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涼が「combat paranoia」を始めたいというから作ったこのアストレイ。性能だけ見れば決して悪くはないが、そのテスト相手に 色というのは少々無謀だったかなど思うも、弱い相手では意味もないかと気持ちを切り替え、バーニアを少しだけ吹かし、手近に あった巨大な岩の上に陣取る。 フィールドは沙漠、乾いた大地に所々柔らかい砂地や大きな岩が散乱している。舞踊る金属片を含んだ砂嵐のせいで、 視界はもちろん、レーダーにも障害が出る。有視界戦闘になれば、より機動性の高い怜の色のほうが有利だ。 秋也は、シールド一体型のガトリングを両手で構えながら、レーダーに気を配る。レーダー性能だけであれば、ほぼ有 視界戦闘しか想定していない色よりも、アストレイの方が上だ。もっとも、レーダーに映った刹那、バーニアを全開に 吹かした色に切り捨てられるということも考えられる。あいにく、こちらのレーダーも吹き荒れる嵐のせいで、あまりアテには できなそうだ。
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【検索用 ARADANOMI 登録タグ 2020年 A Noz. VOCALOID v flower てとら 曲 曲英】 + 目次 目次 曲紹介 歌詞 コメント 作詞:Noz.・てとら 作曲:Noz.・てとら 編曲:Noz.・てとら 唄:flower 曲紹介 曲名:『ARADANOMI』 Noz.氏とてとら氏によるコラボレーション楽曲。 歌詞 (Dropboxより転載+編集) 退廃的な言葉で この場で 愛を詠う その全てに惑わされる前に 自称、異常名乗って 以上、くだらねぇ人生でした 最低限のモラルで かまわねぇ 酔いどれ 隣のあんたに唾かけられたのさ 非情 畜生(ちきしょう) 失笑また浮かべてるんだ ひとつも言えない癒えない したい放題のくせに 子供みたいに おねだりするんでしょ 嗚呼 神様に荒頼み この世は死物寄生する馬鹿ばかり 疲れてしまうなぁ あからさまに罰当たり この世の悪を規制する有様に うんざりしていたのさ 傲慢(ごうまん)なあんたにゃ知り得ない 喉を伝う その刃が人を殺すことを 手配、違法ツモって 以上、愉快な逮捕劇でした 健全な大人にゃ成り得ない ならいっそ 御(お)手を合わせて釈迦に縋(すが)ればいい 今更後にゃ戻れない 嗚呼 神様の粗探し この世は渡らぬ世間も鬼ばかり 笑けてしまうなぁ あからさまに空回り この世の悪を規制する有様に 飽き飽きしているのさ 夢で溢れるこのユートピア されどもまこと伝えようにも かしましい浮世の沙汰に 掻き消されてしまう 貴方がくれたこのアルメリア 3つ数えて枯れてしまった 忽(たちまち)ち変わる世界に取り残されてしまう 嗚呼 神様に荒頼み この世は死物寄生する馬鹿ばかり 疲れてしまうなぁ あからさまに罰当たり この世の悪を規制する有様に うんざりしていたのさ コメント 各パーツはてとらさんっぽいけどぱっと聞いてみると全体的にNoz.さんイズムを強く感じて良い -- ジョン万次郎 (2021-12-07 15 28 14) 名前 コメント
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haranknot /// / 赤アンクノット har\anknot \ 15 seren klel sid hooraanknot \ [ kirs ] \ セレンの書いた古アルカに関する本。数百の幻字が収められている。表紙が赤いのでこう呼ばれている \ 詳しくは赤アンクノット
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Nous étions à l’Étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail. Le Proviseur nous fit signe de nous rasseoir ; puis, se tournant vers le maître d’études – Monsieur Roger, lui dit-il à demi-voix, voici un élève que je vous recommande, il entre en cinquième. Si son travail et sa conduite sont méritoires, il passera dans les grands, où l’appelle son âge. Resté dans l’angle, derrière la porte, si bien qu’on l’apercevait à peine, le nouveau était un gars de la campagne, d’une quinzaine d’années environ, et plus haut de taille qu’aucun de nous tous. Il avait les cheveux coupés droit sur le front, comme un chantre de village, l’air raisonnable et fort embarrassé. Quoiqu’il ne fût pas large des épaules, son habit-veste de drap vert à boutons noirs devait le gêner aux entournures et laissait voir, par la fente des parements, des poignets rouges habitués à être nus. Ses jambes, en bas bleus, sortaient d’un. pantalon jaunâtre très tiré par les bretelles. Il était chaussé de souliers forts, mal cirés, garnis de clous. On commença la récitation des leçons. Il les écouta de toutes ses oreilles, attentif comme au sermon, n’osant même croiser les cuisses, ni s’appuyer sur le coude, et, à deux heures, quand la cloche sonna, le maître d’études fut obligé de l’avertir, pour qu’il se mît avec nous dans les rangs. Nous avions l’habitude, en entrant en classe, de jeter nos casquettes par terre, afin d’avoir ensuite nos mains plus libres ; il fallait, dès le seuil de la porte, les lancer sous le banc, de façon à frapper contre la muraille en faisant beaucoup de poussière ; c’était là le genre. Mais, soit qu’il n’eût pas remarqué cette manœuvre ou qu’il n’eut osé s’y soumettre, la prière était finie que le nouveau tenait encore sa casquette sur ses deux genoux. C’était une de ces coiffures d’ordre composite, où l’on retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur muette a des profondeurs d’expression comme le visage d’un imbécile. Ovoïde et renflée de baleines, elle commençait par trois boudins circulaires ; puis s’alternaient, séparés par une bande rouge, des losanges de velours et de poils de lapin ; venait ensuite une façon de sac qui se terminait par un polygone cartonné, couvert d’une broderie en soutache compliquée, et d’où pendait, au bout d’un long cordon trop mince, un petit croisillon de fils d’or, en manière de gland. Elle était neuve ; la visière brillait. – Levez-vous, dit le professeur. Il se leva ; sa casquette tomba. Toute la classe se mit à rire. Il se baissa pour la reprendre. Un voisin la fit tomber d’un coup de coude, il la ramassa encore une fois. – Débarrassez-vous donc de votre casque, dit le professeur, qui était un homme d’esprit. Il y eut un rire éclatant des écoliers qui décontenança le pauvre garçon, si bien qu’il ne savait s’il fallait garder sa casquette à la main, la laisser par terre ou la mettre sur sa tête. Il se rassit et la posa sur ses genoux. – Levez-vous, reprit le professeur, et dites-moi votre nom. Le nouveau articula, d’une voix bredouillante, un nom inintelligible. – Répétez ! Le même bredouillement de syllabes se fit entendre, couvert par les huées de la classe. – Plus haut ! cria le maître, plus haut ! Le nouveau, prenant alors une résolution extrême, ouvrit une bouche démesurée et lança à pleins poumons, comme pour appeler quelqu’un, ce mot Charbovari. Ce fut un vacarme qui s’élança d’un bond, monta en crescendo, avec des éclats de voix aigus (on hurlait, on aboyait, on trépignait, on répétait Charbovari ! Charbovari !), puis qui roula en notes isolées, se calmant à grand-peine, et parfois qui reprenait tout à coup sur la ligne d’un banc où saillissait encore çà et là, comme un pétard mal éteint, quelque rire étouffé. Cependant, sous la pluie des pensums, l’ordre peu à peu se rétablit dans la classe, et le professeur, parvenu à saisir le nom de Charles Bovary, se l’étant fait dicter, épeler et relire, commanda tout de suite au pauvre diable d’aller s’asseoir sur le banc de paresse, au pied de la chaire. Il se mit en mouvement, mais, avant de partir, hésita. – Que cherchez-vous ? demanda le professeur. – Ma cas… fit timidement le nouveau, promenant autour de lui des regards inquiets. – Cinq cents vers à toute la classe ! exclamé d’une voix furieuse, arrêta, comme le Quos ego, une bourrasque nouvelle. – Restez donc tranquilles ! continuait le professeur indigné, et s’essuyant le front avec son mouchoir qu’il venait de prendre dans sa toque Quant à vous, le nouveau, vous me copierez vingt fois le verbe ridiculus sum. Puis, d’une voix plus douce – Eh ! vous la retrouverez, votre casquette ; on ne vous l’a pas volée ! Tout reprit son calme. Les têtes se courbèrent sur les cartons, et le nouveau resta pendant deux heures dans une tenue exemplaire, quoiqu’il y eût bien, de temps à autre, quelque boulette de papier lancée d’un bec de plume qui vînt s’éclabousser sur sa figure. Mais il s’essuyait avec la main, et demeurait immobile, les yeux baissés. Le soir, à l’Étude, il tira ses bouts de manches de son pupitre, mit en ordre ses petites affaires, régla soigneusement son papier. Nous le vîmes qui travaillait en conscience, cherchant tous les mots dans le dictionnaire et se donnant beaucoup de mal. Grâce, sans doute, à cette bonne volonté dont il fit preuve, il dut de ne pas descendre dans la classe inférieure ; car, s’il savait passablement ses règles, il n’avait guère d’élégance dans les tournures. C’était le curé de son village qui lui avait commencé le latin, ses parents, par économie, ne l’ayant envoyé au collège que le plus tard possible. Son père, M. Charles-Denis-Bartholomé Bovary, ancien aide-chirurgien-major, compromis, vers 1812, dans des affaires de conscription, et forcé, vers cette époque, de quitter le service, avait alors profité de ses avantages personnels pour saisir au passage une dot de soixante mille francs, qui s’offrait en la fille d’un marchand bonnetier, devenue amoureuse de sa tournure. Bel homme, hâbleur, faisant sonner haut ses éperons, portant des favoris rejoints aux moustaches, les doigts toujours garnis de bagues et habillé de couleurs voyantes, il avait l’aspect d’un brave, avec l’entrain facile d’un commis voyageur. Une fois marié, il vécut deux ou trois ans sur la fortune de sa femme, dînant bien, se levant tard, fumant dans de grandes