANICHINO e CORO Ah! quel nobile suo sdegno, Quel rossor di cui s accende, D innocenza è certo pegno, D ogni accusa la difende… A te, giudice supremo, Noto è solo il reo qual è. (Beatrice e Orombello sono circondati dalle guardie. Cala il sipario.) ATTO PRIMO SCENA PRIMA Atrio interno nel castello di Binasco. Un ala di palazzo è illuminata. Tutto indica che in quello ha luogo una festa. Alcuni cortigiani attraversano la scena, e s incontrano in Filippo No. 1 - Introduzione CORO Tu, signor! lasciar sì presto Così splendida assemblea? FILIPPO M è importuna… io la detesto… Per colei che n è la dea. CORO Beatrice! FILIPPO Si di peso Emmi il nodo a cui son preso. Non regnar che per costei! Simular gli affetti miei! Un molesto amor soffrire, Un geloso rampognar! È tal noia, è tal martire Ch io non basto a tollerar. CORO Sì ben parli… è grave il giogo… Ma spezzarlo non potrai? FILIPPO Io lo bramo. CORO E pieno sfogo A tua brama a che non dai? Sei Visconti… Duca sei, Sei maggior, signor di lei… Se più soffri, se più taci, Non mai paghi, ognor più audaci I vassalli in lei fidanti Ponno un dì mancar di fè. Non lasciar che più si vanti Degli stati che ti diè. Sono interrotti dalla musica che parte dal palazzo. Porgono attentamente l orecchio odesi la voce di Agnese che canta la seguente romanza FILIPPO e CORO Ascoltiam! AGNESE I. Ah! non pensar che pieno Sia nel poter diletto Senza un soave affetto Pena anche in trono un cor. FILIPPO O Agnese! è vero. CORO Il suo canto seconda il tuo pensiero. AGNESE II. Dove non ride amore Giorno non v ha sereno Non ha la vita un fiore, Se non lo nutre amor. FILIPPO Né più fia lieta D un sol fiore la mia! CORO Beatrice il vieta. Ah! se tu fossi libero Come gioir potresti! Di quante belle ha Italia Nobil desio saresti Tutte a piacerti intese, Tutte le avresti al piè. FILIPPO Tutte! O divina Agnese! Tu basteresti a me. Come t adoro, e quanto Solo il mio cor può dirti Gioja mi sei nel pianto, Pace nel mio furor. Se della terra il trono Dato mi fosse offrirti, Ah! non varrebbe il dono, Cara del tuo bel cor). CORO Di spezzar gli odiati nodi Il pensier depor non déi Se d un altra amante sei, L arti sue t insegni amor. FILIPPO e CORO Forse già disposti i modi Ne ha fortuna in suo segreto; E non manca a far mi/ti lieto. Che sorprenderne il favor. Partono SCENA SECONDA ANICHINO Soli siam qui - Liberamente io posso Svelarti il mio timor. OROMBELLO Che temi? ANICHINO Io temo Il cieco amor che ognun ti legge in volto. O figlio in te rivolto Era ogni sguardo, e più di tutti Agnese Di spiar non cessava i moti tuoi Ah! Beatrice e te perder tu vuoi. OROMBELLO Salvarla io voglio. - In propria corte schiava La compiangon le genti e quanti han prodi Del Tanaro le sponde e del Ticino Che dell eroe Facino La videro sul trono, apprestan l armi A vendicarla ed a spezzar suoi nodi. ANICHINO Di Filippo non sai l arti e le frodi? E dove ancor sovrana Foss ella appieno, l alta donna è troppo Gelosa di sua fama Per nutrire tue speranze… OROMBELLO Ella pur m ama. ANICHINO Che dici tu? t ama? OROMBELLO Sì, m ama… il credi… ANICHINO Tremar mi fai. OROMBELLO Mira. Mostra un biglietto ANICHINO Qual foglio! OROMBELLO Un paggio Mel diè furtivo, e mi sparì d innanti. Odi… Fra pochi istanti, Prima dell alba, ella in segreta stanza Mi attenderà… Scorta mi ho sommesso Un suono di liuto… ANICHINO Orombello!… ah! se vai, tu sei perduto. De suoi nemici e tuoi Insidia è forse… OROMBELLO E per un dubbio speri Che a mia ventura io manchi?… Oh! Vedi… intorno Regna silenzio, e spente son le faci. Lasciami. ANICHINO Incauto!… OROMBELLO Ah! Taci… Non turbar la mia gioia… In quelle soglie Morte pur sia… la sfido. ANICHINO Oh! forsennato! .. Abbi di te pietà. OROMBELLO Me tragge il fato. Si scioglie da Anichino, ed entra frettolosamente nel palazzo. Anichino si allontana dolente SCENA TERZA Appartamento di Agnese. Agnese siede inquieta ad un tavolino un liuto è sovr esso. Dopo alcuni momenti si alza, e va spiando alla porta come persona che attende qualcuno AGNESE Verrà - non mente il paggio… Gioir lo vide, e l amoroso foglio Premersi al cor - Oh! sì, verrà. - Ti calma, Dubbiosa e timid alma, Né sospetto ti dia breve dimora; Forse ogni loggia non è sgombra ancora. Regna una volta, o sonno… E tu più tardo Le tenebre a fugar t affaccia, o giorno. No. 2 - Recitativo e Duetto AGNESE Silenzio - È notte intorno, Profonda notte. -Del liuto il suono Ti sia duce, amor mio. Prelude sul liuto, indi si arresta e porge l orecchio Udiamo. - Alcun s appressa. SCENA QUARTA Orombello entra frettoloso, e guardingo. Appena scopre Agnese si ferma maravigliato e guardando d intorno OROMBELLO Ove son io? AGNESE Onde così sorpreso? Inoltrate. OROMBELLO Perdono. - Udìa… passando… Soavi note… e me traea vaghezza Di saper da che man venian destate. Perdono, Agnese… Per partire AGNESE Uscite voi? - Restate. - Sedete. OROMBELLO O ciel!. AGNESE Sedete. - E fia pur vero Che curiosa brama Sol vi spingesse? OROMBELLO Oh! incauto me! AGNESE Null altro Desir fu il vostro? OROMBELLO E qual, Contessa? AGNESE E in queste Ore sì tarde non può forse un core Vegliar co suoi pensieri… e sospirando Confidar al liuto un caro nome… Il nome d Orombello? OROMBELLO Il nome mio? Chi mai? AGNESE Che val tacerlo? Avvi. OROMBELLO Gran Dio! AGNESE Voi fra il ducal corteggio Non veggo io forse? Sospirar non v odo? Gemer sommesso?… OROMBELLO Oh! che mai sento?. AGNESE Un giorno Si riscontrar i nostri occhi intenti e fissi Egli ama, egli ama, io dissi… Degno è d amor, più che non sia mortale… Più che l altero suo rival… OROMBELLO alzandosi Rivale! AGNESE Sì rival… regnante. OROMBELLO Ciel! che ascolto! AGNESE Ma che giova? Nulla è un regno ad alma amante Più che un trono in voi ritrova… Ogni ben che in terra è dato È per essa il vostro amor. OROMBELLO Tutto, ah! tutto è a lei svelato… Simular che giova ancor? AGNESE Né vi basta?… OROMBELLO O Agnese! AGNESE E un foglio Un suo foglio non aveste? OROMBELLO L ebbi… ah! sì… fidar mi voglio… Amo, è vero, e in questo amore È riposto il ciel per me. AGNESE Al piacer resisti, o core. Chi beato al par di te? OROMBELLO Oh! celeste Beatrice! AGNESE con un grido Ella! OROMBELLO Agnese!… correndo a lei sbigottito AGNESE Oh! me infelice! OROMBELLO Ciel! che feci? AGNESE con disperazione Amata ell è! Ella amata! ed io schernita!… Io delusa!… ahi crudo arcano! OROMBELLO Ah! pietade… la sua vita, La sua fama è in vostra mano! AGNESE E la mia?… la mia… spietato! Nulla è dunque agli occhi tuoi? Ah! l incendio in me destato Spegni in pria, se tu lo puoi… Fa che un ombra, un sogno sia La mia pena e. l onta mia… Ed allora… allor capace Di pietà per lei sarò. OROMBELLO M odi, ah! m odi.. ah! tu non sei Né oltraggiata, né schernita. Per calmarti io spenderei Il mio sangue, la mia vita… Me perdona se costretto Da potente immenso affetto Tutto il prezzo del tuo core Il mio cor sentir non può. AGNESE Taci, taci. OROMBELLO Ah! no… AGNESE T invola… L ira mia di più s accende. OROMBELLO Ah! crudele, da te sola La sua vita omai dipende. AGNESE Fa che un ombra, un sogno sia La mia pena e l onta mia, Ed allora, allor capace Di pietà per lei sarò. OROMBELLO Ah! perdona se costretto Da potente, immenso affetto, Tutto il prezzo del tuo core Il mio cor sentir non può. Agnese lo accommiata minacciosa, Orombello si allontana SCENA QUINTA AGNESE sola Ogni mia speme è al vento… A vano amore Sottentrò la vendetta… Essa, o Filippo, A te mi getta in braccio - Ah! negli abissi Mi getti ancora, perché sia punito Chi mi schernì, purché non resti inulto Il mio rossore estremo, e il mio cordoglio Mi fia compenso d Orombello… un soglio. Parte SCENA SESTA Boschetto nel Giardino Ducale. Beatrice esce correndo; le sue Damigelle la seguono No. 3 - Coro e Cavatina BEATRICE Respiro io qui… Fra queste piante ombrose, All olezzar de fiori, a me più dolce Sembra il raggio del dì. Siede DAMIGELLE Come ogni cosa Il suo sorriso allegra, A voi dolente ed egra Rechi conforto ancor! BEATRICE Oh! mie fedeli! Quando offeso il suo stelo il fior vien meno, Più ravvivar nol puote il Sol sereno, Quel fior son io così languir m è forza, Lentamente perir. - Ah! non è questa La mercé ch io sperai d averti accolto E difeso, o Filippo, e al soglio alzato! DAMIGELLE Misera! è ver. BEATRICE Che non mi dee l ingrato? Mala sola, oimè! son io, Che penar per lui si veda? O mie genti! o suol natio! Di chi mai vi diedi in preda? Ed io stessa, ed io potei Soggettarvi a tal signor? DAMIGELLE Ella piange. BEATRICE Oh! regni miei!. DAMIGELLE Smania, freme… BEATRICE Oh! mio rossor! Ah! la pena in lor piombò Dell amor che mi perdé; I martir dovuti a me Il destino a lor serbò. Ma se in ciel sperar si può Un sol raggio di pietà, La costanza a noi darà, Se la pace ne involò. DAMIGELLE Ah! per sempre non sarà Vilipesa la virtù Più contenta e bella più Dalle pene sorgerà. SCENA SETTIMA {Mentre Beatrice si allontana colle sue damigelle, entrano Filippo e Rizzardo. Ambidue l osservano in silenzio da lontano} RIZZARDO Vedi?