pipes en porcelaine, ne rentrant le soir qu’après le spectacle et fréquentant les cafés. Le beau-père mourut et laissa peu de chose ; il en fut indigné, se lança dans la fabrique, y perdit quelque argent, puis se retira dans la campagne, où il voulut faire valoir. Mais, comme il ne s’entendait guère plus en culture qu’en indiennes, qu’il montait ses chevaux au lieu de les envoyer au labour, buvait son cidre en bouteilles au lieu de le vendre en barriques, mangeait les plus belles volailles de sa cour et graissait ses souliers de chasse avec le lard de ses cochons, il ne tarda point à s’apercevoir qu’il valait mieux planter là toute spéculation. Moyennant deux cents francs par an, il trouva donc à louer dans un village, sur les confins du pays de Caux et de la Picardie, une sorte de logis moitié ferme, moitié maison de maître ; et, chagrin, rongé de regrets, accusant le ciel, jaloux contre tout le monde, il s’enferma dès l’âge de quarante-cinq ans, dégoûté des hommes, disait-il, et décidé à vivre en paix. Sa femme avait été folle de lui autrefois ; elle l’avait aimé avec mille servilités qui l’avaient détaché d’elle encore davantage. Enjouée jadis, expansive et tout aimante, elle était, en vieillissant, devenue (à la façon du vin éventé qui se tourne en vinaigre) d’humeur difficile, piaillarde, nerveuse. Elle avait tant souffert, sans se plaindre, d’abord, quand elle le voyait courir après toutes les gotons de village et que vingt mauvais lieux le lui renvoyaient le soir, blasé et puant l’ivresse ! Puis l’orgueil s’était révolté. Alors elle s’était tue, avalant sa rage dans un stoïcisme muet, qu’elle garda jusqu’à sa mort. Elle était sans cesse en courses, en affaires. Elle allait chez les avoués, chez le président, se rappelait l’échéance des billets, obtenait des retards ; et, à la maison, repassait, cousait, blanchissait, surveillait les ouvriers, soldait les mémoires, tandis que, sans s’inquiéter de rien, Monsieur, continuellement engourdi dans une somnolence boudeuse dont il ne se réveillait que pour lui dire des choses désobligeantes, restait à fumer au coin du feu, en crachant dans les cendres. Quand elle eut un enfant, il le fallut mettre en nourrice. Rentré chez eux, le marmot fut gâté comme un prince. Sa mère le nourrissait de confitures ; son père le laissait courir sans souliers, et, pour faire le philosophe, disait même qu’il pouvait bien aller tout nu, comme les enfants des bêtes. À l’encontre des tendances maternelles, il avait en tête un certain idéal viril de l’enfance, d’après lequel il tâchait de former son fils, voulant qu’on l’élevât durement, à la spartiate, pour lui faire une bonne constitution. Il l’envoyait se coucher sans feu, lui apprenait à boire de grands coups de rhum et à insulter les processions. Mais, naturellement paisible, le petit répondait mal à ses efforts. Sa mère le traînait toujours après elle ; elle lui découpait des cartons, lui racontait des histoires, s’entretenait avec lui dans des monologues sans fin, pleins de gaietés mélancoliques et de chatteries babillardes. Dans l’isolement de sa vie, elle reporta sur cette tête d’enfant toutes ses vanités éparses, brisées. Elle rêvait de hautes positions, elle le voyait déjà grand, beau, spirituel, établi, dans les ponts et chaussées ou dans la magistrature. Elle lui apprit à lire, et même lui enseigna, sur un vieux piano qu’elle avait, à chanter deux ou trois petites romances. Mais, à tout cela, M. Bovary, peu soucieux des lettres, disait que ce n’était pas la peine ! Auraient-ils jamais de quoi l’entretenir dans les écoles du gouvernement, lui acheter une charge ou un fonds de commerce ? D’ailleurs, avec du toupet, un homme réussit toujours dans le monde. Madame Bovary se mordait les lèvres, et l’enfant vagabondait dans le village. Il suivait les laboureurs, et chassait, à coups de motte de terre, les corbeaux qui s’envolaient. Il mangeait des mûres le long des fossés, gardait les dindons avec une gaule, fanait à la moisson, courait dans le bois, jouait à la marelle sous le porche de l’église les jours de pluie, et, aux grandes fêtes, suppliait le bedeau de lui laisser sonner les cloches, pour se pendre de tout son corps à la grande corde et se sentir emporter par elle dans sa volée. Aussi poussa-t-il comme un chêne. Il acquit de fortes mains, de belles couleurs. À douze ans, sa mère obtint que l’on commençât ses études. On en chargea le curé. Mais les leçons étaient si courtes et si mal suivies, qu’elles ne pouvaient servir à grand-chose. C’était aux moments perdus qu’elles se donnaient, dans la sacristie, debout, à la hâte, entre un baptême et un enterrement ; ou bien le curé envoyait chercher son élève après l’Angélus, quand il n’avait pas à sortir. On montait dans sa chambre, on s’installait les moucherons et les papillons de nuit tournoyaient autour de la chandelle. Il faisait chaud, l’enfant s’endormait ; et le bonhomme, s’assoupissant les mains sur son ventre, ne tardait pas à ronfler, la bouche ouverte. D’autres fois, quand M. le curé, revenant de porter le viatique à quelque malade des environs, apercevait Charles qui polissonnait dans la campagne, il l’appelait, le sermonnait un quart d’heure et profitait de l’occasion pour lui faire conjuguer son verbe au pied d’un arbre. La pluie venait les interrompre, ou une connaissance qui passait. Du reste, il était toujours content de lui, disait même que le jeune homme avait beaucoup de mémoire. Charles ne pouvait en rester là. Madame fut énergique. Honteux, ou fatigué plutôt, Monsieur céda sans résistance, et l’on attendit encore un an que le gamin eût fait sa première communion. Six mois se passèrent encore ; et, l’année d’après, Charles fut définitivement envoyé au collège de Rouen, où son père l’amena lui-même, vers la fin d’octobre, à l’époque de la foire Saint-Romain. Il serait maintenant impossible à aucun de nous de se rien rappeler de lui. C’était un garçon de tempérament modéré, qui jouait aux récréations, travaillait à l’étude, écoutant en classe, dormant bien au dortoir, mangeant bien au réfectoire. Il avait pour correspondant un quincaillier en gros de la rue Ganterie, qui le faisait sortir une fois par mois, le dimanche, après que sa boutique était fermée, l’envoyait se promener sur le port à regarder les bateaux, puis le ramenait au collège dès sept heures, avant le souper. Le soir de chaque jeudi, il écrivait une longue lettre à sa mère, avec de l’encre rouge et trois pains à cacheter ; puis il repassait ses cahiers d’histoire, ou bien lisait un vieux volume d’Anacharsis qui traînait dans l’étude. En promenade, il causait avec le domestique, qui était de la campagne comme lui. À force de s’appliquer, il se maintint toujours vers le milieu de la classe ; une fois même, il gagna un premier accessit d’histoire naturelle. Mais à la fin de sa troisième, ses parents le retirèrent du collège pour lui faire étudier la médecine, persuadés qu’il pourrait se pousser seul jusqu’au baccalauréat. Sa mère lui choisit une chambre, au quatrième, sur l’Eau-de-Robec, chez un teinturier de sa connaissance Elle conclut les arrangements pour sa pension, se procura des meubles, une table et deux chaises, fit venir de chez elle un vieux lit en merisier, et acheta de plus un petit poêle en fonte, avec la provision de bois qui devait chauffer son pauvre enfant. Puis elle partit au bout de la semaine, après mille recommandations de se bien conduire, maintenant qu’il allait être abandonné à lui-même. Le programme des cours, qu’il lut sur l’affiche, lui fit un effet d’étourdissement cours d’anatomie, cours de pathologie, cours de physiologie, cours de pharmacie, cours de chimie, et de botanique, et de clinique, et de thérapeutique, sans compter l’hygiène ni la matière médicale, tous noms dont il ignorait les étymologies et qui étaient comme autant de portes de sanctuaires pleins d’augustes ténèbres. Il n’y comprit rien ; il avait beau écouter, il ne saisissait pas. Il travaillait