… La tua presenza Fugge sdegnosa. FILIPPO Ove fuggir può tanto Che non la segua il mio vegliante sguardo? Va, la raggiungi. Rizzardo parte Io fremo d ira ed ardo. D esser da lei tradito Duolmi così? Non lo bramai finora? Non ne cercai, non ne sperai le prove? SCENA OTTAVA Beatrice e Filippo BEATRICE Tu qui, Filippo? FILIPPO E altrove Poss io trovarti, che in segreti luoghi, Ove misteriosa ognor t aggiri? BEATRICE Sì… non vo testimoni a miei sospiri. E a te celarli io tento, Più che ad altrui. Troppo ti son molesti Già da gran tempo. FILIPPO Né molesti mai Stati sarian, se la cagion verace Detta ne avessi. BEATRICE Oh! ben ti è nota… e grave Più me la rende il simular che fai Tu d ignorarla. FILIPPO E ch io la ignori speri? Non sai che i tuoi pensieri, E i più segreti, e i più gelosi e rei Io ti leggo cogli occhi, in fronte, in core? BEATRICE Io rei pensieri!!! e quali? FILIPPO Odio e livore. BEATRICE Odio e livore! - ingrato! Né il pensi tu, né il credi, Duolo d un cor piagato, Pianto d amor vi vedi, Speme delusa, e smania Di gelosia crudel. FILIPPO Smania gelosa, è vero, Negli occhi tuoi si stampa… Ma gelosia d impero, Ma d altro amore è vampa, Ma l ira insieme e l onta D un anima infedel. BEATRICE Filippo! FILIPPO Sì spergiura! Più simular non giova. BEATRICE Filippo!! FILIPPO Ho in man sicura Del tuo fallir la prova. Trema. BEATRICE Filippo!!! Basti. FILIPPO La tua perfidia è qui… Cava un portafogli BEATRICE Ciel!… violare osasti… Tu i miei segreti? FILIPPO Io… Si. Qui di ribelli sudditi Soffri le mire audaci D un temerario giovane Qui dell ardor ti piaci… E a me delitti apponi? E a me d amor ragioni? Oh! non ti avrei sì perfido Giammai creduto il cor. BEATRICE Questi d amanti popoli Voti e lamenti sono. S io gli ascoltassi, o barbaro Meco saresti in trono? Oh! non voler fra questi Vili cercar pretesti. Se amar non puoi, rispettami… Mi lascia almen l onor. Quei fogli, o Filippo - quei fogli mi rendi. Infami il tuo nome. FILIPPO E tanto pretendi? BEATRICE Non farti quest onta io sono innocente… FILIPPO No, tutto t accusa tua l onta sarà. BEATRICE Filippo! Supplichevole FILIPPO Ti scosta. BEATRICE Tel chiedo piangente… La morte piuttosto… FILIPPO Attendila… va. BEATRICE sorgendo Spietato! codardo! eccesso cotanto Mi rende a me stessa, impietra il mio pianto Paventa lo sdegno d un anima offesa, Il grido d un core che macchia non ha. Il mondo che invoco, che io chiamo in difesa, Il mondo d entrambi giustizia farà. FILIPPO Del fallo cancella, distruggi la traccia… Annientala; indegna! poi fremi e minaccia… Poi vanta costanza, poi spera che illesa Sarà la tua vita, tua fama sarà. Il mondo che invochi, che chiami in difesa, Il mondo d entrambi vendetta farà! Beatrice parte SCENA NONA Filippo e Rizzardo FILIPPO Udisti? RIZZARDO Udii. FILIPPO Libero troppo all ira Il freno io diedi. Se Orombel movesse Antica fè soltanto!… e se delusa, O menzognera, mi traesse Agnese A fallo estremo, a irreparabil danno! RIZZARDO E sospettar d inganno Potresti, Agnese? Oltre ogni cosa in terra Prova pur dianzi a te non dava? FILIPPO È vero. RIZZARDO Fra Beatrice a lei Se tu sospeso ancor? FILIPPO No… ma più grave, Onde giusto apparir d Italia al guardo, Vuolsi cagione che non sia pretesto. RIZZARDO E l avrai tale, e presto, Se vinci i dubbii tuoi, se intera fede Riponi in me. FILIPPO Tanto prometti? RIZZARDO E tanto Pur d eseguir confido. FILIPPO E sia. Vieni a tua suora, e a te mi fido. Partono SCENA DECIMA Parte rimota nel castello di Binasco da un lato è la statua di Facino Cane. Un drappello d’Armigeri esce dal corridoio e s innoltra guardingo No. 5 - Coro d Amigeri CORO Lo vedeste? Sì fremente Ei ci parve, e insiem confuso. Nulla ei disse? No tacente Ei si tenne, e in sé rinchiuso. Or dov è? Qua e là s aggira, Qual chi scopo alcun non ha. Finge invan l amore o l ira A tradirsi il porterà. TUTTI Arte egual si ponga in opra; Nulla sfugga agli occhi nostri, Ma spiarlo alcun non mostri, Né seguirlo ovunque va. Vel non fra, per quanto il copra, Che da noi non sia squarciato, S ei si stima inosservato, S ei si crede in securtà. Si allontanano SCENA UNDICESIMA Beatrice sola, indi Orombello No. 6 - Finale Primo BEATRICE Il mio dolore, e l ira… inutil ira… S asconda a tutti. - Oh! potess io celarla A te, Facino!… a te obbliato, o prode, Appena estinto, a te, che forse or miri Siccome tua vendetta ogni mio scorno. Si prostra sul monumento Deh! se mi amasti un giorno, Non m accusar - Sola, deserta, inerme Io mi lasciai sedurre… e caro assai Della mia debolezza io pago il fio. Esce Orombello Mi abbandona ciascun. OROMBELLO Ciascun non io. BEATRICE Chi vedo? tu Orombello! Tu qui furtivo? OROMBELLO Della tua sventura Favellan tutti - Opro sol io - Le lunghe Dubbiezze tue vincer tu devi alfine, Usar del tuo poter. Io tutto ho corse Le terre a te sogette, e mille in tutte Fedeli braccia a tua difesa armai. Vieni - Si spieghi ormai Di Facino il vessillo; e di tue genti Vendica i dritti offesi e i propri insulti. BEATRICE Son essi al colmo, e non saranno inulti. OROMBELLO Oh! gioja! Appena annotti, Fuggirem queste mura e di Tortona Ci accorranno i ripari… Ivi raggiunta Dai più prodi sarai… Solo prometti, Che non porrai più inciampo al mio disegno, Che meco in salvo ti vedrà l aurora. BEATRICE Oh! che mai mi consigli? OROMBELLO E indugi ancora? BEATRICE A ciascun fidar vorrei, Fuor che a te la mia difesa. OROMBELLO Che dì tu? BEATRICE Sospetto sei… La mia fama io voglio illesa. OROMBELLO La tua fama! BEATRICE Sì - la fede Che in te pongo… amor si crede; La pietà che tu nudrisci… Tua pietà… creduta è amor. OROMBELLO Io.. lo So. BEATRICE Né inorridisci? OROMBELLO Ah! non legger nel mio cor. BEATRICE Qual favella! OROMBELLO Ah! tu v hai letto. BEATRICE Io! t acqueta… intesi… intesi… OROMBELLO Sì d immenso, estremo affetto Da primi anni in te m accesi… Coll età si fè maggior… Si nutrì del tuo dolore… Mi sforzai celarlo invano… O perdono o morte avrò. BEATRICE Taci… parti… audace! insano! Oh! in qual cor più fiderò? OROMBELLO prostrandosi Deh! perdona. BEATRICE Sorgi. SCENA DODICESIMA Filippo, Rizzardo, Agnese con seguito, Anichino, indi Cavalieri, Dame e soldati AGNESE a Filippo Vedi? FILIPPO Traditori! BEATRICE e OROMBELLO Oh! ciel! FILIPPO V ho colti. Guardie! BEATRICE Arresta. FILIPPO Ed osi… e credi Poter sì che ancor t ascolti? La tua colpa… BEATRICE Non seguire. Ella esiste in tuo desire. Ti conosco. FILIPPO E a mia vergogna Conosciuta or sei tu qui. OROMBELLO L ho perduta! BEATRICE O vil rampogna! FILIPPO Puoi scolparti? CORO Oh! infausto dì! BEATRICE Al tuo core, al reo tuo core Lascio, indegno, il discolparmi; Cerchi invano, o traditore, D avvilirmi, d infamarmi. Ah! tal onta io meritai Quando a me quest empio alzai. Dell amor che mi ha perduta Sol tal frutto a me restò. FILIPPO A ben tristo e amaro prezzo Di tal donna ebb io l amore Se il disprezzo è in me maggiore O lo sdegno io dir non so. OROMBELLO Sconsigliato! in qual la trassi Di miseria abisso orrendo! Giusto ciel, neppur morendo L error mio scontar potrò. AGNESE Godi, esulta, o cor sprezzato, Del dolor di questo ingrato Vide il tuo, lo vide estremo, Né pietà per te provò. ANICHINO Ciel, tu sai com io volea Prevenir sì ria sventura! Ah! fu vana ogni mia cura… Il destino l affrettò. CORO Tutto, ah! tutto a farla rea Qui congiura a un tempo istesso Giusto ciel, d innanzi ad esso Come mai scolpar si può? FILIPPO Al castigo a lor dovuto Ambo in ferri custodite. BEATRICE E tu l osi? FILIPPO Ho risoluto. BEATRICE L empio l osa!! OROMBELLO