pourtant, il avait des cahiers reliés, il suivait tous les cours ; il ne perdait pas une seule visite. Il accomplissait sa petite tâche quotidienne à la manière du cheval de manège, qui tourne en place les yeux bandés, ignorant de la besogne qu’il broie. Pour lui épargner de la dépense, sa mère lui envoyait chaque semaine, par le messager, un morceau de veau cuit au four, avec quoi il déjeunait le matin ; quand il était rentré de l’hôpital, tout en battant la semelle contre le mur. Ensuite il fallait courir aux leçons, à l’amphithéâtre, à l’hospice, et revenir chez lui, à travers toutes les rues. Le soir, après le maigre dîner de son propriétaire, il remontait à sa chambre et se remettait au travail, dans ses habits mouillés qui fumaient sur son corps, devant le poêle rougi. Dans les beaux soirs d’été ; à l’heure où les rues tièdes sont vides, quand les servantes, jouent au volant sur le seuil des portes, il ouvrait sa fenêtre et s’accoudait. La rivière, qui fait de ce quartier de Rouen comme une ignoble petite Venise, coulait en bas, sous lui, jaune, violette ou bleue, entre ses ponts et ses grilles. Des ouvriers, accroupis au bord, lavaient leurs bras dans l’eau. Sur des perches partant du haut des greniers, des écheveaux de coton séchaient à l’air. En face, au-delà des toits, le grand ciel pur s’étendait, avec le soleil rouge se couchant. Qu’il devait faire bon là-bas ! Quelle fraîcheur sous la hêtraie ! Et il ouvrait les narines pour aspirer les bonnes odeurs de la campagne, qui ne venaient pas jusqu’à lui. Il maigrit, sa taille s’allongea, et sa figure prit une sorte d’expression dolente qui la rendit presque intéressante. Naturellement, par nonchalance ; il en vint à se délier de toutes les résolutions qu’il s’était faites. Une fois, il manqua la visite, le lendemain son cours, et, savourant la paresse, peu à peu, n’y retourna plus. Il prit l’habitude du cabaret, avec la passion des dominos. S’enfermer chaque soir dans un sale appartement public, pour y taper sur des tables de marbre de petits os de mouton marqués de points noirs, lui semblait un acte précieux de sa liberté, qui le rehaussait d’estime vis-à-vis de lui-même. C’était comme l’initiation au monde, l’accès des plaisirs défendus ; et, en entrant, il posait la main sur le bouton de la porte avec une joie presque sensuelle. Alors, beaucoup de choses comprimées en lui, se dilatèrent ; il apprit par cœur des couplets qu’il chantait aux bienvenues, s’enthousiasma pour Béranger, sut faire du punch et connut enfin l’amour. Grâce à ces travaux préparatoires, il échoua complètement à son examen d’officier de santé. On l’attendait le soir même à la maison pour fêter son succès. Il partit à pied et s’arrêta vers l’entrée du village, où il fit demander sa mère, lui conta tout. Elle l’excusa, rejetant l’échec sur l’injustice des examinateurs, et le raffermit un peu, se chargeant d’arranger les choses. Cinq ans plus tard seulement, M. Bovary connut la vérité ; elle était vieille, il l’accepta, ne pouvant d’ailleurs supposer qu’un homme issu de lui fût un sot. Charles se remit donc au travail et prépara sans discontinuer les matières de son examen, dont il apprit d’avance toutes les questions par cœur. Il fut reçu avec une assez bonne note. Quel beau jour pour sa mère ! On donna un grand dîner. Où irait-il exercer son art ? À Tostes. Il n’y avait là qu’un vieux médecin. Depuis longtemps madame Bovary guettait sa mort, et le bonhomme n’avait point encore plié bagage, que Charles était installé en face, comme son successeur. Mais ce n’était pas tout que d’avoir élevé son fils, de lui avoir fait apprendre la médecine et découvert Tostes pour l’exercer il lui fallait une femme. Elle lui en trouva une la veuve d’un huissier de Dieppe, qui avait quarante-cinq ans et douze cents livres de rente. Quoiqu’elle fût laide, sèche comme un cotret, et bourgeonnée comme un printemps, certes madame Dubuc ne manquait pas de partis à choisir. Pour arriver à ses fins, la mère Bovary fut obligée de les évincer tous, et elle déjoua même fort habilement les intrigues d’un charcutier qui était soutenu par les prêtres. Charles avait entrevu dans le mariage l’avènement d’une condition meilleure, imaginant qu’il serait plus libre et pourrait disposer de sa personne et de son argent. Mais sa femme fut le maître ; il devait devant le monde dire ceci, ne pas dire cela, faire maigre tous les vendredis, s’habiller comme elle l’entendait, harceler par son ordre les clients qui ne payaient pas. Elle décachetait ses lettres, épiait ses démarches, et l’écoutait, à travers la cloison, donner ses consultations dans son cabinet, quand il y avait des femmes. Il lui fallait son chocolat tous les matins, des égards à n’en plus finir. Elle se plaignait sans cesse de ses nerfs, de sa poitrine, de ses humeurs. Le bruit des pas lui faisait mal ; on s’en allait, la solitude lui devenait odieuse ; revenait-on près d’elle, c’était pour la voir mourir, sans doute. Le soir, quand Charles rentrait, elle sortait de dessous ses draps ses longs bras maigres, les lui passait autour du cou, et, l’ayant fait asseoir au bord du lit, se mettait à lui parler de ses chagrins il l’oubliait, il en aimait une autre ! On lui avait bien dit qu’elle serait malheureuse ; et elle finissait en lui demandant quelque sirop pour sa santé et un peu plus d’amour.
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xaran /// / 信望者、信奉者、信者 xar\an \ 13 seren klel \ [ ansiel ] \
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noi /// / 息子(雅語) \ 18 seren despel 中期制アルカのnoi(息子) \ 祖父母 祖母 祖父 n対語 ifu ifo ife 雅語 fifo - - 伯父伯母叔父叔母 伯母叔母 伯父叔父 n対語 tatu tato tate 雅語 tata - - 両親 母 父 n対語 lau lao lae 幼児語 - mama papa 雅語 - laal - 子供 娘 息子 n対語 miu mio mie 雅語 - mion noi 兄弟姉妹 姉 妹 兄 弟 n対語 etu eta eti eto ete 雅語 - etta melme alser aruuj 従兄弟 女の従兄弟 男の従兄弟 n対語 safu safa safi 雅語 almiv - - 孫 孫娘 孫息子 n対語 hanu hana hani 雅語 aliiz - - noi /// / [ 中期制アルカ ]息子 2 \ seren klel noa。 \ 後期制アルカではmie。晩期制アルカにおいては雅語系として復活した。 \
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足15 習 楽 踊 激 鬼 計 0 0 12 154 28 194 旧足10中級。ここからがいわゆる「上級者向け譜面」となる。 MAXは足15が当時の最難曲 BPM300台の8分踏みやBPM170前後の16分踏みなどの発狂を踏ませて来る難度。 足14同様に速度変化や停止を含む曲の割合が非常に高いため、予習も大事。 X3の追加足15譜面は、足15の中でも強めなものが多いことに注意。 段位認定の七段の1曲目から3曲目まではこの難易度から選出が通例。(尚、六段ボスは毎作MAX 300(激)固定) 足14←足15→足16 難易度変更情報 A20→A20+で難易度が変更された曲。 昇格曲 ホーンテッド★メイドランチ(激) 14→15 Drop The Bounce(激) 14→15 Skywalking(激) 14→15 Toy Box Factory(激) 14→15 降格曲 CHAOS Terror-Tech Mix(激) 16→15 曲名 フォルダ BPM NOTES/FREEZE(SHOCK) アドレナリン(激) A3 70-140 516/17 一途(激) A3 160 575/8 エンドルフィン(激) 2014 160 582/9 おーまい!らぶりー!すうぃーてぃ!だーりん!(激) A20 170 578/15 御千手メディテーション(激) 2014 150-190 560/20 彼方のリフレシア(激) A20+ 180 502/63 狂水一華(激) A20+ 160 462/19 恋の氷結おてんば湯けむりチルノ温泉(激) GP/A3 57-188 511/34 紅焔(鬼) X3 175 604/32 コメット⇒スケイター(激) A3 150 574/21 灼熱Beach Side Bunny(激) 2014 153 586/27 シュレーディンガーの猫(激) A 187 591/10 春風ブローインウィンド(激) A 80-160 573/33 スカーレット警察のゲットーパトロール24時(激) GP/A3 160 440/33 ずっとみつめていて (Ryu☆Remix)(鬼) 2013 160 463/23 チルノのパーフェクトさんすう教室(鬼) A 175 609/20 天空の華(激) 2014 90-180 595/5 とこにゃつ☆トロピカル(激) A3 132 597/6 ナイト・オブ・ナイツ(激) A 180 603/10 ナナホシ(激) GP/A3 166 526/4 初音ミクの消失(鬼) A 240 729/12 パピポペピプペパ(激) A20+ 187 622/20 バンブーソード・ガール(激) 2014 208 606/28 ホーンテッド★メイドランチ(激) A20 188 524/5 無頼ック自己ライザー(鬼) A 150 567/11 星屑の夜果て(激) A20 174 589/41 ミックスナッツ(激) A3 150 445/30 未来(ダ)FUTURE(激) A20 172 495/27 ヤサイマシ☆ニンニクアブラオオメ(激) A3 180 490/18 ユメブキ(激) A20+ 200 545/4 リスペク風神(激) GP/A3 135 573/39 恋愛観測(鬼) A 188 533/104 恋閃繚乱(鬼) X3 142 483/24 ロストワンの号哭(鬼) A 162 677/61 惑星☆ロリポップ(激) A3 180 515/46 ACE FOR ACES(激) A 200(50-800) 658/14 Air Heroes(激) 2013 175 475/23 ALGORITHM(鬼) A 130 478/25 Amalgamation(鬼) X3 166 490/10 Ambivalent Vermilia(踊) A3 185 589/29 Another Phase(激) 2013 160 573/5 ANTI ANTHEM(激) A20+ 128-175(-350) 555/64 Arrabbiata(激) SN2 225 452/1 Astrogazer(激) A 154 586/8 Battle Against a True Hero(激) A3 75-150 493/60(63) Beautiful Dream(鬼) 2013 182 542/62 Better Than Me(激) A20+ 162 509/21 BLACK JACKAL(激) A20 150 502/22 BLUE FOG, SILVER BULLET.(激) A3 93-185 627/21 BRILLIANT 2U (AKBK MIX)(激) X3 162 571/18 C-C-C-N-N-N(激) A3 162-180 465/23 CHAOS Terror-Tech Mix(激) A 165 545/9 Chronos(鬼) X3 128 532/35 City Never Sleeps(激) A20+ 178 549/18 Cleopatrysm(激) 2014 190 557/17 Come To m1dy(踊) A3 113-450 513/6 Condor(鬼) 2013 142 479/67 Cosmic Hurricane(鬼) X3 188 599/55 CRAZY♥LOVE(激) X3 89-177 518/53 Crystarium(激) A3 130 437/35 CyberConnect(激) A20 150 500/36 Dance With The Dead(激) A3 150 471/12 DDR MEGAMIX(激) A 65-333 609/3 Debug Dance(激) A3 151 587/17 Deep tenDon Reflex(激) A3 180 540/45 Desert Journey(鬼) 2013 140 456/16(35) Destination(激) 2014 85-170 498/48 DIABLOSIS Nāga(踊) A3 200 486/47 DOUBLE TORNARD(激) GP/A3 153 532/38 Drop The Bounce(激) A20 75-150 497/17 Electronic or Treat!(激) 2014 143-190 506/21 Emera(激) A 161 515/15 ENDYMION(踊) A 220-440(110-880) 591/21 Engraved Mark(激) 2014 188 562/4 Environ [De-SYNC] (feat. lythe)(激) A3 160 469/26 Finale(鬼) A3 48-190 439/95(64) First Time(激) A 70-140(-560) 440/8 FLOWER(鬼) X3 173 595/20 Give Me(激) A20 174 565/4 Globe Glitter(激) A20+ 190 587/12 Go For The Top(激) X3 74-180(-409) 493/28 Going Hypersonic(激) A20+ 156 472/14 Good Looking(激) A20+ 170 486/1 Go To The Oasis(激) A3 182 554/4 HARD BRAIN(激) A20+ 155 635/30 Hopeful(鬼) A 146 502/20 Horatio(激) X 165 503/12 Horatio(鬼) X 165 436/12(37) Hunny Bunny(激) A20 160 490/5 Hyper Bomb(激) A20+ 160 455/21 HyperTwist(激) A20+ 190 562/11 If(激) A20+ 170 455/21 IMANOGUILTS(鬼) 2014 184 606/3 IN BETWEEN(激) A 160 459/12 Indigo Nocturne(激) A3 150 590/26 Inner Spirit -GIGA HiTECH MIX-(激) A20+ 150 589/32 insist(激) A3 136 470/9 I Want To Do This Keep(激) A20+ 150 462/33 Jetcoaster Windy(激) A20+ 268 605/7 JOMANDA(激) 2014 90-600 501/19 KIMONO ♥ PRINCESS(激) X2 95-190 510/35 Last Card(激) A20+ 85-170 678/6 Let Me Know(激) A3 75-150 536/11 Let Me Show You(激) A3 170 553/34 little steps(激) A3 155 477/20 LOVE EAST(激) A3 168 562/9 Magnetic(激) 2013 40-160 563/54 MANA(激) A3 97-195 602/25 MAX 300(激) MAX (12-)300 555/2 MAX 300 (Super-Max-Me Mix)(激) SN 140-320 586/60 MAX 360(踊) A 180-720 680/4 melody H4CKER(激) A3 155 573/5 MUTEKI BUFFALO(激) A20+ 88-176 489/3 My Drama(激) A3 220 598/14 Neverland(激) A20 160 503/21 New Era(踊) A20 30-240 542/7 New Millennium(踊) A3 60-300 573/32 Next FUTURE(激) A3 192 500/24 Next Phase(激) A20+ 174 541/21 NGO(激) SN2 68-274 371/10 Nostalgia Is Lost(激) 2014 172 599/31 osaka EVOLVED -毎度、おおきに!- (TYPE1)(激) X3 50-300 446/29 osaka EVOLVED -毎度、おおきに!- (TYPE2)(激) X3 50-300 420/12 osaka EVOLVED -毎度、おおきに!- (TYPE3)(激) X3 50-300 460/79 Our Love(激) A20+ 190 662/39 Our Soul(鬼) A20 150 471/15 out of focus(激) A 84-167 389/34 ΩVERSOUL(激) A20 155 507/25 Over The “Period”(踊) 2014 23-840 561/45 paparazzi(激) A20+ 280 622/23 PARANOiA ~HADES~(踊) SN2 75-300 457/1 PARANOiA KCET ~clean mix~(鬼) 2nd 180 499/12 PARANOiA survivor(激) EXT 135-270 509/4 PARANOIA survivor MAX(激) EXT (73-)145-290 567/5 PERSIAN LAND(激) A3 90-180 669/17 Phlox(激) A3 185 556/23 Poppin Soda(激) A20+ 200 607/6 Prettiful!(激) A3 129 561/47 Prey(踊) A 210 481/11 Procyon(激) A20 160 471/6 Pump Pump Pump(激) A3 156 540/24 Pure Rude(激) A3 175 699/4 Racing with Time (NAOKI s 999 remix)(激) A3 157 477/10 Re GENERATION(激) A20 176 571/23 Remain(激) 2014 75-300 480/4 RISING FIRE HAWK(激) A 157 577/8 roppongi EVOLVED ver.A(激) X2 170 495/28 roppongi EVOLVED ver.B(激) X2 (85-)170 476/24 roppongi EVOLVED ver.C(激) X2 (43-)170 490/21 roppongi EVOLVED ver.D(激) X2 170(85-680) 540/18 Run The Show(激) A20+ 150 465/12 SABER WING (AKIRA ISHIHARA Headshot mix)(激) X 79-316 439/29 SABER WING (satellite silhouette remix)(鬼) 2014 138 508/6 Sakura Reflection(激) A 181 479/3 Sand Blow(激) 2014 83-165 527/29 Shout It Out(激) A20+ 205 603/20 SILVER☆DREAM(激) X3 96-192 503/53 Skywalking(激) A20 90-180 554/24 Spanish Snowy Dance(激) 2013 180 596/46 SPECIAL SUMMER CAMPAIGN!(激) 2014 168 513/25 spring pony(激) A3 150 559/8 Squeeze(激) 2014 87-173 477/11 Starlight Fantasia (Endorphins Mix)(激) 2014 78-155(39-310) 618/14 starmine(激) 2014 182 495/24 Start a New Day(激) A 168 521/9 Stella Sinistra(激) 2014 110-180 443/20 Straight Oath(鬼) 2013 182 544/47 STULTI(激) 2013 90-182 525/17 SUPER SAMURAI(激) X 170 501/27 SUPER SUMMER SALE(激) A 155 616/14 Surrender (PureFocus remix)(激) A3 130 385/24 Take A Step Forward(鬼) X3 145 451/12 Teleportation(激) A3 170 449/8 The legend of MAX(激) EXT 83-333(-666) 500/3 THIS IS MY LAST RESORT(激) A20+ 110-220 573/10 THE REASON(鬼) 2013 85-98 387/12 Throw Out(激) A3 96-192 536/28 Towards The Horizon(激) GP/A3 154 602/34 Toy Box Factory(激) A20 148 500/10 TRIP MACHINE PhoeniX(激) SN2 (80-)160 403/1 TRIP MACHINE PhoeniX(鬼) SN2 (80-)160 475/1 UNBELIEVABLE (Sparky remix)(激) X3 88-175 488/57 Unreal(激) SN2 90-180 398/0 Urban Life(激) A3 133 557/5 Valanga(激) GP/A3 186 582/23 Valkyrie dimension(踊) X2 47-744 444/32 Vertigo(激) A20+ 150-174 480/11 VOLAQUAS(踊) A3 106-212 623/56 Windy Fairy(激) 2013 180 555/53 Worst Plan(激) A3 150 530/29 Xepher(鬼) SN 170 530/14 ZEPHYRANTHES(激) A 180 592/22 ZETA ~素数の世界と超越者~(激) X2 90-180 613/37 9th Outburst(激) A3 82-163 546/47 削除曲 曲名 フォルダ BPM NOTES/FREEZE(SHOCK) 備考 腐れ外道とチョコレゐト(激) A20 260 603/25 22/4/18削除 LONG TRAIN RUNNIN (20th Anniversary Mix)(鬼) A20 130 619/6 24/1/22削除
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【登録タグ サークル 作D】 デジウィシリーズ タイトル リリース 頒布イベント デジハロ NEXUS 2013.08.12 C84 デジハロ PRIDE 2013.12.30 C85 デジウィ LEGEND 2014.05.11 博麗神社例大祭11 デジウィ DREAM 2014.08.16 C86 デジウィ FUTURE 2014.12.29 C87 デジウィ iMPACT 2015.08.14 C88 デジウィ MiRACLE 2015.12.30 C89 デジウィ CONTEND 2016.05.08 博麗神社例大祭13 デジウィ SHiNiNG 2016.08.13 C90 デジウィ BEST 2016 2016.12.29 C91 デジウィ DELiGHT 2017.05.07 博麗神社例大祭14 デジウィ PARTY 2017.08.11 C92 デジウィ GENERATiON 2017.12.29 C93 デジウィ NEXT 2018.05.06 博麗神社例大祭15 デジウィ BEST 2018 2018.08.10 C94 デジウィ SUNLiGHT 2018.12.30 C95 デジウィ EVOLUTiON 2019.05.05 博麗神社例大祭16 デジウィ ADVANCE 2019.12.31 C97 デジウィ SURViVE 2020.05.05 C98 デジウィ BEST 2015.05.10 博麗神社例大祭12 RAVER'S NESTシリーズ タイトル リリース 頒布イベント RAVER’S NEST 1 TOHO RAVE PARTY 2013.08.12 C84 RAVER’S NEST 2 TOHO RAVE PARTY 2013.12.30 C85 RAVER’S NEST 3 TOHO RAVE PARTY 2014.08.16 C86 RAVER’S NEST BEST 2014 TOHO HYPER RAVE 2014.12.29 C87 RAVER’S NEST 4 TOHO RAVE PARTY 2015.08.14 C88 RAVER’S NEST 5 TOHO RAVE PARTY 2015.12.30 C89 RAVER’S NEST 6 TOHO RAVE PARTY 2016.08.13 C90 RAVER’S NEST 7 TOHO RAVE PARTY 2016.12.29 C91 RAVER’S NEST BEST 2017 TOHO HYPER RAVE 2017.08.11 C92 RAVER’S NEST 8 TOHO RAVE PARTY 2017.12.29 C93 HIGH SPEED BEST OF RAVER’S NEST Vol.1 2018.05.06 博麗神社例大祭15 RAVER’S NEST 9 TOHO RAVE PARTY 2018.08.10 C94 HIGH SPEED BEST OF RAVER’S NEST Vol.2 2019.05.05 博麗神社例大祭16 RAVER’S NEST 10 TOHO RAVE PARTY 2019.08.12 C96 RAVER’S NEST 11 TOHO RAVE PARTY 2019.12.31 C97 RAVER’S NEST BEST 2020 TOHO HYPER RAVE 2020.10.11 紅楼夢&秋季例大祭 TOHO DANCE ANTHEM タイトル リリース 頒布イベント TOHO DANCE ANTHEM Vol.1 2018.08.10 C94 TOHO DANCE ANTHEM Vol.2 2018.12.30 C95 TOHO DANCE ANTHEM Vol.3 2019.05.05 博麗神社例大祭16 BEST FESTIVAL OF TOHO DANCE ANTHEM 1st PARTY 2019.08.12 C96 Other タイトル リリース 頒布イベント DiGITAL WiNG 2011.12.30 C81 Angel Time 2012.05.27 博麗神社例大祭9 Eternal Fantasia 2012.08.11 C82 JULIANA’S TOHO Vol.1 2012.08.11 C82 Frozen Traveler 2012.12.30 C83 JULIANA’S TOHO Vol.2 2012.12.30 C83 RAVER’S NEST presents DJ katsu CLUB MIX 2013.04.29 M3-2013春 BEST OF WiNG 2013.05.26 博麗神社例大祭10 RAVER’S NEST presents DJ katsu DJ ELEMENTAS BEST MIX 2014.04.27 M3-2014春 ENDLESS Of Paranoia 2015.08.14 C88 Taste me up! 2016.05.08 博麗神社例大祭13 DiGiTAL FLOWER BEST 2017.05.07 博麗神社例大祭14 Flapping note – Hello My Name Is Sorane – 2017.12.29 C93 NON-STOP INTERCEPT phase one 2018.10.14 博麗神社秋季例大祭5 EPISODE – BEST Selection for Domino Amayadori – 2018.12.30 C95 Paranoia THE BEST – 7th anniversary – 2019.08.12 C96 NON-STOP INTERCEPT phase two 2019.10.06 秋季例大祭 空音BEST 2019 Sky Sound 2019.12.31 C97 裏 BEST OF WiNG RED 2020.03.22 裏 BEST OF WiNG BLUE 2020.03.22 NONSTOP INTERCEPT phase three 2020.10.11 紅楼夢&秋季例大祭 Overcoming Soul TOHO 2021.08.14 東方アレンジ活性化大作戦 裏 BEST OF WiNG YELLOW 2021.08.14 東方アレンジ活性化大作戦 企画・合同CD等 07 Spark東方compilation CD 萃星霜 DISC 02 -霜-にてNo.7に収録 10 秘密ステレオCompilation CD-BOOK 東方スチームパンク DISC 02に収録 http //digital-wing.net/