Duca, udite… Innocente è la duchessa… Insultata a torto è d essa… Calunniata… FILIPPO Te, non lei, Traditor, difender déi. Va… BEATRICE Filippo! è troppo eccesso… Pensa ancor ti puoi pentir. FILIPPO alle guardie Ubbidite! CORO Ah! certo è desso, Certo appien del suo fallir.. BEATRICE Né fra voi, fra voi si trova Chi si levi in mia difesa? Uom non avvi che si muova A favor di donna offesa? Ah! se onor più non ragiona, Se la terra m abbandona, A te, vindice supremo, Io mi volgo e fido in te. OROMBELLO Deh! un momento un sol momento Un acciaro a me porgete, Se è colpevole, s io mento, Alme perfide, vedrete. Oh! furor! inerme io fremo… Ah! più fè, più onor non v è. FILIPPO Ite, iniqui! all impossente Ira vostra io v abbandono. Ogni core è qui fremente, Sa ciascun che offeso io sono Pena estrema a fallo estremo Terra e ciel domanda a me. AGNESE Questo, ingrato, il primo è questo Colpo in te di mia vendetta Altro in breve, e più funesto Più terribile ne aspetta. Ambo miseri saremo; Sì… ma tu… più assai di me. ANICHINO e CORO Ah! quel nobile suo sdegno, Quel rossor di cui s accende, D innocenza è certo pegno, D ogni accusa la difende… A te, giudice supremo, Noto è solo il reo qual è. Beatrice e Orombello sono circondati dalle guardie. Cala il sipario. Bellini,Vincenzo/Beatrice di Tenda/II
https://w.atwiki.jp/hmiku/pages/59767.html
【検索用 SplashnFlare 登録タグ 2013年 Karina Tomoko Motoya S UTAU くろのすP ごぜんぜうな 曲 曲英 波音リツ】 + 目次 目次 曲紹介 歌詞 コメント 作詞:Karina Tomoko 作曲:くろのすP 編曲:くろのすP イラスト:ごぜんぜうな MIX:Motoya 唄:波音リツ 曲紹介 「Splash n' Flare My blue very moment」 曲名:『Splash n' Flare』 歌詞 (動画より書き起こし) Everlasting summer Bash roasting poolside Me and my friends down in California Fleeting motion of you Strippin’ off your blue jeans Showin’ off your 6packs Walked pass us Unpredictable Hello? Who are U? Have I known you? As you stand under the sun Jump in water Wet my sneakers Splash n’ Flare My blue very moment One kiss and squeeze from you sure I deserve make my summer everlast and shine by the dreamy palm trees Slip into my best turquoise bikini Strike a pose Shake shampooed hair Flirt with other boy while I Sip Pina colada Right in front of you None of these work Ineluctable It’s not fare I can’t take my eyes off of you You never were in my list Too late Jacta alea est Splash n’ Flare My hearts is ready for you to shake or steal or break apart Once and for all Take a good look at me before wind melt away You know I can’t wrap this season without U But please don’t make me come up n’ talk to you You are one guilty thing I’ve never been like this Hey, did he just take a glimpse at me Pretend like he reached for beer? Splash n’ Flare My blue very moment One kiss and squeeze from you sure I deserve make my summer everlast and shine by the dreamy palm trees コメント 名前 コメント コメントを書き込む際の注意 コメント欄は匿名で使用できる性質上、荒れやすいので、 以下の条件に該当するようなコメントは削除されることがあります。 コメントする際は、絶対に目を通してください。 暴力的、または卑猥な表現・差別用語(Wiki利用者に著しく不快感を与えるような表現) 特定の個人・団体の宣伝または批判 (曲紹介ページにおいて)歌詞の独自解釈を展開するコメント、いわゆる“解釈コメ” 長すぎるコメント 『歌ってみた』系動画や、歌い手に関する話題 「カラオケで歌えた」「学校で流れた」などの曲に直接関係しない、本来日記に書くようなコメント カラオケ化、カラオケ配信等の話題 同一人物によると判断される連続・大量コメント Wikiの保守管理は有志によって行われています。 Wikiを気持ちよく利用するためにも、上記の注意事項は守って頂くようにお願いします。
https://w.atwiki.jp/oper/pages/3115.html
左右どちらのテンプレを利用して翻訳するか 管理人まで ご連絡ください。 Ouverture ATTO I Delizioso giardino, che confina da un lato col parco, e dall altro con una strada maestra, nella quale si passa per un maestoso cancello. Piccoli risalti nel giardino, su de quali alcuni verdi sedili ombreggiati da pochi alberi, uno de quali é prossimo alla strada che conduce alle collinette, dalle quali si va al villaggio, non molto distante dal castello del Conte. Nina, che dorme, ma non vista. Susanna è in scenacon Giorgio e con alcuni villani e villane; altri di essi van salendo ed altri discendendo dalle vicine collinette N. 1 - Introduzione Giorgio-Susanna-Coro CORO Dormi, o cara nel tuo core veglin solo idee serene; più non tornin le tue pene, quando il sonno cesserà. PRIMO SOLO Che sventura! che accidente! In età sia verde, e lieta... SECONDO SOLO Così buona, e mansueta... GIORGIO Così nobil, così bella. CORO Padroncina meschinella, ah! perduta ha la ragion! GIORGIO Sottovoce, allegramente guarirà, non disperate. SUSANNA V ingannate, buona gente troppo fiera è la cagion. CORO Dunque, oh Ciel, non v è speranza! GIORGIO C è speranza, c è speranza. SUSANNA Più speranza, più speranza. CORO Ah caso barbaro! ah padre misero! chi può resistere a tal dolor? Chi... Chi...Si scioglie in lagrime non regge il cor. Dormi, o cara, ecc. N. 2 - Coro CORO Dormi, o cara nel tuo core scendan solo idee serene; più non tornin le tue pene, quando il sonno cesserà. GIORGIO Ma voi ci prometteste di contarci la cagione di questa sua malattia. SUSANNA Sì, caro Giorgio, ed eccomi a mantenervi la parola. GIORGIO Come balio del Conte vi dirò che io ne sapeva già qualche cosa. Ma ho proprio voglia di sentir tutto da voi, e con le minime circostanze. SUSANNA Venite qui tutti, e statemi a sentire. Siede circondata da villani e dalle villane Vi è noto di qual casato sia il Conte padre della nostra Nina, e quanta la sua ricchezza? Va bene. Lindoro educato e cresciuto colla damina, non potè a menod innamorarsene. Il padre, piacendogli assai il giovinetto, lo lusingò di dargliela in isposa. Difatti tutto era già accordato fissato persino il giorno delle nozze. Quando un pretendente più ricco, e di nascita più rinomata si presenta al Conte gli domanda la figlia. L incauto padre si lascia piegare. La parola vien ritirata. Nina sviene. Lindoro vien congedato. lo mi voglio interporre Oibò. Non sono né manco ascoltata. Immaginatevi... GIORGIO II Conte? E mio figlioccio è stato capace di un tratto simile? SUSANNA Immaginatevi la mia situazione. Nina piangeva tuttodi, e m era tuttodì d attorno quell altro, perché gli permettessi almeno di dare alla sua Nina l ultimo addio. Non potei più a lungo disputargli questa misera consolazione. Prendo meco la damina, e calo nel parco. Inoltrati di poco, scopriamo Lindoro che s affretta verso di noi già ne distinguevamo la voce; quando odesi a un tratto anche quella del suo rivale. Subito metton mano alle spade io mi slancio ad arrestarli; ma tardi. Lindoro dà un grido, ed eccolo a terra immerso nel proprio sangue. Nina a tal vista mi piomba tramortita ai piedi, ed al primo aprir degli occhi le si fa innanzi spietatamente il padre, che tenendo per mano l uccisor di Lindoro, le intima di riconoscerlo per suo sposo. GIORGIO Oh che colpo! allegramente! SUSANNA La disgraziata fanciulla immobile a questa voce, impallidisce e cade in un ostinato delirio. GIORGIO E Lindoro? SUSANNA Ella lo crede in viaggio, e sempre in procinto di arrivare. GIORGIO E suo padre? SUSANNA Il padre, in preda al dolore ed ai rimorsi mi scrive non poter più a lungo sopportare la privazione di vederla, e che oggi sarà qui. Povero padre! GIORGIO Povera figliuola! UNA VILLANELLA È così buona! È così generosa. GIORGIO Anche troppo; anzi noi veniamo per avvertirvi... Ma ecco Sua Eccellenza, ritiriamoci. SUSANNA Fate bene, perchè vorrà probabilmente parlarmi da solo a sola. Giorgio parte co villani e colle villanelle II Conte e Susanna CONTE Cara Susanna, la mia inquietitudine mi trasporta in cerca di te. Io non ho pace. Dov è ora? SUSANNA In quel boschetto. CONTE Oh Dio! e s ella mi scorge? SUSANNA Non temete. Il sonno l ha vinta, e riposa tranquillamente; anzi me le voglio accostare, per esser pronta, quando si svegli. CONTE Sì eh? vieni subito ad avvertirmi. Susanna parte N. 3 - Aria Conte CONTE È sì fiero il mio tormento, è si grave il mal ch io provo, che m aggiro incerto, e movo, nè so dove, ne perchè. No, che padre più non sono gemo invan non ho più figlia. Chi mi regge, e mi consiglia? Son del cielo in abbandono son io stesso in odio a me. Giorgio entra CONTE Ah! sei tu mio Giorgio? GIORGIO Eccellenza sì, son io. Veniamo tutti per... ma non vorressimo... Oh! Eccellenza, mercè la vostra generosità, e quella della nostra cara padroncina, non manchiamo di nulla. Essa è così cordiale. Sappiate, Eccellenza, che ci regala continuamente la governante le ne dà fin che ne vuole, e ci ha ordinato di non contrariarla; sicchè noi prendiamo sempre, allegramente. Ma per dirvela, Eccellenza, qualche scrupolo... CONTE Di che? di ricevere da Nina? da mia figlia? No, no accettate sempre, accettate tutto; il Cielo esaudisce i voti dell onesta povertà. Pregatelo per lei. GIORGIO Non facciamo altro tutto il giorno. Un occhiata a lei, e l altra al Cielo. CONTE Quanto ti son tenuto. Ma dimmi, intanto che Susanna è lontana, come va la salute di mia figlia? N. 4 - Aria Giorgio GIORGIO Del suo mal non v affliggete lieta, e sana tornerà. Me lo dice il cor, credete, sì bel fior non perirà. Se vedeste, mio signore, quando par che meglio stia, come tutta in allegria la contrada se ne va. Ognun salta, ognun s accende, chi dà baci, e chi li rende... oh che festa! oh che piacere! più bel giorno non si dà. Ma, ma se torna l adorata padroncina in viso mesta, torna mesta, e sconsolata tutta la comunità. Ma che dico? Allegramente, non temete guarirà. CONTE Che fa Nina tutto il giorno? Raccontami la sua vita. Passeggia molto? GIORGIO Oh! tutta la giornata. CONTE E sola? GIORGIO Quasi sempre. CONTE In aria trista, è vero? passo melanconico?... GIORGIO Sì, allegramente! Se vedeste! occhi che fanno pietà; ma se incontra essa per avventura qual- che poverello.., qualche vecchio.., subito la sua fisonomia... si rallegra; piglia un aria di contentezza... CONTE E di suo padre parla qualche volta? GIORGIO Un giorno ci vollimo provare, le si gonfiarono glo occhi, impallidì... CONTE Mia figlia non mi ama più. GIORGIO Allegramente, vi amerà. CONTE Non lo spero. Mi soffrisse almen vicino. GIORGIO Vi soffrirà, v amerà, guarirà anche. Sperate, Eccellenza. Susanna frettolosamente, e detti SUSANNA Eccellenza, viene a questa volta. Par che cerchi solitudine per non inquietarla, nascondiamoci. CONTE M arrendo a tutto, purchè non mi sia tolto il vederla, quando la sentirò parlare. Recitativo strumentato Nina semplicemente vestita, con capelli sciolti, e un mazzetto di fiori in mano. Il suo passo è ineguale, e sospirando, senza far motto, va poi a sedere sul poggetto, rivolta al cancello, che risponde alla strada NINA Questa è l ora che deve arrivar... sì, verrà... oggi... stasera... egli me l ha promesso... E dove più felice esser potria la dolce vita mia, che con quella ch egli ama, e da cui tanto tanto è riamato?... Questi fiori per lui... Questo core per lui... Ma... Egli ancor non viene? Oh come lente scorrono l ore! o quale funesto e tetro orrore ingombra la natura! lo non esisto più... no, più non vivo ne viverò finch egli meco non sia. Ma... egli ancor non viene... Forse qualcuno a forza lo trattiene. Chi? non so... essi? gl inu- mani... oh come sto male! qui... dappertutto... Ma se Lindoro viene, allora tutto è goia, tutto è bene. N. 5 - Aria Nina NINA Il mio ben quando verrà, a veder la mesta amica, di bei fior s ammanterà la spiaggia aprica. Ma noi vedo... ma sospiro... e il mio ben, ahimè, non vien! Mentre all aure spiegherà la sua fiamma, i suoi lamenti, mille, o augei, v insegnerà più dolci accenti. Ma non l odo! E chi l udi? Ah! il mio bene ammutolì. Tu, cui stanca o mai già fe il mio pianto. Eco pietosa, ei ritorna, e dolce a te chiede la sposa! Plan... mi chiama... piano... ahimè! No... non mi chiama oh Dio! non c è. Susanna, e detta NINA Oh sei qui, mia cara!... Non mi ricordo mai quell altro tuo nome. SUSANNA Susanna. NINA Oh... No mi piace più il primo. SUSANNA E a me... NINA E così, mia cara... Vedendo passare altro villano, corre al cancello Egli non viene! SUSANNA Avrà incontrato qualche grande ostacolo. NINA Oh... Ma se sapessi dove andare, per trovarlo... Lo credi molto lontano? SUSANNA Oh! assai, assai. NINA Anche a te ne dispiace? SUSANNA Infinitamente... Calano dalla collina diverse villanelle Le vostre villanelle sono là. NINA Oh cara! Perché non me l hai detto subito? Che vengano, che vengano. Le villane accorrono, e Susanna reca un paniere con frutta, ed altri piccoli doni, che vengono distribuiti da Nina alle suddette villanelle N. 6 - Coro Susanna-Coro SUSANNA Se il cor, gli affetti suoi con voi divide ognor, sia Nina il solo oggetto del vostro affetto ancor. CORO Ah dove mai s intese? Ah dove mai si vide anima più cortese? più generoso cor? SUSANNA Se il cor, gli affetti suoi con voi divide ognor sia Nina il solo oggetto del vostro affetto ancor. CORO Ah dove mai si vide più generoso cor? a Nina Sui labri tuoi la rosa pompeggi ognor vezzosa. Nelle tue luci belle splendin ognor due stelle. Nel volto tuo gentile sempre fiorisca aprile! E all amor tuo costante renda l amante amor. SUSANNA E si trasformi in gioia la noia ed il dolor. CORO Ah dove mai s intese? Ah dove mai si vide anima più cortese? più generoso cor? NINA Brave... Non mi abbandonate mai, mai non ve ne stancate. VILLANELLA Sì, signora. NINA Scommetto che non avete ritenuto il suo nome. VILLANELLA Lindoro. Il mio bene. NINA Il mio bene. Sì, sì tu lo sai, Come va... Prendi, carina. Le dà un anello VILLANELLA Un diamante? NINA Sì, non ho altro. VILLANELLA Hai questo anellino. NINA Anzi... Ah! mi dimenticava. Non te lo posso lasciare. Non sai chi me l ha dato. Se non me lo vedesse in dito, cosa direbbe al suo ritorno? Si ripiglia l anello Ho fatta una bella canzone sentite... Ah! non me la ricordo più... Non importa. Ho sempre qualche cosa da dirgli, che non dimenticherò mai... Ora sì... Ma voi altre mi avevate pro- messo di dirgli... Che gli direte voi? SUSANNA Gli canteranno quella canzone, che loro insegnaste ieri. NINA lo le insegnai!... Come tutto m esce di mente! Cantatemela su un altra volta, di grazia, una sola. Starò tanto attenta, che non me la dimen- ticherò mai più. N. 7 - Canzone Coro-Nina CORO Lontana da te, Lindoro suo ben Nina languia d amore. NINA No, no con più d espressione. Sentite come dico io. Lontana da te, Lindoro suo ben Nina languia d amore. CORO Ma adesso, che al sen stringendo ti vien, di gioia muore. NINA No! neppur va bene. Ma adesso, che al sen stringendo ti vien, di gioia muore. CORO Lontana da te, ecc. Nina, riscaldandosele la mente, segue da se sola,dando in un delirio NINA Sì, con te sol non ha più duo! si, Nina è felice appien. Ma crudo mal ratto l assai, se te non ha, suo ben. Ma lo vedo, lo vedo. Oh me beata! M ami ancor? Sì, t adoro... Oh gioia... oh istante! Deh! deh! vieni a questo cuor... fuggi! perchè? Nina è qui ei non c è! Chi lo rapì? Meschina me! Chi lo rapi? Ei non c è. Ciel pietoso... ascolta... oh Dio! Rivederlo.., un giorno.., un ora... dirgli t amo... Ognor Lindoro trionfando di tutto qui regnò... Poi si compia il mio fatto e Nina mora. Si abbandona sulle braccia delle villanelle. Il Conte, Giorgio, e detti.Giorgio si ritira tra gli alberi, ed i! Conteresta inqualche distanza da Nina NINA Mia cara, andiamo via di qui. SUSANNA Oh! perché? NINA Un uomo là. Andiamo. SUSANNA Gli darete disgusto. NINA lo disgusto! Allora restiamo. Non mi piace dar disgusto ad alcuno... Ma chi sarà mai? SUSANNA Un viaggiatore. NINA Un viaggiatore! SUSANNA Viene per chiederci alloggio.., ospitalità... NINA Oh vedi, s allontana... Che s adombrasse di me? Ah, Signore, Signore, avvicinatevi non vi mettete in apprensione. Resterete con noi, non è così? CONTE Ben volentieri, se non v è grave la mia presenza. NINA a Susanna Ha parlato! l hai inteso? Mi palpita il cuore di contentezza. Signore, scusatemi. Ora mi sono riavuta; ma dovete sapere che in vedervi m avea investita un certo orror panico, che... Ma voi sospirate! Ditemi anche voi avreste de dispiaceri? CONTE Oh! E de ben grandi. NINA Bene, state con me. Piangeremo assieme. Ma a che veniste fin qui? Aspettereste mai qualcuno? CONTE Vengo per trovare mia figlia. NINA Voi avete una figlia? E le volete bene, non è vero? E procurate di renderla felice? CONTE Questo è l unico oggetto de miei desideri. NINA Ah siate benedetto! Il Cielo vi protegga vi consoli. Sì rendetela ben felice, non l affliggete mai, e sopratutto s ella fosse presa d amore, guardatevi bene da! contrastarle la scelta del suo cuore. Ciò fa un male... CONTE Lo so... lo so... NINA Ah! no, no voi non potete saperlo. Susanna spedisce intanto alcune villanelle,le quali vanno per le collinette, e dopo qualchetempo ritornano, e parlano segretamente alla Susanna CONTE Ma non avete vostro padre? Il padre... NINA Mio padre! lo un padre!... No, no non l ebbi mai. Ahimè, che vi dissi mai!... Su via, ch io non vi veda più con quest aria