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Acte III Entr'acte (Le parloir d'un couvent en Espagne. Au fond deux poaes conduisant dans les cours du monastère. A gauche, eh sur le premier plan, la cellule de l'abbesse. A droite du spectateur, sur le premier plan, une petite porte qui conduit au jardin; du même côté, sur le second plan, une large travoe qui donne sur l'intérieur de la chapelle.) ▼BRIGITTE▲ (seule) J'ai beau essayer de réciter mes prières c'est impossible… je suis trop inquiète… sœu Angèle n'est pas encore de retour au couvent Pauvre Angèle, mais qu'est elle devenue? La future abbesse des Annonciades obligée de découcher et perdue dans les rues de Madrid!… quel scandale!… Si encore je pouvais ce matin cacher son absence… mais ici il n'y a que des femmes.. pis encore, des nonnes… et toutes ces demo~selles sont si curieuses si indiscrètes si bavardes… On n'a pas d'idée dé cela dans le monde! Au réfectoire, à la prière, méme en récitant son rosaire on jase, on jase tant, hélas, que la cloche ne s'entend pas. Et, s'il faut parler sans rien dire, sur le prochain s'il faut médire, savez-vous où cela s'apprend? C'est au couvent. Mes demoiselles qu'on trouve les meilleurs modèles, oui, c'est au couvent qu'en peu de temps cela s'apprend. Humble et les paupières baissées, jamais de mauvaises pensées mais avant d'entrer au parloir, on jette un coup d'œii au miroir. Si vous voulez, jeune fillette, être à la fois prude et coquette, savez-vous où cela s'apprend? C'est au couvent. Mes demoiselles qu'on trouve les meilleurs modèles, oui, c'est au couvent que tous les temps cela s'apprend. ▼URSULE▲ (la saluant en entrant) Ave, ma sœur! ▼BRIGITTE▲ Ave sœur Ursule! Vous voici levée de bon matin! ▼URSULE▲ J'avais à parler à sœur Angèle. ▼BRIGITTE▲ À notre jeune aoPesse? ▼URSULE▲ Oh, elle ne l'est Pas encore. ▼BRIGITTE▲ Aujourd'hui même… dès qu'eile aura pris le voile. ▼URSULE▲ Si elle le prend! ▼BRIGITTE▲ Et qui s'y opposera? ▼URSULE▲ Moi peut-être! Angèle d'Olivarès est cousine de la re~ne, on la nomme à la plus riche abbaye de Madrid… avant l'âge et avant qu'elle n'ait prononcé ses vœux! L'injustice me révolte et je ne vois là-dedans que l'intérêt du ciel et du couvent. ▼BRIGITTE▲ Et le désir d'être abbesse. ▼URSULE▲ Et quand ce serait Est-ce qu'elle n'est pas dans son appartement? ▼BRIGITTE▲ E!le ne reçoit personne. ▼URSULE▲ Encore! ▼BRIGITTE▲ Elle a la migraine. ▼URSULE▲ Comme les grandes dames! (On frappe à la porte du jardin.) Qui vient là? ▼BRIGITTE▲ Si c'était elle! ▼URSULE▲ Ouvrez donc… ouvrez vite. ▼BRIGITTE▲ Je n'ai pas la clefje l'ai remise dans la paneterie avec les autres. ▼URSULE▲ Je vais !a prendre. ▼BRIGITTE▲ (à part) Va .. tu !a chercheras longtemps… (haut) Je vous suis, ma chère sœur!… (Elles sontent par la porte au fond. Angèle entr'ouvre la porte à droite. Elle est en domino noir, pâle et se soutenant à peine.) ▼ANGÈLE▲ Je suis sauvée enfin!… le jour allait éclore, et l'on ne m'a pas vue. (se jetant sur un fauteuil) Ah! respirons un peu. (se levant brusquement) Qu'entendsje, ô mon Dieu! Non, rien… j'y croyais étre encore. (Elle se lève et jette sur le fauteuil qu'elle vient de quitter le trousseau de clefs qu'elle tenait à la main.) Ah! quelle nuit! Le moindre bruit me trouble et m'interdit! Et je m'arrête, hélas à chaque pas. Soudain j'entends de lourds fusils au loin retentissants… et puis Qui vive? Holà! Qui marche là? Ce sont des soldats un peu gris par un sergent ivre conduits. Sous un sombre portail soudain je me blottis, et grâce à mon domino noir on passe sans m'apercevoir. Tandis que moi, droite, immobile et mourante d'effroi, en mon cœur je priais, et je disais O mon Dieu! Dieu puissant sauve-moi de tout accident, sauve ithonneur du couvent! En cet instant, passe en chantant un jeune ètudiant! Le voleur à ce bruit soudain s'enfuit. Mon défenseur s'approche alors-- Calmez votre frayeur, je ne vous quitte pas, prenez mon bras. Non, non, monsieur, seule j'irai… Non, signora, bon gré, malgré, jusqu'en votre logis je vous escorterai. Non, non, cessez de me presser. Calmez vous… je vais vous laisser. Mais un baiser, un seul baiser! Comment le refuser? Un baiser… je le veux… Il en prit deux! Et pendant ce moment, O mon Dieu, disaisje en tremblant, sauve l'honneur du couvent! Mais je suis, grâce au ciel, à l'abri de l'orage; et je n'ai plus rien à craindre en ce pieux réduit, et je ne sais pourtant quelle fatale image jusqu'au pied du saint lieu m'agite et me poursuit. Flamme vengeresse, tourment qui m'oppresse, amour qui sans espoir me laisse, tu vois ma faiblesse, hélas pauvre abbesse, devant toi mon pouvoir s'abaisse. Rends à mon cœur le calme et la paix, toi qu'hélas autrefois je bravais. Flamme vengeresse, etc. Comment le fuir et le bannir- le moyen, ah mon Dieu, je l'ignore. Je veux ici l'oublier, oui, je le veux, et je le vois encore. Flamme vengeresse, etc. Amour, va tten pour jamais. ▼BRIGITTE▲ (rentrant par la porte du fond qu'elle referme) C'est vous, madame! Mais qui donc vous a ouvert la porte du couvent? ▼ANGÈLE▲ (montrant le trousseau de clefs qu'elle a jeté sur le fauteuil) Je te le dirai. ▼BRIGITTE▲ Le trousseau de clefs de Gil Perez, le concierge. Comment est-il entré entre vos mains? ▼ANGÈLE▲ C'est une longue histoire… ▼BRIGITTE▲ Et aujourd'hui méme, où vous devez prendre le voile! ▼ANGÈLE▲ Ah, ces vœux que je vais prononcer feront maintenant le malheur de ma vie. ▼BRIGITTE▲ Mais refusez. ▼ANGÈLE▲ Est-ce que c'est possible, quand la reine l'ordonne. Il faut se soumettre à sa destinée, aujourd'hui, tout sera fini pour moi! ▼BRIGITTE▲ Pauvre abbesse! On vient, partez vite. (Angèle rentre dans son appartement à gauche.) Chœur DE NONNES (entrant, vif et babillard) Ah! quel malheur pour nous! Ma chère sœur, combien, élas, mon cœur partage sa douleur! Pour calmer son tourment il nous faut sur-le-champ prier dévotement tous les saints du couvent. Mais avant tout, le fait est-il certain? Quoi, madame l'abbesse a depuis ce matin une migraine affreuse! Oh, le ciel complaisant devrait de pareils maux préserver le couvent! ▼BRIGITTE▲ Qui vous a dit cela? ▼LES NONNES▲ Vraiment, c'est notre chère sœur Ursule! ▼BRIGITTE▲ (à part) C'est par elle, dans le couvent, que chaque nouvelle circule. (haut) Mais calmez-vous, cela va mieux. ▼LES NONNES▲ Cela va mieux!… Ah! quelle ivresse! Aujourd'hui madame l'abbesse pourra donc prononcer ses vœux? Ah! la belle cérémonie! Que! beau spectacle, quel beau jour! Chez nous, où toujours on s'ennuie, nous aurons la ville et la cour! Et puis ensuite au réfectoire un grand repas. Mes chères sœurs. un grand repas. ▼BRIGITTE▲ C'est étonnant, et, d'honneur, on ne pourrait croire comme on est gourmande au couvent! ▼LES NONNES▲ Ah! quel bonheur pour nous, ma chère sœur. Quoi! le ciel protecteur dissipe sa douleur! D'un miracle aussi grand il faut dévotement remercier le ciel et les saints du couvent. Il est donc vrai? Le fait est bien certain! Cette affreuse migraine a disparu soudain! Le ciel nous !e devait, oui, le ciel bienfaisant devrait de pareils maux préserver le couvent. (Ursule entre par le fond. On frappe à la porte à droite.) ▼URSULE▲ Quoi! vous n'entendez pas qu'ici l'on frappe encore? ▼LES NONNES▲ Et la clef? ▼BRIGITTE▲ (la leur donnant) La voici. ▼URSULE▲ (bas à Brigitte) Vous qui ne l'aviez pas?