trista. Allegri quegli occhi; animo, caro forestiere, rallegra- tevi, sorridete. Nina cade in una profonda astrazione CONTE Mia cara... SUSANNA Eccellenza, adesso non vi sente più è finita. Immersa ne suoi pensieri, Nina resta per qualche tempo estatica, e va a mettersi sul solito sedile, guardando verso il cancello Ma ho mandato le mie villanelle a cercare certo pastore, che suona alcune arie per ciò prodigiose. NINA Ah! mia cara il pastore che suona. Si sente suonare una zampogna, ed il pastore comparisce seguito da villani, e villanelle, che perle strade delle collinette si ritirano al villaggio loro N. 8 A - Canzone del Pastore PASTORE Già il so! si cala dietro alla montagna, e il prato al suo partir si fa men bello. Colla zampogna sua per la campagna gli armenti suoi raccoglie il pastorello seco la villanella si accompagna col già pasciuto suo bianco torello; e per la via de loro amanti cori spiegan col canto gl innocenti ardori. NINA Ma questo pastore non ha la voce simile a quella di Lindoro? SUSANNA Sì, è vero. NINA Taci, ascoltiamo. PASTORE Al nascer poi della novella aurora nel primo aspetto suo ritorna il prato sussurra l aura tra le fronde allora, mormora il ruscelletto allor più grato. Canta la villanella seco allora, ripiglia il pastorello il canto usato, gareggiano in amore, e fanno intanto un sol concerto il rio, l auretta e il canto. SUSANNA Perché ora non ci canti una canzone tu? Recitativo ed Aria (W. A. Mozart Konzertarie «Ah, lo previdi» KV 272) NINA Ah, lo previdi. Povero prence, con quel ferro istesso, che me salvò, ti lacerasti il petto. Ma tu sì fiero scempio perchè non impedir? Come, o crudele, d un misero a pietà non ti movesti? Qual tigre ti nodrì? Dove nascesti? Ah! t invola agli occhi miei! Ah! t invola agl occhi miei, alma vile, ingrato cor! La cagione, oh Dio, tu sei del mio barbaro dolor. Va, crudele! Va, spietato! Va, tra le fiere ad abitar. Ah, t invola, ecc. Misera! invan m adiro, e nel suo sangue intanto nuota già l idol mio. Con quell acciaro, oh Perseo, che facesti? Mi salvasti poc anzi, or m uccidesti! Col sangue, ahi, la bell alma, ecco, già usci dallo squarciato seno. Me infelice! Si oscura il giorno agli occhi miei, e nel barbaro affanno il cor vien meno. Ah, non partir, ombra diletta, io voglio unirmi a te. Sul grado estremo, intanto che m uccide il dolor, intanto fermati, fermati alquanto! Deh, non varcar quell onda, anima del cor mio. Di Lete all altra sponda, ombra, compagna anch io, voglio venir con te. Deh, non varcar, ecc. SUSANNA Vogliamo accompagnarlo fino al villaggio? Nel ritorno poi condurremo con noi le villanelle ed i villani, a quali avete destinati i regali. NINA Ma c è poi roba da regalargli? SUSANNA Oh no ne manca mai. NINA Andiamo dunque... N. 9 - Quartetto (Finale I) Nina-Susanna-Conte-Pastore NINA Come!... Ohimè!... partir degg io senza il caro mio tesoro? Partir deggio?... Come!... Ohimè!... Come mai senza Lindoro come mai partir potrò! SUSANNA ED IL CONTE sottovoce (Già nel suo vaneggiamento l infelice ritornò!) NINA Partir degg io senza il caro mio tesoro? con forza Come! abbattuta ohimè! Come mai! come mai partir potrò! Si abbandona sul sedile, e resta pensierosa SUSANNA ED IL CONTE (L infelice, già nel suo vaneggiamento l infelice ritornò!) PASTORE (Le sue pene al core io sento. Ah! che il caso amaro è tanto, che frenar sul ciglio il pianto non mi fido non si può.) NINA Vieni, o caro io qui ti attendo. Accennando il mazzetto di fiori che tiene in mano Questi fiori son pur tuoi Nina tua coi pianti suoi per te sempre l innaffiò. SUSANNA ED IL PASTORE (Ah! dal suo vaneggiamento non ancora si destò!) NINA con trasporto Vieni, o caro io qui ti attendo. crescendo il trasporto Questi fiori son pur tuoi Nina tua coi pianti suoi per te sempre l innaffiò. Vieni, vieni, o caro. CONTE (Più non reggo al suo tormento più resistere non so.) con trasporto Figlia... SUSANNA (Zitto.) CONTE Oh Dio! PASTORE (Tacete.) SUSANNA (Se vi sente, la vedrete negli eccessi del furor.) PASTORE (Ah! non sia da voi trafitto maggiormente quel suo cor.) CONTE (Più non reggo al suo tormento, compatite un padre afflitto compatite il mio dolor.) SUSANNA Si accosta a Nina e con dolcezza le parla Non andate, padroncina, dalle vostre villanelle? Col pastor su la collina sono già le poverelle, e la cara Nina loro con i doni aspettan là. NINA resta un poco pensosa e poi dice risoluta Dunque andiamo... Va per avviarsi nuovamente;ma poi di nuovo si arresta ...ma Lindoro? SUSANNA Ei più tardi qui sarà. NINA E se qui non ci son io? SUSANNA Un momento aspetterà. NINA Vengo dunque... Fiori, addio... Posa l mazzetto di fiori sul sedile Augelletti, che al mio pianto rispondete ognor dolenti... CONTE (Sono spade quegli accenti!) NINA Seggio amico, in cui versai tante lagrime, e sospiri... PASTORE (Son saette i suoi deliri!) NINA Aure... piante... addio. Deh voi dite all idol mio, a Lindoro, alla mia vita, che fedele io son partita, che fedele al mio bel foco mi vedrà qui ritornar. SUSANNA Non temete qui fra poco voi vedrete il caro bene, che verrà le vostre pene anche fido a consolar. CONTE Ah che il cor mi sento in petto da rimorsi lacerato; dove un padre sventurato più di me si può trovar? PASTORE Deh soffrite, tollerate, moderate ii vostro affanno; le tempeste sempre vanno colla calma a terminar. NINA Quando, o Ciel! potrò sperare di sentir tranquillo il core? SUSANNA, IL PASTORE ED IL CONTE Quando, o Ciel! potrà sperare di sentir tranquillo il core? NINA, SUSANNA, IL PASTORE ED IL CONTE Deh tu scema il mio/suo dolore, tu conforta il mio/suo penar. Nina parte per la collina seguita da Susanna e dal Pastore, ed il Conte oppresso dal doloreparta per altra strada. ATTO PRIMO Scena Prima (Giorgio, Susanna, villani e villane) (Delizioso giardino che confina da un lato col parco, e dall’altro con una strada maestra, nella quale si passa per un maestoso cancello. Pochi risalti nel giardino, su de’ quali alcuni verdi sedili ombreggiati da pochi alberi, un de’ quali è prossimo alla strada che conduce alle collinette, dalle quali si va al villaggio, non molto distante dal castello del Conte. Nina, che dorme, ma non vista. Susanna è in scena con Giorgio e con alcuni villani e villane altri di essi van salendo ed altri discendendo dalle vicine collinette) 1. – Introduzione VILLANI, VILLANE Dormi, o cara e nel tuo core Veglin solo idee serene; Più non tornin le tue pene, Quando il sonno cesserà. PRIMA VILLANELLA Che sventura! che accidente! In età sì verde, e lieta… SECONDA VILLANELLA Così buona, e mansueta… GIORGIO Così nobil, così bella. VILLANI, VILLANE Padroncina meschinella, Ah! perduta ha la ragion! GIORGIO (Sottovoce allegramente) Guarirà, non disperate. SUSANNA V’ingannate, buona gente Troppo fiera è la cagion. VILLANI, VILLANE Dunque, oh Ciel, non v’è speranza! GIORGIO C’è speranza, c’è speranza. SUSANNA Più speranza, più speranza. VILLANI, VILLANE Ah caso barbaro! Ah padre misero! Chi può resistere A tal dolor? Si scioglie in lagrime Non regge il cor. (a Nina) Dormi, o cara e nel tuo core Veglin solo idee serene; Più non tornin le tue pene, Quando il sonno cesserà. SUSANNA Adunque, miei cari, non iscema punto in voi la pietà e l’interesse per la povera Nina? GIORGIO Che dite, signora Susanna? e vi pare? Si può stare duri a tanta disgrazia? SUSANNA Avete ben ragione e la bontà del vostro cuore, l’attenzione, la tenerezza vostra per lei mi promettono molto; ma... GIORGIO Ma che ma? Allegramente, via. SUSANNA Ve lo dirò, ma non ve ne offendete. Appunto voi, caro Giorgio, quella vostra aria sempre lieta, quegli occhi beati, quella faccia contenta... come mai s’accordano con tanto dolore? GIORGIO Oh ve lo dirò io. Aspettate... S’accordano benissimo. SUSANNA Ma come? GIORGIO Come? Perché io son fatto così. SUSANNA La ragione è ingenua ma come può essere che un cuore... GIORGIO Oh! sarà, come sarà. Mia madre si sarà dimenticata d’insegnarmi a piangere. SUSANNA Gl’infelici imparano presto. GIORGIO Ed io non l’ho imparato mai e sì che ne mandai giù delle grosse. Allegramente. SUSANNA E mai non piangeste in vita vostra? GIORGIO Mai, vi dico mai, e poi mai. Quando mi morì la moglie, il Sindaco sostiene di sì, ed io dico di no. Non è vero, voi altri? (I villani accennano che aveva pianto) O almeno non me ne sono accorto. SUSANNA Oh dite piuttosto così. Il Cielo vi conservi quest’aria di letizia e di felicità, e voglia concedere alla preghiera vostre ciò che le mie lagrime non bastano ancora… povera mia padrona! GIORGIO Oh via, ci siamo di nuovo… lasciate fare a noi. Pregheremo noi a nostro modo. Il buon umore è segno di fiducia. Vedrete Voi tenete da conto la padroncina per lassù tocca a noi. Guarda là, Tonio Pierino, vedila. Poverina! come è quieta. VILLANI, VILLANE Dormi, o cara e nel tuo core Veglin solo idee serene; Più non tornin le tue pene, Quando il sonno cesserà. 2. Coro GIORGIO (A Susanna) Ma voi ci prometteste di contarci la cagione di questa sua malattia. Allegramente, dite, e dite tutto... su. SUSANNA Sì, caro Giorgio, ed eccomi a mantenervi la parola. GIORGIO Come balio del Conte vi dirò che io ne sapeva già qualche cosa, e non ho mancato di dirgli i miei sentimenti basta… ma ho proprio voglia di sentir tutto da voi, con le minime circostanze. SUSANNA Venite qui tutti e statemi a sentire. (Siede, circondata da’ villani e dalle villane.) Vi è noto di qual casato sia il Conte padre della nostra Nina, e quanta la sua ricchezza? Oh bene. Lindoro educato, si può dire, colla damina, non poté a meno di innamorarsene. Il padre, piacendogli assai il giovinetto per le sue qualità veramente belle, lo lusingò di dargliela in isposa. Difatti tutto era già accordato fissato persino il giorno delle nozze. Quando un pretendente più ricco e di nascita più rinomata si presenta al Conte gli domanda la figlia. L’incauto padre si lascia piegare. La parola vien ritirata vane sono le lagrime, le preghiere, i lamenti. Nina sviene non importa. Lindoro vien congedato. Io mi voglio interporre Oibò. Non sono né manco ascoltata. Immaginatevi... GIORGIO Oh corpo di Bacco! il Conte? Mio figlioccio è stato capace di un tratto simile? Allegramente! non me la sarei mai aspettata. Egli, che passava per il migliore de’ padri, degli amici, degli uomini? Ah! Ma perdonate, non vi interromperò più. SUSANNA Immaginatevi la mia situazione. Nina piangeva tutto dì, e m’era tutto dì d’attorno quell’altro, perché gli permettessi almeno di dare alla sua Nina l’ultimo addio. Non potei più a lungo disputargli questa misera consolazione. Prendo meco la damina, e calo nel parco. Inoltrati di poco, scopriamo Lindoro, che s’affretta verso di noi già ne distinguevamo la voce quando odesi a un tratto anche quella del suo rivale. Si accendono ambedue all’improvviso incontro subito metton mano alle spade io mi lancio ad arrestarli; ma tardi. Lindoro dà un grido, ed eccolo a terra immerso nel proprio sangue. Nina a tal vista mi piomba tramortita ai piedi, ed al primo aprir degli occhi, oh Dio! chi il crederebbe? Le si fa innanzi spietatamente il padre, che tenendo per mano l’uccisor di Lindoro, le intima di riconoscerlo per suo sposo. GIORGIO Oh che colpo! allegramente! SUSANNA La disgraziata fanciulla immobile a questa voce, tra lo sdegno e lo spavento, vuol parlare, e non trova parole vuol piangere, e le lagrime le si inaridiscono sugli occhi. Dopo un torbido girar di sguardi, tremito universale la sorprende, impallidisce, contorcessi, s’alterano i tratti del suo volto, e Nina non è più Nina la ragion l’abbandona, si confondono le sue idee, frenetica, sconnette, e cade in un ostinato delirio. Il povero padre ravveduto allora, e colla disperazione nel cuore, non potendo reggere a questo spettacolo, parte e mi lascia l’infelice sua figlia nella mani; e Nina, più interessante, più rispettabile che mai, offre a chiunque la vede, una vittima deplorabile dell’amore, e delle severità. GIORGIO E Lindoro? SUSANNA Quando si ebbe la nuova della sua morte, Nina avea totalmente perduta la memoria di ciò che era avvenuto; il solo pensiero del suo Lindoro tenero e fedele, l’immagine sola di lui, da tanto tempo a lei cara, non si cancellò mai dal suo animo, e tutta l’occupa in oggi. Ella lo crede in viaggio, e sempre in procinto di arrivare. Vedete quel piccolo poggio, che là si sporge sulla strada? Ebbene, là si reca ogni giorno ad aspettarlo, né freddo, né sole, né ira di stagione, valgono a distornarla di là. Vi si mette a sedere vi porta un mazzetto di fiori raccolto per lui, e quando l’ora è passata, esce in un sospiro, sparge qualche lagrima, e se ne torna lentamente a casa colla seducente speranza che arriverà all’indomani. GIORGIO E suo padre? SUSANNA In preda al dolore ed ai rimorsi mi scrive non poter più a lungo sopportare la privazione di vederla, e che oggi sarà qui. Povero padre! Ed io non ho altra consolazione a offrirgli che quella di trovare chi pianga con lui. GIORGIO Povera figliola! PRIMA VILLANELLA È così buona! SECONDA VILLANELLA È così generosa, dico io. GIORGIO Anche troppo; anzi noi veniamo per avvertirvi... Ma ecco Sua Eccellenza, ritiriamoci. SUSANNA Fate bene, perché vorrà probabilmente a parlarmi da solo a sola. (Giorgio parte co’ villani e colle villanelle) Scena Seconda (Il Conte e Susanna) CONTE Cara Susanna, la mia inquietudine mi trasporta in cerca di te. Io non ho pace. Parla, che devo aspettarmi? SUSANNA Ah, Eccellenza! come prima. CONTE Non ho più altro a chiederti. Dov’è ora? SUSANNA In quel boschetto. CONTE Oh Dio! e s’ella mi scorge? SUSANNA Non lo temete. Alla perfide il sonno l’ha vinta, e riposa tranquillamente anzi, me le voglio accostare, per esser pronta, quando si svegli. CONTE Sì eh? vieni subito ad avvertirmi. (Susanna parte) Scena Terza (Il Conte solo) CONTE Oh cara, oh troppo infelice mia figlia! Oh se vedessi come sta questo misero cuore, e in qual desolazione si vive il pentito e sconsolato tuo padre! Io. Io stesso ho fabbricato la mia rovina. Unico pegno dell’amor mio era costei... Ah, barbaro padre! E voi, fantasmi vani di grandezza, e di nome, come potei mai credervi capaci di render felice un cuore a dispetto d’Amore, che l’avea sì fattamente allacciato? Ah, povera Nina! Nina mia, chi mi ti rende? 3. Aria È sì fiero il mio tormento, È sì grave il mal ch’io provo, Che m’aggiro incerto, e movo, Né so dove, né perché. No, che padre io più non sono Gemo invan non ho più figlia. Chi mi regge, e mi consiglia? Son del Cielo in abbandono Son io stesso in odio a me. Scena Quarta (Giorgio, con altri villani e il Conte) GIORGIO (a’ villani) Di che temete? Anderò innanzi io. (a Conde) Eccellenza, Giorgio, Mengone, Giovanni... CONTE Ah! Sei tu, mio Giorgio? GIORGIO Eccellenza, sì son io. I Deputati della Comunità, allegramente... I capi di casa... veniamo tutti per... ma non vorressimo... CONTE Oh non è possibile, massime s’io posso giovarvi... GIORGIO Oh! Eccellenza, mercè la vostra generosità, e quella della nostra cara padroncina, non manchiamo di nulla. Essa è così cordiale… Dovete sapere, Eccellenza, che la non conosce più nessuno, eccetto i poveri e par non si ricordi più d’altro che, secondo il suo abito, di fare a noi del bene. CONTE Sì? È ancora sensibile a questo piacere? Oh quanto io lo sono a tale notizia! Ecco la prima consolazione che provo da tanto tempo. GIORGIO Sappiate, Eccellenza, che ci regala continuamente la governante le ne dà fin che ne vuole, e ci ha ordinato di non contrariarla; sicché noi prendiamo sempre, allegramente. Ma per dirvela, Eccellenza, qualche scrupolo... CONTE Di che? di ricevere da Nina? da mia figlia? Eh! guardivi, guardivi il Cielo, miei cari amici. (a Giorgio e ai villani) Le verreste così a togliere il solo mezzo, onde farle passare qualche momento felice. No, no accettate sempre, accettate tutto; Il Cielo esaudisce i voti dell’onesta povertà. Pregatelo per lei. Questa è la vostra gratitudine. GIORGIO Oh corpo di Bacco! non facciamo altro tutto il giorno. Un’occhiata a lei, e l’altra al Cielo. Guardate non ci è bambino tanto alto, non vecchio cadente, che non faccia la sua preghiera per lei. Vedrete alla lunga chi la vincerà. Oh allegramente! Ve lo dice Giorgio. CONTE Quanto ti son tenuto. Ma dimmi, intanto che Susanna è lontana, come va la salute di mia figlia? Siamo almeno sicuri per questa parte? Di’ su liberamente non mi lusingare. 