… ▼BRIGITTE▲ (d'un air naif) Tout à l'heure, ma chère, je l'ai retrouvée. ▼URSULE▲ (à part, d'un air de déliance) Ah! ▼LES NONNES▲ Comment, c'est la tourière! Qui donc l'amène? ▼LA TOURIÈRE▲ (entrant par la porte à droite, que l'on vient d'ouvrir) On le saura. Et sur un fait auquel votre honneur s'intéresse Je viens pour consulter madame notre abbesse. ▼URSULE▲ (à part) On ne peut la voir. Et cela cache encore un mystère. ▼BRIGITTE▲ Tenez, la voilà! (Angèle sort de son appartement. Elle porte le costume d'abbesse.) ▼ANGÈLE▲ Mes chères sœurs, mes sœurs, que l'allégresse et la paix règnent dans vos cœurs, que Dieu vous protège sans cesse et vous comble de ses faveurs! Que Dieu vous protège sans cesse et vous comble de ses faveurs! ▼URSULE▲ (à part) Qu'elle est heureuse d'être abbesse! Mais to s'obtient par la faveur, et bientôt, grâce à mon adresse, j'aurai peut-être ce bonheur. ▼BRIGITTE, LA TOURIÈRE, LES NONNES▲ Qu'elle est gentille, notre abbesse! Qu'elle a de grâce et de douceur! Avec elle règnent sans cesse ia douce paix et ie bonheur. ▼URSULE▲ (allant à Angéle) Ah! madame, combien j'étais inquiétée… Comment avez-v us donc passé la nuit! ▼ANGÈLE▲ (regardant Brigitte) Fort bien. Une nuit assez agitée; mais ce matin ce n'est plus rien. ▼URSULE▲ Quel bonheur! ▼ANGÈLE▲ (à la tourière qui s'avance) Eh bien! qu'est-ce? ▼LA TOURIÈRE▲ Hélas! dans ces saints lieux je n'avais jamais vu scandale de la sorte… Le portier du couvent qui se trouve à la porte. ▼URSULE▲ Passer la nuit dehors, c'est un scandale affreux. ▼URSULE, LA TOURIÈRE▲ Compromettre à ce point la maison! Un tel événement jamais jusqu'à présent n'aff!igea le couvent. ▼LES NONNES▲ Ah! quelle horreur, m a is voyez-do n c, ma sœ u r, compromettre à ce point la maison du seigneur! Ah! quel scandale affreux! Un tel événement jamais jusqu'à présent n'affligea le couvent. N'en parlons pas, car du soir au matin, sans y penser on jase aux dépens du prochain. Cette fois taisons nous, mes sœurs! C'est plus prudent pour sauver notre honneur. et celui du couvent. ▼ANGÈLE▲ Un instant… un instant… ayons de l'indulgence. Quelquefois, mes sœurs, on ne peut rentrer aussitôt qu'on le veut. (à part) Je le sais! (à la tourière) Que dit-il enfin pour sa défense? ▼LA TOURIÈRE▲ Par des brigands, hier soir arrêté… ▼ANGÈLE▲ (à part) Ah! comme il ment! ▼LA TOURIÈRE▲ …par eux enchaîné, garrotté… ▼ANGÈLE▲ (à part) Ah! comme il ment! ▼LA TOURIÈRE▲ …et de tout son argent, et de ses clefs, dépouillé. ▼ANGÈLE▲ (à part) Comme il ment! ▼BRIGITTE▲ (regardant les clefs qu'elle a prises) Les voici! ▼ANGÈLE▲ (vivement et à voix basse) Cache-les! (haut et les yeux fixês sur les clefs) Je vois bien qu'au couvent il ne pouvait rentrer… et qu'il faut qu'on pardonne. ▼LA TOURIÈRE, URSULE▲ Ah! que! horreur… C'est scandaieux Elle est trop bonne… Un tel événement, etc. ▼LES NONNES▲ Ah! quelle horreur, ma is voyez-donc, ma sœu r, compromettre à ce point la maison du seigneur! etc. ▼ANGÈLE▲ (à part) Que le ciel me pardonne! ▼LA TOURIÈRE▲ Ce n'est pas tout encore, et voilà qu'au parloir, un cavalier demande à voir Madame notre abbesse. ▼ANGÈLE▲ Impossible à cette heure. Voici matines, et déjà nous sommes en retard… Son nom? ▼LA TOURIÈRE▲ Massarena. ▼ANGÈLE▲ Horace! O ciel ! Que dans cette demeure, i! nous attende!… ▼URSULE▲ Eh! mais, à ce nom-là, Madame semble bien émue. ▼ANGÈLE▲ Qui, moi? non pas… (à part) M'aurait-on reconnue? (faisant un pas) Et saurait-il? ▼LES NONNES▲ Les cloches argentines pour nous sonnent matines Allons d'un cœur fervent prier pour le couvent! ▼URSULE▲ Madame, voici matines, et déjà nous sommes en retard. ▼BRIGITTE▲ (avec impatience) Eh! mon Dieu, I'on y va. ▼ANGÈLE▲ M'aurait-on reconnue? ▼URSULE▲ Elle semble bien émue. ▼TOUTES LES NONNES▲ Les cloches argentines pour nous sonnent matines, etc. (Elles dêfilent toutes par les portes du fond, que l'on referme, et la tourière, à qui Angèle a parlê bas, reste la demière.) ▼LA TOURIÈRE▲ Entrez, entrez, seigneur cavalier. (Horace entre de la porte à droite.) Madame la supérieure vous prie de l'attendre dans ce parloir… en ce moment nous sommes toutes à matines! Dieu vous garde, mon frère. (Elle sort.) (On entend le son de l'orgue dans la chapelle.) ▼HORACE▲ À ces accords religieux, le calme renaît dans mon âme. Filles du ciel, vous qu'un saint zèle enflamme, à vos pieux accents je veux mêler mes vœux. Avec elles prions. (Il se lève et s'approche de la travée à droite qui donne sur la chapelle. Il s'agenouille sur une chaise qui est contre la travée.) ▼ANGÈLE▲ (chantant en dehors) Heureux qui ne respire que pour suivre ta !oi, mon Dieu, sous ton empire ramè e notre foi. Que ton amour m'enflamme, et vienne rendre, Seigneur, le bonheur à mon âme et le calme à mon cœur. ▼HORACE▲ (qui pendant ce eantique a montré la olus grande émotion) Ah! quel troubie de moi s'empare! De surprise et d'effroi tout mon sang s'est glacé! C'est elle encor! c'est elle! Ah! ma raison s'égare. Filles du ciel, priez pour un pauvre insensé ▼LE CHŒUR▲ Que ton amour l'enflamme, prends pitié du pécheur! Rends la paix à son âme et le calme à son cœur. ▼ANGÈLE▲ Les amours de la terre ont bien vite passé; leur bonheur éphémère c'est bientôt éclipsé; mais quand tu nous enflammes, toi seul donnes, Seigneur, le bonheur à nos âmes et la paix à nos cœurs. ▼HORACE▲ Ah! quel trouble de moi s'empare! De surprise et d'effroi, etc. ▼LE CHŒUR▲ Que ton amour l'enflamme, prends pitié du pécheur! etc. ▼ANGÈLE▲ Toi seul donnes, Seigneur, le bonheur à nos ârnes et la paix à nos coeurs. ▼BRIGITTE▲ (entrant par la porte du fond) Madame l'abbesse! (Angèle paratt elle est enveloppée rdans son voile. Brigitte sort.) ▼ANGÈLE▲ Seigneur Horace de Massarena, on m'a dit que vous demandez à me parler… ▼HORACE▲ Oui, ma sœur… d'une affaire très importante. M. le duc de San Lucar me destinait sa fille en mariage… Mais ce mariage est impossible. ▼ANGÈLE▲ Que dites-vous? ▼HORACE▲ Il ne peut plus avoir lieu, parce qu'il en est une autre que j'aime et que j'aimerai toute ma vie. ▼ANGÈLE▲ (à part) Ah, mon Dieu! ▼URSULE▲ (entrant) Madame, voici déjà 1e comte Juliano, lord et lady Elfort et puis M de San Lucar… et des seigneurs de la cour qui arrivent pour la cérémonie… ▼ANGÈLE▲ O ciei!… ▼URSULE▲ Mon oncle don Gregorio m'a dit de vous remettre cette ordonnance qui est scellée des armes de Sa Majesté. ▼ANGÈLE▲ Donnez! ▼URSULE▲ (à part) Je veux être témoin de son dépit… pour aller le conter à tout le couvent. ▼ANGÈLE▲ (écartant un instant son voile wur lire la lettre) Dieu! Que vois-je! (Elle s'enfuit.) ▼HORACE▲ (reconnaissant Angéle) Ah!… ▼URSULE▲ Elle sait tout. (Elle sort en courant ) ▼HORACE▲ C'est mon inconnue… c'est mon domino noir… c'est la servante aragonaise… c'est Inésille, l'abbesse… Non… elle a pris sa robe, eile a pris ses traits… mais, ce n'est pas elle! (Entrent Lord et Lady Eltont, Juliano, seigneurs de la cour. Puis Brigitte, Ursule, la tourière et toutes les nonnes. Les nonnes entrent par les portes du fond, et se rangent en demi-cercle au fond du théâtre; derrière elles, les dames et seigneurs de la cour; Angéle, habillée en blanc et voilée, sort de son appantement, et se place au milieu du théâtre; Ursule à côté d'elle.) ▼ANGÈLE▲ Mes sœurs, mes chères sœurs, notre auguste souveraine la reine ne veut pas que je sois votre abbesse. ▼URSULE▲ (a part) Quel bonheur! ▼ANGÈLE▲ Et par son ordre exprès, à sœur Ursule je remets ce titre et le pouvoir suprême. ▼LES NONNES▲ Ah! quel malheur! Ah! quels regrets! (Pendant que parle Angèle, Horace témoigne la plus grande émotion. Il veut aller à elle. Juliano, qui est plus près de lui, le retient) ▼ANGÈLE▲ Il faut vous quitter pour jamais, car on m'ordonne aujourd'hui méme d'avoir à choisir un époux. ▼LORD ELFORT▲ (s'approchant d'Angèle) Ah! quelle tyrannie extrême! Ce n'était pas ainsi chez nous, on était libre… ▼ANGÈLE▲ (s'avançant vers Horace) Et cet époux, voulez-vous l'être, Horace, voulez-vous? (Pendant cette phrase de chant Brigitte, qui est derriêre Angèle, a retiré peu à peu son voile. Horace lève les yeux, reconnait les traits d'Angèle, pousse un cn et tombe à ses genoux ) ▼HORACE▲ Ah! C'est elle, toujours elle! O moment trop heureux! Démon, ange ou mortelle, ne fuyez plus mes yeux! etc. ▼ANGÈLE▲ Ce n'est qu'une mortelle qui veut vous rendre heureux, et d'un amant fidèle récompenser les feux! etc. ▼TOUS▲ C'est elle, c'est bien elle qui veut le rendre heureux! O surprise nouvelle qui vient charmer ses yeux! etc. ▼HORACE▲ De mon bonheur je doute encor moi-même! Après les changements qu'à chaque instant j'ai vus, c ha nge me nts biza rres et contus. ▼ANGÈLE▲ Qu'un mot peut expliquer Horace, je vous aime! ▼HORACE▲ Ah! maintenant, ne changez plus! C'est elle, toujours elle, etc. ▼ANGÈLE▲ Ce n'est qu'une mortelle, etc. ▼TOUS▲ C'est elle, toujours elle, etc. FIN Acte III Entr'acte Le parloir d'un couvent en Espagne. Au fond deux poaes conduisant dans les cours du monastère. A gauche, eh sur le premier plan, la cellule de l'abbesse. A droite du spectateur, sur le premier plan, une petite porte qui conduit au jardin; du même côté, sur le second plan, une large travoe qui donne sur l'intérieur de la chapelle. BRIGITTE seule J'ai beau essayer de réciter mes prières c'est impossible… je suis trop inquiète… sœu Angèle n'est pas encore de retour au couvent Pauvre Angèle, mais qu'est elle devenue? La future abbesse des Annonciades obligée de découcher et perdue dans les rues de Madrid!… quel scandale!… Si encore je pouvais ce matin cacher son absence… mais ici il n'y a que des femmes.. pis encore, des nonnes… et toutes ces demo~selles sont si curieuses si indiscrètes si bavardes… On n'a pas d'idée dé cela dans le monde! Au réfectoire, à la prière, méme en récitant son rosaire on jase, on jase tant, hélas, que la cloche ne s'entend pas. Et, s'il faut parler sans rien dire, sur le prochain s'il faut médire, savez-vous où cela s'apprend? C'est au couvent. Mes demoiselles qu'on trouve les meilleurs modèles, oui, c'est au couvent qu'en peu de temps cela s'apprend. Humble et les paupières baissées, jamais de mauvaises pensées mais avant d'entrer au parloir, on jette un coup d'œii au miroir. Si vous voulez, jeune fillette, être à la fois prude et coquette, savez-vous où cela s'apprend? C'est au couvent. Mes demoiselles qu'on trouve les meilleurs modèles, oui, c'est au couvent que tous les temps cela s'apprend. URSULE la saluant en entrant Ave, ma sœur! BRIGITTE Ave sœur Ursule! Vous voici levée de bon matin! URSULE J'avais à parler à sœur Angèle. BRIGITTE À notre jeune aoPesse? URSULE Oh, elle ne l'est Pas encore. BRIGITTE Aujourd'hui même… dès qu'eile aura pris le voile. URSULE Si elle le prend! BRIGITTE Et qui s'y opposera? URSULE Moi peut-être! Angèle d'Olivarès est cousine de la re~ne, on la nomme à la plus riche abbaye de Madrid… avant l'âge et avant qu'elle n'ait prononcé ses vœux! L'injustice me révolte et je ne vois là-dedans que l'intérêt du ciel et du couvent. BRIGITTE Et le désir d'être abbesse. URSULE Et quand ce serait Est-ce qu'elle n'est pas dans son appartement? BRIGITTE E!le ne reçoit personne. URSULE Encore! BRIGITTE Elle a la migraine. URSULE Comme les grandes dames! On frappe à la porte du jardin. Qui vient là? BRIGITTE Si c'était elle! URSULE Ouvrez donc… ouvrez vite. BRIGITTE Je n'ai pas la clefje l'ai remise dans la paneterie avec les autres. URSULE Je vais !a prendre. BRIGITTE à part Va .. tu !a chercheras longtemps… haut Je vous suis, ma chère sœur!… Elles sontent par la porte au fond. Angèle entr'ouvre la porte à droite. Elle est en domino noir, pâle et se soutenant à peine. ANGÈLE Je suis sauvée enfin!… le jour allait éclore, et l'on ne m'a pas vue. se jetant sur un fauteuil Ah! respirons un peu. se levant brusquement Qu'entendsje, ô mon Dieu! Non, rien… j'y croyais étre encore. {Elle se lève et jette sur le fauteuil qu'elle vient de quitter le trousseau de clefs qu'elle tenait à la main.} Ah! quelle nuit! Le moindre bruit me trouble et m'interdit! Et je m'arrête, hélas à chaque pas. Soudain j'entends de lourds fusils au loin retentissants… et puis Qui vive? Holà! Qui marche là? Ce sont des soldats un peu gris par un sergent ivre conduits. Sous un sombre portail soudain je me blottis, et grâce à mon domino noir on passe sans m'apercevoir. Tandis que moi, droite, immobile et mourante d'effroi, en mon cœur je priais, et je disais O mon Dieu! Dieu puissant sauve-moi de tout accident, sauve ithonneur du couvent! En cet instant, passe en chantant un jeune ètudiant! Le voleur à ce bruit soudain s'enfuit. Mon défenseur s'approche alors-- Calmez votre frayeur, je ne vous quitte pas, prenez mon bras. Non, non, monsieur, seule j'irai… Non, signora, bon gré, malgré, jusqu'en votre logis je vous escorterai. Non, non, cessez de me presser. Calmez vous… je vais vous laisser. Mais un baiser, un seul baiser! Comment le refuser? Un baiser… je le veux… Il en prit deux! Et pendant ce moment, O mon Dieu, disaisje en tremblant, sauve l'honneur du couvent! Mais je suis, grâce au ciel, à l'abri de l'orage; et je n'ai plus rien à craindre en ce pieux réduit, et je ne sais pourtant quelle fatale image jusqu'au pied du saint lieu m'agite et me poursuit. Flamme vengeresse, tourment qui m'oppresse, amour qui sans espoir me laisse, tu vois ma faiblesse, hélas pauvre abbesse, devant toi mon pouvoir s'abaisse. Rends à mon cœur le calme et la paix, toi qu'hélas autrefois je bravais. Flamme vengeresse, etc. Comment le fuir et le bannir- le moyen, ah mon Dieu, je l'ignore. Je veux ici l'oublier, oui, je le veux, et je le vois encore. Flamme vengeresse, etc. Amour, va tten pour jamais. BRIGITTE rentrant par la porte du fond qu'elle referme C'est vous, madame! Mais qui donc vous a ouvert la porte du couvent? ANGÈLE montrant le trousseau de clefs qu'elle a jeté sur le fauteuil Je te le dirai. BRIGITTE Le trousseau de clefs de Gil Perez, le concierge. Comment est-il entré entre vos mains? ANGÈLE C'est une longue histoire… BRIGITTE Et aujourd'hui méme, où vous devez prendre le voile! ANGÈLE Ah, ces vœux que je vais prononcer feront maintenant le malheur de ma vie. BRIGITTE Mais refusez. ANGÈLE Est-ce que c'est possible, quand la reine l'ordonne. Il faut se soumettre à sa destinée, aujourd'hui, tout sera fini pour moi! BRIGITTE Pauvre abbesse! On vient, partez vite. Angèle rentre dans son appartement à gauche. Chœur DE NONNES entrant, vif et babillard Ah! quel malheur pour nous! Ma chère sœur, combien, élas, mon cœur partage sa douleur! Pour calmer son tourment il nous faut sur-le-champ prier dévotement tous les saints du couvent. Mais avant tout, le fait est-il certain? Quoi, madame l'abbesse a depuis ce matin une migraine affreuse! Oh, le ciel complaisant devrait de pareils maux préserver le couvent! BRIGITTE Qui vous a dit cela? LES NONNES Vraiment, c'est notre chère sœur Ursule! BRIGITTE à part C'est par elle, dans le couvent, que chaque nouvelle circule. haut Mais calmez-vous, cela va mieux. LES NONNES Cela va mieux!… Ah! quelle ivresse! Aujourd'hui madame l'abbesse pourra donc prononcer ses vœux? Ah! la belle cérémonie! Que! beau spectacle, quel beau jour! Chez nous, où toujours on s'ennuie, nous aurons la ville et la cour! Et puis ensuite au réfectoire un grand repas. Mes chères sœurs. un grand repas. BRIGITTE C'est étonnant, et, d'honneur, on ne pourrait croire comme on est gourmande au couvent! LES NONNES Ah! quel bonheur pour nous, ma chère sœur. Quoi! le ciel protecteur dissipe sa douleur! D'un miracle aussi grand il faut dévotement remercier le ciel et les saints du couvent. Il est donc vrai? Le fait est bien certain! Cette affreuse migraine a disparu soudain! Le ciel nous !e devait, oui, le ciel bienfaisant devrait de pareils maux préserver le couvent. Ursule entre par le fond. On frappe à la porte à droite. URSULE Quoi! vous n'entendez pas qu'ici l'on frappe encore? LES NONNES Et la clef? BRIGITTE la leur donnant La voici. URSULE bas à Brigitte Vous qui ne l'aviez pas?