4. Aria GIORGIO Del suo mal non v’affliggete Lieta e sana tornerà. Me lo dice il cor, credete, Sì bel fior non perirà. Se vedeste, mio signore, Quando par che meglio stia, Come tutta in allegria La contrada se ne va. Ognun salta, ognun s’accende, Chi dà baci, chi li rende... Oh che festa! oh che piacere! Più bel giorno non si dà. Ma se torna l’adorata Padroncina in viso mesta, Torna mesta e sconsolata Tutta la Comunità. Ma che dico? Allegramente, Non temete, guarirà. CONTE Che fa poi Nina tutto il giorno? Raccontami la sua vita. Passeggerà molto? GIORGIO Oh! tutta la giornata. CONTE E sola? GIORGIO Quasi sempre. CONTE In aria trista, non è vero? Passo melanconico?... GIORGIO Sì, allegramente! Se vedeste! Occhi che fanno pietà; ma incontra essa per avventura qualche poverello… qualche vecchio… alle corte talun di noi, subito la sua fisionomia... CONTE Oh? GIORGIO Così è. La sua fisionomia si rallegra piglia un’aria di contentezza... CONTE Un’aria di contentezza? Ah! L’incontrate voi sempre?... E di suo padre parla qualche volta? GIORGIO Oh guardi il Cielo a nominarglielo. Un giorno ci volino provare, le si gonfiarono gli occhi, impallidì... CONTE Miei cari, non me le nominate mai. GIORGIO Sarete ubbidito. (Fra sè) Mi fa pietà, allegramente! CONTE Il Celo mi vuol ben punito. GIORGIO Si placherà, si placherà. CONTE Mia figlia non mi ama più. GIORGIO Allegramente, vi amerà. CONTE Non lo spero. Mi soffrisse almeno vicino. GIORGIO Vi soffrirà, v’amerà, guarirà anche. Sperate, Eccellenza, fate a modo mio sperate. CONTE No, no... GIORGIO Oh! se poi non riusciremo a raddolcire le vostre pene... sapete? le divideremo con voi, allegram... (Piange) Scena Quinta (Susanna, frettolosamente, e detti) SUSANNA Eccellenza, viene a questa volta. Se la vedeste! Muta, concentrata, col capo cadente sul petto, occhi estatici, par che cerchi solitudine per non inquietarla, nascondiamoci... CONTE M’arrendo a tutto, purché non mi sia tolto il vederla, quando la sentirò parlare. SUSANNA Anzi da dietro a questi alberi potrete contemplarla a vostro comodo. Là viene d’ordinario a far seduta. Vedete quel poggetto? Ivi assisa, fa delle canzoni che un momento dopo non sa più. S’alza, guarda, sospira, e spesso in un cerchio di villanelle si diverte a far loro delle carezze, godendo infinitamente, se le usano dimestichezza, e gliene rendono. GIORGIO Figuratevi se le ne fanno. CONTE Ma eccola. Via di qua. Non mi posso appena trattenere dal correre ad abbracciarla. Oh Dio! (Parte il Conte, con Giorgio e i villani) Scena Sesta (Nina, semplicemente vestita, con capelli sciolti, e un mazzetto di fiori in mano. Il suo passo è ineguale, e sospirando, senza far motto, va poi a sedere sul poggetto, rivolta al cancello, che risponde alla strada) NINA È questa l’ora in cui deve arrivare... sì... verrà... oggi... stasera... certo. Me l’ha promesso. E dove potrebbe star meglio di qui? Vicino a lei che ama, e da cui è sì teneramente riamato?... Questi fiori... per lui... Questo cuore... per lui... (Vede passare per la strada un pastore, e credendo che sia il suo Lindoro, corre al cancello) E non viene! Che giornate lunghe!... Oggi la natura è più trista dell’usato... Io non esisto più... No. Allora solo riviverò, che gli sarò vicina. (come sopra) E ancor non viene!... Glielo impedissero mai?... Chi?... Essi! I scellerati... Ah! come mi sento male!... Qui… da per tutto... Ma se Lindoro, se Lindoro giungesse, come tutto andrebbe felicemente. 5. Aria Il mio ben quando verrà, A veder la mesta amica, Di bei fior s’ammanterà La spiaggia aprica. Ma noi vedo... Ma sospiro... E il mio ben, Ahimè, non vien! Mentre all’aure spiegherà La sua fiamma, i suoi lamenti, Mille, o augei, v’insegnerà Più dolci accenti. Ma non l’odo! E chi l’udì? Ah! il mio bene ammutolì. Tu, cui stanca omai già fe’ Il mio pianto, Eco pietosa, Ei ritorna, e dolce a te Chiede la sposa! Pian... mi chiama... Piano... ahimè! Non mi chiama Oh Dio! Non c’è. (Si abbandona sul poggetto) Scena Settima (Susanna, e detta) NINA Oh sei qui, mia cara!... Non mi ricordo mai quell’altro tuo nome. SUSANNA Susanna. NINA Oh... No mi piace più il primo. SUSANNA E a me... NINA E così, mia cara... (Vedendo passare altro villano, corre al cancello) Egli non viene! SUSANNA Avrà incontrato qualche grande ostacolo. NINA Oh sicuramente… Ma se sapessi dove andare per trovarlo… Lo credi tu molto lontano? SUSANNA Oh! Assai, assai. NINA Anche a te ne dispiace? SUSANNA Infinitamente... (Calano dalla collina diverse villanelle) Le vostre villanelle sono là... NINA Oh care! Perché non me l’hai detto subito? Che vengano, che vengano. Scena Ottava (Le villanelle accorrono, e Susanna reca un paniere con frutta, ed altri piccoli doni, che vengono distribuiti da Nina alle suddette villanelle) NINA Addio, piccoline... addio, mie care, addio. Prendete... ricordatevi di me. SUSANNA Che dite? Vi ama la vostra padroncina? È cortese? È con voi generosa? 6. Susana y Coro Se il cor, gli affetti suoi Con voi divide Ognor, Sia Nina il solo oggetto Del vostro affetto ancor. VILLANELLE Ah dove mai s’intese? Ah dove mai si vide Anima più cortese? Più generoso cor? DUE VILLANELLE (a Nina) Sui labbri tuoi la rosa Pompeggi ognor vezzosa. ALTRE DUE Nelle tue luci belle Splendin’ognor due stelle. ALTRE DUE ANCORA Nel volto tuo gentile Sempre fiorisca aprile. VILLANELLE E all’amor tuo costante Renda l’amante Amor. SUSANNA E si trasforma in gioia La noia ed il dolor. VILLANELLE Ah dove mai, ecc. NINA Brave... Non mi abbandonate mai, vedete, mai non ve ne stancate. Il Cielo benedice quelli che hanno cura degli infelici... Ebben? Io sono qui, e l’aspetto... Ma, ditemi, vi siete poi ricordate di pregare il Cielo perché lo riconduca presto? UNA VILLANELLA Sì, signora. NINA Scommetto che non avete ritenuto il suo nome. LA VILLANELLA Lindoro ALTRA Il mio bene. NINA Il mio bene. Sì, sì tu lo sai come va... Prendi carina... (Le dà un anello) LA VILLANELLA Un diamante? NINA Sì, non ho altro. LA VILLANELLA Questo solo anellino? NINA Anzi... Ah! Mi dimenticava. Non te lo posso lasciare. Non sai chi me l’ha dato. Se non me lo vedesse in dito, cosa direbbe al suo ritorno? (si ripiglia l’anello) Oh! Sapete? Sta a momenti... a momenti... Ho fatto una bella canzone sentite... Ah! Non me la ricordo più... Non importa. Ho sempre qualche cosa da dirgli, che non dimenticherò mai... Ah Lindoro! Sei qui una volta... Oh me felice!... Ora sì... Ma voi altre mi avete promesso di dirgli... Che gli direte voi? SUSANNA Gli canteranno quella canzone, che loro insegnaste ieri. NINA Io le insegnai!... Come tutto m’esce di mente! Cantatemela su un’altra volta, di grazia, una sola. Starò tanto attenta che non me la dimenticherò mai più. 7. – Canzone VILLANELLE Lontana da te, Lindoro suo ben, Nina languia d’amore. NINA No, no più d’espressione. Sentite come dico io. Lontana da te, Lindoro suo ben, Nina languia d’amore VILLANELLE Ma adesso, che al sen Stringendo ti vien Di gioia muore. NINA A me ora. Ma adesso, che al sen Stringendo ti vien Di gioia muore. VILLANELLE Lontana da te, ecc. (Nina, riscaldandosele la mente, segue da sé sola, dando in un delirio) NINA Sì, con te sol Non ha più duol Nina è felice appien. Ma crudo mal Ratto l’assai, Se te non ha, suo ben. Ma lo vedo, lo vedo. Oh me beata! M’ami ancor? Sì, t’adoro... Oh gioia... oh istante! Deh! Vieni a questo cuor... fuggi!... perché? Nina è qui Ei non c’è! Chi lo rapì? Meschina me! Ciel pietoso... ascolta... oh Dio! Rivederlo... un giorno... un’ora... Dirgli t’amo... Ognor Lindoro Trionfando di tutto qui regnò Poi si compia il mio fato, e Nina mora. (Si abbandona sulle braccia delle villanelle) VILLANELLE Morir? Ah no! Che dici mai? Nina per noi, Nina per te vivrai. NINA Sì elle vivrà per voi, per te, e per Lindoro. Nina è qui Ei non c’è! Chi lo rapì? Meschina me! (Le villanelle piangono) Ma voi altre piangete? Ah! Ora non merito compassione, sapete? Ebbi un momento di felicità. Mi parve di vederlo. SUSANNA (Fra sè) Ecco il Conte, che non può più resistere al desiderio di parlare a sua figlia. Scena Nona (Il Conte, Giorgio, e detti) CONTE (Fra sè) Seguitiamo. Par che m’abbia osservato, e senza ribrezzo. GIORGIO (Fra sè) Allegramente, non vi conosce di certo. (Giorgio si ritira tra gli alberi, ed il Conte resta in qualche distanza da Nina.) NINA (A Susanna) Mia cara, andiamo via di qui. SUSANNA Oh! Perché? NINA Un uomo là. Andiamo. SUSANNA Gli darete disgusto. NINA Io disgusto! E lo