… BRIGITTE d'un air naif Tout à l'heure, ma chère, je l'ai retrouvée. URSULE à part, d'un air de déliance Ah! LES NONNES Comment, c'est la tourière! Qui donc l'amène? LA TOURIÈRE entrant par la porte à droite, que l'on vient d'ouvrir On le saura. Et sur un fait auquel votre honneur s'intéresse Je viens pour consulter madame notre abbesse. URSULE à part On ne peut la voir. Et cela cache encore un mystère. BRIGITTE Tenez, la voilà! Angèle sort de son appartement. Elle porte le costume d'abbesse. ANGÈLE Mes chères sœurs, mes sœurs, que l'allégresse et la paix règnent dans vos cœurs, que Dieu vous protège sans cesse et vous comble de ses faveurs! Que Dieu vous protège sans cesse et vous comble de ses faveurs! URSULE à part Qu'elle est heureuse d'être abbesse! Mais to s'obtient par la faveur, et bientôt, grâce à mon adresse, j'aurai peut-être ce bonheur. BRIGITTE, LA TOURIÈRE, LES NONNES Qu'elle est gentille, notre abbesse! Qu'elle a de grâce et de douceur! Avec elle règnent sans cesse ia douce paix et ie bonheur. URSULE allant à Angéle Ah! madame, combien j'étais inquiétée… Comment avez-v us donc passé la nuit! ANGÈLE regardant Brigitte Fort bien. Une nuit assez agitée; mais ce matin ce n'est plus rien. URSULE Quel bonheur! ANGÈLE à la tourière qui s'avance Eh bien! qu'est-ce? LA TOURIÈRE Hélas! dans ces saints lieux je n'avais jamais vu scandale de la sorte… Le portier du couvent qui se trouve à la porte. URSULE Passer la nuit dehors, c'est un scandale affreux. URSULE, LA TOURIÈRE Compromettre à ce point la maison! Un tel événement jamais jusqu'à présent n'aff!igea le couvent. LES NONNES Ah! quelle horreur, m a is voyez-do n c, ma sœ u r, compromettre à ce point la maison du seigneur! Ah! quel scandale affreux! Un tel événement jamais jusqu'à présent n'affligea le couvent. N'en parlons pas, car du soir au matin, sans y penser on jase aux dépens du prochain. Cette fois taisons nous, mes sœurs! C'est plus prudent pour sauver notre honneur. et celui du couvent. ANGÈLE Un instant… un instant… ayons de l'indulgence. Quelquefois, mes sœurs, on ne peut rentrer aussitôt qu'on le veut. à part Je le sais! à la tourière Que dit-il enfin pour sa défense? LA TOURIÈRE Par des brigands, hier soir arrêté… ANGÈLE à part Ah! comme il ment! LA TOURIÈRE …par eux enchaîné, garrotté… ANGÈLE à part Ah! comme il ment! LA TOURIÈRE …et de tout son argent, et de ses clefs, dépouillé. ANGÈLE à part Comme il ment! BRIGITTE regardant les clefs qu'elle a prises Les voici! ANGÈLE vivement et à voix basse Cache-les! haut et les yeux fixês sur les clefs Je vois bien qu'au couvent il ne pouvait rentrer… et qu'il faut qu'on pardonne. LA TOURIÈRE, URSULE Ah! que! horreur… C'est scandaieux Elle est trop bonne… Un tel événement, etc. LES NONNES Ah! quelle horreur, ma is voyez-donc, ma sœu r, compromettre à ce point la maison du seigneur! etc. ANGÈLE à part Que le ciel me pardonne! LA TOURIÈRE Ce n'est pas tout encore, et voilà qu'au parloir, un cavalier demande à voir Madame notre abbesse. ANGÈLE Impossible à cette heure. Voici matines, et déjà nous sommes en retard… Son nom? LA TOURIÈRE Massarena. ANGÈLE Horace! O ciel ! Que dans cette demeure, i! nous attende!… URSULE Eh! mais, à ce nom-là, Madame semble bien émue. ANGÈLE Qui, moi? non pas… à part M'aurait-on reconnue? faisant un pas Et saurait-il? LES NONNES Les cloches argentines pour nous sonnent matines Allons d'un cœur fervent prier pour le couvent! URSULE Madame, voici matines, et déjà nous sommes en retard. BRIGITTE avec impatience Eh! mon Dieu, I'on y va. ANGÈLE M'aurait-on reconnue? URSULE Elle semble bien émue. TOUTES LES NONNES Les cloches argentines pour nous sonnent matines, etc. Elles dêfilent toutes par les portes du fond, que l'on referme, et la tourière, à qui Angèle a parlê bas, reste la demière. LA TOURIÈRE Entrez, entrez, seigneur cavalier. Horace entre de la porte à droite. Madame la supérieure vous prie de l'attendre dans ce parloir… en ce moment nous sommes toutes à matines! Dieu vous garde, mon frère. Elle sort. On entend le son de l'orgue dans la chapelle. HORACE À ces accords religieux, le calme renaît dans mon âme. Filles du ciel, vous qu'un saint zèle enflamme, à vos pieux accents je veux mêler mes vœux. Avec elles prions. Il se lève et s'approche de la travée à droite qui donne sur la chapelle. Il s'agenouille sur une chaise qui est contre la travée. ANGÈLE chantant en dehors Heureux qui ne respire que pour suivre ta !oi, mon Dieu, sous ton empire ramè e notre foi. Que ton amour m'enflamme, et vienne rendre, Seigneur, le bonheur à mon âme et le calme à mon cœur. HORACE qui pendant ce eantique a montré la olus grande émotion Ah! quel troubie de moi s'empare! De surprise et d'effroi tout mon sang s'est glacé! C'est elle encor! c'est elle! Ah! ma raison s'égare. Filles du ciel, priez pour un pauvre insensé LE CHŒUR Que ton amour l'enflamme, prends pitié du pécheur! Rends la paix à son âme et le calme à son cœur. ANGÈLE Les amours de la terre ont bien vite passé; leur bonheur éphémère c'est bientôt éclipsé; mais quand tu nous enflammes, toi seul donnes, Seigneur, le bonheur à nos âmes et la paix à nos cœurs. HORACE Ah! quel trouble de moi s'empare! De surprise et d'effroi, etc. LE CHŒUR Que ton amour l'enflamme, prends pitié du pécheur! etc. ANGÈLE Toi seul donnes, Seigneur, le bonheur à nos ârnes et la paix à nos coeurs. BRIGITTE entrant par la porte du fond Madame l'abbesse! Angèle paratt elle est enveloppée rdans son voile. Brigitte sort. ANGÈLE Seigneur Horace de Massarena, on m'a dit que vous demandez à me parler… HORACE Oui, ma sœur… d'une affaire très importante. M. le duc de San Lucar me destinait sa fille en mariage… Mais ce mariage est impossible. ANGÈLE Que dites-vous? HORACE Il ne peut plus avoir lieu, parce qu'il en est une autre que j'aime et que j'aimerai toute ma vie. ANGÈLE à part Ah, mon Dieu! URSULE entrant Madame, voici déjà 1e comte Juliano, lord et lady Elfort et puis M de San Lucar… et des seigneurs de la cour qui arrivent pour la cérémonie… ANGÈLE O ciei!… URSULE Mon oncle don Gregorio m'a dit de vous remettre cette ordonnance qui est scellée des armes de Sa Majesté. ANGÈLE Donnez! URSULE à part Je veux être témoin de son dépit… pour aller le conter à tout le couvent. ANGÈLE écartant un instant son voile wur lire la lettre Dieu! Que vois-je! Elle s'enfuit. HORACE reconnaissant Angéle Ah!… URSULE Elle sait tout. Elle sort en courant HORACE C'est mon inconnue… c'est mon domino noir… c'est la servante aragonaise… c'est Inésille, l'abbesse… Non… elle a pris sa robe, eile a pris ses traits… mais, ce n'est pas elle! Entrent Lord et Lady Eltont, Juliano, seigneurs de la cour. Puis Brigitte, Ursule, la tourière et toutes les nonnes. Les nonnes entrent par les portes du fond, et se rangent en demi-cercle au fond du théâtre; derrière elles, les dames et seigneurs de la cour; Angéle, habillée en blanc et voilée, sort de son appantement, et se place au milieu du théâtre; Ursule à côté d'elle. ANGÈLE Mes sœurs, mes chères sœurs, notre auguste souveraine la reine ne veut pas que je sois votre abbesse. URSULE a part Quel bonheur! ANGÈLE Et par son ordre exprès, à sœur Ursule je remets ce titre et le pouvoir suprême. LES NONNES Ah! quel malheur! Ah! quels regrets! Pendant que parle Angèle, Horace témoigne la plus grande émotion. Il veut aller à elle. Juliano, qui est plus près de lui, le retient ANGÈLE Il faut vous quitter pour jamais, car on m'ordonne aujourd'hui méme d'avoir à choisir un époux. LORD ELFORT s'approchant d'Angèle Ah! quelle tyrannie extrême! Ce n'était pas ainsi chez nous, on était libre… ANGÈLE s'avançant vers Horace Et cet époux, voulez-vous l'être, Horace, voulez-vous? Pendant cette phrase de chant Brigitte, qui est derriêre Angèle, a retiré peu à peu son voile. Horace lève les yeux, reconnait les traits d'Angèle, pousse un cn et tombe à ses genoux HORACE Ah! C'est elle, toujours elle! O moment trop heureux! Démon, ange ou mortelle, ne fuyez plus mes yeux! etc. ANGÈLE Ce n'est qu'une mortelle qui veut vous rendre heureux, et d'un amant fidèle récompenser les feux! etc. TOUS C'est elle, c'est bien elle qui veut le rendre heureux! O surprise nouvelle qui vient charmer ses yeux! etc. HORACE De mon bonheur je doute encor moi-même! Après les changements qu'à chaque instant j'ai vus, c ha nge me nts biza rres et contus. ANGÈLE Qu'un mot peut expliquer Horace, je vous aime! HORACE Ah! maintenant, ne changez plus! C'est elle, toujours elle, etc. ANGÈLE Ce n'est qu'une mortelle, etc. TOUS C'est elle, toujours elle, etc. FIN Auber,François/Le Domino noir