credi? Ebbene restiamo. Non mi piace dar disgusto ad alcuno... Ma chi sarà mai? SUSANNA Un viaggiatore. NINA Un viaggiatore! SUSANNA Appunto, viene per chiederci alloggio... ospitalità... NINA Ma questo è un favore. L’hai tu ringraziato? Io non ardisco parlargli mi dà soggezione. Parlagli tu. (Il Conte si allontana maggiormente da lei) Oh vedi, s’allontana… Che adombrasse di me? Ah, signore, signore, avvicinatevi; non vi mettete in apprensione. È Nina una povera giovane tutti la conoscono, e la compatiscono. Venite avanti resterete con noi, non è così? CONTE Ben volentieri, se non v’è grave la mia presenza. NINA (a Susanna) Ha parlato! L’hai inteso? Mi palpita il cuore di contentezza. Poverino! CONTE Oh Dio! Sempre... NINA Signore, scusatemi. Ora mi sono riavuta; ma dovete sapere che, in vedervi, m’avea investita un certo orror panico, che... Ma via voi siete buono, e perdonate il molto che c’è da perdonare allo stato infelice in cui ritrovo. Se ve ne contassero la cagione, vi farebbe pietà ne sono certa. CONTE Dite il vero; mentre nessuno sentirà mai più di me le vostre afflizioni. Ah! NINA Ma voi sospirate! Cos’è quella cosa? Ditemi anche voi avreste de’ dispiaceri? CONTE Oh! E de’ ben grandi. NINA Ebbene, state con me. Piangeremo assieme. Ma a che veniste fin qui? Aspettereste mai qualcuno? CONTE Vengo per trovare mia figlia. NINA Voi avete una figlia? E le volete bene, non è vero? E procurate di renderla felice? CONTE Questo è l’unico oggetto de’ miei desideri. NINA Ah! Siete benedetto! Il Cielo vi protegga vi consoli. Sì rendetela ben felice, non l’affliggete mai, e soprattutto s’ella fosse presa d’amore, guardatevi bene dal contrastarle la scelta del suo cuore. Ciò fa un male... CONTE Lo so... lo so... NINA Ah! No, no voi non potete saperlo. CONTE (Fra sè) Oh tormento! NINA Vi giovi il mio esempio. Io era altre volte felicissima, prima che Lindoro partisse, adesso non faccio che sospirare a tutti comunico il mio dolore vivo miseramente qui, abbandonata all’altrui discrezione, senza parenti, senza amici, appoggio... (Susanna spedisce intanto alcune villanelle, le quali vanno per le collinette, e dopo qualche tempo ritornano, e parlano segretamente alla Susanna) CONTE Ma non avete vostro padre? Il padre... NINA Mio padre! Io un padre!... No, no non l’ebbi mai. Ah! Se il Cielo m’avesse dato un padre, egli mi avrebbe protetta, m’avrebbe unita al mio Lindoro, e la povera Nina non starebbe ora qui sola, raminga, sconsolata, a passare i suoi tristi giorni, in aspettare il su amante, e stancar la pietà di quanti la vedono. CONTE Nina, voi mi passate il cuore. NINA Ahimè, che vi dissi mai!... Su via, ch’io non vi veda più con quest’aria trista. Allegri quegli occhi animo, caro forestiere, rallegratevi, sorridete, e le lacrime siano tutte per la sola Nina. (Nina cade in una profonda astrazione) CONTE Mia cara... (Fra sè) Ah perché non ti posso dire mia figlia! Ma, oh Dio! Ancora non oso di proferire questo nome sì dolce. SUSANNA Eccellenza, adesso non vi sente più è finita. NINA Le lacrime... sì... sempre... me ne anderò... Oh no, no perché domani... sì domani... Lindoro... qui... domani... domani! (Immersa ne’ suoi pensieri, resta per qualche tempo estatica, e va a mettersi sul solito sedile, guardando verso il cancello) SUSANNA Eccola nella sua estasi di melanconia, dalla quale non credereste quanto ci vuole talvolta a richiamarla. Ma ho mandato le mie villanelle a cercare di due pastori, uno che suona, l’altro che canta assai bene, i quali a scuoterla da quei suoi rapimenti sono prodigiosi intanto procurate anche voi di rimettervi dal contrasto in cui siete. CONTE Chi vide mai padre più sventurato? NINA Ah! Mia cara il pastore che suona. SUSANNA È lui. Siam sulla sera e i villani si raccolgono verso casa... Ma zitto, vi è pure quell’altro pastore che canta tanto bene. NINA Stiamo dunque attente senti... (Il pastore comparisce seguito da’ villani e villanelle, che per le strade delle collinette si recano al villaggio loro.) Scena Decima (Il pastore e detti) 8 Canzone del Pastore PASTORE Già il sol si cala dietro la montagna, E il prato al suo partir si fa men bello Colla zampogna sua per la campagna Gli armenti suoi raccoglie il pastorello Seco la villanella si accompagnala Col già pasciuto suo bianco torello; E per la via de’ loro amanti cori Spiegan col canto gl’innocenti ardori. NINA Che dolcezza io mi sento rapire, ma di’, questo pastore non ha la voce simile a quella di Lindoro? SUSANNA Ne ha molto, è vero. NINA Taci, ascoltiamo. PASTORE Al nascere poi della novella aurora Nel primo aspetto suo ritorna il prato Sussurra l’aura tra le fronde allora, Mormora il ruscelletto allor più grato. Canta la villanella seco ancora, Ripiglia il pastorello il canto usato Gareggiano in amore, e fanno intanto Un sol concerto il rio, l’auretta e il canto. NINA Che piacevole canto… ma che vanno tutti via? SUSANNA Si ritirano al villaggio loro... NINA No, no chiama quel pastore che canta. SUSANNA (al pastore) Ehi tu? La signora ti vuole. PASTORE Eccomi (a Susanna sottovoce) Come va’ col suo male? SUSANNA (a Pastore sottovoce) Nella maniera istessa. PASTORE (Fra sè) Povera signorina! Povero padre! NINA Accostati. Oh! Come tu canti bene! Io sempre ti sentirei, sempre, sempre… SUSANNA Quando è cos’, signora, andiamo sul villaggio con loro, ove li faremo suonare e cantare a vostro piacere. Poi ricondurremo con noi le villanelle e i villani, a’ quali avete promesso i regali di oggi. NINA Ma c’è poi roba da dargli? SUSANNA Oh! Non ne manca mai. NINA Andiamo dunque. (Allegra si avvia per la collina; ma poi si ferma, e passa alla malinconia) 9. – Quartetto Come! Ohimè! Partir degg’io Senza il mio caro tesoro? Come mai senza Lindoro Come mai partir potrò! SUSANNA, CONTE (Sottovoce) Già nel suo vaneggiamento l’infelice ritornò. PASTORE (Para sí) Le sue pene al cor io sento. Ah! Che il caso amaro è tanto Che frenar sul ciglio il pianto Non mi fido, non si può. NINA Vieni, o caro io qui t’attendo- (accennando il mazzetto di fiori che tiene in mano) Questi fiori son pur tuoi Nina tua coi pianti suoi Per te sempre l’innaffiò. SUSANNA, PASTORE (Sottovoce) Ah! Dal suo vaneggiamento Non ancora si destò! CONTE (Fra sè) Più non reggo al suo tormento Più resistere non so. (con trasporto) Figlia… SUSANNA (Sottovoce) Zitto. CONTE Oh Dio! PASTORE (Sottovoce) Tacete SUSANNA (Sottovoce) Se vi sente, la vedrete Negli eccessi del furor. PASTORE Ah! Non sia da voi trafitto Maggiormente quel suo cor. CONTE (Sottovoce) Compatite un padre afflitto Compatite il mio dolor. SUSANNA (Sottovoce) Se vi sente ecc. PASTORE (Fra sè) Ah! Non sia ecc. CONTE (Fra sè) Più non reggo, ecc. (con trasporto) Figlia... SUSANNA (Sottovoce) Zitto. CONTE Oh Dio! PASTORE (Sottovoce) Tacete. SUSANNA (si accosta a Nina con dolcezza e parla) Non andate, padroncina, Dalle vostre villanelle? Col pastor sulla collina Sono già le poverelle, E la cara Nina loro Con i doni aspettan là. NINA (resta un poco pensosa e poi dice risoluta) Dunque andiamo... (Va per avviarsi nuovamente, ma poi di nuovo si arresta) Ma Lindoro? SUSANNA Ei più tardi qui sarà. NINA E se qui non ci son io? SUSANNA Un momento aspetterà. NINA Vengo adunque... fiori, addio, (Posa il mazzetto di fiori sul sedile) Augelletti, che al mio pianto Rispondete ognor dolenti... CONTE (Fra sè) Sono spade quegli accenti! NINA Seggio amico, in cui versai Tante lagrime, e sospiri... PASTORE (Fra sè) Son saette i tuoi deliri! NINA Aura... piante... addio... Deh voi dite all’idol mio, A Lindoro, alla mia vita, Che fedele io son partita, Che fedele al mio bel foco Mi vedrà qui ritornar. SUSANNA Non temete qui fra poco Voi vedrete il canto bene, Che verrà le vostre pene Anche fido a consolar. CONTE Ah! Che il cor mi sento in petto Da’ rimorsi lacerato; Dove un padre sventurato Più di me si può trovar? PASTORE (A Conde) Deh! Soffrite, tollerate, Moderate il vostro affanno; Le tempeste sempre vanno Colla calma a terminar. NINA, SUSANNA, PASTORE, CONTE Quando, o Ciel, potrò sperare Di sentir tranquillo il core? De! Tu scena il mio/suo dolore, Tu conforta il mio/suo penar. (Nina parte per la collina seguita da Susanna e dal Pastore, ed il Conte, oppresso dal dolore parte per altra strada) Paisiello,Giovanni/Nina/II